Cœur d'Émeraude
Yop !
Navré pour l'attente, j'avais besoin de me reposer, et de profiter du soleil, mais ce n'était qu'une pause, donc me revoilà 🙂
Merci pour tous vos messages et encouragements, ça fait énormément plaisir et ça m'encourage à continuer
La saison 3 de One Punch Man arrive, et j'espère que vous allez la kiffer, et que vous allez aussi adorer la suite de ma fic
Merci encore, et bonne lecture à tous 😉
Fubuki semble figée. Difficile de dire si elle regarde et voit sa sœur en train de récupérer, ou si elle est complètement ailleurs. Quoi qu'il en soit, elle n'entend pas Hinata l'appeler, à plusieurs reprises, jusqu'à ce qu'elle s'ébroue quand l'infirmière claque des doigts devant ses yeux.
"Quoi ? Demande la jeune héroïne d'une voix absente.
-Vous allez bien ? Questionne Hinata, suspicieuse et inquiète. Fubuki bégaye, cherchant visiblement ses mots, le regard toujours un peu dans le vide comme si elle peinait à rester dans le moment présent.
-Oui... non... je... je sais pas... je... Hinata plisse les yeux, s'inquiétant de plus en plus devant le comportement soudainement incohérent de la cadette. Délicatement, elle pose ses doigts sur l'artère radiale, et note que son pouls est régulier, mais très rapide, presque filant. Puis elle éclaire les yeux de la jeune femme avec la petite lampe dans sa poche de poitrine, s'assurant ainsi qu'aucune atteinte neurologique n'est en cours. Tatsumaki n'est pas en reste, malgré la violence de la réaction, elle est totalement focalisée sur sa sœur, et semble guetter la moindre réaction, malgré la douleur qui continue de l'assaillir.
-Vous devriez allez vous allonger Fubuki, décide alors Hinata, en faisant le tour du lit. La jeune télékinésiste hoche distraitement de la tête, et se retourne pour aller au divan, mais aussitôt a-t-elle lâcher le lit pour se retourner, qu'elle s'écroule avant qu'Hinata n'est pu l'atteindre.
-J'ai besoin d'un saturomètre et d'un kit de glycémie capillaire en VIP ! Chambre 777 ! S'écrie Hinata au badge. Malgré les constantes de Tatsumaki qui se sont soudainement affolées via le moniteur qui hurle, l'infirmière s'agenouille sur la brune et s'assure qu'elle ne s'est pas blessé, puis elle la met en position latérale de sécurité. Elle vérifie ensuite sa respiration et son pouls, se relève et s'empresse de rassurer et calmer Tatsumaki qui est en proie à la panique.
-Ça va aller, Fubuki a fait un simple malaise , c'est impressionnant mais tout va bien, je vais m'occuper d'elle, mais je ne peux pas m'occuper de vous deux en même temps, et là j'ai besoin que vous gardiez votre calme, je vous promets que tout va bien, elle n'a rien, elle a seulement besoin d'un peu de temps. Le ton calme et assuré d'Hinata semble faire son effet et Tatsumaki se calme légèrement, mais sans pour autant revenir à la normale. Hinata se rend compte que c'est la toute première fois qu'elle voit la peur chez Tatsumaki, qu'elle aperçoit cette lueur de terreur et de panique se bousculer dans son regard. Jusqu'à présent, et malgré ses multiples apparitions télévisées et interviews mais aussi le cadre particulièrement angoissant dans lequel elle évolue actuellement, l'héroïne de Classe S était toujours apparue avec des traits et un regard dur et froid, mais aussi confiant, déterminé et plein d'assurance, et ce malgré son état qui a de quoi inquiéter. Et la voir maintenant en pleine panique, son visage exprimant une peur pure et viscérale a de quoi surprendre, un comportement tellement loin de la glaciale et déterminée Tornade Tragique que tout le monde connaît.
La porte s'ouvre alors à la volée et deux infirmiers entrent, chacun avec un des appareils demandés par Hinata.
-Elle est là, prenez d'abord la glycémie et la saturation en oxygène, ensuite apportez un verre d'eau et une dosette de sucre, ordonne Hinata d'une voix posée mais ferme. Les professionnels de santé s'exécutent sans discuter, pendant qu'un place le saturomètre, l'autre pique le doigt de Fubuki pour connaître sa glycémie.
-Sa tension est assez basse, environ 90 sur 60, annonce le premier soignant.
-Et sa glycémie est à 0,7 par litre, complète l'autre.
-Très bien merci, allongez-la sur le divan s'il-vous-plaît, et allez me chercher un verre d'eau tiède avec une dosette de sucre, demande Hinata d'une voix moins impérieuse, les résultats confirmant un simple malaise passager.
-Votre sœur a fait ce que l'on appelle un malaise de surmenage, ou de fatigue, ce n'est rien de grave et c'est seulement impressionnant, je vais l'hydrater et rehausser sa glycémie avec du sucre et ça ira mieux. Je vais aller lui parler, ça ira pour vous ? Demande Hinata à Tatsumaki, avec beaucoup de douceur et en parlant lentement. La Classe S jauge l'infirmière, puis hoche de la tête, l'éclat d'inquiétude brillant encore au fond de ses iris, mais avec moins d'intensité. Hinata jette un coup d'œil aux constantes de sa patiente, et constatant qu'ils sont quasiment dans la norme, elle sourit, et va s'agenouiller auprès de Fubuki qui, entre temps, à été allongée sur le divan.
-Fubuki ? Vous êtes avec moi ? Demande la soignante en dégageant délicatement les mèches de cheveux devant le visage de la Classe B. Cette dernière ouvre doucement les yeux, papillonne une poignée de secondes, puis regarde autour d'elle d'un air interrogateur.
-Qu'est-ce... qu'est-ce qu'il c'est passé ? Demande-t-elle, surprise, en essayant de se redresser. Mais immédiatement les prémices d'un malaise apparaissent chez Fubuki, et Hinata, cette fois prête, anticipe et empêche la jeune femme de se redresser d'avantage.
-Vous avez fait un malaise de fatigue, c'était à prévoir vu tout ce que vous traversez en ce moment, il faut vraiment penser à vous alimenter et à vous reposer correctement avant que ça ne devienne plus grave, explique Hinata. Un infirmier arrive avec le verre d'eau et la dosette.
-Hinata ? Appelle-t-il en les montrant.
-Merci Ishida, ça ira maintenant.
-On peut te relayer tu sais, toi aussi tu dois faire attention, prévient-il.
-Je sais, merci, je ne serais pas contre un thé cela dit, si ça ne te dérange pas, demande Hinata avec un petit air gêné.
-Bien-sûr, je t'amène ça rapidement, répond le jeune homme en souriant. L'infirmière le remercie d'un hochement de tête, puis elle se reconcentre sur Fubuki toujours un peu groggy. Elle vide la dosette dans le verre et remue avec une cuillère.
-Essayez de vous redresser, tout doucement, voilà, très bien, et buvez ça, mais ne vous levez pas, au moins pas avant dix ou quinze minutes minimum, et rallongez-vous si besoin, d'accord ? Dit-elle, lui tendant le verre une fois l'héroïne redressée. Toujours un peu absente, Fubuki boit à petites gorgées, sous l'œil attentif d'Hinata qui craint pour la santé de la jeune femme. Voyant que tout le monde à l'air plus ou moins stable, la professionnels de santé va jusqu'à la check-list du protocole de décanulation, elle la relit, et coche toutes les cases jusqu'au test de toux réflex, qu'elle agrémente d'une croix rouge, puis elle annote "voir avec le kiné respiratoire".
-Hinata ? La jeune femme sursaute, et voit Ishida de retour avec une tasse fumante.
-Merci, souffle-t-elle.
-T'es sûr que ça va ? Insiste Ishida en regardant les deux jeunes héroïnes en piteux état.
-Oui, ça a été intense, mais ça va aller, assure l'infirmière en souriant et paraissant gaillarde. Son collègue hoche de la tête, puis s'éclipse. Et une fois seule avec ses, désormais, deux patientes, Hinata laisse basculer sa tête en arrière en soupirant de lassitude. Puis elle se reprend, et feuillette le dossier, en attendant que Fubuki reprenne des couleurs et que les constantes de Tatsumaki redescendent. La situation de Tatsumaki s'améliore de jour en jour, et Mark et elle-même étaient d'accord sur le fait que le protocole de décanulation était certes un peu prématuré dans la convalescence, mais qu'il leur donnerait beaucoup d'informations utiles, ce qui est effectivement le cas. Hinata déteste faire souffrir les gens inutilement, même pour le mieux, mais elle doit avouer que ça permet d'éclaircir un brouillard particulièrement opaque. Tatsumaki à échoué car ses muscles respiratoires manquent de force, de résistance, mais semblent fonctionnels et résilients. Ce qui veut dire qu'elle doit maintenant entamer la phase active de sa rééducation pulmonaire, et là seulement, elle pourra être décanulée. Hinata doit maintenant s'entretenir avec son kinésithérapeute respiratoire pour discuter de la suite des évènements. Elle jette un coup d'œil aux deux sœurs, et voit qu'elles semblent aller mieux : Fubuki reprend peu à peu des couleurs et un regard moins vitreux, les constantes de Tatsumaki sont revenues à la normale, et surtout elle la fixe intensément. Surprise, l'infirmière se lève pour s'assurer que tout va bien.
-Vous allez bien ? S'ensuit-elle. Tatsumaki remue les lèvres, mais aucun son ne sort à cause de la trachéotomie. Mais elle semble néanmoins décidé à s'exprimer.
-Mademoiselle Tatsumaki, je comprends votre besoin de parler, mais je ne peux pas vous y autorisé, c'est trop tôt et trop risqué, prévient Hinata d'une voix posée mais ferme. Tatsumaki remue les lèvres avec plus d'insistance et son regard de durcit, elle s'agite, et ses constantes commencent à traduire son énervement et sa frustration. Hinata réfléchit à toute vitesse, prise entre deux sentiments très forts. D'un côté l'infirmière sait qu'elle n'a pas le droit de laisser la Classe S parler, ça enfreint le protocole et elle lui fait prendre des risques considérables. Mais d'un autre côté, Hinata sait également qu'elle ne lâchera rien et que l'empêcher de parler je fera qu'accroître sa frustration et faire chanter son scope qui a déjà suffisamment hurler comme ça.
-Très bien, très bien, calmez-vous, je vais boucher la canule, et vous pourrez parlé, mais je ne vous autorise que quelques mots, et si ça me briserait le cœur d'en arriver là, je n'hésiterai pas à vous mettre sous sédatif si vous vous énervez à aller à l'encontre de mes recommandations, c'est compris ? Prévient Hinata d'une voix ferme qu'elle essaie de maîtriser au mieux. Ça ne lui ressemble évidemment pas d'être aussi arrêtée et drastique, mais elle estime que Tatsumaki a besoin de limites claires et sans équivoques, sans quoi elle ne prendrait pas l'infirmière au sérieux.
-Quoi ? Elle va vraiment pouvoir parler ? Demande alors Fubuki, d'une voix cependant encore un peu groggy. Hinata lève les yeux vers, soupirant intérieurement. Elle l'avait complétement oublié... elle adore Fubuki, elle c'est réellement attachée à elle, mais l'infirmière commence à peiner à gérer les deux sœurs aussi entêtées et déraisonnables l'une que l'autre.
-Oui, mais je vous demande de rester assise s'il-vous-plaît, je ne peux pas m'occuper de vous deux en même surtout là, donc j'ai vraiment besoin que vous m'écoutiez, sans discuter, sans protester, c'est compris ? Dit Hinata, toujours aussi ferme, s'assurant ainsi que le caractère tendu de la situation soit bien acquis. La cadette hoche nerveusement de la tête. Hinata regarde à nouveau Tatsumaki.
-Je vous préviens, ça va vous faire mal, les lésions sont encore très fraîches et sensibles, donc ne forcez pas, parlez doucement pour ne pas avoir à répéter, et écoutez votre corps, prévient Hinata en enfilant des gants. Tatsumaki hoche à nouveau de la tête, et Hinata en fait de même, sous le regard anxieux de Fubuki qui joue avec son verre. L'infirmière, en son for intérieur, n'est pas en reste, elle espère ne pas faire d'impair et que sa patiente ne souffrira pas de séquelles, sans quoi elle devra répondre de ses actes.
-Allons-y, murmure-t-elle, et elle bouche la canule. Aussitôt Tatsumaki ferme les yeux, sentant l'air lui brûler les muqueuses, le larynx n'ayant pas été sollicité ainsi depuis des semaines. Le scope s'agite aussitôt, au grand damne d'Hinata qui guette le moindre signe détresse trop appuyé. Mais Tatsumaki se reprend rapidement, les alertes s'atténuent, et la Classe S reprend la maîtrise de son corps, tolérant et apprivoisant la douleur en respirant doucement.
-Fubuki... rentre... souffle Tatsumaki, ses deux mots étant plus deux râles expirés et articulées qu'un vrai son. Hinata était tellement angoissée à l'idée de faire un choix cornélien qu'elle n'a pas pensé aux raisons qui poussent Tatsumaki à vouloir s'exprimer, et maintenant qu'elle l'a fait, elle se trouve stupide de ne pas avoir anticipé une telle évidence.
-Qu... quoi ? Répète Fubuki, incrédule.
-Fubuki... rentre... répète aussitôt Tatsumaki, tâchant d'être plus ferme et de parler plus fort.
-Non... Non !... Non !! Je ne partirai pas ! Tu n'as pas le droit de m'ordonner ça !! S'emporte aussitôt Fubuki en se relevant brusquement. Et tandis que Tatsumaki vrille son regard dans celui de sa sœur, l'énervement soudain couplé à l'épuisement de la cadette la conduise à faire un malaise, cependant cette fois son tempérament et sa détermination prennent le dessus sur la fatigue, et elle parvient à se reprendre, s'aidant du divan. Une flamme de colère et de chagrin flambe dans ses yeux ternes.
-Je ne partirai pas Grande Sœur ! Assène-t-elle d'un ton ferme et arrêté.
-Elle a raison Fubuki, intervient alors Hinata d'un ton plus doux.
-Quoi ?... mais...
-Vous êtes épuisée, vous tenez à peine debout, et à ce rythme, vous devrez aussi être hospitalisée, et ça ne ferait que mettre plus de stress sur votre sœur qui n'en a certainement pas besoin, explique Hinata.
-Mais... je... je ne veux pas partir... ma place est...
-Rentre... ordre... la coupe durement Tatsumaki, sans un égard pour la détresse de sa petite sœur, mais d'une voix plus soufflée, signe, avec les alertes des constantes, que Tatsumaki commence à tirer sur une corde bien trop fragile pour se le permettre. Fubuki, elle, est pétrifiée, la bouche ouverte sans qu'un son ne parvienne à sortir, comme si quelque chose l'en empêchait.
-Très bien ça suffit, dit Hinata en enlevant des doigts, laissant à nouveau passer l'air. Aussitôt les moniteurs se calment, et Tatsumaki exprime un discret sentiment de soulagement, pouvant à nouveau respirer sans avoir l'impression d'avoir de l'air brûlant dans la gorge.
-Suivez-moi Fubuki, j'aimerais vous...
-Non ! Non... je ne vous suivrais nul part... je reste avec ma grande sœur ! Prévient la Classe B avec hargne. Hinata déglutit, sentant la situation lui échapper mélanger à un sentiment d'impuissance particulièrement corrosif. La plus jeune télékinésiste croise alors le regard de sa sœur, dur, froid et inflexible, et d'un léger mais sec mouvement de la tête, Tatsumaki ordonne à sa sœur de suivre l'infirmière. Le visage de Fubuki se déforme sous l'emprise du chagrin, d'un air résigné elle se résoud à suivre Hinata.