Alola ! Les vacances de la Méga-Évolution !

Chapitre 26 : Labyrinthe

2157 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 31/03/2019 14:41

Sans même avoir eu le temps de comprendre comment, Alain se retrouva face à une paroi anthracite ornée de moulures.

Désorienté, le jeune homme recula de quelques pas et tenta de déterminer où il avait atterri.

Apparemment, l’endroit où il se trouvait s’apparentait à un genre de couloir, avec pour entre autre touche d’exotisme, un sol pavé de dalles noires aux interstices lumineux et un éclairage chaud et rougeâtre. 

Enfin…c’était toujours mieux qu’un trou noir…

Rapidement, le dresseur fut préoccupé par un problème autrement plus grave.

Il était seul.

Le couloir semblait désert et pas la moindre trace de Nikolaï ou de Paulie.

Peut-être avaient-ils été téléportés ailleurs ? Il n’était pas très au fait des dernières avancées technologiques dans le domaine de la téléportation et encore moins de son fonctionnement… aussi, au lieu de perdre davantage de temps en spéculations inutiles, Alain préféra partir à la recherche de ses deux coéquipiers.

Tout en marchant le long du corridor, le dresseur de Kalos tenta de localiser un quelconque signal émis par le dispositif du scientifique à l’aide son Holokit , mais sans succès. Tous les canaux étaient brouillés, sans exception. Il n’y avait plus qu’à espérer que ses compagnons d’armes se trouvaient bien dans des couloirs voisins et non à quelques années lumières de là…

Alors qu’il s’était résolu à ranger l’appareil de communication dans sa poche, le jeune homme déboucha sur une impasse. Impasse qui n’en était pas une à proprement parler, puisqu’un étrange promontoire rond et lumineux se trouvait en son centre.

Sur le mur juste derrière, était placardée une affichette au titre rouge, écrit en gras, sur laquelle on pouvait lire :

Avis à tous les sbires souhaitant emprunter un téléporteur !

Nous cherchons à pointer du doigt un problème récurrent qui contrevient fortement à l’ordre général (et à notre crédibilité j’en conviens, en espérant qu’aucun intrus ne viendra à lire ces lignes…). Lorsque vous utilisez n’importe lequel de nos téléporteurs, surtout veillez à TENIR VOS CASQUETTES ! Beaucoup d’entre vous ont certainement déjà fait l’expérience de la perte de leur couvre-chef occasionnée par un déplacement en téléporteur. La raison en est, que lors d’une téléportation, le peu d’adhérence de la casquette au crâne entraine fatalement son envol à un moment du trajet. Enfin, me direz-vous, quelle importance puisque tout téléporteur est réglé pour atteindre une destination bien précise ! Eh bien, c’est tout là votre erreur ! La casquette, possédant une masse bien inférieure à celle d’un être humain, atteint très rarement le point d’arrivée et s’arrête la plupart du temps à mi-parcours. Nous sommes dès lors confrontés à une véritable invasion de gavroches orphelines, abandonnées à tous les coins de couloirs, et ce depuis des semaines ! Vous comprendrez donc que pour nous, cette situation ne peut plus durer ! (Deux de nos entrepôts sont déjà saturés de casquettes, mon collègue fait régulièrement des cauchemars à propos de ces couvre-chefs diaboliques et d’après les dires de mon psy, je souffrirais moi-même d’un début de capéophobie).

Nous vous remercions de tenir compte de ce communiqué.

La conciergerie

Un téléporteur…

Alain posa un premier pied hésitant sur le promontoire.

Qui sait où cela le mènerait… pourtant, il n’avait pas vraiment d’autres alternatives, s’il tenait à sortir de là... Mais puisqu’apparemment l’appareil était programmé pour voyager d’un point A à un point B précis, il pourrait toujours revenir ici en cas de besoin.

Par simple précaution, le jeune homme s’empara de la Poké Ball de Scalproie et avança au centre du téléporteur.

Instantanément, le décor changea et le dresseur se retrouva dans un gigantesque hall, tapissé d’une moquette de velours rouge et pourvu d’un immense escalier central, encadré par quatre imposantes colonnes carrées de marbre noir.

Cependant, aucun élément de ce pompeux décor architectural n’attirait plus l’attention que le « R » bariolé, d’une taille démesurée, placé au-dessus de la majestueuse rampe d’escalier.

Incrédule, le noiraud fronça les sourcils.

Ce logo… aucun doute, il s’agissait bien de celui de la Team Rocket… Quant à savoir pourquoi le rose plutôt sobre du symbole originel avait été troqué contre la moitié du spectre de couleurs existant…

Peut-être que le boss Rocket, pris d’une subite crise de nostalgie pour ses jeunes années avait brusquement décider de renommer son organisation en… allez, disons… « Team Disco Rocket »…?

Le Kalosien se fendit d’un sourire ironique avant de secouer la tête et de prendre la direction des premières marches.

Mais alors qu’il allait en entamer l’ascension, des échos de voix retentirent dans le couloir à sa gauche.

Immédiatement, Alain se figea et courut se cacher derrière la colonne la plus proche, juste comme deux personnes pénétraient dans la salle.

- Aaaaaah… soupira une voix de femme. C’est pas vrai ! y’a rien à faire dans ce… Vaisseau Rocket de… luxe… Rah ! C’est incroyable ! Il est tellement parfait que je ne vois même pas quel terme péjoratif lui associer ! Même ça, c’est rageant à force ! 

- S’il te plaît Cassidy, calme-toi, intervint posément une voix masculine.

- Me calmer, alors que nous, les sbires favoris du boss, sommes relégués au second plan comme de simples… ! de vulgaires… !

- Tu préfèrerais peut-être aller nourrir les Ultra-Chimères du labo ?

- Non ! 

Un court silence s’installa.

- Écoute, reprit la femme d’un ton résigné. Je sais qu’on n’est pas censés se montrer avant que…

Des bruits de pas frénétiques vinrent interrompre la complainte de la sbire et une troisième voix ne tarda pas à s’écrier :

- Eh vous ! Bill et Cassidy, je crois… ? C’est urgent ! On a … !

- Holà… pas si vite l’ami, l’arrêta l’autre sbire. Primo, c’est pas Bill, mais Butch et deuxio, pourquoi tu te balades avec un uniforme incomplet ?

- Euh… ! Que… ?

L’homme émit un sifflement de mépris.

- Tu devrais avoir honte…

- Ah… je… ! bredouilla le nouvel arrivant troublé. Je…je ne comprends pas… je suis seulement passé par un téléporteur et soudain… j’ai remarqué que ma casquette avait dispa… !

- Enfin trêve d’explications inutiles, l’interrompit brusquement Cassidy. Tu voulais peut-être nous dire quelque chose, non ? euh… ?

- Giorgio …! Sbire Giorgio ! Euh… hum… ! fit ce dernier en se raclant la gorge. Oui ! Je sais ! les intrus ! Des intrus se sont introduit dans le vaisseau !

- Des intrus, tu dis ? demanda Butch, piqué par la curiosité. As-tu au moins une idée de combien ils sont ?

- Non, pas exactement, mais ils ne doivent pas être bien nombreux. Enfin, c’est ce que la signature détectée par nos capteurs laisse penser… Quoi qu’il en soit, nous devons immédiatement lancer l’alerte et les retrouver avant qu’ils ne commettent n’importe quel acte susceptible de nous compromettre !

- Ah oui… ? Vraiment… ? l’interrogea Cassidy d’un ton sarcastique. Je suis certaine que maître Ghétis sera ravi d’apprendre que des indésirables se promènent librement dans notre quartier général, juste là, sous son nez. Enfin, si tu tiens réellement à aller le lui annoncer toi-même, je te souhaite bien du courage ; il est d’une humeur massacrante.

- Mais… ! alors… qu’est-ce que vous proposez ? s’exclama Giorgio désemparé. On ne peut quand même pas les laisser agir impunément !

- Allons, allons, qui parle de les laisser se balader à leur guise ? rit la femme.

- Je ne comprends p… !

- Vraiment ? demanda Butch. C’est pourtant simple. Nous trouvons les intrus par nous-même, et nous les neutralisons. Une fois cela fait, je suis certain que maître Giovanni saura nous récompenser en conséquence !

- Mais enfin ! Nous ne pouvons pas risquer l’avenir de la Team Rainbow Rocket pour servir nos ambitions personnelles ! protesta Giorgio. Je suis désolé, mais je vais devoir sonner l’alarme !

- Bien ! alors fais comme tu veux, déclara Cassidy d’un ton autoritaire.

Des bruits de pas feutrés parvinrent à Alain et bientôt, les voix se firent plus lointaines.

- Oh une dernière chose, déclara Butch d’une voix suffisante. D’après le « Code de conduite », tarder à donner l’alerte lors d’une invasion est passible d’exclusion. J’ai pensé que cette information aurait peut-être du sens pour toi…

- Quoi !? D’…d’exclusion… ?

S’il ne le voyait pas, Alain pouvait sans difficultés imaginer la pâleur qu’avait dû prendre le visage du sbire Giorgio en cet instant.

- Non… attendez… ! Je… !

- Adieu Giorgio, ravi de t’avoir connu…

Les pas s’éloignèrent encore et le troisième sbire s’écria en s’élançant à leur poursuite :

- Non ! Attendez ! je…je vous accompagne !

- Oh, mais dis-moi, quel retournement de situation ! Pas vrai, Cassidy ?

- Je dirais que celui-ci est pour le moins plaisant, rétorqua cette dernière avec un bref rire de satisfaction.

Puis, sur ces mots, les trois sbires quittèrent définitivement la pièce.

Des intrus ! Alain venait plus ou moins d’obtenir la confirmation que ses deux camarades se trouvaient eux aussi à bord de l’étrange vaisseau.

Il devait poursuivre les recherches.

Le jeune homme quitta la colonne et s’engagea rapidement dans le couloir derrière lui, désireux de s’attarder le moins possible dans un haut lieu de passage.

Tout en continuant à progresser et pour éviter de se perdre, le Kalosien entreprit de cartographier les zones déjà visitées à l’aide du scanner de son Holokit, afin de constituer son propre plan du vaisseau.

En poussant plus loin son exploration, Alain tomba tour à tour sur les abords d’une cafétéria apparemment bondée, sur un entrepôt consacré au stockage de vivres et même sur un étage entièrement occupé par des machines à sous et une multitude d’autres jeux d’argent en tous genres.

Pourtant, ses deux coéquipiers continuaient à manquer à l’appel…

L’assistant du professeur Platane se trouvait maintenant dans les étages supérieurs et était sur le point de dépasser la bibliothèque, lorsqu’une casquette ornée du fameux « R » bariolé apparut à la fenêtre donnant sur le couloir, située près de la porte de cette dernière.

Alarmé, Alain recula et scruta désespérément le corridor à la recherche d’un abri potentiel, mais sans succès. Les murs l’emprisonnaient de leurs parois lisses et il avait dépassé la dernière intersection longtemps auparavant. 

Rah ! C’est pas vrai ! Et dire qu’il avait été à deux doigts de se faire prendre à peine quelques minutes plus tôt ! Décidément, ce premier incident n’avait pas réussi à lui inculquer davantage de vigilance…

Soudain, la poignée de la porte s’abaissa et le Kalosien se colla immédiatement contre le mur.

Bon sang ! Que faire !? Il ne pouvait pas se permettre de compter à ses trousses ne serait-ce que la moitié des occupants du casino ! Si quelqu’un donnait l’alarme, ses camarades et lui seraient condamnés ! Il était hors de question d’échouer avant d’avoir découvert l’origine des Ultra-Particules.

Non, il n’avait pas le choix. C’était cet individu ou lui.

La porte s’ouvrit en grand et aussitôt, Alain surgit de derrière le battant et plaqua le sbire à terre, prêt à l’assommer. L’homme, d’une taille plus que moyenne et d’un gabarit plutôt faible, tomba avec un hoquet de surprise et se débattit comme un beau diable.

- Raphaël ! À…à l’aide ! s’écria-t-il juste avant que le dresseur ne lui colle une main sur la bouche.

De son bras désormais libre, le sbire s’employa désespérément à repousser son assaillant en l’agrippant par l’épaule.

C’est à cet instant que leurs regards se croisèrent.

Ce visage… !

Alain eut l’impression de recevoir un coup dans la poitrine.

Ce visage ! Non… ! c’était impossible !

Débarrassé de toute hargne, le jeune homme se redressa et demanda d’une voix essoufflée :

- P…professeur… ? 


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