God of One : Fantôme du passé

Chapitre 53 : La cité d’Atlantide, Scylla la terrible

3559 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 27/10/2025 12:16

Quelque part en mer, une importante flotte composée de trières transportant des guerriers de Sparte voguait vers une destination précise. L’un de ces navires comprenait pour équipage les « spectres de Sparte » ainsi que deux vétérans :

 

-        Dans combien de temps serons-nous arrivés ? demanda Calliope.

 

-        Dans quelques heures, répondit Béotos.

 

-        Je n’arrive toujours pas à croire où nous allons, constata Androclès.

 

-        Ça va, ce n’est pas comme si nous étions réellement une force d’invasion, fit remarquer Agabus.

 

-        Alors pourquoi une telle flotte ?!

 

-        Tout simplement pour anticiper le moindre danger, expliqua la jeune générale. J’ai confiance en Ace. Je sais qu’il ne veut pas déclencher inutilement une guerre, surtout contre cette cité. On est juste là au cas où il y aurait une opposition à la décision d’Ace.

 

-        C’est assez logique, admit Béotos.

 

-        De plus, notre présence a permis d’éliminer certains vaisseaux pirates qui causaient du grabuge ce qui est assez ironique par rapport à Ace, plaisanta Bessarion

 

Les autres Spartiates rirent tandis que Calliope observait l’un des vaisseaux qui transportait Ace. Ce dernier scrutait le lointain en se remémorant un évènement.  

 

Quelques jours auparavant, sur le mont Olympe

 

-        J’ai cru mal entendre.

 

-        Pourtant, j’ai clairement présenté mes intentions, Poséidon, dit Ace.

 

-        Tu me dis que tu souhaites aller vers l’Atlantide, l’un des plus beaux joyaux parmi mes cités, pour la visiter.

 

-        Oui.

 

-        Et avec une grande flotte comme escorte.

 

-        C’est tout à fait exact.

 

-        Est-ce une plaisanterie ?

 

-        Loin de là, j’ai juste pensé que ce serait utile de t’informer.

 

-        Pourquoi souhaites-tu y aller ? Et surtout, avec une telle force ? On dirait que tu souhaites l’envahir.

 

-        Je t’assure que ce n’est pas mon intention. Je veux seulement trouver un endroit précis. J’admets que je pourrais très bien y aller seul mais on n’est jamais trop prudent. Les lois imposées aux dieux m’empêchent d’user de tous mes pouvoirs divins dans le plan mortel, d’où l’intérêt de cette flotte. De plus, même si ça me fait mal de le dire vu mon passé, dis-toi qu’avec ces navires je pourrai m’occuper des brigands des mers qui infestent ton territoire afin d’y instaurer l’ordre.

 

-        Soit… mais que veux-tu visiter particulièrement et pourquoi ?

 

-        J’ai mes raisons et je ne souhaite pas les évoquer pour l’instant. Mais tu peux être sûr que je ne veux en aucun cas causer des difficultés aux Atlantes.

 

Poséidon savait qu’Ace n’était pas un être assoiffé de sang comme Arès. Toutefois, il se doutait que notre héros causerait des problèmes :

 

-        Navré, Ace. Bien que tu sois sincère, je ne peux te permettre d’y aller.

 

-        Vraiment… est-ce que cela signifie que tu gardes quelque chose de précieux ? Ou bien qu’on t’en ait donné l’ordre ?

 

Ces questions firent vaciller Poséidon alors que notre héros avançait vers lui avec un regard écarlate en disant :

 

-        J’ignore ce que tu caches et qui t’a demandé de le faire, cela m’importe peu. Je ne suis pas ici pour avoir ta permission mais pour te prévenir. Et voici ce que j’ai à dire : si, quand j’arrive vers l’Atlantide, moi et les Spartiates ne sommes menacés par aucune force ennemie, tu peux être certain que je m’en irai juste après ma visite sans causer aucun dégât ni faire couler une goutte de sang. Dans le cas contraire, je peux t’assurer que je montrerai quel dieu de la guerre je suis.

 

-        Est-ce une menace ?!

 

-        Non… une simple mise en garde.

 

Le jeune dieu s’en alla face à un Poséidon bouillonnant de rage qui zébrait l’air d’une électricité turquoise.

 

De retour dans le présent

 

Ace espérait que le dieu de la mer accepterait sa demande afin d’éviter un bain de sang mais connaissant l’orgueil des Olympiens, il en doutait. Cependant, notre héros était plus déterminé que jamais à atteindre son objectif car il était taraudé par sa découverte. Sabo était vivant, son frère était vivant. Ace l’avait rencontré durant ses heures sombres quand il était enfant et faisait les quatre cents coups avec lui. Puis, Luffy arriva dans leur vie avec ses hauts et ses bas. Tous les trois devinrent frères en partageant une coupe de saké volée à leur nourrice Dadan. Toutefois, ces jours heureux ne durèrent pas longtemps. En effet, le père de Sabo qui était un noble du royaume de Goa avait engagé des pirates pour récupérer son fils. Notre héros savait que c’était plus par profit que par amour. Puis survint l’incendie dans Grey Terminal, un bidonville situé près de ce royaume. Le but était d’éliminer les pauvres, considérés comme des déchets, avant l’arrivée d’une personne importante, un dragon céleste. Ace et Luffy n’avaient survécu que grâce à l’arrivée de Dadan et de ses bandits des montagnes. Malheureusement, il fut bientôt frappé au cœur par l’annonce de la mort de Sabo causée par le dragon céleste. Alors qu’il n’avait plus pleuré depuis sa plus tendre enfance, ce jour-là, il céda aux larmes. Si sa vision était vraie, son devoir était de retrouver Sabo. Il avait causé la mort de Luffy à cause des manigances d’Arès, il n’échouerait pas à sauver son autre frère.

Alors qu’une tempête se formait, Ace put voir à l’horizon l’ombre de l’Atlantide. Il regarda la statue d’Athéna située vers la poupe de son navire. Il n’avait pas compris pourquoi il la gardait encore sans doute trop préoccupé par ce qu’il devait accomplir ou comme le signe d’une ancienne confiance. Ses divagations cessèrent lorsque la sculpture prit vie :

 

-        Ace, appela Athéna.

 

-        Que me veux-tu ? demanda le dieu de la guerre mécontent.

 

-        Tu dois à tout prix arrêter ton entreprise.

 

-        Tiens donc, cela voudrait-il dire que Poséidon est allé se plaindre dans la jupe des autres ou bien as-tu écouté aux portes ?

 

-        Là n’est pas le problème ! Ce que tu comptes faire pourrait provoquer de graves conséquences.

 

-        Si Poséidon fait en sorte que rien ne puisse me gêner, tu peux être sûre que tout se passera pour le mieux. Je veux simplement jeter un œil à un temple.

 

-        Un temple ? Pourquoi souhaites-tu le visiter ?

 

-        Parce que durant mon sommeil, j’ai eu une vision qui m’indiquait que cet endroit cache un indice important pour moi.

 

-        Tout cela à cause d’un rêve ?

 

-        Oui.

 

-        Mais enfin, ce n’est pas très avisé de ta part Ace. C’était un rêve, rien de plus.

 

-        Du genre de ceux qui me hantent depuis que je suis le « fantôme des mers » Athéna ! Ces mêmes cauchemars que rien ne peut enlever... Mais cette vision, je peux la changer.

 

-        Il est peut-être préférable de ne pas la changer. Beaucoup de choses t’échappent. Je t’en prie…

 

Notre héros comprit que la déesse était complice de celui ou celle qui voulait que les secrets du temple de Poséidon restent cachés. Soudain, des hommes armés de tridents sortirent des eaux afin d’aborder les navires. Ils avaient la particularité d’avoir les mains et les pieds palmés, quelques écailles sur la peau et les yeux d’un bleu blême. Ace sut qu’il s’agissait de tritons, les guerriers amphibiens au service du dieu de la mer :

 

-        Alors, tu as fait ton choix Poséidon, dit d’un ton solennel le dieu de la guerre. Guerriers ! Aux armes ! Renvoyez-les par le fond !

 

Tous les soldats et les « spectres » de Sparte affrontèrent l’armée du maitre des océans. Alors que les jeunes Spartiates à la peau pâle éliminèrent les tritons aisément, les autres étaient en mauvaise posture. Ace fut encerclé par les soldats marins :

 

-        J’ai un profond respect pour les peuples de la mer mais si vous me barrez la route, je serai sans pitié ! Cyclone du chaos !

Le dieu de la guerre tourna sur lui-même et hacha les tritons avec les lames du chaos. Alors que la bataille continuait, une ombre menaçante remonta des abysses :

 

-        Seigneur Ace ! cria inquiet un soldat. Une bête attaque l’un de nos bateaux !

 

Soudain, l’un des navires se scinda en deux avant de couler. Calliope qui se battait comprit à quel monstre marin ils avaient affaire :

 

-        Non mais je n’y crois pas ! C’est Scylla !

 

-        Scylla ?! hurlèrent effrayés les autres « spectres ».

 

Ace connaissait de nom cette créature, elle était autrefois une nymphe qui fut métamorphosée par la sorcière Circée qui la jalousait. La bête gardait farouchement le détroit de Messine avec Charybde, un autre monstre marin. Toutes deux avaient fait de nombreuses victimes parmi lesquelles figuraient certains compagnons du légendaire Ulysse durant son voyage de retour vers Ithaque. Aux yeux d’Ace, cela ne signifiait qu’une chose :

 

-        Tu dois être vraiment désespéré pour invoquer cette bête afin de bloquer mon chemin Poséidon…

 

Finalement, après avoir saisi à la gorge un autre triton avant de l’éventrer, notre héros cria :

 

-        A tous les navires ! Rejoignez au plus vite l’Atlantide en vous éloignant de la route de Scylla ! Je me charge d’elle !

 

La flotte suivit cet ordre et manœuvra afin d’éviter d’être prise pour cible par le monstre marin. En même temps, l’un des Spartiates actionna un levier qui ouvrit une porte devant le dieu de la guerre :

 

-        Vite, seigneur Ace !

 

Notre héros s’engouffra vers le pont inférieur du navire espérant atteindre par là la proue. Soudain, la coque fut perforée par des tritons. L’un d’eux se glissa derrière Ace et utilisa son trident pour le saisir à la gorge. Ace se dégagea sans peine avant d’utiliser l’arme de son ennemi pour lui transpercer l’abdomen. Il écrasa ensuite le crâne d’un autre à coup de poings. Enfin, il lança l’une de ses lames pour attraper le dernier triton avant de le projeter violement contre la coque et le tuer ainsi sur le coup. Soudain, il entendit le cri d’agonie de l’un de ses hommes. Il se hâta de sortir et vit que Scylla avait pris le navire dans ses tentacules. En même temps, d’étranges crustacés sans pince attaquaient l’équipage. L’un des Spartiate tua l’un d’eux mais sans se rendre compte de la menace de la mâchoire d’un des appendices du monstre marin. Le dieu de la guerre agit rapidement et planta ses lames enduites de fluide offensif sur l’une des tentacules qui retenaient le vaisseau. En hurlant de douleur, la bête relâcha son étreinte ce qui sauva le soldat :

 

-        Prenez les radeaux avec les survivants et rejoignez la rive ! lui ordonna Ace

 

Le soldat obéit et rejoignit les autres pour voguer vers l’Atlantide.

 

Scylla n’avait pas apprécié qu’on l’ait blessée. Elle sortit un tentacule des eaux et tenta d’écraser l’opportun tandis que d’autres petites créatures jaillissaient. Heureusement, après son affrontement contre Alecto dans sa forme monstre marin, Ace savait comment gérer ce genre de combat. Il esquiva l’attaque de Scylla tout en écrasant du pied les crustacés puis il focalisa ses attaques sur les appendices qui agrippaient le navire. Notre héros parvint à faire lâcher prise l’un des tentacules mais un autre émergea et fonça sur lui. Il l’attrapa tandis que la mâchoire située à son extrémité tentait de le mordre. Il se hâta de le couper avec l’une de ses lames. Folle de colère, Scylla tira le vaisseau jusqu’à ce qu’il s’échoue contre les récifs. Le dieu de la guerre put sauter à temps pour atteindre la terre ferme. Il se prépara à faire face au monstre marin qui émergeait complètement des eaux. L’apparence de Scylla était immonde. Elle avait une tête de requin comportant six yeux, de son torse sortaient deux bras aux longs doigts griffus et des tentacules tandis que le bas de son corps finissait par une paire de nageoires et des pattes de crustacé. Elle lança ses tentacules vers Ace qui les évita puis chargea la bête avant de sauter :

 

-        Cyclone du Chaos !

 

Le tourbillon de lames érafla superficiellement la face du monstre. D’un orifice se trouvant juste en dessous de son cou, sortaient les fameux crustacés qui avait attaqué le navire d’Ace. Celui-ci comprit :

 

-        D’accord, c’est comme la manticore avec sa progéniture.

 

Scylla replongea dans l’eau tandis que ses petits attaquaient le « fantôme des mers » qui les tua sans de réelles difficultés. Soudain, la bête surgit et tenta de broyer notre héros à l’aide de sa mâchoire. Ace dévia l’assaut en utilisant toutes ses forces puis planta l’une de ses lames dans la joue du monstre. Scylla retourna dans les eaux en laissant une nouvelle portée de bestioles contre le dieu de la guerre. Agacé, ce dernier utilisa le fluide royal pour tous les assommer et se prépara à l’arrivé de leur mère. Dès que la créature sortit des eaux, Ace lui asséna un violent coup de poing enduit de fluide offensif ce qui la projeta contre un muret et l’assomma. Profitant de cet instant de répit, il alla voir de plus près une roue posée sur le mur. Elle était reliée à une grue au bout de laquelle pendait une ancre aux extrémités acérées qui servait de crochet. Une idée lui vint alors :

 

-        C’est l’heure de partir à la pêche !

 

Notre héros actionna la roue pour faire remonter le grappin qui s’enfonça dans la mâchoire inférieure de Scylla. Il sauta rapidement sur sa tête et lui creva un œil. Puis, alors que la bête se débattait, il coupa la corde et l’attacha aux lames du chaos afin de les relier à l’ancre. Il bondit et utilisa toute sa force pour tirer sur le crochet ce qui arracha une partie de la mâchoire de Scylla. Sous l’effet de la douleur, elle s’enfuit dans les fonds marins :

 

-        Et dans les dents ! se moqua le dieu de la guerre.

 

-        Aaaaaace ! cria au loin Calliope.

 

Elle voguait sur un radeau avec un contingent de « spectres de Sparte » à la rencontre du « fantôme des mers ».

 

-        Heureux de voir que vous allez tous bien, dit Ace soulagé.

 

-        Faudra plus que quelques tritons et un monstre marin pour nous mettre à terre, fit remarquer Bessarion.

 

-        Quelle est la situation ? demanda Ace

 

-        La majeure partie de notre flotte a pu atteindre la cité, expliqua Agabus. Malheureusement…

 

Notre héros devina le destin funeste de certains Spartiates. Il resta silencieux en hommage à leur mémoire :

 

-        Tu n’as rien à te reprocher Ace, consola Calliope. Nous pensions être prêts à faire face à n’importe quel danger.

 

-        Ouais, c’est Poséidon qui est la cause de cela en envoyant ses forces contre nous, ajouta l’un des « Spectres ».

 

-        J’en suis conscient, répondit le « fantôme des mers ». Malheureusement, la guerre demande toujours des sacrifices pour obtenir la victoire… Bon, rassemble tes troupes, Calliope ! On va chercher le reste de nos hommes en espérant que nous pourrons atteindre notre objectif.

 

-        Bien !

 

-        Et restez également prudents ! Scylla est peut-être blessée mais elle n’en reste pas moins dangereuse. Si vous la voyez, laissez-moi m’occuper d’elle.

 

-        A vos ordres ! crièrent en cœur les Spartiates.

 

Ace sut que, désormais que le sang avait coulé, il était impossible de faire marche arrière. Le dieu de l’Océan avait agi, c’était à présent à son tour s’il voulait trouver les réponses qui lui permettraient d’atteindre son frère.

 

Dans le prochain chapitre :

 

Narrateur :  La troupe menée par le nouveau dieu de la guerre traverse les rues de l’Atlantide jusqu’au temple de Poséidon. A l’intérieur, toutes les vérités recherchées sont dévoilées. 

 

Ace : Prochainement dans God of One « Révélations et complots, le triste sort de Callisto. » j’aurai ma vengeance.


Laisser un commentaire ?