L'Océan des Vérités

Emmy range son appareil photo et débarrasse son studio photo. Cela faisait trois semaines qu'elle était de retour à Londres. Depuis trois semaines, aucune nouvelle du vol de la stèle, c'est pour dire l'information n'est même pas parvenue aux médias ce qui étonne la jeune femme et aucune nouvelle de l'agresseur de Descole. D'ailleurs celui-ci vient de passer la porte du studio sans Raymond qui l'accompagne pour une fois.

- Bonjour Emmy.

- Salut.

- Dis-moi, tu travailles encore tard aujourd'hui ou tu es libre en début de soirée ?

- Je suis libre. Pourquoi ?

- J'aimerais que tu te joignes à moi ce soir. J'ai reçu une nouvelle lettre.

- Une nouvelle lettre... Elle est signée cette fois ?

- Non, toujours pas. Par contre, quelqu'un d'autre va entrer dans la danse et je soupçonne le fait que ça soit Bronev.

- Oncle Léon ? Mais, il ...

- Enfermé, oui je sais mais j'ai directement pensé à lui.

- Toi, Oncle Léon et moi. Je parie que la prochaine personne qui va être au courant de cette histoire sera le professeur.

- Certainement, très chère. C'est pas tout mais je pense que tu as encore du boulot. À ce soir.

- Descole, attends ! Et l'adresse ?

- Ah oui, excuse-moi.

Il sort un papier et un stylo, note l'adresse et la dépose sur le comptoir.

- Ce soir, 20h. Ok ?

- Ok.

Quelques heures plus tard, Emmy s'était changé et avait opté pour un simple sweatshirt, un jean bleu délavé et une paire de baskets de ville. Elle se trouve devant l'entrée du logement de Descole. Elle s'approche de la porte d'entrée au moment où elle entend un craquement, elle se retourne vivement et scrute le jardin.

- Bonsoir Emmy.

- Ah, Descole ! Tu m'as fais peur. Je ne t'ai pas entendu ouvrir la porte.

- Désolé. Mais pourquoi es-tu sur les nerfs comme ça ?

- Oublie, j'ai juste entendu un bruit.

- Ne t'en fais pas, allez, entre.

L'entrée est chaleureuse, peinte dans les tons chauds. Descole l'emmène dans le salon, où il lui propose de s'asseoir sur le grand canapé en cuir. Il disparut un instant et revient avec deux verres remplis d'une substance violette.

- Bon, voici la lettre.

Emmy la prend et entame sa lecture. Même écriture que la dernière fois. La lettre donne quelques informations sur Emmy telles que son âge exact, son lieu de résidence et son job. Un frisson remonte le long de sa colonne vertébrale tellement que les informations ici et là sont exactes et précises. Elle aussi a reçu une lettre, elle aussi en sait plus sur Descole. À la fin de la lettre, une phrase bien connue : "Le spectre obéit, la ville était sauvée" suivi d'une carte.

Sur celle-ci, un message y est griffonné : "Revivez le passé et l'énigme se résoudra" ainsi que "Au sommet de la ville, entre les étoiles et l'épaisse brume, se dessine mille et une merveilles qui donneront la première lettre de l'ultime réponse".

- Tu penses la même chose que moi ?

- Oui, Misthallery nous attend.

- Mais on ne sait même pas ce que l'on cherche.

- Je pense qu'on aura un indice une fois là-bas.

- On part quand ?

- Dans trois jours. Ça te va ?

- Oui, oui.

Descole porte son verre à ses lèvres, boit une gorgée et le repose. Il réfléchit un instant comme s'il voulait dire quelque chose mais qu'il n'osait pas.

- Descole ?

- Hum, oui ?

- As-tu quelque chose à me dire ?

- Rien d'important. Juste appelle moi Hershel, je préfère.

- Ah. Très bien. Du coup, appelle moi comme tu veux Emmy ou Emmeline, tu choisis celui que tu préfères.

La jeune femme baille et se blottit un peu plus dans le canapé. Tout est silencieux dans la maison, tellement silencieux que c'est presque effrayant. Un craquement. Le même qu'il y a à peine un quart d'heure. Descole se retourne, sentant quelqu'un ou quelque chose les observer.

- Quelqu'un nous observe, Emmy.