Professeur Layton et l'ultime énigme

Chapitre 9 : Réponses et nouvelles questions

4627 mots, Catégorie: K+

Dernière mise à jour 09/11/2016 20:58

« C’était donc ça… »

Le « spectacle » que le professeur Layron et Luke avaient vu n’était autre que la fameuse réponse dont avait parlé Vladimir la veille, l’explication de la distance qui a augmenté depuis la dernière fois, comme par magie, entre le palais et la gare.

Devant eux, un énorme labyrinthe s’étendait autour de la grande bâtisse ; et c’était surement ce même labyrinthe qu’ils avaient traversé la veille, guidés par la mystérieuse Penelope Koldwin. La distance la plus courte entre deux points est la ligne droite qui les lie ; mais si l’on tourne en rond, comme c’est le cas lorsqu’on traverse un labyrinthe, il est logique que l’intervalle paraisse plus longue.

Luke, remis de son choc, se retourna vers Hershel.

-Professeur, vous pensez que c’est Vladimir qui a fait construire ce labyrinthe ?

-Je présume, répondit Layton, l’air pensif. Il ne ménage pas d’effort pour isoler son palais.

-C’est pour protéger sa famille… Il a dit que la fortune des Van Herzen était si énorme qu’elle les exposait au danger, justifia Luke.

Le professeur fronça les sourcils. Il avait eu une révélation.

-Je me demande qu’est-ce qu’il entend par « Les Van Herzen » , dit-il soudain, il répète sans cesse cette expression, pourtant, de toute sa famille, il ne reste que lui !

-C’est vrai ! conclut le jeune apprenti, il ne restait que Katia, mais elle est morte à présent.

-Hum…

-Vous pensez qu’il a fait tout ça pour protéger son unique petite fille ?

Le professeur semblait très perplexe.

-Non Luke, je ne pense pas, répondit-il au plus grand étonnement de son élève.

-Hein ? mais pourquoi alors ?

-Eh bien j’ai des doutes, mais…      

Il n’avait pas terminé sa phrase qu’il fut interrompu par des coups  à la porte. Luke se précipita pour ouvrir ; c’était –sans la moindre surprise d’ailleurs- le majordome Nigel.

-Bonjour, j’espère que vous avez bien dormi, leur dit-il sur son ton habituel.

-Fort bien, merci, lui répondit Hershel.

-Je suis bien aise d’entendre cela. Si vous le voulez bien, monsieur aimerait vous parler.

-Bien entendu, se contenta de dire Layton, qui dans sa tête, pensait à mille choses à la fois.

Le labyrinthe était une réponse mais également un indice. Cachait-il un secret ? Aurait-il un rapport avec… ?

-Très bien, il vous attend dans la même salle où il vous a parlé hier, reprit Nigel.

Il sortit et ferma soigneusement la porte derrière lui. Le professeur Layton s’empara de chapeau, et le déposant  lestement sur sa tête :

« Je suis devenu trop suspicieux, se dit-il, je suspecte les détails les plus anodins d’être des indices. ça doit être l’habitude… »

 

Un quart d’heure plus tard, les deux voyageurs étaient en compagnie du duc. Ce dernier était plus calme que la veille. Plus calme, c'est-à-dire qu’il ne l’était pas complètement. Il leur avait souhaité le bonjour, puis les invita à petit-déjeuner en sa compagnie. Le repas fut très copieux, et très silencieux également : Vladimir leur demanda s’ils avaient eu leur fameuse réponse. Ils répondirent que oui et il leur confirma, dans un discours très bref, leurs théories sur les raison de la construction de ce dernier. Pendant tout le reste du petit déjeuner, il ne disait plus rien, et le professeur trouva indélicat d’entamer la discussion sur un sujet aussi sensible qu’un meurtre à ce moment-là. Il valait mieux attendre.

Ils passèrent ensuite au salon. Le vieux duc s’assit sur l’un des somptueux fauteuils et invita ses hôtes à faire de même. C’était la toute première fois qu’ils voyaient ce palais de jour, et le contraste était simplement sidérant.

L’atmosphère sinistre et peu rassurante qui enveloppait cet endroit dans la pénombre disparaissait. Ce n’était plus l’antre d’un vampire assoiffé de sang, mais une belle demeure élégante, lumineuse et fraîche ; comme un château venu tout droit d’un conte de fées. Et personne n’aurait cru que ce château féerique fut la scène d’un crime.

Vladimir soupira ; il était vraisemblablement assailli par tous les évènements et par tous les adieux qu’il avait dû surmonter. Mais il restait aussi flegme que possible, et semblait vouloir les aider.

-Katia a été assassinée il y a une dizaine de jours, dit-il soudainement et du ton le plus neutre que possible, Nigel a retrouvé son corps dans le jardin.

Vladimir voulait visiblement aller droit au but. Tourner autour du pot ne ferait qu’accroître sa peine, après tout.

-Avez-vous prévenu la police ? Questionna le professeur.

-Seulement quelques inspecteurs qui se sont chargé de l’enquête, et qui n’ont rien trouvé d’ailleurs…

-Vous avez tenu à garder cette affaire secrète on dirait ? Demanda à son tour Luke.

-Oui, certes… mais cela n’a aucune importance. Vous voudriez plutôt en savoir plus sur… la  mort de Katia, n’est-ce pas ?

Luke comprit sans peine que le duc avait esquivé sa question, mais le professeur, lui, ne semblait pas perturbé pour autant.

-Vous aviez dit que les enquêtes n’ont pas porté leurs fruits, reprit-il.

-Las, oui. Nous ne savons rien sur l’homicide, son identité, ni même sur le motif de son acte.

-Et vous, auriez-vous la moindre idée de qui il pourrait s’agir ? demanda le professeur qui avait une idée derrière la tête. Une idée que l’on ignore, mais qui reste tout de même une idée.

-Comment ? s’exclama Vladimir offusqué, vous ne me pensez tout de même pas que j’aie trempé dans cette histoire. Katia était ma petite-fille, je n’aurai jamais songé même à…

-Je ne vous accuse pas, monsieur.

Le duc Van Herzen était décidément quelqu’un de bien étrange, capable de sauter d’une humeur à une autre en une seconde. Pourquoi avait-il si mal interprété la question du professeur ?

Ressentant qu’il avait mal agi, il se calma.

-Je vous prie de m’excuser, dit-il d’un ton assez vague, je vous ai mal compris. Je ne sais plus ce qui m’arrive…

-Ne vous en faites pas, le consola Hershel, je comprends votre situation et ne voudrais surtout pas vous incommoder.

-Ah, soupira le concerné, vous ne pouvez pas comprendre, et je ne souhaite pas que vous compreniez un jour car cela voudrait dire que vous seriez dans la même situation que moi.

La discussion commençait à prendre un ton mélancolique.

-C’est bien dur, à mon âge de voir toutes les personnes qui me sont chères mourir une à une, ajouta-t-il, mais que voulez-vous que je fasse, je vis mes derniers jours en attendant de quitter cette vie pour les retrouver… Seulement, je serai soulagé de savoir celui qui m’a dépouillé du peu de bonheur qui me restait puni pour ses actes ; et c’est pour cela que j’ai besoin de votre aide, monsieur Layton, j’aimerais que vous m’aidiez à retrouver cet infâme tueur.

-Nous ferons de notre mieux, mais nous aurons besoin de votre aide.

-Je suis à votre entière disposition, mais je crains fort de ne plus avoir grand-chose à vous dire.

-Comment ! s’exclama Luke Triton, mais vous ne nous avez quasiment rien appris.

-Que voulez-vous ? si je savais autre chose, je l’aurais dit.

-Ceci veut dire qu’on n’a retrouvé aucun indice, aucune trace ?

-Rien du tout. Il n’y avait aucun indice et aucun suspect ; ma pauvre Katia a toujours été si douce et si gentille, elle n’avait pas le moindre ennemi, pas la moindre personne qui puisse lui vouloir le trépas, ajouta le duc d’une voix chagrine. La seule personne avec qui elle ne s’entendait pas vraiment, c’était son père, et un père ne ferait jamais une telle chose…

-En effet, confirma Layton en hochant lentement la tête afin d’appuyer ses dires, mais, parlant de monsieur Anderson, est-il au courant ?

-Point. Je n’ai aucun moyen de le contacter. Outre que le faire venir ici pourrait… compromettre mes plans, moi qui cherche à envelopper ces lieux de discrétion.

Le discours de Vladimir était très intrigant, le professeur et Luke eurent tous deux ce sentiment. Ils comprenaient qu’il se débatte pour isoler son palais afin de protéger sa petite fille, mais pourquoi continuait-il sur la même voie maitenant qu’elle était morte ? était-ce la cupidité qui le poussait à protéger la mine d’or avec tant d’acharnement ; pourtant cela ne lui ressemblait pas. Mais alors, que protégeait-il ?

Layton voulut en savoir un peu plus.

-Pardonnez mon indiscrétion, mais que va-t-il advenir de votre fortune ? Vous n’avez plus aucun héritier…

Vladimir soupira.

-Je le sais…

Comprenant qu’ils n’avaient plus rien à tirer de cette piste, les deux invités prirent congé et quittèrent la salle, escortés par Nigel ; mais, pour aller où ?Ils n’avaient aucune piste, aucun suspect. Même la « célèbre intuition qui parle » du professeur semblait muette ce jour-là.

Ils avaient à peine pénétré dans le labyrinthe qu’est cette enquête qu’ils se retrouvaient déjà dans une impasse.

Selon son habitude, le professeur commençait toujours son enquête dans la rue en interrogeant les habitants, mais dans ce cas-là spécialement, c’était beaucoup plus compliqué…

Les rues de Folsense sombraient dans l’ignorance, et ses habitants étaient les dernières personnes auxquelles il convint de s’adresser pour avoir des informations. Le duc, son palais, sa fortune un monde complètement étranger pour eux.

Soudain, Layton se souvint d’un détail : Vladimir lui avait confié que quelques inspecteurs de police avaient enquêté sur l’affaire. Certes, ils n’avaient surement pas plus d’informations à fournir, mais ça restait une piste à suivre à défaut d’une autre.

Qu’elle ne fut donc la surprise de Luke lorsque son mentor demanda à Nigel de les conduire à la sortie et de lui fournir une carte des lieux. Le jeune garçon s’attendait à autre chose ; il croyait qu’ils aller enquêter dans le château. Le majordome de la famille Van Herzen conduisit les deux Londoniens à la grande porte de sortie et donna à Layton ce qu’il avait demandé. Puis il leur souhaita bonne chance et referma la porte derière eux.

Luke s’enquit aussitôt :

-Que comptez-vous faire, professeur ?

-Eh bien, nous allons en ville interroger les inspecteurs chargés de l’enquête.

-Quoi ? Mais Vladimir a dit qu’ils n’avaient rien trouvé.

-Je voudrais tout de même leur parler, le moindre détail pourrait être utile.

-Alors pourquoi n’enquêterions-nous pas ici même au palais ?

-Luke, répondit Layton d’une voix légèrement plus basse, le crime a eu lieu il y a une dizaine de jours, et un meurtrier aurait eu plus de temps qu’il n’en faudrait pour faire disparaître le peu d’indices qui resteraient.

-Mais le château est si inaccessible !

-Quelle que soit cette personne, elle est déjà venue ici au moins une fois.

-Oui, c’est vrai… avoua le jeune apprenti.

-Nous aurons peut-être plus de chance en collaborant avec la police, renchérit le professeur, ils ont probablement remarqué quelques détails que Vladimir juge futiles mais qui pourraient énormément nous aider.

Luke, à cet instant, détourna le regard vers l’immense labyrinthe qui était clairement visible sous la lumière du jour et qui semblait beaucoup plus imposant vu de près.

-Comment allons-nous faire pour traverser ce labyrinthe, nous y avons mis des heures hier alors qu’on était guidés ?

-C’est pour cela que j’ai demandé ceci.

Et le professeur tendit la carte du palais, le labyrinthe compris, à son disciple.

-Mais c’est la carte que Nigel vous a donnée !

-Tout à fait.

Luke comprit à ce moment qu’il n’avait plus d’excuse pour ne pas parcourir ce chemin si long et si horrifiant dont il gardait de terribles souvenirs.

-Je sais que ce ne sera pas très facile, ajouta le professeur en avançant vers l’entrée du labyrinthe, suivi de son apprenti, mais nous n’avons pas d’autre alternative.

-Je crains que vous n’ayez tort…

La dernière phrase avait été prononcée par une voix féminine. Luke et Layton, avant même d’avoir pris le temps d’élaborer des théories quant à l’identité de cette personne, se retournèrent pour voir qui était-ce.

C’est à leur grande surprise qu’ils l’aperçurent. Elle était debout, les bras croisés, un léger sourire orgueilleux accroché aux lèvres. La brise du printemps secouait légèrement ses cheveux et elle les fixait.

-Penelope ! mais que fais-tu ici ?

 

Vladimir était toujours assis dans le grand salon et fixait la porte d’entrée d’un air pensif. Il fut coupé de ses rêves éveillés par des coups à la porte. Celle-ci s’ouvrit et son majordome entra.

-Est-ce qu’ils sont partis ?

-Oui, monsieur.

-Hum… Bien. Vous savez ce que vous à faire à présent…

 

-Penelope ! mais que fais-tu ici ?

-Eh bien, je n’ai pas pris l’habitude de faire les choses à moitié, répondit la mystérieuse Penelope.

-Qu’est-ce que vous voulez dire ? l’interrogea Hershel.

-Rien de spécial. Je vous avais ramené jusqu’ici hier et je me suis dit que je viendrai vous rendre une petite visite, histoire de voir comment vont les choses.

-Tu t’amuses à traverser un labyrinthe dangereux et tu marches pendant des heures simplement pour nous rendre visite ! s’exclama Luke, sceptique.

Elle esquissa un sourire et avança vers eux.

-Alors comme ça vous avez découvert le labyrinthe. Vous êtes un tout petit peu plus efficaces que ce que je croyais.

Cette Koldwin n’était décidément pas la personne la plus facile à vivre qu’ils aient rencontrée. Il ne fallait même pas lui demander comment elle, elle l’avait découvert. Elle ne répondrait pas.

-Je me suis permis d’écouter votre entretien, ajouta-t-elle, et j’ai cru comprendre que vous vouliez traverser ce…

Elle pointa du doigt le labyrinthe.

-Et ?

-Et j’ai compris qu’une fois de plus, vous ne pouviez pas vous en sortir sans mon aide.

-Tu dis vraiment n’importe quoi, s’écria Luke, nous pouvons très bien nous débrouiller seuls. Le professeur n’a pas besoin de l’aide d’une personne aussi prétentieuse que toi !

-Bon, dit Peneolpe Koldwin en haussant les épaules, si vous préférez ne pas arriver en ville avant des heures, c’est votre choix.

A ces mots, Layton fronça les sourcils.

-Connais-tu un autre moyen permettant d’y arriver plus vite ?

-Est-ce que vous pensiez que j’avais traversé le labyrinthe trois fois rien que pour vous ? non, je ne l’ai fait qu’une fois, lorsque je vous ai accompagné hier !

-C'est-à-dire que lorsque tu es revenue en ville hier, après nous avoir accompagnés jusqu’ici, tout comme aujourd’hui, pour venir nous voir, tu as emprunté un autre chemin ?

-Brillante déduction ! s’exclama Penelope d’un ton ironique, maintenant que je vous ai tout dit !

Luke lança un regard noir à la jeune fille qui l’ignora complètement. Il ne la supportait plus, elle, son sourire narquois, ses propos arrogants, son air hautin, et, plus que tout, la manière pleine de mépris et de mésestime avec laquelle elle traitait le professeur.

Le professeur, lui, se montra tout à fait indifférent. Sans doute se souciait-il peu de ce qu’elle disait ; et son esprit était déjà bien trop perturbé pour qu’il puisse l’être davantage.

À ce moment-là, justement, et malgré les centaines de questions qui se bousculaient dans sa tête, il posa celle qui lui parut la plus simple.

-Accepterais-tu de nous montrer ce chemin ?

-Je suis heureuse de voir que vous ayez enfin compris qu’avec moi, il faut être direct. Je n’aime pas qu’on me pose trop de questions.

-Et alors? insista Hershel Layton.

-J’étais essentiellement venue pour cela !

Les deux Anglais ne dirent rien. Cette fille était bien trop bizarre. Ils ne comprenaient plus rien dans son comportement ; si elle était dans leur camp, pourquoi refusait elle de leur dire pourquoi ? si elle était contre eux, pourquoi continuait-elle de les aider ?

-J’aimerais savoir encore une chose, l’interpella alors Layton.

-Ne vous ai-je pas dit que je n’aimais pas les questions ?

Le professeur s’apprêtait à dire quelque chose quand, soudain, un léger bruit se fit entendre. Nos héros étaient debout à quelques mètres de la bâtisse, dans l’allée qui passe par le jardin et qui conduit au grand portail du palais qu’ils avaient ouvert en résolvant une énigme. À leur droite comme à leur gauche, le spectacle d’un jardin sauvage et luxuriant s’offrait à eux.

Le bruit venait du palais, on aurait dit des pas. Penelope ouvrit grand les yeux et retourna légèrement la tête vers la source du son. Aussitôt, elle courut vers le grand jardin qui entourait la route pour s’enfoncer dans son abondante végétation.

-Suivez-moi, murmura-t-elle d’une voix imprégnée de panique, tout en accompagnant ses paroles par un signe de la main.

-Mais… Pourquoi est-ce que tu t’échappes, ce n’est probablement que Nigel, lui dit Luke d’un air soupçonneux.

-Il ne faut surtout pas qu’on me voie ici. Vous pouvez rester ici, si vous le voulez, mais ne venez pas me demander de vous aider, après.

-Mais !

-Viens, Luke, suivons là.

Le professeur et Luke suivirent la jeune fille à travers les arbres et les plantes sauvages, sans se retourner derrière eux. Ils  ignoraient –et auraient donné cher pour savoir- la raison d’une telle fuite, mais ce n’était pas le moment de poser des questions.

Ils se faufilèrent à travers cette sorte de jungle. De temps en temps, ils se faisaient écrocher ou égratigner par des piquants, par des épines. D’épaisses lianes leur bloquaient parfois la route et ils devaient faire un détour. Même le cartable de Luke n’a pas pu échapper à l’une des branches qui s’accrocha fermement à elle et qui lui arracha un morceau de tissu. Ce fut une traversée tout à fait déplorable, mais après une quinzaine de minutes ils arrivèrent à un mur.

-Nous y sommes ! chuchota Penelope en écartant les feuillages qui couvraient ce mur.

-Où sommes-nous ?

-Moins fort ! on pourrait nous entendre.

La jeune fille qui avait guidé le professeur et son apprenti jusqu’ici, après leur avoir recommander de ne faire aucun bruit, déposa ses deux mains sur le mur et, en quelques secondes, le fit coulisser vers la droite. Ce dernier s’écarta, laissant apparaitre un passage ; il faisait totalement noir à l’intérieur, mais on pouvait voir des escaliers à l’entrée.

-Un passage souterrain ! s’exclama Luke.

-Moins fort, j’ai dit !

-C’est donc cela, le chemin dont tu as parlé ? apostropha Hershel.

Elle opina du chef, puis ouvrit son sac et sortit une torche qu’elle alluma avant commencer à descendre l’escalier, suivie par le gentleman au haut-de-forme. Luke hésita un instant avant de les suivre.

-Attendez-moi !                                                                                

Ils commencèrent donc à avancer dans ce fameux passage. Penelope expliqua que ce chemin souterrain passait en dessous du le labyrinthe, qu’il éviter ainsi tous les détours inutiles et qu’il permettait d’effectuer le trajet en une vingtaine minutes seulement. Elle leur raconta que Vladimir avait construit ce trajet afin de pouvoir aller en ville rapidement s’il en avait besoin, un jour ; mais que ce dernier n’était presque jamais utilisé. Ce n’était qu’une précaution, et il était bien trop protégé par la végétation du jardin et par le mur coulissant pour que quelqu’un puisse le découvrir. Seul le duc et les quelques personnes qui ont assuré sa construction étaient informés de son existence. Bien sûr, il ne fallait même pas songer à lui demander comment elle, elle était au courant.

Cependant, une chose au moins fut clarifiée au moyen de cette discussion, c’était que Penelope savait tout ce que le duc leur avait raconté au sujet de la ville, la veille.

-Pourquoi ne sommes-nous pas passés par ici hier ? l’interrogea Luke lorsqu’elle eut terminé son récit.

-Parce que je ne peux pas montrer un passage « secret »à la première personne qui vient me demander le chemin. Disons que je voulais tester votre ténacité et que vous avez réussi en allant jusqu’au bout.

-Puis-je poser ma question à présent ?

C’était le professeur Layton qui avait formulé cette requête.

-Celle que vous vous apprêtiez à demander tout à l’heure ?

-Oui, j’ai compris que tu ne voulais pas t’attarder près du palais, mais je pense que je peux avoir une réponse maintenant.

Elle garda le silence, mais Hershel continua.

-Pourquoi nous aides-tu ?

Il s’attendait à ce qu’elle ne réponde pas, mais il fut surpris par sa réponse :

-D’accord. Je vais vous le dire.

 

 

La porte du palais s’ouvrit et Nigel sortit. Il inspecta du regard toute la zone qui l’entourait. Puis, d’un geste rapide, il sortit de sa poche une carte comme celle qu’il avait donnée à Layton. Son regard affichait une détermination sans pareille tandis qu’il arpentait l’allée menant au labyrinthe et qu’il entrait dans ce dernier.

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