Le monde aura toujours besoin de Héros !

Chapitre 15 : Le monde a besoin de Héros, Athéna

1853 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 31/03/2018 17:46


(Soundtrack : https://www.youtube.com/watch?v=agfzSFzbiD4 )


- Excellent travail dans le Colorado, Commandant, s’enthousiasma Lacroix alors qu’Angela poussait les lourdes portes de son bureau. Il semblait l'attendre, attablé avec une cigarette à la main. Il la tapota sur son cendrier mais la garda entre son index et son majeur plutôt que de la remettre en bouche, le bras posé sur son bureau. Vous avez organisé la capture de ce hors-la-loi d'une main de maître. Je suis impressionné, continua-t-il, tout sourire, alors qu'elle s'approchait de lui. Elle s'arrêta net, sans un mot, écoutant ce qu'il avait à dire. Il lui faudra certainement un petit moment avant qu’il ne se remette de ses émotions, expliqua t’il en écrasant sa cigarette. Il reprit. Commandant, je dois vous avouer que je ne m’attendais pas à ce que vous le rameniez aussi rapidement. Jesse McCree est un véritable fantôme et voilà plusieurs années qu’il avait disparu des écrans radars. Angela ne se sentait pas blessée dans son ego, elle-même n'aurait pas imaginée réussir, mais il fallait néanmoins admettre que ce fût facile.

- Il faut croire que la délation paie toujours, remarqua-t-elle très justement.

- C’était de l’information, corrigea Lacroix. S’il avait pris plus de précaution lors de sa traque, Cree n’aurait jamais été repéré par sa propre cible. Réjouissez-vous de son erreur, car sans cela, il l'aurait assassiné puis aurait à nouveau disparu dans la nature.

- Je ne prends aucun plaisir à contraindre ces hommes à se battre pour nous, rétorqua Angela en s’appuyant sur le bureau de son supérieur.

- Il ne se battent pas pour nous, mais pour la survie de l’Humanité, rectifia Lacroix en se levant de son siège. Les Etats-Unis ont été attaqués après votre retour, ajouta-t-il alors en allumant un écran derrière lui. Des images terrifiantes défilaient devant les yeux d’Angela. Avec la majorité des troupes américaines ici même à Terra Nova, vous vous doutez bien que le pays a été ravagé. Pourquoi les Omniacs ont-ils mis autant de temps à attaquer les Etats-Unis alors que le Mexique a été ravagé au début de la guerre ? Nous n’en avons aucune idée et la question est dénuée aujourd’hui dénuée d’intérêt, je souhaite simplement vous rappeler ce pour quoi nous nous battons puisque vous persistez à penser que je me bats pour mes intérêts personnels. Vous semblez totalement déconnectée de la réalité Commandant.


Angela ne parvenait pas à décrocher son regard de la mort et de la destruction qu’affichait le téléviseur. Il était vrai qu’elle n’était plus vraiment elle-même depuis l’attaque en Allemagne. Angela avait préféré ignorer l’impact psychologique que cela avait pu avoir car elle pensait qu’il lui était possible d’enterrer sa souffrance au fin fond de son être. Force était de constater qu’inconsciemment, les évènements qu’elle avait vécu se répercutaient sur sa lucidité remettant en cause son aptitude à commander. Néanmoins, et elle n’en démordrait pas : quelque chose clochait chez le Directeur Général d’Overwatch.


Je vais demander au Docteur Winston de vous suivre, Commandant, déclara-t-il. Psychologiquement. Angela parvint finalement à décrocher son regard de l’écran.

-  Je vois, soupira-t-elle. La jeune femme fixa intensément son interlocuteur, la conviction se lisait sur son visage.

 Ecoutez Commandant, commença-t-il en se levant, il se tourna vers la baie vitrée. C'était le blizzard dehors. Mes intentions sont claires et je souhaite remporter cette guerre mais pour se faire, je dois faire des choix. La fin justifie les moyens, conclut-il

- Vous ne pourrez pas éternellement jongler avec les limites de l’immoral car je doute que la Hiérarchie n’apprécie le fait d’apprendre que vous réduisez les gens à l’état d’esclave, répondît Angela d’un calme olympien. Elle souhaitait prendre l’ascendant sur lui.

- La Hiérarchie … pouffa Lacroix. Détrompez-vous Commandant, les Chanceliers sont prêt à sacrifier bien plus que cela pour arriver à leurs fins et malgré tout, ce ramassis de corrompus reste incapable de prendre la moindre décision sans nous pousser à l'extinction. Il alluma une seconde cigarette. Bon sang, Angela. J'en viens presque à regretter le Commandant Amari. Elle au moins, comprenait ma vision des choses. Cette fois-ci, Angela fût blessée. Ana était clairement la meilleure, regretta Gérard, notre meilleur élément, ajouta t-il en expulsant un nuage de fumée. Elle n’était pas aveuglée par de stupides idéaux. Bien sûr, elle avait un grand cœur et une âme de justicière, mais elle savait conserver sa lucidité. C’était une femme qui savait se montrer pragmatique quand la situation l’exigeait. En bref, elle incarnait tout ce que vous n’êtes pas, Docteur. Après tout, vous êtes un médecin, pas un soldat. Vous ne souhaitez pas comprendre que l'on puisse franchir les limites ? Très bien alors je vous demanderai d'accomplir une seule et dernière chose. Ramenez-moi Amari et de ce fait, vous n'aurez plus à faire subir toutes ces horreurs à votre conscience.


Sur le point d'exploser, Angela tourna les talons, les poings serrés.


- Une dernière chose, s'exclama Lacroix. Inutile de dire à Morrison que sa fille est encore en vie. Rien ne doit interférer dans sa mission.


La jeune femme quitta la pièce, amère.

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(Soundtrack : https://www.youtube.com/watch?v=GEOKcj4Jbek)


Le son mélodieux de l'ouverture de la porte du laboratoire retentit tandis qu'Angela s'engouffrait dans la pièce baignée dans un silence absolu.


- Espèce d’enfoiré ! hurla-t-elle en balayant tout ce qui se trouvait sur son bureau. Elle enrageait. Angela frappa du poing avant de se laisser tomber sur son siège. C'était la première fois qu'elle perdait pied ainsi.


Au milieu de la pièce, sur la table d'opération, Ana était toujours piégée entre la vie et la mort. Le Commandant se releva, puis fît le tour du corps, elle jeta un coup d’œil à l'un des nombreux moniteurs. L'un affichait le rythme cardiaque de la patiente qui était incroyablement faible, à peine perceptible. Mais son cœur battait. Le visage d'Angela se transforma.

Elle s'attabla immédiatement à son bureau puis pianota sur le clavier de ce dernier. Tous les écrans s'illuminèrent simultanément tandis que les données de recherches du Docteur Ziegler se compilaient.


- Athéna, appela-t-elle sans décrocher ses yeux du flux de données qui défilait sur l’écran.

- Oui, Commandant, répondît l'Intelligence Artificielle de sa voix délicieuse.

- Je vais la ramener, déclara t'elle en continuant d'écrire.

- Commandant, vous avez déjà accompli un miracle avec le Projet REAPER. Je doute que cela se reproduise une seconde fois, rétorqua Athéna tandis qu'Angela se retournait vers le corps d'Ana. Ses blessures sont trop graves.

- Pourtant je vais le faire, répondît le Commandant d'Overwatch en détournant les yeux vers le moniteur. La vie l'habite encore, et même un simple souffle comme celui-ci est exploitable.

Angela se leva et parcouru les étagères située à mi-hauteur. Elle en ouvrit une et saisit le Pacemaker qu'elle avait fabriqué.

- Commandant, je désapprouve vivement cette option, lui conseilla l'Intelligence Artificielle, étonnant Angela au passage. Il était rare qu'elle émette une objection.

- Athéna, il est temps que j'accomplisse mon devoir, répondît-elle, déterminée à ramener Ana à la vie.

- C’est du suicide, rétorqua l'intelligence Artificielle tandis que le doute s’installait lentement chez la suisse qui avait les yeux rivés sur l'appareil. Il est inutile de vous rappeler que ce Pacemaker ne peut être activé sans énergie biotique, cela vous tuera, Commandant.

- Je sais, répondît sèchement Angela.

- Je souhaitais simplement m'assurer que vous aviez connaissances de l’issue avant prendre votre décision. Le Commandant Ziegler posa ses mains sur le torse nue de son amie.

- Le monde a besoin de Héros, Athéna, rétorqua tandis que sa mine s'assombrissait.


Elle passa la nuit à implanter le Pacemaker dans le corps d'Ana, encore une nuit passées à tenter de lui sauver la vie. Un travail éreintant et de longue haleine qui consuma toute la concentration du Docteur.

Au petit matin, Angela arborait un air triste, terriblement fatiguée. Son regard se porta sur les paupières fermées du vétéran égyptien. C’était pour sauver des vies qu’Angela avait choisi la médecine, et elle y avait consacrée sa vie entière. Aujourd'hui, il lui était possible de montrer son abnégation. Mais sa propre vie avait-elle plus de valeur que celle d'Ana ? C'était la première fois que la jeune femme se posait ce genre de question car jamais sa propre vie n'avait été le prix à payer pour en sauver une autre. Une vie en équivaut à une autre, songea-t-elle, la valeur n’a rien à voir là-dedans.


Angela avait construit ce pacemaker dans un but bien précis. Il ne devait servir qu'en cas de dernier recours, destiné à une personne jugée exceptionnelle. Ana, était exceptionnelle. C'était une femme de caractère, avec une autorité suffisante pour faire ployer Reyes lui-même sans que ce dernier ne discute. Elle avait le charisme et l'assurance qu'Angela n'avait jamais eue. Elle était meilleure qu'elle, en tout point et Lacroix le lui avait démontré par A + B. C’était désormais un véritable complexe d’infériorité qui la minait tandis qu’elle examinait l’ancien Commandant d’Overwatch.


Sa connaissance de la médecine était le seul domaine dans lequel elle excellait. Elle n'était doué ni pour le combat, ni pour le commandement. Elle ne mènerait pas Overwatch à la victoire, et encore moins l'Humanité car elle n’avait pas cette force d’esprit qu’ont les grands leaders à travers l’Histoire. Elle-même ne croyait pas à la victoire, résignée face au génocide que menaient les machines.

Soudain, les mains d’Angela s'illuminèrent d'une douce lueur dorée, il était désormais temps d’accomplir quelque chose de grand. 

Un flux d'énergie biotique se transmettait en elle et Ana. Angela se sentait faiblir. Elle sentait son essence vitale la quittait tandis qu’elle la transférait à Ana.


- Commandant, sembla s'inquiéter Athéna tandis qu'Angela hurlait, subitement terrassée par la douleur. Le lien était difficile à tenir, et ses mains brûlaient sous l’abondance de l’énergie biotique qu'elle déversait. Une souffrance insupportable.


La suite a été déterminée par les lecteurs. Vous découvrirez ce qu'il s'est passé demain.


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