Le secret du triangle Florian

Chapitre 2 : Le naufragé

827 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 08/11/2016 05:13

 Chapitre II : Le naufragé

              Cela faisait deux semaines qu'Usopp dérivait lentement sur l'océan, à la merci du vent et des vagues. Sa faim grandissait, mais restait supportable. En revanche, voilà deux jours qu'il n'avait pas plu une goutte, et  son corps se déshydratait à toute vitesse ; il sentait ses forces le quitter à chaque instant et des picotements lui déchiraient la gorge. Suite à la perte de ses rames, il avait utilisé ses bras pour faire avancer la barque, mais l'effort ne se contentait pas d'être inutile : il était incroyablement fatiguant. Usopp livrait ainsi une lutte constante contre son corps qui le conjurait de le laisser s'étaler de tout son long dans la barque. Je ne dois pas céder. Si je m'allonge, je ne pourrais pas empêcher mes paupières de se fermer. Je ne veux pas fermer les yeux alors que je suis si faible, c'est trop effrayant. Cependant, alors qu'un épais nuage sombre recouvrait le ciel subitement, une secousse vint soulever légèrement le canot. Ce dernier fit un mouvement en arrière, et Usopp fut entraîné avec lui. Son dos heurta le navire et alors il sut qu'il n'arriverait pas à se relever. Son combat cessa à cet instant ; il reconnut la défaite et ses paupières furent déclarées vainqueur. Tandis qu'il dormait profondément, une seconde secousse renversa la barque, et dévoila à travers les éclaboussures puissantes de l'océan le visage du Roi des mers.

 

                Une douleur intense qui lui déchirait la jambe gauche lui fit ouvrit les yeux brusquement. Il se releva lentement sur les coudes et jeta un rapide coup d'œil autour de lui. Je ne suis pas sur un bateau : c'est que je suis sur une île. Il fait très sombre, alors ce doit être la nuit, ou peut-être bien l'aube ; la luminosité a des reflets violets-rouges.  Il regarda derrière lui. Je ferais bien de ne pas traîner par ici. Allons voir s'il y a quelqu'un. Quand il se leva, il ne put retenir un gémissement, qui devint un cri d'effroi lorsqu'il aperçut l'état de sa blessure : la peau de son mollet avait été arrachée, ses muscles déchirés, sa chair était à vif ; il apercevait même un bout d'os dépasser au niveau du genou.  Il tourna de l'œil. Il dut se gifler violemment pour revenir à lui. Comme si ses yeux lui avaient joué des tours, il ne put s'empêcher de regarder à nouveau, à travers la petite ouverture qu'il laissait dans les doigts de sa main cachant son visage.  La vision qui se présentait à lui sembla alors décupler sa douleur : Usopp poussa un hurlement perçant avant de l'étouffer en se mordant brutalement le poing, et des larmes roulèrent sur son visage. Il essaya de contrôler son souffle, en respirant de façon calme et régulière. Il inspecta encore une fois les alentours. Il se trouvait sur une immense plage de sable fin, enfermée entre la mer et une forêt dense qui ne laissait passer aucune lumière. Le ciel était couvert, laissant présager un orage lourd, comme il en était coutume sur cette mer. Alors qu'il essayait d'y voir clair dans la forêt, Usopp aperçut un ruisseau couler tranquillement entre deux rangées d'arbres. Sa soif se réveilla soudainement, le prenant au fond de la gorge. Ne pouvant pas marcher, il rampa jusqu'au cours d'eau. Tandis que des branches lui griffaient le visage et que des racines déchiraient un peu plus les muscles de sa jambe, ses bras raclèrent le sol de plus en plus vite.  Il sentit son cœur sauter dans sa poitrine lorsque son visage plongea dans l'eau fraîche. Il but de grandes gorgées d'eau, en ayant l'impression qu'il ne pourrait plus jamais s'arrêter. Mais alors qu'il continuait de se désaltérer langoureusement, il sentit que l'on tapotait sur son épaule.

 

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