Habitants des Enfers

Chapitre 10 : Cauchemars

1212 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 08/11/2016 22:25

Disclaimer : L'univers et les personnages de Saint Seiya appartiennent à Masami Kurumada

Disclaimer deux : l'histoire et les personnages de Saint Seiya The Lost Canvas appartiennent à Shiori Teshirogi.

Auteur : Ardell

Cauchemars

Quelque part, dans les temps mythologiques

Toutes les nuits se ressemblaient. Invariablement. D'abord le sommeil, cette sensation parfois effrayante où l'âme glissait peu à peu vers... vers quoi ? Comment le savoir puisque toute pensée consciente le quittait alors. C'était comme tomber doucement vers l'oubli. Vers le néant.

Cependant le néant ne le restait pas. Comme si le dormeur s'était retrouvé dans un monde fait de couleurs impossibles et de sons qui n'existaient pas dans la réalité. Un monde où on entendait les formes et où on voyait d'étranges symphonies. Dans cet univers, rien n'était ce qu'il semblait être. Un arbre était en fait un serpent géant, le ciel pouvait arborer une teinte vert émeraude et tout être humain était susceptible de se métamorphoser en quelque chose qui n'avait pas de nom.

Oui, Oneiros était effrayé par cet endroit. Il avait trop l'impression, une fois là, que le sol se dérobait sous ses pieds, qu'il était happé par une sorte de sable mouvant. Sensation qui se manifestait physiquement mais également au niveau mental. C'était comme un tremblement de terre qui aurait fait vaciller les fondations du réel.

Et il en avait assez. Assez de ne pas savoir où il se retrouverait une fois les yeux fermés, anxieux d'ignorer ce qui l'attendait.

Il avait interrogé d'autres hommes. Aucun ne lui rapportait le même sentiment d'étrangeté. Pour eux, la nuit était synonyme de... de nuit justement. Reposante et paisible. Alors que le pauvre Oneiros se réveillait fatigué comme s'il avait vécu des aventures épuisantes.

Il se mit à prier les dieux. Pourquoi ça, pourquoi lui ? Ne pouvait-il avoir la paix ne serait-ce qu'une seule fois ? Hélas, ses prières demeuraient sans réponses. Il en vint alors à jalouser ses semblables, puis, peu à peu, à les détester.

Puis, un matin, il ne se réveilla pas.

Peu à peu, dans le monde étrange où il évoluait dans son sommeil, les objets reprirent leurs formes habituelles, les couleurs se rangèrent bien sagement à leurs places et les sons acquirent sens et netteté.

Il se retrouva dans une sorte de tribunal où siégeaient d'imposants personnages, plus grands que lui. Cette différence de taille ainsi que l'aura qui se dégageait d'eux étaient si oppressantes que le pauvre Oneiros se sentit comme le plus petit des insectes.

L'un d'eux prit la parole, d'une voix de stentor.

— Oneiros, je suis Hadès, dieux des Enfers. La raison pour laquelle tes nuits étaient si agitées vient du fait que tu sois le fils de la Nuit, Nyx, et du dieu du Sommeil, Hypnos. Celui-ci étant, avec Thanathos, l'un de mes bras droits, je t'accorde les pouvoirs d'un dieu mineur. Tu auras la capacité d'emmener chaque dormeur dans un monde onirique, comme celui où tu t'es retrouvé toi-même.

Hadès se redressa encore, si tant est que ce fut possible, et ajouta avec encore plus de force dans la voix :

— Cependant, je ne peux confier les rêves des humains à un seul dieu mineur. C'est pourquoi, à partir de maintenant, Oneiros, tu seras divisé en trois. Vous aurez pour noms Morpheus, qui pourra prendre l'apparence des humains et qui régnera sur les songes des rois et des héros ; Icelos, celui qui imitera les animaux et inspirera les visions ; et Phantasos, qui deviendra onde, végétaux et minéraux, et qui sera le maître de l'irréalité. Ainsi, à vous trois, vous pénétrerez dans le sommeil des humains et vous façonnerez leurs rêves.

Aussitôt, Oneiros se sentit comme écartelé. Son corps paraissait sur le point d'aller dans toutes les directions à la fois. En haut, en bas, à gauche, à droite. En même temps. Curieusement, cela ne faisait pas mal. Non, il avait juste une impression de... division.

Au bout d'une minute, ce fut trois êtres qui se tenaient devant les dieux. Chacun regardant les autres avec curiosité. Oneiros n'était plus, et pourtant il était toujours là.

Hadès reprit :

— Vous ferez partie de mon armée, vous obéirez à Hypnos. Je vous accorde le droit, si le besoin s'en fait sentir au cours d'un combat, de vous réunifier pour former à nouveau l'être appelé Oneiros.

Ce fut alors que Hypnos, debout aux côtés de son maître Hadès, prit la parole :

— Votre Altesse, je suggère que nous laissions tout de même à ces dieux mineurs leur être d'origine : Oneiros. Ils auront besoin d'un leader. Ils pourront toujours fusionner tous les quatre pour former un nouvel Oneiros, plus fort.

Hadès prit son menton dans sa main, et fit mine de réfléchir. Néanmoins, sa décision fut vite prise.

— Fort bien, Hypnos. J'accède à ta requête.

Il fit un signe de la main et aussitôt, une forme s'échappa de chacun des dieux mineurs, puis chacune se réunirent pour former un nouvel être nommé Oneiros.

Les quatre dieux des rêves se regardèrent, avec un petit sourire. Ah les songes les avaient fait souffrir, mais maintenant c'était terminé. A présent c'était à eux de les inspirer aux mortels, à eux de s'immiscer dans leur sommeil, à eux de tirer les ficelles du champ de bataille le plus vaste qui soit : l'imaginaire.

Ce pouvoir entre leurs mains, ils en oublièrent presque leur haine des humains. Désormais ne demeurait plus qu'une certitude de supériorité vis à vis de ceux-ci, ainsi qu'une sorte de pitié condescendante.

Comme l'avait demandé Hypnos, Oneiros serait leur leader. Et ils pourraient fusionner pour former un nouvel Oneiros, encore plus fort.

Son armée, avait dit Hadès. Et bien soit ! Ils en feraient partie, à partir de cet instant, ils juraient fidélité au seigneur des Enfers.

Et, pour lui, ils combattraient les Saints d'Athéna, la grande ennemie de leur maître !

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