Alola ! Les vacances de la Méga-Évolution !

Chapitre 34 : Dans la gueule du Lougaroc

3422 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 03/10/2019 22:10

Cela faisait déjà plus d'une quinzaine de minutes qu'ils marchaient et continuaient à s'enfoncer toujours plus dans l'antre inhospitalière. La lumière se raréfiait, tant et si bien qu'il était véritablement devenu difficile de distinguer les traîtres reliefs du chemin, tout en terre humide et en pierres inégales.


Suffoquée, tant par son sentiment de panique latent que par l'air moite qui semblait remplir ses poumons d'un fluide glacé, Manon s'efforçait de garder la tête froide.


Tâche d'autant plus ardue, que l'espace entre les parois rocheuses se faisait également de plus en plus étroit.


Le piège se refermait, lentement mais sûrement, amoindrissant considérablement toute perspective de fuite. La terre venait de l'avaler et elle redoutait avec une appréhension grandissante, de ne jamais plus quitter les boyaux tortueux de ses sinistres entrailles.


En tête de la triste procession, se tenait Beladonis, dont la silhouette se découpait dans l'ombre, faiblement éclairée par l'effroyable machine au bras de Nikolaï.


Celle-là même qui retenait la conscience de l'agent prisonnière.


Venait ensuite Courtney, qui prenait un malin plaisir à la voir vaciller et buter contre les obstacles, tout en l'enjoignant de se hâter en fredonnant, son arme à la main.


Le colosse, quant à lui, se tenait derrière elle et fermait la marche.


Même si la dresseuse débutante se faisait un point d'honneur à n'en rien montrer, c'était bien sa présence constante, telle une ombre menaçante planant au-dessus d'elle, qui l'intimidait au plus haut point.


Désireuse de préserver le moindre centimètre de distance entre eux deux, la jeune fille pressait le pas autant que possible, tout en guettant le moment opportun pour disparaître dans la pénombre à la première occasion.


Seule, elle ne serait pas d'un grand secours, mais si elle parvenait à s'échapper pour prévenir Alain et les autres, elle pouvait encore venir en aide à Beladonis !


L'opportunité tant attendue prit la forme d'une petite galerie qu'elle devina à un mètre sur sa gauche, tandis que le boyau qu'ils empruntaient semblait s'élargir légèrement à cet endroit.


Manon n'attendit pas une seconde de plus pour mettre son plan à exécution et se laissa tomber sur le sol de la caverne.


Aussitôt, la jeune dresseuse se mit à ramper vers la petite cavité, aussi vite que possible et crut même à sa chance, lorsque le creux se dessina plus nettement devant ses yeux, désormais habitués à l'obscurité.


Cependant, une poigne inflexible se referma rapidement sur son col, lui coupant le souffle, et la tira si violemment en arrière, que son chapeau de paille fut arraché à son crâne par les pointes rocheuses de son utopique refuge.


Avec la même indélicatesse, on la releva et la voix du marin se fit railleuse :


- Pff... Bien essayé gamine ! Mais crois-moi, des comme ça, tu m'en f'ras pas deux fois !


L'homme la poussa en avant et elle ne put qu'obtempérer, en priant pour qu'une nouvelle occasion ne tarde pas à se présenter.


Hélas, le géant tint parole et elle ne trouva plus le moyen d'échapper à sa surveillance accrue par la suite.


On les conduisit encore plus bas, jusqu'à atteindre le fond de la caverne, où les galeries semblaient s'élargir peu à peu et regagner en luminosité.


Pourtant cela n'atténua en rien le sentiment de profond malaise de la rouquine, qui découvrait en ces colonnades torturées et voûtes inégales aux rideaux de roche figée, des reliefs un peu trop familiers.


Le cœur au bord des lèvres, Manon se fustigeait mentalement d'avoir de telles pensées, sans pour autant se résoudre à les envisager sérieusement.


C'était complètement absurde ! Il n'y avait absolument aucune chance pour que...


Soudain, la voix de Nikolaï s'éleva pour rompre le silence monotone qui avait baigné leur progression jusqu'ici.


La jeune fille crut entrevoir Beladonis esquisser un hochement de tête lorsqu'on lui intima de s'arrêter.


Le chercheur se tourna vers sa subordonnée et désigna la valise qu'elle transportait.


- Je déteste perdre du temps inutilement. Occupe-t-en maintenant.


Avec l'un de ses gloussements caractéristiques, Courtney se baissa pour ouvrir la mallette et s'empressa de récupérer le mystérieux contenant cylindrique acquis à la fondation près d'une heure auparavant.


Puis, la jeune femme s'avança jusqu'à elle d'une démarche souple de Grahyèna et se résolut enfin à ouvrir l'écrin métallique, en employant milles précautions.


Elle accueillit dans la paume de sa main gantée, un empiècement chromé, au centre duquel se trouvait une gemme translucide d'un bleu phosphorescent, sans commune mesure avec celles que Manon avait eu l'occasion de voir.


Cependant, la jeune captive fut bien vite tirée de sa contemplation et ramenée à la dure réalité, lorsque sa ravisseuse lui ordonna de rester immobile, tandis qu'elle approchait la petite structure métallique de la base de son cou.


Instinctivement, la jeune dresseuse recula et eut un hoquet de surprise, lorsque des pointes acérées se déployèrent brusquement.


Horrifiée, la rouquine cria et tenta de prendre la fuite, mais fut aussitôt rattrapée par l'impitoyable poigne du géant au tatouage qui la maintint immobile.


Manon se débattit de plus belle pour se défaire de son emprise, mais en vain. Désespérée, la jeune fille s'écria :


- Qu... ! Qu'est-ce que c'est ! Et... pourquoi vous me faites ça ?


Le regard suppliant de la dresseuse débutante rencontra le visage impassible de Nikolaï qui se contenta de répondre naturellement :


- Pourquoi ? Pour la science évidemment.


Elle n'obtiendrait rien de plus. Ce type était bien trop obnubilé par ses propres intérêts, pour se soucier d'individus qu'il considérait comme des outils interchangeables.


Une fois de plus, la rouquine tenta de s'extraire des liens qui la retenaient prisonnière et ne parvint qu'à meurtrir ses poignets davantage.


La jeune dresseuse ferma alors les yeux et déglutit, prête à endurer la froide morsure du métal acéré.


Elle devait se rendre à l'évidence ; elle se trouvait à leur merci et cette fois-ci, aucun réveil ne viendrait l'arracher à son sombre cachot de pierre brute.


- Hu fu ! Ne t'inquiète pas... tout sera bientôt terminé et tu ne sentiras plus rien... plus rien du tout... lui susurra la subordonnée de Nikolaï, si près d'elle qu'elle pouvait sentir son souffle sur son visage.


Tout à coup, un flash de lumière perça les ténèbres dans un « pop ! » familier. La jeune fille sentit les cordes qui la retenaient prisonnière céder et on la relâcha brusquement. 


- Rima rimaaa !


- YAAAAAA ! Saleté ! vociféra le marin en titubant.


- Kyaaa ! Qu'... Qu'est-ce que c'est que ça ?


À terre, Manon ouvrit immédiatement les yeux pour apercevoir ses deux ravisseurs, précipités au sol en se tenant la joue.


Mais plus que tout, ce fut la vue du Pokémon se tenant entre eux, le port fier et l'expression hargneuse qui l'emplit d'une joie sans pareil.


- Marisson !


Le hérisson tourna la tête pour poser sur elle un regard mi-perdu mi-soulagé.


La jeune fille passa brièvement en revue la scène qui se trouvait devant elle et se releva en tâtonnant, le dos collé contre la paroi.


- On... ! On y va ! s'écria-t-elle en écartant les bras pour accueillir son partenaire, qui s'empressa de sauter la rejoindre.


Sans laisser à ses deux ravisseurs le temps de se reprendre, la jeune fille s'écarta du mur de roche en vitesse et jeta un dernier regard en direction de Nikolaï.


Ce dernier ne tenta rien pour la retenir et se contenta de lui adresser un sourire froid.


Aussi, la jeune fille déguerpit sans demander son reste.


Elle n'allait certainement pas lui laisser le temps de changer d'avis.


La boule au ventre, Manon entendit qu'on la hélait au loin. Portée par l'adrénaline, la jeune dresseuse pressa l'allure, en dépit des obstacles et d'une visibilité réduite, et courut jusqu'à ce que l'unique écho que lui renvoient les murs de la caverne soit celui de ses propres pas.


À bout de souffle, la rouquine tituba et se rattrapa de justesse à une concrétion rocheuse.


- Maa... lui souffla Marisson en jetant un coup d'œil inquiet par dessus son épaule.


- C'est bon, on les a semés, le rassura-t-elle, la respiration entrecoupée de hoquets. Au moins pour l'instant...


- Rima rima, acquiesça faiblement le Pokémon plante, sans pour autant relâcher sa vigilance.


Remarquant que l'espace devant eux paraissait accueillir une cavité plus grande et moins encombrée, Manon avança de quelques pas pour l'examiner :


De là où elle se trouvait, la jeune dresseuse parvenait presque à distinguer les reliefs des piliers de calcaire aggloméré, aux airs d'anémones de mer, figées dans la pierre.


En poussant un peu plus loin son exploration, la rouquine finit par apercevoir une corniche, bordée d'un pan de stalactites, en surplomb d'un éboulis, s'étirant sur toute la largeur de la cavité.


Intriguée, Manon entreprit d'escalader le tas de pierres amoncelées et de roche humide en s'accrochant aux prises les plus solides, du moins en apparence. Caillou après caillou, la jeune fille gravit le dénivelé en prenant garde à ne pas déraper sur une pierre glissante et à ne pas s'attarder sur les amas de gravier instables et terriblement enclins à se désagréger sous ses pas. Toutefois, malgré toutes ces précautions et alors qu'elle était arrivée à mi- parcours, la grimpeuse commit l'erreur de s'agripper à une racine sèche à moitié enterrée, qui ne mit pas longtemps à céder sous son poids. La rouquine dévala le talus, la tête la première, le pernicieux végétal à la main.


Par chance, Marisson fut une fois de plus prompt à réagir et parvint à freiner sa dresseuse à temps pour lui éviter un énième atterrissage douloureux et la déposa gentiment au pied de l'avalanche de débris.


Encore étourdie, Manon s'affala dos à la pente et crut discerner les cris de mécontentement d'un couple de Nosferapti, tapis dans l'ombre, réveillé par le vacarme intempestif.


Abattue, la rouquine n'eut même pas la force de se sentir coupable et exhala un soupir las dans un nuage de condensation.


- Ma, rima ? s'enquit le Pokémon hérisson en la tirant par le poignet.


- Oui, oui... ça va... déclara-t-elle en levant les yeux sur la rangée de stalactites inatteignables.


Sous un tel angle de vue, les concrétions pointues lui évoquaient les plafonds fleuris de bouquets de glaçons qui abondaient au cœur de la Caverne Gelée, au nord-est de Kalos.


 On racontait qu'il y faisait si froid, que les cristaux de glace y restaient intacts toute l'année et ce, même en plein cœur de l'été.


Même si la jeune assistante du professeur Platane n'avait pu s'y attarder que le temps d'une expédition visant à mettre la main sur une Blizzarite, l'endroit l'avait durablement marquée et elle pouvait encore parfaitement visualiser l'éclat unique et cristallin de la glace bleutée.


En comparaison, les pics rocheux qui la narguaient lui semblaient bien ternes et moroses, uniformément beiges et opaques.


Tirée de sa rêverie par les injonctions de Marisson, qui se faisaient de plus en plus pressantes, Manon se redressa en grommelant tout en massant son épaule endolorie. Elle devait continuer à avancer, il le fallait.


Alors, la jeune fille pencha une dernière fois la tête en arrière, le temps de contempler la chute d'une goutte d'eau brillante glissant le long d'une rainure pour venir perler à la pointe du plus imposant des stalactites.


Une goutte d'eau... brillante ?


D'un bond, la jeune fille se leva pour pointer du doigt la formation calcaire les surplombant.


- Là ! s'écria-t-elle en peinant à contenir son enthousiasme. De la lumière !


Interpelé, le Pokémon plante balaya frénétiquement la cavité du regard et ne tarda pas à apercevoir la clarté mentionnée par sa partenaire.


Au comble de la joie, les deux amis échangèrent un regard entendu et entreprirent à nouveau de venir à bout du tas de gravats, en changeant toutefois de stratégie.


Marisson fut donc le premier à s'aventurer à l'assaut le la montagne de pierres, en s'aidant des reliefs alentours pour se hisser plus haut, à l'aide de ses lianes.


Une fois au sommet, le hérisson n'eut plus qu'à dérouler les cordes végétales jusqu'au bas de l'amas de roche, pour permettre à sa dresseuse de s'y agripper.


Bénéficiant d'une ascension facilitée, Manon parvint rapidement à rejoindre la corniche, et, tout en terminant de se débarrasser des résidus de terre sur ses vêtements, se dirigea vers le pan de mur qui dissimulait à leurs yeux le reste du passage.


Prudemment, la dresseuse contourna la paroi inégale et constata avec un soulagement certain qu'ils ne s'étaient pas trompés :


Caché derrière la semi-cloison rocheuse, un passage à taille humaine laissait entrevoir une zone inexplorée, baignant dans une clarté diffuse.


Face à une telle découverte, la jeune fille jubilait.


Enfin ! Après tout ça, ils allaient enfin pouvoir quitter cette satanée grotte !


Après s'être baissée pour reprendre Marisson dans les bras, la rouquine emprunta l'étroit tunnel à grand pas et déboucha sur une poche dégagée, à la voûte immense et hérissée de centaines de fines baguettes aux nuances ivoires.


L'espace de quelques secondes, les deux partenaires s'immobilisèrent pour en observer les reflets changeants, avant de se laisser glisser le long de la pente qui les séparait du sol de la cavité et de poursuivre l'exploration des lieux.


La perspective de revoir la lumière du jour leur mettant du baume au cœur, dresseuse et Pokémon allaient bon train, navigant entre les formations rocheuses rongées par l'eau, vestiges naturels d'un paysage d'un autre monde.


Toutefois, alors que la luminosité atteignait son paroxysme, un éclat violet croisa leur chemin et ne manqua pas d'attirer leur attention.


Interpelée, Manon s'approcha avec précaution et crut immédiatement reconnaître un Plumeline.


Bien qu'elle ait pu croiser l'intégralité des formes de ce Pokémon au Paradis Æther, la jeune dresseuse était presque certaine qu'aucune d'elles n'avait l'habitude d'élire domicile en plein cœur d'une grotte.


Alors, comment l'oiseau au plumage pastel avait-il pu parvenir jusqu'ici ?


La seule explication plausible tenait au fait que la sortie n'était plus qu'à quelques mètres de là.


Convaincue de son hypothèse, Manon se racla la gorge et se dépêcha d'interpeler le Pokémon vol, occupé à lisser une par une les pennes de son ravissant plumage.


- Salut toi ! Tu sais, mon ami et moi on est perdus et je suis sûre que toi tu sais comment sortir d'ici, non ?


Pris par surprise, le Plumeline se redressa vivement et les toisa d'un air hautain avant d'étendre les ailes pour prendre son envol.


- Non ! Non ! Attends ! s'écria la jeune fille en s'élançant pour le rattraper.


Mais le Pokémon était déjà trop haut, s'entêtant à poursuivre son ascension à sa vitesse de croisière, tout en ne semblant guère se préoccuper d'approcher dangereusement le plafond.


- Attention ! ne put-elle s'empêcher de crier, lorsque l'extrémité de l'aile en forme d'éventail frôla la pointe d'une stalactite fine comme du verre.


Cependant, l'oiseau au plumage mauve évita les concrétions avec aisance avant de disparaître purement et simplement de leur champ de vision.


- Quoi ?


Interloquée, Manon accéléra le rythme pour se retrouver à l'endroit exact où le Pokémon vol venait de se volatiliser et leva les yeux pour tenter de l'apercevoir.


Aussitôt éblouie par une clarté soudaine, la dresseuse couvrit immédiatement son regard et retira lentement sa main pour s'habituer à la lumière vive.


Une ouverture.


Un découragement instantané s'abattit sur la jeune fille à la vue du large trou percé dans le plafond, à près de quinze mètres au-dessus d'eux.


Il n'y avait donc jamais eu de sortie...


- Rima rima... soupira Marisson en se tournant vers elle d'un air désolé.


- Ça ne fait rien, on n'aura qu'à trouver un autre accès, rétorqua Manon en peinant à maintenir un optimisme feint.


Tout en s'efforçant d'écarter de son esprit le fait que leurs ravisseurs pouvaient surgir d'un instant à l'autre, la rouquine se mit à considérer les différentes options qu'il leur restait.


Qu'aurait fait Alain ou le professeur Platane à sa place ?


Évidemment, pour le premier, la question était vite réglée ; son compagnon de voyage aurait tout simplement fait appel à Dracaufeu pour voler à-travers le passage dans la voûte...


Mais Platane...


Ce dernier lui aurait certainement conseillé de composer avec les éléments du paysage alentour. Même si, de prime abord, l'environnement pouvait sembler parfaitement hostile, il n'était pas rare que la solution vienne d'un élément invisible au premier regard.


Et pourtant, depuis le début elle n'avait fait que ça, observer.


Les concrétions paraissaient trop petites ou trop fragiles pour s'y hisser, et les parois trop lisses pour être escaladées.


Cependant, contre toute attente, la réponse ne vint pas de l'inspection détaillée du site, mais bien de son écoute.


Ayant perdu tout espoir, les deux amis s'apprêtaient à reprendre leur route, résignés à errer au hasard dans les boyaux rocheux, lorsqu'une douce sonorité, sourde et continue, parvint aux oreilles de la Kalosienne.


Interpelée, Manon se stoppa et fit signe à Marisson de se taire tout en pointant du doigt le haut de la caverne.


Aucun doute, le son calme et le léger bouillonnement ne pouvaient provenir que de la rivière qu'ils avaient aperçue à leur arrivée.


En remontant de quelques mètres, ils seraient en mesure de la localiser et de suivre son cours, ce qui les mènerait tout droit à la sortie.


Enthousiasmée par la tournure que prenaient les événements, la jeune fille ne put contenir un petit cri de victoire.


Elle eut vite fait d'exposer son plan à son partenaire Pokémon et tous deux partirent en quête de la prochaine galerie.


Après avoir marché à travers le labyrinthe de formations calcaires, quelques minutes encore, les deux amis atteignirent ce qui semblait être le fond de la cavité.


Malgré l'éloignement de la source lumineuse au plafond, la dresseuse et son Pokémon furent en mesure de distinguer une zone plus sombre, aux airs de tunnel, située un peu plus haut dans la cloison de pierre brunâtre. À condition de s'aider du tas de pierre amoncelées non loin de là, ce nouvel accès n'avait rien d'inatteignable.


Aussi, les deux camarades procédèrent de la même manière que tout à l'heure et Marisson déploya ses lianes une fois parvenu au sommet.


Mais alors que Manon gravissait la pente instable, le sol se déroba sous ses pieds et elle réussit à se rattraper à un roc proéminent in extremis.


Après avoir brièvement rassuré le hérisson de type plante sur son état, la kalosienne tenta de se remettre en route avant d'être perturbée par l'étrange sensation de froid émanant de son point d'accroche.


En l'observant de plus près, la jeune fille remarqua que la curieuse pierre n'avait rien d'un caillou ordinaire :


Lisse et d'un noir profond, la roche possédait un aspect presque... métallique.


Soudain, Manon fut frappée par un flash mental fulgurant et bascula en arrière en criant.


- Rima ! s'écria Marisson en sautant auprès de sa dresseuse tandis que le tas de gravats s'affaissait pour révéler une forme sombre, gigantesque, monstrueuse.


S'efforçant de soutenir sa dresseuse à demi-consciente, le Pokémon plante ouvrit un regard écarquillé de terreur sur la créature de cauchemar aux yeux enfoncés et luminescents.


Tétanisés et isolés du monde, le pauvre hérisson impuissant vit leurs chances de survie réduites à néant, lorsqu'une voix résonna dans leur dos :


- Lance-Flammes !



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