Après 5 ans
Après 5 ans
Chapitre 6
- Ne vous inquiétez pas ! cria un vieil homme, depuis le quai.
Les yeux fixés sur le mont triangulaire désormais recouvert de flammèches orange, Sanji avait du mal à ne pas s'interroger avec une légère peur sur le phénomène qui s'était déclenché devant eux. Quelques instants auparavant, cette sorte de pyramide étincelante était encore lisse et blanche alors que désormais elle ressemblait à un flambeau, sur le point de répandre un incendie sur l'île. Même Nami semblait incrédule devant l'embrasement soudain, ne sachant pas s'il était naturel ou accidentel et… non maitrisé.
- C'est tout à fait normal, vous n'avez pas à craindre pour votre bateau, lança un garçon qui avait guidé le bateau contre la rive.
Epouvanté, Chopper s'était caché derrière Zorro, laissant comme à son habitude dépasser la mauvaise partie de son corps.
- Je trouve pas ça normal, moi, dit Sanji, alors que les flammes apparues si soudainement semblaient déjà décliner.
- On descend sur l'île ? demanda Ussop, une crainte palpable dans la voix.
- Evidemment. Nous avons besoin de nourriture et d'armes, coupa Nami, son sang froid déjà retrouvé.
Les cinq anciens pirates sautèrent du pont de la frégate sur le quai. Les villageois s'écartèrent pour les laisser passer, aucune hostilité ne se lisant sur leurs visages. Toutefois, les Mugiwaras savaient par expérience qu'il ne fallait pas se fier aux apparences des populations accueillantes qu'ils rencontraient.
- Bienvenue à Little Obsession, voyageurs ! annonça solennellement le vieillard qui leur avait adressé en premier la parole.
- Nous pouvons conduire votre embarcation dans une crique où elle serra sans doute mieux protégée, proposa une femme d'âge mûr, habillée comme un marin.
- Y a-t-il des dangers à craindre, ici ? demanda innocemment Nami, profitant déjà des regards approbateurs que lui lançait la population masculine de l'île.
- Eh bien… quasiment tous les pirates voyageant aux alentours s'arrêtent ici. Aucune de leurs arrivées de peut être cachée, c'est à cela que sert le Triange de Feu.
- Mais vous ne devez pas redouter de quelconques dangers, vous n'êtes que des voyageurs, s'empressa d'ajouter une jolie femme brune.
- Oui, ce sont les pirates qui ne doivent pas se fier à l'apparente tranquillité de Little Obsession. En vérité, cette île est un piège à pirates, créée de toutes pièces par notre protecteur, l'amiral Smoker, précisa le vieil homme, un sourire confiant sur les lèvres.
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Encore sous le coup des dangereuses révélations qu'avaient délivré les habitants de l'île, les cinq nakamas n'avaient pas encore décidé de la marche à suivre. Quitter directement la crique pour s'éloigner le plus rapidement possible, acheter discrètement ce dont ils avaient besoin, en ayant le risque d'être reconnus d'une façon ou d'une autre ? Tant mieux s'ils pouvaient attirer ici leurs poursuivants, et repartir, libres.
Mais les poursuivants en question étaient des pirates aguerris, capable de tout ravager juste pour les retrouver. Autrement dit, ils étaient toujours autant en danger. Dans au maximum une demi-journée, l'équipage d'Eustass Kid les aurait rattrapés, avec Killer à leur tête. Furieux. Et le mot était faible. Si les Mugiwaras voulaient éviter un massacre dont ils ne pourraient pas se sortir avec leurs techniques encore hésitantes d'il y a cinq ans, ils devraient jouer fin.
- Au moins, Smoker n'a pas perdu son temps, en cinq ans. Il est devenu amiral, marmonna Ussop.
Rassemblés sur le pont de leur navire, ils profitaient de la tranquillité de l'endroit, les villageois les ayant laissés, sans se douter un instant qu'ils étaient plus que de simples amis voyageant sur une frégate sans pavillon.
- Nous devons avoir échappé à Killer dans trois jours.
Le blond regarda l'homme borgne, assis en tailleur contre le mât. Il n'avait toujours aucune envie de rester avec eux, cela crevait les yeux. Ussop et Chopper, pourtant non menacé par leurs poursuivants semblaient vouloir être à leurs côtés le plus longtemps possibles, au contraire de Zorro. Que cachait-il ? Sanji était de plus en plus peiné de l'agressivité de celui qu'il considérait depuis longtemps comme son ami.
- Et pour cela nous devons trouver des armes pour nous défendre, de la nourriture pour ne pas mourir de faim et des vêtements pour ne pas porter ce que nous ont laissé les propriétaires du bateau.
- C'est sûr. Même pour trois jours, nous avons besoin de matériel, approuva Nami.
Porter à longueur de journée les kimonos, t-shirt et pantalons noirs légués par les anciens occupants de la frégate était simplement inacceptable pour la jolie rousse, accordant tout de même de l'importance à ses choix vestimentaires.
- On est d'accord, on va sur l'île, et on repart immédiatement, dit Chopper, se rassurant lui-même.
- Séparons-nous pour être plus efficaces… Chopper avec Zorro, moi avec Ussop, tu garde le navire Sanji, tu es le mieux en forme de nous cinq, décida Nami.
Ils se dirigèrent vers la rive, parsemée d'arbres et de rocs, avec seul un petit chemin qui menait vers le village le plus proche.
- Tu vas bien Zorro ? Je te trouve un peu tendu, lança le médecin à son ami.
Il reçut pour toute réponse un regard glacial qui fit sursauter la petite bête. Sans un mot de plus, Zorro prit le chemin vers le village, sans vérifier si le renne le suivait.
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L'homme à la longue boucle d'oreille argentée s'accouda au comptoir, tapotant de ses doigts fins la surface en bois, s'apprêtant à payer avec l'argent qu'il avait amené toutes les victuailles qu'avait acheté Chopper. Nourriture et matériel médical de premiers secours, principalement. La vendeuse qui tenait la boutique était la jeune femme brune qu'ils avaient vu au port tout à l'heure, et qui portait désormais une blouse aux couleurs du magasin.
- Des patrouilles du gouvernement passent ici tous les jours. Vous avez raté la dernière de peu !
Le vert sortit une banalité, ne trouvant pas quoi répondre au bavardage innocent de cette fille. Non seulement elle lui posait des questions bien précises sur leur voyage, mais elle semblait bien s'intéresser aux achats du petit renne, dont l'apparence était pour le moins surprenante. Zorro se demanda un moment si, elle aussi, ne serait pas de la Marine.
- Et d'où venez-vous ?
En lui apprenant qu'ils avaient quitté la veille la grande île où ils s'étaient retrouvés, la jolie brune eût un rire léger.
- Vous aussi ? I peine une dizaine de jour, une colonel et sa troupe venant de là-bas sont aussi venus ici.
- Ce n'était pas une patrouille ?
- Non ! Elle était nouvellement gradée, je crois. En tous cas, elle a fait sensation, au village.
- Je vous dois combien ?
Agacé par le babillage de la fille, Zorro lui tendit brusquement une liasse de billets, qu'elle encaissa en continuant de parler de la Marines, grande, aux cheveux courts et noirs, une classe incroyable, qui était venue. Le vert attrapa Chopper, les paquets et sortit du magasin en grognant un « au revoir » qui était juste là pour la politesse.
En marchant dans les rues pavées aux maisons basses, l'ancien bretteur s'interrogeait sur l'identité des gens qu'il croisait. Chacun semblait le dévisager, et encore plus la petite bête semblable à une peluche qui trottait près de lui. Lesquels étaient des Marines embusqués, juste là pour repérer les pirates potentiels ? Toutes les arrivées étaient bien visibles, après tout.
Smoker avait inventé un excellent système, un attrape-pirates parfait, et qui semblait être bien rodé. Zorro espérait seulement que les habitants de Little Obsession ne fassent pas le rapprochement entre le renne au nez bleu et le médecin des Mugiwaras, toujours recherché mort ou vif.
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Quand ils retrouvèrent la frégate, l'après-midi touchait à sa fin. Toujours aucun signe de l'équipage mené par Killer. Chopper en avait profité pour faire un tour sur la côte, à la recherche d'herbes médicinales. Le vert était peu enclin à rester avec Sanji jusqu'à ce que Nami et Ussop reviennent, ce qui prendrait sans doute du temps, connaissant la passion qu'avait la jolie rousse pour le shopping.
Il grimpa les escaliers qui menaient à la partie supérieure du pont, se laissa tomber au sol, croisa ses bras couverts de tatouages sombres sur sa poitrine et attendit que le sommeil le rattrape, ce qui ne devrait pas être long après la nuit blanche qu'il venait de passer. Nuit bien remplie. Il avait couché avec un supernovae en général terrifiant de cruauté, l'avait torturé, il s'était battu avec l'équipage d'Eustass Kid, il avait pris la mer dans un bateau volé et avait eu une conversation tout ce qu'il y a de plus dérangeante avec son nakama blond.
La voix et les questions pressantes de Sanji tournoyaient encore dans sa tête. Combien de temps encore ce cuistot de malheur allait-il l'empêcher de sombrer dans les eaux noires et bienfaitrices du sommeil ?
Combien de temps allait-il repenser encore à la sensation étrange qu'il avait quand le corps du blond était près de lui ? Il mettait cette sensation sur le compte de l'habitude, après cinq ans passés à assouvir les désirs d'hommes avides. Non. Il ne pouvait pas voir Sanji comme un de ces types à la peau brûlante et aux soupirs rauques. Avant, il le considérait, comme un ami essentiel autant qu'un rival.
Et maintenant ?
- Tu vas m'ignorer longtemps ?
Le cuisinier avait donc décidé de le pousser à bout. Sûrement il le faisait avec l'intention de le faire craquer, en le harcelant dès qu'il en avait l'occasion.
- Tu vas me coller encore longtemps ?
Son ton était sec mais il manquait de conviction. Zorro se maudit pour cela. Son image de combattant acharné et détaché des préoccupations de la vie qu'il entretenait il y a cinq devait s'être bien émoussée dans l'esprit borné du blond.
- Je t'empêche de dormir ? demanda innocemment Sanji, alors que son nakama se relevait pour s'éloigner au plus vite.
Oui, même quand tu n'es pas près de moi, tu m'empêche de dormir, c'est un comble.
- Il y a beaucoup de choses que j'aimerai savoir, figures toi. Ces choses-là me tracassent beaucoup, et il n'y a que toi pour y répondre.
Obstiné. C'était le mot parfait pour caractériser le cuisinier. S'il poursuivait avec autant d'acharnement sa brigade dans son restaurant quatre étoiles, c'était surprenant qu'il n'ait pas encore eu de démissions en nombre. Zorro ne voulait savoir ni quelles étaient les questions, ni ce que le blond pouvait s'imaginer. C'était déjà assez humiliant de faire comme si de rien n'était toute la journée, alors révéler quoi que ce soit… c'était impossible.
Sanji se mit devant son nakama, croisant ses bras, le fixant avec résolution de ses yeux clairs, à moitié cachés par ses cheveux dorés en bataille. Ces yeux qui faisaient douter.
- Par exemple, je veux savoir ce qu'il s'est passé il y a cinq ans, après qu'on se soit repliés loin de champ de bataille. Je veux savoir ce que tu as fait quand tu y es retourné.
Le vert fixa un instant durement son interlocuteur, avant de détourner rageusement son unique œil valide, brûlant de colère et de regrets.
- Tu ne le sauras pas. Est-ce que tu peux seulement comprendre que c'est… douloureux ? Pour toi aussi, abandonner Luffy a été déchirant, alors ne me force pas à en parler.
C'était déjà étonnant. Sanji n'avait jamais entendu parler l'ancien bretteur de cette façon. Il ne l'avait jamais entendu admettre une de ses faiblesses, et même s'il la partageait, il ne pouvait pas bien tenir compte de la place qu'elle avait dans le cœur de l'autre. Etait-ce par colère, par colère de son impuissance, que Zorro avait abandonné son rêve, son art, ses armes ? Quoi qu'il se fût passé après la bataille, il y avait laissé ses sabres auxquels il tenait tant, ainsi que sa volonté.
- J'ai pu surmonter une partir de ma douleur, et j'ai reconstruit ma vie. Pour toi c'est différent. Nami s'est bien rendu compte que quelque chose clochait, tu as tellement changé qu'on a toujours du mal à te reconnaître.
- …
- Pourtant tu sais bien qu'on ne veut rien de plus que tu acceptes notre amitié, même si tout est différent.
L'amitié ? Je ne sais pas ce que j'éprouve pour toi, si c'est de la haine ou…
- Qu'est-ce que t'as fait Killer, Zorro ? Dis le moi, s'il-te-plait, je veux t'aider. Nous voulons tous t'aider.
Le blond attrapa les épaules de son nakama, et fût surpris de les sentir aussi minces contre ses mains. Il aurait voulu le forcer à le regarder, mais celui-ci s'obstinait à fixer un point vague derrière sa tête. Il n'y avait pas que cela qui le surprenait. Il l'avait déjà constaté, mais il dépassait de quelques centimètres le vert et cela ne l'aidait pas à le considérer comme l'égal qu'il avait toujours été pour lui.
- Nous allons nous séparer dans trois jours.
- Ce n'est pas une raison. J'ai toujours été ton ami, Zorro, même si l'on se considérait plus comme des rivaux, il y a cinq ans. Maintenant, j'ai maturé, et je ne suis plus qu'un ami, au même titre que Nami, Ussop ou Chopper. Je veux comprendre.
Encore cette sensation. Ne me touche pas Sanji. Je ne veux pas superposer ton visage aux corps brûlants des hommes qui sont mes clients. Je ne veux pas que tu sois proche de moi comme ils le sont avant de m'emmener dans la chambre.
Je sais que tu ne lâche jamais rien, je sais que tu veux mon bien. Je ne peux pas résister à tes yeux. J'ai l'impression qu'ils peuvent lire en moi. Et s'ils le pouvaient, ils seraient horrifiés de la vie de débauche que je mène. Choqués, sans doute. Répugnés.
- J'ai couché avec lui pour ne pas attirer sa méfiance. Je l'ai torturé en lui coupant des veines. Il veut me tuer. Tant mieux, si tu savais à quel point je me dégoûte.
L'homme à la balafre eut un léger rire, haussa les épaules, sa bouche s'étirant en un sourire désillusionné. Il l'avait dit. Maintenant, il avait un secret de moins à cacher. La surprise du blond à supporter, en échange. Sanji avait toujours ses mains sur ses épaules, le fixant toujours avec la même intensité. Il cherchait vainement à comprendre quel homme était devenu son nakama.
- Zorro, Sanji ! Il se passe quelque chose, au village !
Les deux hommes se retournèrent immédiatement vers la terre ferme, d'où provenait la voix tendue de Chopper. Avec son apparence humaine, il était essoufflé, comme s'il venait de courir le long de la côte.
- Qu'est-ce qu'il y a ? cria Zorro, la conversation qu'il venait d'avoir déjà reléguée dans ses préoccupations secondaires.
- Une émeute ! A tous les coups, ils ont reconnu Nami et Ussop !
- Et on est au milieu d'un nid de Marines.
Le vert sauta du bateau, s'élança avec Chopper vers le village, Sanji encore hébété par les informations qu'il avait reçu, juste derrière eux. Le soleil écarlate se couchait au milieu des vagues doucement agitées. Le blond regarda l'horizon sanglant, espérant seulement que ce n'était pas un funeste présage. Derrière lui, l'immense Triangle de Feu luisait encore dans la lumière déclinante.
Quand ils arrivèrent sur l'avancée rocheuse qui surplombait légèrement le village, ils entendirent les cris des habitants mêlés à des crépitements et des bruits sourds de combats.
Zorro sentit une appréhension légère monter en lui. Il était faible au combat. Mais si ses amis étaient en danger, il devait à tout prix les aider. Son hésitation ne dura qu'un instant. Il s'engouffra dans les rues désertes, courant vers l'épicentre du vacarme. Il ne vit pas la soudaine clarté d'incendie qui se répandait sur l'île.
- Couchez vous !
Des balles de plomb sifflèrent près des trois Mugiwaras qui se jetaient dans la bataille. Elle ne leurs étaient pas adressées. De loin, ils virent Ussop, aux côtés de Nami, qui continuait de viser ses ennemis, peinant devant le nombre.
Les villageois s'étaient transformés en combattants acharnés. Bien sûr, chacun d'eux était rompu au maniement des armes, en bonnes recrues de l'amiral Smoker, toujours bien informé en ce qui concernait les pirates. Tous avaient des pistolets chargés, pointés sur les silhouettes sans cesse en mouvement du brun et de la rousse.
- Il y en a d'autres, là !
Chopper se rua sur ceux à sa portée, les attrapant à la gorge avec ses mains d'homme, les précipitant au sol avec une force extraordinaire. Sanji profita de l'ouverture, frappant au hasard, portant des attaques irrésistibles aux carrures massives qui se ruaient vers lui. Il évita cependant celle plus mince d'une femme.
Il s'était toujours refusé à blesser les représentantes du sexe féminin, et il n'allait pas changer aujourd'hui. La femme qu'il avait épargnée se jeta sur lui avec une souplesse et une rapidité félines, s'agrippa à lui et le précipita au sol.
- Trop facile, chuchota-t-elle, avec une moue redoutable.
Zorro laissa échapper un sifflement agacé devant le point faible évident de son nakama, ne pouvant pas l'aider, déjà aux prises avec un homme qu'il ne pouvait frapper qu'avec ses poings. Ceux-ci étaient déjà teintés de sang. Il frappait sans aucune hésitation.
Non loin d'eux, ils virent l'Orage Tempo de Nami qui rattrapait ses attaquants, les dials d'Ussop qui libéraient une épaisse fumée. Sanji fût en un instant débarrassé de son assaillante par une décharge de foudre de la rousse. L'espace d'une seconde, ils se regardèrent, eux cinq enfin rassemblés dans le rue seulement assez large pour laisser passer une dizaine d'hommes.
Coincés entre les deux groupes des villageois redoutablement armés, ils étudièrent rapidement les possibilités s'offrant à eux, n'en trouvant qu'une seule réalisable : se battre. Un grincement sinistre puis un craquement énorme retentirent. Une petite maison derrière un des groupes s'effondra, libérant une poussière blanchâtre intensifiant la fumée déclenchée par Ussop.
- On vous a enfin retrouvés, Mugiwaras !
Le hurlement terrifiant les fit sursauter. Non, ce n'étaient les habitants de Little Obsession. C'était un homme devant une troupe immense, deux faux redoutables dans ses mains, ses longs cheveux blonds tombant jusqu'à ses hanches, son masque percé de trous régulièrement rayé bleu et blanc. Une aura dévastatrice émanait de lui.