Ranger à Alola

Chapitre 10 : Paradis, Réveil

1801 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 17/12/2022 19:31

Paradis, Réveil.


« Les œufs pondus par Leveinard étant très nutritifs, ils sont la nourriture favorite de beaucoup de Pokémon. Pour cette raison Leveinard a été beaucoup chassée et est devenue très rare. »

Pokédex d'Alola.

 

Quand j'ouvris les yeux, la première chose que je vis était la lumière. Beaucoup de lumière. Vive et très claire, je voyais blanc tout autour de moi.

Je me sentais enfin reposé, quel qu'il soit mon environnement était agréable et d'un confort inouï : envolés tous mes souvenirs difficiles et douloureux. Tout m'apaisait.

Mais où étais-je ?

 

Quand mes yeux furent enfin habitués à la luminosité ambiante, je reconnus les lieux autour de moi. J'étais visiblement dans un hôpital, dans une pièce à peu près circulaire avec quelques lits vides autour de moi et une grande coupole translucide au-dessus de moi faisant rentrer comme un puit géant de lumière les rayons blancs du soleil d'Alola.

Quel drôle d'endroit.

Au sol, à mes pieds et à la gauche du lit se trouvaient respectivement Candine et Libegon.

— Alola à toi, Cousin ! Tu as fait une bien longue sieste, tu t'es pris pour un Dodoala ? Ne pense pas que tu seras payé à dormir...

— Laissez-le Professeur, il doit encore se reposer.

Euphorbe était à peine entré dans la salle et sur ses pas une infirmière toute de vert vêtue accompagnée par un Leveinard assorti.

— Que s'est-il passé ? articulai-je avec difficulté.

— Chut ! répliqua l'infirmière, autoritaire. Vous devez continuer de vous reposer ! Votre corps n'est pas encore remis de tout ce que vous avez enduré. Vos côtes flottantes côté gauche ont besoin de calme pour ressouder leurs fêlures, avec la déchirure des ligaments de votre épaule du même côté ça prendra des semaines avant que vous ne puissiez espérer la bouger, faites preuve de patience. Quant aux claquages aux quadriceps et l'entorse à la cheville, vous devriez vous en remettre avant le reste. Bien sûr je ne vous parle ni de votre vilaine plaie au crâne, ni de votre état de déshydratation que j'ai constatés en vous voyant arriver... Maintenant forcez-vous un peu au repos, ne serait-ce que pour Leveinard et vos pauvres Pokémon qui vous ont veillé durant deux jours.

Elle souffla pour reprendre son souffle après sa tirade et moi je me demandais où elle avait pu trouver tout ça tandis que son Pokémon venait m’ausculter. Je m'étais juste évanoui à cause d'un peu de fatigue et du choc de la prise d'otage, l'attaque psychique, la frayeur au sujet des Pokémon sauvages et tout ça... pas grand-chose en somme. Je ne voyais vraiment pas ce qui aurait pu causer tout ce dont elle parlait. Après le petit som’ que j'avais fait, j'étais fringant, prêt à remonter sur ce fichu volcan. Agacé d’être inspecté et examiné sous toutes les coutures par le Pokémon Œuf de l’infirmière, je me dégageai vivement.

En m’asseyant sur le lit, je m'apprêtais à descendre quand Libegon se releva de sa position lovée juste à côté pour venir coller son museau insectoïde et ses yeux à facettes contre les miens. Candine, elle, sauta délicatement sur le matelas et me grogna dessus, un pied sur mon torse.

Le message était clair, j'étais surveillé par des gardiennes à qui il était impossible de désobéir.

Tel un brave petit garçon je me rallongeai dans le lit tandis que des vertiges s'emparaient de ma tête. L’infirmière soupira.

— Il semblerait que certaines créatures sachent mieux que certains humains eux-mêmes ce qui est le mieux pour eux...

— Au moins t'es bien entouré, il ne peut rien t'arriver, haha ! avait renchérit Euphorbe.

Leveinard se s’approcha à nouveau pour me prodiguer un E-Coque qui me revigora quelques peu. Après un instant, l'infirmière acquiesça d'un hochement de tête satisfaite puis prit congé suivie de son assistante et sortit par une autre porte située derrière moi. Je ne parvenais toujours pas à comprendre l'aménagement général du lieu où je me trouvais. Une vaste salle ovoïdale aux parois immaculés qui renfermait des portes indiscernables, des murs qui se confondaient avec le plafond jusqu’à cette ouverture au sommet créant un puit de lumière aveuglante. Mon lit accolé au côté droit était, avec les machines et les capteurs qui me surveillaient, le seul mobilier présent.

— Où sommes-nous, pourquoi cette grande pièce est-elle vide ? demandais-je au professeur qui jouait avec Libegon et lui grattait la tête tandis qu'elle s'était à nouveau lovée près de mon lit.

— Tu es au Paradis Æther l'ami ! A la pointe de la technologie au cœur de l'océan, au cœur même d'Alola. Il n'y a qu'ici qu'on peut mener des examens comme les radio ou le scanner qu'on t'a fait passer. On peut dire merci à la Sylphe SA d'avoir financé tout ça à l'époque après la crise des Ultra Chimères ! Nous avons eu beaucoup de fonds de la part de mécènes venus de Kanto à cette période, c’était un formidable soutien au moment où Alola en avait le plus besoin avec la panique engendrée auprès du milieu touristique. Enfin, ils ont donc aidé à construire ce grand hôpital adjacent à l'île, mais c'est vrai que cette grande salle de repos n'a pas souvent servie, heureusement.

Il rajusta sa casquette de sport vissée sur sa tête.

— Quand Moon t’a ramené personne ne s'inquiétait vraiment : on pensait que tu te remettrais vite mais elle a insisté pour qu'on t'emmène ici. Alors Lilie a accepté de te prendre en charge pour éviter de lui causer du souci, elle tient beaucoup à elle. Enfin, elle a bien fait, non ?

Comme souvent avec Euphorbe et les Aloliens quand on posait une question simple les explications avaient tendance à trop s'allonger au point de me perdre dans des détails que je ne pouvais de toutes façons pas saisir. Le dernier point attira cependant mon attention.

— Lilie ? C'est elle la directrice de l'île artificielle ? C'est une sacrée responsabilité à son âge.

— On n'aime pas trop parler d'île artificielle pour Æther, c'est aujourd'hui une fierté pour la plupart des habitants. À part ça, oui elle supervise les recherches et la surveillance des espèces en danger, et nous en sommes très satisfait, d'ailleurs...

— Les Ossatueurs !!! Le volcan ! Les Pokémon ! Comment ai-je pu oublier, il faut aller les secourir !

Sous le coup de l'émotion et la décharge d'adrénaline je m'étais soudain relevé et avais posé les pieds au sol, tandis qu’Euphorbe et mes Pokémon, surpris, reculèrent précipitamment.

— Du calme l'ami, du calme. On s'en est occupé. Moon, enfin, Motisma nous a dit que vous aviez trouvé des tunnels de lave annexés par des Pokémon endémiques. Selon Lilie la fondation Æther a déjà dépêché une unité là-bas.

Un chuintement se fit entendre et un pan du mur s'ouvrit pour laisser apparaître une petite silhouette dotée d'un grand chapeau.

— Tiens, fit Euphorbe d'une voix sonore qui résonna dans l'immense pièce vide, quand on parle du Lougaroc, le voilà qui se ramène. Qui tu préfères toi, un Lougaroc nocturne, Timide comme l’est Sélène, ou bien la version diurne Joviale comme l’est Lilie ?

Il s’était penché vers moi pour me souffler cette dernière phrase un sourire de connivence sur les lèvres, puis il se redressa :

— Alors, que nous vaut cette visite petite Lilie ?

Je lui jetai un regarde perplexe, un jour il devrait m'expliquer toutes ses blagues douteuses.

Lilie s'avança vers nous d'un pas enjoué, non sans donner quelques caresses au passage aux deux Pokémon qui étaient allés la saluer.

— Je vous ai déjà demandé d'arrêter avec cette épithète, Professeur. J'ai passé l'âge d'être vue comme une petite fille ! Je viens voir comment va Catherine, on m'a dit qu'il s'était réveillé, c'est bien normal, non ?

— Pardon, pardon, je ne le referai plus, promis. Bien je vous laisse les jeunes, j'ai à faire moi aussi.

Sur ce, il se leva et se dirigea vers la porte redevenue invisible dans le mur, mais non sans un petit clin d'œil à mon intention.

Lilie s'assit sur le tabouret qu'il occupait un instant plus tôt, un poussa un long soupir.

— Il est épuisant, n'est-ce pas ?

J'avais de plus en plus mal à la tête avec ce type.

— Oui, c'est vrai, il passe son temps à parler d'un tas de choses que je ne comprends pas et fait des blagues ou des références qui m'échappent, je ne suis pas d’ici moi ! Je suis heureux de savoir que je ne suis pas seul à avoir cette impression.

— Haha oui, il a beau avoir dépassé la quarantaine depuis un moment, il semble parfois être encore un enfant...

J'ouvris de grands yeux stupéfaits, et moi qui me pensais juste un peu plus jeune, il cachait bien son jeu !

— Bien, j'étais simplement venue te saluer après ton réveil en première intention, et déjà je m'attarde. Repose-toi pour l'instant, c'est tout ce qui compte. Nous reparlerons lorsque tu iras mieux, même si elle est importante Moon peut patienter un peu.

— Tu dois déjà repartir ? Attends, je voulais parler des Pokémon sur le volcan et des personnes que tu...

— Ça devra attendre, je te l'ai dit, je suis venue pour te saluer, j'ai fort à faire aujourd'hui à la suite de votre mission avec Moon. De plus, elle aussi est très prise avec la préparation du Défi au Maître alors elle ne peut pas m'aider. Je te promets que l'on discutera, et peut-être alors pourrai-je te présenter Doudou... Sur ce, je te souhaite un bon repos.

Je n'eus pas le temps de lui opposer quoi que ce fut que déjà elle quittait l'immense salle sonde immaculée par la même porte que l'infirmière un peu plus tôt.

Je me sentis tout à coup bien seul et exténué, quand mes Pokémon vinrent alors se rapprocher de moi pour me soulager. C'est donc ainsi que je m'endormis dans ce petit lit sous cette immense voûte vide, mais mes amis près de moi, l'une dans mes bras l'autre la tête posée sur mes jambes.

Rasséréné le sommeil me saisit à son tour.

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