Les souvenirs perdus

Chapitre 3 : Seconde étoile à droite et tout droit jusqu’au matin ou pas…

883 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 26/04/2023 00:35

Le combat fut bref. L’effet de surprise et le nombre eurent le dessus sur le capitaine. Il fut abandonné sur une île déserte avec un pistolet et une balle pour seule compagnie. Il y aurait plus de problème de son côté. James alla ensuite dans sa cabine en priant que la fée serait toujours là sinon il n’était pas sûr d’avoir la même chance que son ancien capitaine. 

Mais elle était là. Assise à l’attendre. 

  • Tu es restée! Incroyable! Tu as entendu? On a gagné! C’est grâce à toi merci, merci du fond du cœur. Sans toi jamais nous n’aurions réussi à avoir le courage de nous rebeller. 

Il n’eut que des sons de clochettes comme réponse. Puis dans un sourire, elle commença à se diriger vers le hublot. 

  • Tu t’en vas déjà? J’imagine que ton pays doit te manquer. C’est dommage, une partie de moi espérait que comme le capitaine était parti, tu pourrais rester un peu. Mais j’imagine que tes proches doivent s'inquiéter pour toi.

Une ombre passa sur son visage et sa lumière scintilla. Elle se laissa tomber sur le bureau de James avec un tintement de tristesse. James rayonna. Il avait vu juste. La fée était bannie de la vallée. Elle était donc seule et vulnérable, il serait donc plus facile de la manipuler. 

  • Que se passe-t-il ? Tu n’as personne qui t’attend? Je pensais que les fées avaient plein d’amis.

Elle secoua la tête. 

  • Je ne te laisserais pas seule. Il est hors de question que moi James Griffiths laisse une aussi ravissante créature que toi partir seule sans aucun but. Je vais t’aider.

La fée leva les bras l’aire de demander comment.

  • Reste à bord avec nous. Bien sûr, une fée ne peut pas rester très longtemps ici, ton métabolisme ne le supporterait pas. Mais plus rien ne nous retient dans ce monde, nous pourrions aller tous ensemble sur les nouvelles eaux du Pays Imaginaire et tu pourrais être notre guide en tant que capitaine.

Elle sursauta avant de secouer vivement la tête.

  • Je t’en prie! Tu as l'âme d’un leader contrairement à nous. Nous avons besoin d’un guide et tu ne dois pas rester toute seule. Tout le monde est gagnant.

Elle pointa la porte du doigt.

  • L'équipage? Je leur ai déjà proposé cette idée et ils sont d'accord. Ils veulent tous partir d’ici, sans capitaine nous sommes bons pour la potence et avec, nous sommes rien d’autre que les animaux.  Je te l’ai dis plus rien ne nous retient ici.

La fée le pointa du doigt.

  • Moi?! Je ne pourrais jamais avoir l’autorité nécessaire pour ça en plus c’est à la personne qui connait le cap de devenir capitaine. 

Elle sembla hésiter encore un moment mais finit par hocher la tête. James n’en revenait pas, ça y est, il se dirigeait enfin au Pays Imaginaire. Tous ces problèmes allaient disparaître. 

  • Alors c’est décidé Capitaine, direction le Pays Imaginaire! Quel est le cap?


Et non, ce n’est pas ce que vous croyez, la direction ne fut pas “vers la seconde étoile à droite et tout droit jusqu’au matin” tout simplement parce que Zarina, il s’agissait du nom de la fée, James allait l’apprendre plus tard, n’avait pas assez de poussière sur elle pour faire voler un navire entier. Il fallait donc trouver un autre chemin, un autre passage. Il n'en existait qu’un seul. Ce qui était amusant avec cette nouvelle route, c’est qu’elle était à la fois connue et inconnue. Je parle du légendaire triangle des bermudes. Il fallut plusieurs mois au navire pour l’atteindre mais ce n’était pas le plus compliqué. Il fallait encore espérer que cette coquille de noix supporte le trajet, ce qui était un pari risqué. Mais l’équipage ne broncha pas car sur un point James n’avait pas tout à fait menti, ils n'avaient plus rien à perdre. Ce fut donc en plein tempête que le bateau s’engouffra dans le triangle, la pluie tombait si fort que le boucan qu’elle engendrait empêchait quiconque de s’entendre. Zarina fut obligé de s’enfermer dans sa cabine au risque de finir noyer. Tout l’équipage s'affairait sans flancher, il en valait de leur survie à tous. James hurlait des ordres mais finit vite par abandonner, personne ne pouvait l’entendre. Ils restèrent ainsi plusieurs heures en espérant trouver la porte magique quand tout à coups, le vent se fit plus fort encore, les voiles ne restèrent pas. James paniqua sans voile impossible d'espérer se diriger. Il était perdu. Mais le vent redoubla de puissance pour se transformer en véritable ouragan. Celui-ci souleva le navire de l’eau. Tout le bateau craqua, plusieurs planches volent en éclat. Un bout de l’une d’elle vola et se fracassa sur la tête de James. Il perdit aussitôt connaissance. 

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