Noriko

Chapitre 70 : Water Seven (2)

4907 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 31/10/2025 19:53

Noriko n’avait que très peu dormi, se tournant et se retournant sans cesse dans le lit qu’elle et Nami occupaient. L’équipage avait pris une chambre d’hôtel pour finir la nuit, les filles dans une chambre et les garçons dans une autre.


Elle avait dû s’endormir d’épuisement car elle se réveilla en sursaut. Elle tourna la tête, constata que Nami était déjà sortie, puis se frotta le visage avant de se lever pour se diriger vers la salle de bain.


Son reflet dans le miroir lui refléta que ses yeux étaient gonflés à cause des larmes qu’elle avait versées et de la courte nuit qu’elle avait passée. Une boule s’était formée à l’intérieur de son estomac et elle savait qu’elle serait incapable d’avaler quoique ce soit. Aussi, elle décida de sortir de cette chambre le plus vite possible afin de penser à autre chose.


Trop fatiguée pour se concentrer sur ses pouvoirs, elle s’assit dans la baignoire et fit couler de l’eau glacée du pommeau de douche accroché au mur. Son esprit était toujours embrouillé par les évènements de la veille : Robin avait disparu, Ussop avait quitté l’équipage et le Vogue Merry était arrivé au bout de sa course.


Noriko enfouit sa tête dans ses bras, frissonnant sous l’eau froide, et poussa un râle de frustration.


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Après s’être habillée d’une robe marron qui lui arrivait aux cuisses et qui était ornée de manches longues ainsi qu’une fine capuche qui retombait dans son dos, Noriko toqua à la chambre des garçons et, remarquant que personne ne répondait, suivit son instinct qui la mena vers le toit. Elle y retrouva Chopper, Zoro et un peu plus loin, assis en hauteur sur le sommet du bâtiment d’en face, Luffy.


Le jeune homme aux cheveux verts leva à peine un regard vers elle, tandis que le petit renne baissa la tête en l’apercevant. Le capitaine, lui, se contenta de fixer l’horizon.

Noriko pinça les lèvres. La tension était à son comble et personne ne voulait parler de ce qu’il s’était passé. Elle s’approcha de la balustrade et s’y accouda dans un soupir en regardant la ville qui s’étalait à perte de vue.


Sanji les rejoint à son tour et constata à voix haute que personne n’avait l’air d’avoir fermé l’œil. Il leur expliqua que lui avait passé la nuit près du Merry dans le cas où Robin reviendrait, mais qu’il n’avait toujours pas de nouvelles.


Il leur rapporta également que toute la ville était en effervescence et qu’il ne savait pas pourquoi.


Ce fut Nami, qui, un journal à la main et hors d’haleine après les avoir rejoints, leur expliqua qu’Icebarg s’était fait tiré dessus cette nuit et qu’il n’avait pas repris conscience.

Cette nouvelle eut le mérite de faire tourner la tête de Luffy qui rétorqua que l’homme était aimé de tous et que cela n’avait aucun sens. Il se leva soudainement et sauta de son promontoire, indiquant à ses amis qu’il allait voir ce qu’il se passait, car ils avaient toujours besoin d’un nouveau navire. Voulant l’accompagner, Nami lui hurla de l’attendre et s’engouffra dans l’hôtel pour se précipiter à sa poursuite.


Sanji poussa un soupir et expliqua qu’il allait ratisser la ville dans l’espoir de retrouver Robin car il commençait à s’inquiéter pour elle. Chopper décida de l’accompagner afin d’utiliser son odorat pour faciliter les recherches et aussi parce qu’il se sentait coupable de l’avoir perdu de vue dans les rues.


Ne pouvant tenir en place, Noriko leur proposa son aide, mais précisa qu’elle irait de son côté pour couvrir plus de terrain. Elle demanda ensuite à Zoro ce qu’il comptait faire et ce dernier lui répondit qu’il préférait attendre de voir comment les choses allaient évoluer.


Une fois dans la rue, les trois amis avaient donné au reste de l’équipage l’hôtel comme lieu de rendez-vous et se séparèrent donc chacun de leur côté.


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Noriko avait du mal à se frayer un chemin parmi les habitants de la ville tellement ils étaient nombreux. Eux qui avaient été si aimables la veille étaient désormais tous rongés par l’inquiétude et au moins un sur deux tenait un journal dans les mains. Des cris et des plaintes fusaient dans les sens et Noriko sentit bientôt ses oreilles bourdonner à cause du brouhaha constant.


Deux sujets ressortaient de chaque conversation : Icebarg et Aqua Laguna.


Elle arrêta poliment un passant qui lisait le journal et lui demanda ce quoi il s’agissait. Le passant parut étonné, puis, comprenant qu’elle n’était pas d’ici, lui expliqua qu’une fois par an la ville était engloutit par une marée haute appelée Aqua Laguna et que, pour être en sécurité, il fallait se réfugier dans les hauteurs de la ville. Devant l’incrédulité de Noriko, le passant sourit et la rassura : la vague ne serait pas là avant la nuit, elle avait donc le temps de préparer ses affaires et de se mettre en lieu sûr.


Il replongea ensuite dans sa lecture avant de lever soudainement la tête vers elle et de s’enfuir en hurlant, sans manquer de lui jeter le journal dessus.


Noriko eut un mouvement de recul, ne s’attendant pas à cette réaction, puis récupéra le journal afin de savoir qui l’avait effrayé. Elle remarqua seulement à cet instant que ce n’était pas le même que celui que Nami avait rapporté et fronça ses sourcils en commençant sa lecture.


Son sang se glaça. En première page se trouvait la photo d’un homme, qui, selon l’article, n’était autre qu’Icebarg, le maire de la ville. Elle parcourut des yeux le texte qui décrivait la tentative d’assassinat de cette nuit et apprit que l’homme avait miraculeusement survécu, qu’il s’était enfin réveillé et qu’il avait clairement pu identifier l’un de ses agresseurs qui n’était autre que Nico Robin, recherchée par le Gouvernement Mondial depuis vingt ans.


Noriko sentit son sang marteler dans ses tempes tandis que sa respiration était de plus en plus saccadée. Elle tourna la page et ses yeux s’écarquillèrent de terreur. L’article précisait que Nico Robin faisait maintenant partie intégrante de l’équipage des Chapeaux de Paille et que, par conséquent, ils étaient tous recherchés pour complicité. L’article était suivi de quatre photos : celle de Robin, celle de Luffy, celle de Zoro et enfin, la sienne.


Le journal échappa des mains de Noriko et s’écrasa au sol. Robin était accusée de tentative de meurtre. Son équipage entier était accusé tentative de meurtre.


Le menton tremblant, elle secoua la tête. Robin avait fait partie de l’agence criminelle du Baroque Works, elle s’était alliée à Crocodile et elle n’avait pas hésité à leur dire que sa spécialité était le meurtre. Sans entrer dans les détails, elle leur avait dit qu’elle s’était retrouvée seule au monde et qu’elle avait dû se débrouiller.


Noriko serra ses poings. Elle aussi avait été seule, elle aussi avait dû se débrouiller, alors si Robin avait dû tuer pour survivre, quelle importance ? C’était du passé, elle était leur amie et tous lui faisaient confiance. Jamais elle n’aurait pu agir de la sorte.


La jeune femme se força à garder son calme en inspirant profondément et tenta de démêler le vrai du faux. Selon Icebarg, Robin était chez lui la nuit dernière. Soit il mentait, soit Robin agissait sous la contrainte du fameux complice qui n’avait pas été identifié, il n’y avait pas d’autre explication.


Elle reprit sa route, cherchant le meilleur moyen de retrouver son amie et décida qu’elle devrait commencer par le chantier naval, lorsqu’une femme hurla en la voyant avant de la pointer du doigt, incitant tout le monde à se tourner vers elle.

— C’est elle ! Je reconnais ses cheveux blancs ! Elle fait partie des membres de l’équipage des Chapeaux de Paille !

Noriko regarda autour d’elle et constata rapidement que personne n’osait l’approcher à moins de deux mètres.


Un enfant se mit à hurler lorsqu’il croisa son regard et la femme qui devait être sa mère le prit dans ses bras en suppliant Noriko de ne pas leur faire de mal avant de fuir le plus vite possible.


La jeune pirate fut choquée par la peur qu’elle inspirait et tenta de calmer la situation.

— Non, attendez, écoutez-moi, ce n’est pas ce que vous croyez, prévint-elle en levant ses mains en signe de paix.

— Elle va tous nous tuer, comme elle a essayé de tuer Mr Icebarg avec son équipage ! Il faut l’arrêter ! cria une voix.

— Je n’ai rien fait ! Je vous en conjure, nous sommes innocents, implora-t-elle.

Elle remarqua que la foule se resserrait sur elle, l’encerclant mais sans oser l’attaquer.


Noriko sentit soudainement sa température monter d’un cran et regarda d’un air affolé autour d’elle. Elle savait très bien qu’avec un torrent d’eau, elle pourrait se tirer de ce mauvais pas, car les habitants étaient menaçants, mais pas dangereux. La bouche sèche, elle sentit l’angoisse l’envahir et comprit qu’elle devait à tout prix s’enfuir d’ici. Cependant, ce n’était pas la Marine qu’elle avait en face d’elle et elle refusait catégoriquement de blesser un civil. Elle songea donc à les effrayer à l’aide de ses pouvoirs afin de les faire fuir, ne serait-ce qu’un court instant, mais se ravisa en pensant que ça empirerait la situation dans laquelle se trouvait son équipage.


Deux hommes imposants se détachèrent soudainement de la foule et s’approchèrent d’elle.

— Nous faisons partie de la Galley-La Company et tu tenté d’assassiner notre patron ! On te laissera pas t’en tirer comme ça, menaça le premier.

— N’approchez pas, rétorqua Noriko d’un voix faible en tentant de garder son calme, je vous en supplie, je ne veux pas vous faire de mal.

— Tu crois nous impressionner, peut-être ? menaça le second. On a l’habitude des pirates, on en connu des plus coriaces que toi.

Un choc sur le côté de la tête la fit soudainement tomber à genoux. Elle se frotta vigoureusement le crâne en gémissant de douleur et remarqua une pierre à ses pieds que quelqu’un venait de lui envoyer dessus.


Un troisième homme apparut derrière Noriko et, profitant de son inattention, lui encercla les deux bras avant de la soulever dans les airs.

— Je la tiens ! hurla-t-il.

— Non, lâchez-moi, cria Noriko qui battait des jambes dans le vide, vous ne savez pas ce que vous faites !

— C’est une menace ? demanda son assaillant.

— Vous ne comprenez rien, s’emporta la jeune femme, c’est un coup monté !

Perdant patience et devant se sortir de ce pétrin au plus vite, elle balança sa tête en arrière afin de fracasser son crâne contre le nez de l’homme qui la maintenait contre lui qui, sous le choc la laissa retomber au sol en poussant un juron.


Noriko s’écarta vivement de lui et ouvrit ses bras, paumes vers le sol.

— N’approchez pas ! hurla-t-elle.

Les menaces et les cris fusèrent de nouveau à l’encontre de la jeune femme et de nouveau, elle se sentit oppressée. N’ayant plus le choix, elle fit apparaître un petit torrent d’eau qu’elle contrôla en le faisant danser aux pieds des habitants afin de leur faire perdre légèrement l’équilibre, juste de quoi les faire tomber un court instant afin de faire diversion.


Profitant du chaos général, elle rabattit sa capuche afin de masquer sa chevelure blanche et s’enfuit à toutes jambes, jouant des épaules en s’excusant au passage avant de réussir à se faufiler dans une toute petite ruelle qui avait l’avantage d’être déserte. Elle courut au hasard, prenant d’autres ruelles avant de finir par s’adosser contre un mur. Elle poussa un long soupir, puis leva la tête et observa les nuages passer dans le ciel, se demandant comment son équipage avait pu en arriver là.


Son attention fut attirée par des bruits de pas, indiquant que ses poursuivants étaient à ses trousses. Elle décida de ne pas perdre de temps, puis repartit en courant en prenant des rues de plus en plus étroites avant d’avoir l’idée de répéter le même procédé qu’à Alabasta. Elle retira ses fines chaussures plates qu’elle jeta au loin, écarta les bras pour prendre appui sur les deux murs parallèles et se hissa avant de faire pression sur ces mêmes murs à l’aide de ses deux pieds.


Au bout d’un court instant, elle finit par se hisser sur le toit, puis, profitant de la proximité des bâtiments, s’élança le plus loin possible des cris des habitants qui résonnaient en contrebas dans les ruelles.


Pieds nus, Noriko courut ainsi dix minutes au hasard avant de s’appuyer contre une cheminée pour reprendre son souffle.


Elle réajusta sa capuche, puis remit ses cheveux derrière son dos avant d’inspirer profondément. Elle jeta ensuite un coup d’œil dans les rues de la ville, constatant que les citoyens étaient tous en train de faire leurs bagages afin d’éviter la marée haute qui engloutirait tout d’ici quelques heures.


Perchée en hauteur, elle savait qu’elle aurait tout le mal du monde à trouver Robin, mais si elle redescendait, elle prendrait le risque de se faire traquer par la foule.


Son regard fut soudain attiré par l’horizon, là où elle et son équipage avaient amarré la veille et son cœur se serra lorsqu’elle se rendit compte que le Merry allait également être englouti.


Dans un hoquet de stupeur, elle prit soudainement la direction du nord en songeant au fait que personne n’avait prévenu Ussop.


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Noriko sentit son cœur s’emplir de joie en constatant que le Vogue Merry était toujours là. Elle se rapprocha, prête à monter à bord, lorsqu’un projectile éclata juste devant ses pieds, la figeant sur place.

— La prochaine sera une bille explosive ! hurla la voix d’Ussop en guise de menace.

— Ussop ! C’est moi, Noriko ! rassura la jeune femme avec un sourire. Je dois te parler !

— Je sais très bien que c’est toi, n’avance pas ou je te fais évaporer sur place !

Noriko hoqueta de terreur et sentit immédiatement son cœur s’emballer. Ussop la traitait non seulement comme une étrangère, mais de l’entendre la menacer par le feu lui fit monter les larmes aux yeux.


Elle les balayait d’un revers de la main et serra son poing afin de réfréner le sanglot qui montait dans sa gorge.

— Ussop ! Tu pourrais avoir l’audace de te montrer !

— Va-t-en ! Toi et moi ne sommes plus amis alors ne viens pas faire semblant ! Tu as aussi tourné le dos au Merry, je t’interdis de l’approcher !

Noriko serra les dents, sentant la rage prendre possession de son corps et elle explosa sans prévenir.

— Mais espèce de crétin ! Je ne suis pas venue pour monter à bord du Merry, mais te prévenir ! Une vague immense va tout engloutir cette nuit, tu dois te mettre à l’abri si tu ne veux pas finir noyer !!

Ussop daigna enfin se montrer en s’appuyant sur la rambarde pour ancrer son regard dans celui de celle qu’il ne considérait plus comme une amie.


Noriko eut un pincement au cœur en le voyant couvert de bandages et en remarquant à sa mine de déterré, comprenant qu’il n’avait certainement pas dormi de la nuit.

— Ussop, reprit-elle en baissant d’un ton, je t’en supplie.

— Je suis au courant pour la vague, deux gars sont venus en discuter un peu plus tôt et je les ai entendus, prévint-il d’un air cinglant.

— Deux gars qui…, mais de quoi tu parles ? Qui étaient ces gars ? demanda Noriko qui n’était pas sûre de comprendre.

— Laisse tomber, asséna le menteur invétéré en lui tournant le dos, je suis déjà au courant, alors maintenant, pars.

— Ussop ! supplia-t-elle avant d’entendre la porte de la cuisine se claquer.

Le flot de larmes fut plus fort qu’elle et ses joues furent rapidement inondées.

— Au cas où ça t’intéresse, sache que Robin a disparu et qu’on est tous accusés de tentative de meurtre ! Alors il… il ne vaut mieux pas qu’on te voit à bord du Merry, tu pourrais…

Elle se tut, préférant ne pas mentionner qu’il risquait d’être associé à leur équipage, équipage dont il ne faisait plus partie. Elle renifla bruyamment et se moucha négligemment dans la manche de sa robe avant de relever le menton.

— Si jamais tu la croises, dis-lui… dis-lui qu’elle n’est pas seule et… qu’on est là pour elle, qu’on ne la laissera pas tomber.

Noriko se sentait dépitée et pathétique de poursuivre un ami qui ne voulait plus la voir, mais elle refusait de laisser tomber car elle était persuadée qu’il l’entendait parfaitement bien. Énervée par tant de mépris de la part du tireur d’élite, sa respiration devint soudainement saccadée et elle ne put retenir sa colère plus longtemps.

— Tu crois être le seul à souffrir !? s’égosilla-t-elle soudainement à travers ses sanglots. Tu crois que ça nous amuse de tourner le dos à notre foyer !? Et à toi !? Je sais très bien que tu as mal, mais tu n’es pas le seul !

La porte de la cuisine s’ouvrit soudainement en grand et Ussop se précipita de nouveau vers la rambarde pour se pencher vers elle.

— Vous avez fait votre choix et j’ai fait le mien !! Je suis désolé pour Robin, mais je me moque de savoir de quoi vous êtes accusés ! Je refuse d’abandonner le Merry et il faudra bien vous y faire ! Qui sera le prochain, hein !? Moi ? Parce que je suis le plus faible et que je n’ai pas été capable de protéger notre argent ? Combien de temps vous faudra-t-il avant de m’abandonner à mon tour !?

Noriko ouvrit ses paumes et deux immenses bulles d’eau apparurent sans qu’elle ne s’en aperçoive. Ses yeux la brûlaient et elle avait la sensation qu’elle pourrait noyer Ussop d’un seul geste tant il l’agaçait.


Folle de rage, elle pointa ses deux paumes vers le sol et y projeta les deux bulles qui formèrent deux cratères à ses côtés, indiquant à son ancien ami qu’elle aussi était prête à en découdre.

— Parce que tu crois qu’on t’aurait abandonné comme ça ? fulmina-t-elle en balayant l’air de sa main. Tu crois Luffy capable de faire une chose pareille !? Le Merry ne peut plus naviguer et personne ne pourra changer ça !! Cette cité est composée des meilleurs charpentiers du monde et tous sont d’accord là-dessus, tu dois te faire une raison !

Ussop resta silencieux et se contenta de la fusiller du regard. Noriko ne se laissa pas démonter et continua sur sa lancée, guidée par sa colère.

— Tu crois être le seul à te sentir faible ? Tu crois que je ne sais pas ce que ça fait de devoir dépendre des autres et de se sentir inutile ? Tu es le meilleur tireur d’élite que j’ai jamais rencontré, tu n’es pas faible ! Personne ne t’en veut, Ussop. On se moque de l’argent, tout ce qui compte pour nous, c’est que tu sois en vie ! Tu crois que Luffy est parti démolir la Franky Family pour récupérer l’argent ? Il s’en moquait lui aussi, il juste allé réclamer vengeance parce qu’ils t’avaient fait du mal ! Il a fait ça pour toi !!

Ce fut subtil, mais Noriko fut sûre d’elle et était prête à le parier : Ussop retenait ses larmes. Si elle continuait à le pousser dans ses retranchements, il finirait sans doute par craquer.

— Ussop, ressaisis-toi, continua-t-elle d’un ton sec, tu fais partie des nôtres et je suis sûre que si tu t’excuses, Luffy acceptera que tu reviennes et…

Elle se tut soudainement, se rendant compte avec effroi qu’elle avait mal choisi ses mots car Ussop s’était soudainement redresser.

— M’excuser ? s’étrangla-t-il.

— Non attends, écoute-moi, je…

—Je te le répèterai pas, Noriko, lâcha-t-il en l’interrompant d’une voix calme tout en armant son lance-pierres dans sa direction. Va-t-en, je veux être seul.

Noriko comprit avec stupeur qu’il était sérieux. Comprenant qu’elle avait échoué et que la conversation n’irait pas plus loin, elle s’avoua vaincue et fit un pas en arrière en secouant la tête.

—Bon sang, mais comporte-toi comme un homme et assume tes actes ! hurla-t-elle avant de tourner les talons afin de s’enfuir en courant.


Essoufflée et toujours en colère, Noriko s’effondra près d’une cheminée à côté de laquelle elle avait grimpé pour être au calme.


Elle se laissa aller et se mit à pleurer en ressassant les menaces qu’Ussop avait fait à son encontre. Elle se doutait que c’était la colère qui avait parlé et elle ne lui en voulait pas vraiment, mais ne pouvait s’empêcher d’être blessée malgré tout.


Elle fit apparaître de l’eau dans le creux de ses mains et y plongea son visage afin de se revigorer, avant d’en profiter pour étouffer un cri de rage.


Devant se ressaisir, elle se redressa et partit de nouveau en courant afin de reprendre ses recherches sur Robin.


Au détour d’une autre cheminée, son regard se porta dans vers une ruelle et elle reconnut Sanji, qui était en train d’essorer ses vêtements, accompagné de Chopper qui semblait dans tous ses états.


Sans réfléchir, elle sauta dans le vide et atterrit aux côtes de ses amis dans une bulle d’eau créée pour amortir sa chute.

— Noriko ! cria Chopper en sursautant.

— Nori-jolie ! Tu es saine et sauve, s’exclama Sanji en se précipitant vers elle, je suis soulagé. Mais ? pourquoi est-ce que tu es pieds nus ?

— Longue histoire, répondit-elle vaguement.

Elle leur sourit gentiment, mais remarqua que quelque chose n’allait pas. Elle fit apparaître une bulle d’eau aux pieds de Sanji et la remonta jusqu’à sa tête, afin de le sécher complètement. Tandis que Chopper lui raconta qu’ils venaient de voir Robin.


Cette dernière leur avait annoncé que tout ce qui était dans les journaux était vrai, qu’elle était bien aller chez Icebarg la nuit dernière et qu’elle ne comptait pas revenir dans l’équipage. Elle les avait ensuite remerciés de l’avoir accompagnée jusque-là avant de s’excuser de les avoir entraînés là-dedans. Malgré leurs protestations, elle avait ensuite tourné les talons en leur disant qu’ils ne se reverraient jamais. Sanji s’était donc précipité dans le canal pour la poursuivre, mais elle avait réussi à le semer.


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— Et toi ? Tu n’as pas eu de problèmes ? lui demanda Sanji en s’allumant une cigarette tandis qu’ils étaient tous les trois assis sur le bord d’un canal, les jambes dans le vide.

— Non, répondit Noriko en soupirant, enfin j’ai juste été poursuivie par des habitants en furie parce que tout le monde pense qu’on est complices de Robin. Vous devez savoir que tout notre équipage est recherché, ils sont tous fous de rage à l’idée qu’on ait pu s’en prendre à leur maire et…

— Oui, on a lu les journaux, coupa Chopper d’une petite voix.

Noriko ressentit une immense fatigue, mais préféra passer sous silence son altercation avec Ussop. Sanji sembla le ressentir car il posa une main sur la sienne.

— Tu as le droit de craquer, si tu veux.

Noriko força un sourire triste.

— Je suis épuisée, avoua-t-elle en se frottant les yeux. Être traquée par une foule en colère ne m’avait pas manqué… Je n’arrête pas de penser à Ussop et cette histoire avec Robin a l’air d’être plus grave que ce que l’on croit.

Elle se releva soudainement, puis balaya l’air de sa main.

— Bon, il ne faut pas rester plantés là, déclara-t-elle pour changer de sujet. Qu’est-ce qu’on fait ? On retourne à l’hôtel ?

— Si on est recherchés, il doit déjà être cerné par les habitants, répondit Sanji en expirant de la fumée. Je pense même que ce marimo de malheur a dû filer pour ne pas se faire attraper.

— Ce sont des civils qui nous poursuivent, rappela Noriko, on ne peut pas se battre avec eux.

— Je sais, répondit le cuisinier, et il le sait aussi, il n’est pas fou.

— Alors, qu’est-ce qu’on fait ? répondit Chopper. Les autres peuvent être n’importe où.

— Chopper, tu retournes à l’hôtel, ordonna Sanji en se relevant. C’était le point de rendez-vous, ce qui veut dire que les autres ne doivent pas en être très loin et avec ton odorat, tu devrais facilement les retrouver.

— Je viens avec toi, indiqua Noriko en tendant une main au petit renne pour le relever.

— Non, trancha Sanji portant sa cigarette à ses lèvres, toi, tu viens avec moi.

Noriko le regarda avec incompréhension, tandis que Chopper commença à paniquer.

— Vous n’allez pas me laisser seul quand même ?

— Tu ne risques rien, précisa le cuisiner en lui lançant un sourire qui se voulait rassurant. On est tous suspectés de tentative de meurtre, mais personne ne sait à quoi on ressemble parce qu’on n’a pas d’avis de recherche. Toi, tu passeras inaperçu, mais Noriko, en revanche, ne peut pas se balader dans les rues et encore moins vers notre hôtel.

— Oui, tu as raison, confirma Chopper en se grattant l’arrière du crâne, j’espère juste que la Marine ne va pas rappliquer.

— Je n’ai vu aucun soldat, rétorqua Noriko, je ne sais pas ce qu’il se passe ici, mais je ne pense pas qu’ils nous embêteront.

— Nous devons rester prudents, intervint Sanji, avec ceux-là, on ne sait jamais, ils mijotent peut-être quelque chose.

— Où comptez-vous aller ? s’enquit Chopper.

— Je vais tenter autre chose, lui répondit le cuisiner, Noriko, tu m’accompagnes, je t’expliquerai en chemin.

— Entendu, rétorqua la jeune fille.

— Chopper, continua Sanji en écrasant son mégot, trouve les autres et raconte-leur exactement ce que tu as vu, on vous rejoindra en temps voulu.

— D’accord, faites attention à vous ! répondit le petit renne avant de prendre sa forme Walk Point.

— Ne t’en fais pas, je ne vais pas prendre de risques inutiles et je ne mettrai pas Nori-jolie en danger, rassura le cuisinier.

Noriko regarda Chopper s’engouffrer dans une ruelle adjacente avant de se tourner vers Sanji qui fouillait sa poche à la recherche de son briquet.

— Tu sais que si on te voit avec moi, ils vont plus rapidement t’associer à l’équipage ?

— Ne t’inquiète pas pour moi. Sache que si nous sommes attaqués, je te protègerai. Nous allons suivre ton idée et passer par les toits, rajouta-t-il en levant la tête.

La jeune femme ne put contenir un sourire en coin.

— Tu es prête ? lui demanda-t-il ensuite en s’allumant une nouvelle cigarette.

— Allons-y, déclara-t-elle.

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