Abi dans le Pokéworld

Chapitre 35 : Routes vagabondes

4188 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 20/08/2020 22:29

Routes vagabondes

 

Nous reprenons la route et de village en village, je présente mon numéro parmi ceux des autres artistes. Ma relation avec Phil s’est grandement apaisée et reste platonique. Je ne sais trop qu’en penser. Nous avons repris nos entrainements communs et nous présentons maintenant en début d’après-midi à l’entrée du cirque notre numéro de jonglage. Mathilda est satisfaite et nous propose de l’embellir encore un peu avant de le présenter au spectacle de soir lorsque nous aurons atteint Dradoghe. Il s’agit d’une grosse ville juste au Nord de la chaine de Montagnes du Dorn. Je passe beaucoup de temps avec Line, Cédric ou avec Victor. Ce dernier, plus âgé de moi et mes compagnons, est d’un calme qui m’apaise sans que je ne sache l’expliquer. De plus, j’adore le contact avec les Ponytas et Galopa. Avec l’accord de Furie, Victor m’a confié ses soins. Je passe beaucoup de temps avec elle, à la panser et à la faire marcher. Nous sommes assez proches toutes les deux maintenant. Elle vient spontanément à ma rencontre, son museau vient souvent pousser mon épaule pour attirer mon attention. Elle a un caractère tempétueux mais peut aussi faire preuve d’une douceur surprenante. Plusieurs semaines passent ainsi assez paisiblement.


Alors que nous sommes dans un petit hameau, nommé Alpagne, Tristan, le fils de Dan et Flora le couple de gymnastes, arrive en courant. C’est le soir, après le spectacle et je suis en train de ranger le matériel avec Phil et son Reptincel.


-      « Abi ! Abi ! Victor m’envoie te chercher ! Il faut que tu viennes ! Vite dépêche-toi ! »

-      « Que se passe-t-il ? » je demande surprise par son ton pressant. Tristan est un petit garçon espiègle d’environ huit ans mais il est paradoxalement très calme quand il n’est pas en train d’escalader tout ce qui traine.

-      « C’est Furie ! C’est le moment ! »

-      « Vas-y, Abi ! Je vais chercher un infirmier au Centre Pokémon. » me dit Phil.


Sans demander mon reste, je m’élance derrière Tristan. Le petit garçon me guide jusqu’à Victor et Furie. Tous deux sont installés à l’écart du troupeau. Furie est allongée au sol, Victor essaye de la maintenir immobile mais elle s’agite en tous sens.


-      « Que se passe-t-il ? » je demande.

-      « Je ne sais pas… Furie n’est pas bien, j’ai l’impression qu’elle s’épuise. » me dit Victor, inquiet.


Je m’assoie à côté d’eux. Que faire… Une sensation de peur m’étreint la poitrine… Je me sens impuissante. Je n’ai jamais été confrontée à cette situation.


-      « Elle s’est habituée à toi, Abi. C’est toi qui t’es occupée d’elle ces derniers temps. Je me suis dit que peut-être elle s’apaiserait en ta présence. » me dit-il.

-      « Mais je ne… je ne sais pas quoi faire… » je dis, la panique commençant à m’envahir.

-      « Respire Abi. Assis toi au niveau de sa tête et parle lui. » me conseille-t-il.


J’obtempère. Je commence à lui parler, à essayer de la rassurer. Elle s’apaise quelque peu mais s’agite encore pas mal.


-      « J’ai l’impression qu’elle a mal. » je dis.

-      « Oui… L’accouchement est difficile. Continue de lui parler, ça l’aide à se canaliser. » me dit-il.


Je lis l’inquiétude dans les traits de son visage, il tente de n’en rien laisser paraitre, mais les choses ne se déroulent pas comme prévu. Alors que je me sens envahie par un profond sentiment d’impuissance, Phil et une infirmière nous rejoignent.


-      « Elle est épuisée, il faut l’aider. On va appuyer sur son ventre en rythme. » dit l’infirmière après un rapide examen de la situation.

-      « Yucca, aide-nous ! Fais tout ce que l’infirmière te demande. » dis-je en appelant mon Pokémon.

-      « Bulbi. »


Yucca sort ses lianes et au côté d’Echo, elle va appuyer sur le ventre de Furie. Victor aide aussi. L’infirmière surveille l’avancée de l’œuf. Alors que je me déplace pour aider, Furie s’agite à nouveau.

-      « Restez près de sa tête. Rassurez-là ! » me dit l’infirmière.

Je me rassoie, la tête de Furie vient se poser sur mes genoux. Son regard plonge dans le mien. Phil s’agenouille à côté de moi et maintient la Galopa immobile. Les minutes semblent s’étirer comme des heures. Je prononce des mots doux, d’une voix calme que j’espère assurée. Mes phrases n’ont pas le moindre sens mais on dirait que le son de ma voix apaise Galopa. Furie ne me quitte pas du regard. Finalement, un œuf est libéré.


-      « Ne relâchez pas vos efforts ! Le second arrive ! » nous avertit l’infirmière.

-      « Quoi ? » je ne peux m’empêcher de m’exclamer.

-      « C’est rarissime… » murmure Victor.


Immédiatement, nous nous reconcentrons sur nos efforts. J’encourage Yucca, Echo et Furie. Après de nouvelles longues minutes, le second œuf est enfin libéré. La tension redescend d’un cran. L’infirmière s’assure que tout est en ordre puis nous rassure.

-      « Elle est fatiguée, mais tout va bien aller maintenant. Elle a besoin de s’hydrater et de se reposer. Surveillez son attitude vis-à-vis des œufs. Si elle vient les renifler et que ses flammes grandissent à leur contact, laissez les œufs auprès elle. Si elle montre le moindre signe d’agressivité, retirez les œufs rapidement, ça voudra dire qu’elle ne les a pas reconnus, elle les écraserait. »


Je reste un moment au côté de Galopa qui récupère son souffle et son énergie. L’infirmière a regagné le Centre Pokémon. Phil nous a laissé de l’espace mais reste pour contempler les œufs et suivre l’évolution de la situation. Victor fait boire un remède de sa confection à Furie. Celui-ci semble lui redonner une bonne dose d’énergie. Elle finit par prendre son élan et se relever.

-      « Laisse-lui de l’espace, Abi. Il faut qu’elle aille voir ses œufs. » me conseille le dresseur.

Furie s’approche doucement des œufs. Elle les renifle pendant quelques instants. Soudain, les flammes surmontant sur encolure et de sa queue flamboient d’autant plus fort et s’élèvent haut sous la canopée. Elle s’ébroue et se rallonge à côté de ses œufs, les touchant du museau, les orientant vers elle. Pour la première fois, je prends le temps de regarder les œufs. Ils sont de bonne taille, de forme ovoïde. Leur couleur est splendide, d’un bel orangé avec la base tirant sur le rouge.


-      « Parfait ! Bon, voilà, une bonne chose de faite ! Alors là, si on m’avait dit qu’on aurait des jumeaux, je n’y aurais pas cru ! » s’exclame Victor.

-      « C’est si étonnant que ça ? » je demande.

-      « C’est très rare, oui. D’habitude les Galopas ne font qu’un œuf à la fois. C’est surement pour ça que l’accouchement a été si difficile. » me dit-il. Victor est maintenant tout sourire, il semble très soulagé.

-      « Je t’avais dit qu’elle était énorme. » je dis d’un ton taquin.

-      « Ouh ! Mais c’est que la dresseuse de l’autre monde essaye de me faire la leçon ! » rit-il en me lançant une bourrade dans l’épaule.


Nous rions de bon cœur. Il se fait tard avec tout ça. Victor nous conseille d’aller nous reposer, il va surveiller encore un peu Galopa puis fera de même. Je dis au revoir à Furie et Victor et retourne vers le campement, accompagnée de Phil. Une fois que nous nous sommes un peu éloignés, je jette un œil sur la canopée et contemple les étoiles dans le ciel. J’ai l’impression qu’elles brillent encore plus forts que d’habitude. J’aime à penser qu’elle célèbre aussi les évènements de ce soir.


-      « C’était fou tout ça. » je dis.

-      « C’est toi qui étais incroyable, Abi. » me dit Phil. L’inflexion de sa voix me donne la chair de poule.

-      « Non… pas du tout. Je n’ai rien fait… » je réponds, sentant mes joues commençaient à s’empourprer.

-      « Tu ne t’en rends même pas compte. » répond-il.

Il me prend par la main, m’attire vers lui et plonge son regard dans le mien.

-      « Tu as un talent extraordinaire. Les Pokémons le sentent et… je le sens aussi. »

-      « … » je ne sais pas quoi dire.


Son visage est si proche, les boucles de ses longs cheveux noirs s’échappent de leur attache et viennent encadrer son visage. Ses yeux d’un vert profond me transpercent de part en part. Il m’embrasse. Comme la dernière fois, mon cœur fait un looping dans ma poitrine, je suis comme statufiée. Mon cerveau est complètement paralysé. Je lui rends son baiser. Le temps s’arrête pour quelques instants. Finalement, l’étreinte se relâche et je prends conscience des grognements d’Echo derrière moi.


-      « Ce ne sera pas comme la dernière fois. » me souffle-t-il.

-      « C’est-à-dire ? » je demande, à nouveau sur la réticence.

-      « Je ne vais pas revenir en arrière. » me dit-il.


Sa main ne lâche pas la mienne. Il me raccompagne jusqu’à ma roulotte. Alors je ne m’éloigne vers la porte, il me ramène vers lui et à nouveau m’embrasse doucement.

-      « Bonne nuit, Abi. » murmure-t-il.

-      « Bonne nuit… »

Je rentre dans la roulotte, m’adosse à la porte quelques secondes. Puis m’agenouille au sol et prend Echo dans mes bras. Je le serre fort contre moi, je n’en reviens pas. Cette soirée a été extraordinaire !

 

Le lendemain, je me lève en même temps que Lyne.

-      « Que s’est-il passé hier soir ? tu es rentrée tard. » me demande mon amie.

-      « Furie a donné naissance à deux beaux œufs ! »

Je raconte ensuite à Lyne le déroulement de l’accouchement. Elle me regarde stupéfaite et finir par conclure :

-      « Victor doit être très fier ! C’est la preuve d’un bon élevage si un Pokémon doit donner naissance à deux œufs. »


Nous faisons nos étirements avec nos Pokémons devant la roulotte quand Phil arrive accompagné de son Reptincel.

-      « Salut Phil ! » s’exclame Lyne.

-      « Salut Lyne. Bonjour Abi. » dit-il.

Il me sourit et continue de s’avancer vers moi. Je ne sais pas trop à quoi m’attendre, ni comment réagir. Finalement, c’est lui qui me donne la réponse. Il se penche vers moi et dépose un baiser sur mes lèvres, furtif. Il n’échappe cependant pas à Lyne.

-      « Dit voir… Tu n’aurais pas oublié quelque chose quand tu m’as raconté ta soirée ? » me taquine Lyne.

-      « J’ai peut-être omis un ou deux détails. » je réponds, souriant jusqu’aux oreilles.

-      « Un détail ? » me demande Phil en levant un sourcil.


Nous rions. Je me sens très légère. Vient le moment du petit-déjeuner. Nous arrivons tous les trois, Phil et moi nous tenons par la main. Je remarque les regards de certains. J’y lis de la surprise, de l’amusement et j’entends même un « ah bah quand même ». En arrivant à table, on ne peut louper le regard rempli de haine d’Aude. Celle-ci me dévisage avec colère, ses sourcils tellement froncés qu’ils se touchent presque. Je sens la main de Phil se raidir légèrement dans la mienne. Je lui jette un œil. Il a un air sérieux et le regard fixe, droit devant lui. Il n’a pas l’air très à l’aise. Je le quitte des yeux, un peu désarçonnée par cette réaction. Je regarde à nouveau Aude et distingue de grosses larmes poindre aux coins de ses yeux bleus. Elle se détourne et quitte la table, ses longs cheveux bleus ondulant derrière elle. Après nous être servis à manger nous rejoignons la table. Cédric a l’air renfrogné. Serait-il jaloux ? Je le trouve moins enjoué que d’habitude, à vrai dire il ne parle presque pas. L’attitude de mon ami me blesse, je me sens comme fautive. Le repas se termine et le reste de la matinée est dévolue à l’entrainement avec Phil. Lorsque nous ne sommes à nouveau que tous les deux, je le retrouve plus naturel et proche de moi. Je manque souvent la balle, perturbée par notre nouvelle proximité. Phil en rit et s’amuse à me frôler ou à déposer un baiser sur ma joue quand je m’y attends le moins. Immanquablement, je fais tomber ma balle ou l’envoie n’importe comment. Yucca se montre patiente mais s’agace tout de même de mon manque de concentration. Le Reptincel de Phil, quant à lui, ne semble en rien perturbé par les singeries de son dresseur, il souffle un peu et je le vois lever une ou deux fois les yeux au ciel.


En fin de matinée, je quitte Phil et vais voir comment va Furie et ses œufs. Je retrouve Victor entouré des Ponytas.

-      « Bonjour Abi ! Furie t’attend avec impatience. » me sourit-il.

-      « Comment va-t-elle ? » je demande. Contente qu’il ne me pose pas de questions sur Phil et moi. C’est très nouveau et je ne saurai qu’en dire.

-      « Très bien, elle a retrouvé toute son énergie. » me rassure-t-il.


Ensemble, nous rejoignons la Galopa qui broute à côté de sa progéniture qui est encore en maturation.

-      « Combien de temps vont-ils mettre à éclore ? » je demande.

-      « Sûrement plusieurs semaines. Il parait que les œufs éclosent plus vite lorsqu’ils sont à proximité d’un milieu combattif, comme avec des dresseurs Pokémon par exemple. Dans un environnement comme celui-ci, ils prennent leur temps. »

-      « Le temps de maturation est variable selon l’environnement ? » je m’étonne.

-      « Incroyable, n’est-ce pas ? » me sourit-il.

-      « Oui… » je réponds songeuse.

-      « Encore plus fou, il parait qu’ils perçoivent tout ce qui se passe autour d’eux. Ils n’en garderaient pas une conscience claire ni de souvenirs mais le Professeur Psiro avait prouvé qu’un lien spécial existait entre le Pokémon et la personne qui s’était occupée de l’œuf. »

-      « Vraiment ? Mais qu’est-ce qu’on peut faire pour un œuf ? »

-      « Bonne question. Déjà, voyons si Furie nous laisse nous approcher. »


Je suis Victor vers Furie. La Galopa relève vivement la tête et nous dévisage. Nous ayant reconnue, elle fait quelques pas en arrière pour nous laisser l’accès à ses œufs. Je m’agenouille aux côtés de Victor et il prend délicatement un œuf pour me le passer. Furie nous observe avec attention.

-      « Nettoyer les œufs, les frotter, leur parler sont de bons moyens d’entrer en communication avec le Pokémon qu’il renferme. »

Nous passons une bonne demi-heure à caresser les œufs, et parler ensemble. Victor m’explique ce qu’il sait de l’entretien des œufs de Pokémons. Il me parle aussi des soins aux nouveau-nés. Je caresse aussi Furie qui est venue se mettre à côté de moi. A midi, je prends congés et vais retrouver Phil à la grande tente pour le repas. Aude ne se montre pas du repas et à nouveau, Cédric est assez silencieux. Je m’occupe des stands avec lui cet après-midi. J’espère que l’ambiance sera un peu plus drôle.

Malheureusement, il ne se déride pas. Nous passons l’après-midi concentrés sur notre travail. Sans une blague, c’est assez déstabilisant. En fin d’après-midi, n’y tenant plus, je me poste devant lui, les mains sur les hanches.


-      « Bon, maintenant, ça suffit ! Tu comptes me faire la gueule longtemps ? » je demande, parlant un peu plus fort que je ne l’aurai souhaité.

-      « Non, mais ça va. Je ne fais pas la gueule. » me répond-il sèchement, le visage fermé.

-      « Ah non ? Bah c’est bien imité ! » je m’exclame.


Sans attendre sa réplique, je me détourne et m’éloigne, Rocabot sur mes talons. Cédric n’essaye pas de me rattraper. Je m’occupe du placement des visiteurs pour le spectacle du soir. La représentation se passe bien. Le temps que mon numéro arrive, je me suis calmée et un baiser de Phil a fait fondre ma colère. Après le spectacle, alors que je suis seule, Cédric vient me voir. Il a son air penaud que je lui connais bien, et il ne cesse de se passer la main sur son crâne rasé.


-      « Qu’est-ce qui t’arrive ? » je lui demande avec une pointe d’agressivité que je ne parviens pas à réprimer.

-      « Je m’inquiète pour toi, Abi. »

-      « Quoi ? » je m’exclame, surprise.

-      « Phil… Il ne sait pas trop ce qu’il veut. Tu ne devrais pas te laisser avoir. » me dit-il.

-      « Pardon ? Non mais de quoi je me mêle ?! » je réplique, acerbe. Je sens la rage monter en moi, je ne sais pas l’expliquer.

-      « Ne m’agresse pas. Si je dis ça, c’est pour toi ! » me dit-il. Je vois bien qu’il se renfrogne, mon ton et mes propos le blessent.

-      « On a qu’à faire un combat Pokémon. Si je gagne, tu arrêtes de te mêler de ma vie. » je m’exclame.

-      « Ok. Si je gagne, tu redescends de tes grands chevaux ! » me dit-il.


La tension n’a jamais été aussi haute entre nous deux. Nous quittons le chapiteau et nous postons dans un champ à proximité. Cédric fait appel à son Racaillou et j’appelle Yucca à mes côtés.

-      « Yucca, poudre dodo ! »

Ma Bulbizarre lance ses spores mais elle manque de puissance et n’atteint pas Racaillou. Ce dernier fait Boul’armure. Sa surface brille et gagne en solidité.

-      « Il faut attaquer, Fouet liane ! »

Racaillou saute sur le côté et évite l’attaque de Bulbizarre. Sur les conseils de Cédric, il lance Roulade. Yucca ne parvient pas à l’éviter et encaisse deux puis trois attaques sans réussir à répliquer. Finalement, elle réussit à toucher Racaillou in extremis avec ses lianes. Sous le choc, Racaillou cesse de rouler et accuse le coup. Il se met à briller, une lumière aveuglante se diffuse. Les contours de Racaillou semblent devenir flous. Racaillou évolue en Gravalanch ! Fort de son évolution, la masse rocheuse relance son attaque Roulade. D’une rapidité surprenante, il parvient à toucher Yucca. Son attaque Roulade est dévastatrice, ayant été renforcée par les Boul’armures et la force de cette forme évoluée. Yucca roule boule dans le décor, hors d’état de combattre. Je rappelle ma Pokémon. Nous avons perdu, pourtant nous avions l’avantage… Je lève les yeux vers Cédric qui me regarde avec un air de défi. Attendant des excuses. Je relève le menton et retourne vers ma roulotte, d’une façon que j’espère avoir un semblant de dignité.


Je ne suis rejointe que plus tard par Lyne.

-      « Abi, ça va ? » me demande-t-elle.

-      « Oui, pourquoi ? » je demande sur la défensive.

-      « Il parait que ça a chauffé entre toi et Cédric. Que s’est-il passé ? »

-      « Il me fait la gueule depuis que je sors avec Phil et il vient le critiquer ce soir. » je dis d’un air boudeur.

-      « Il s’inquiète pour toi. Moi aussi, tu sais. »

-      « Tu ne vas pas t’y mettre non plus ?! Vous devriez être contents pour moi. »

-      « Abi, excuse-moi. Si les choses te vont alors ça me va. Je suis de ton côté. Cédric est maladroit mais lui aussi. »

-      « … oui… je sais bien. » je dois bien reconnaitre qu’elle a raison. Cédric ne m’a jamais fait de mal, nous sommes amis. Je commence à me sentir affreusement mal de m’être disputée avec lui…

-      « Tu pourras t’excuser demain, si tu le souhaites. » me souffle Lyne comme si elle lisait dans mes pensées.

-      « Oui, j’espère que ça ira… »

Je dors d’un sommeil agité cette nuit.


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