Quand Alice rencontre Sherlock...
J’étais face au bâtiment de Scotland Yard. Un peu effrayée à l’idée d’y pénétrer. Mais bon, il fallait y aller. J’entrais. Regardant autour de moi pour me repérer. Soundain, un homme apparu devant moi. La quarantaine, cheveux gris, chemise mal repassée ; surement qu’il n’avait pas eu le temps de s’habiller correctement. Il était en retard ce matin, il a renversé une tasse de café sur son pantalon, ce genre de tâche est très reconnaissable. Perdue dans mes déductions, je ne l’entendis pas me parler.
- Excusez-moi… J’étais ailleurs. Vous devez être le commissaire Prond ? demandais-je.
- Oui. Bienvenue à Scotland Yard, Alice ! Quel plaisir de vous rencontrer !
Il se mit à avancer vers les ascenseurs, je le suivis.
- On nous a dit beaucoup de bien de vous, continua-t-il en appuyant sur le bouton 4 de l’ascenseur. Vous arrivez pile au bon moment, mes inspecteurs allaient partir sur une nouvelle affaire.
- Je commence dès aujourd’hui ?! dis-je avec surprise.
- Bien sûr ! Vous ferez équipe avec l’inspecteur Lestrade qui… Tiens le voilà !
Les portes de l’ascenseur venait de s’ouvrir sur un homme grand aux cheveux poivre et sel. Habillé en chemise et veste noire, il tenait dans sa main droite une chemise jaune et dans sa main gauche un portable noires semblable à un iPhone. Il leva les yeux vers le commissaire.
- Oh, bonjour monsieur, dit-il en lui tendant sa main après avoir rangé son portable.
- Bonjour Lestrade, répondit Prond. Je vous présente Alice Barnes, votre nouvelle associée.
Je lui tendis une main qu’il serra en souriant.
- Bienvenue Alice ! Commissaire, j’allai partir sur les lieux du crime, Alice me suit ?
- Bien sûr. Eh bien ma chère Alice, à bientôt. Lestrade.
Le commissaire sortit de l’ascenseur et me laissa seule avec l’inspecteur qui prit sa place.
- On va faire un détour avant d’aller inspecter. J’aurais le temps de tout vous expliquer dans la voiture, me dit-il.
Arrivé sur le parking réservé aux employés, il monta dans une BMW grise et m’invita à faire de même. Après avoir mis le contact, il se mit à m’expliquer l’enquête :
- Ce qu’il faut que tu saches, c’est que tu arrives en cours d’enquête. Il y’a déjà eu trois meurtres semblables à ce dernier qui est le quatrième. Il semblerait que les victimes aient toutes ingérées le même poison avant de mourir. Mais celle-ci a laissé un mot.
- Ce ne sont pas tout simplement des suicides ? demandais-je.
- On y a cru aussi au début, mais tu comprends bien qu’au bout du quatrième, on commence à se poser des questions. On se demande si ce n’est pas quelqu’un qui les force à les ingérer ces foutues pilules …
- Je vois. Où allons-nous ?
- Chercher de l’aide. Malheureusement.
Lestrade gara la voiture devant la rue du nom de « Baker Street ». Il descendit de la voiture et j’en fis de même. Il s’avança en direction de la porte au numéro « 221B » et frappa.
Une petite femme âgée ouvrir la porte. Elle avait les cheveux châtains très clairs et portait une robe couleur lavande. Très souriante, la femme s’exclame :
- Oh ! Bonjour messieurs, dame. Que puis-je faire pour vous ?
- Bonjour madame, répondit Lestrade, je viens voir Monsieur Holmes. J’ai appris qu’il habitait ici depuis peu.
- Depuis ce matin ! Montez donc, il est là-haut.
- Merci ! Venez Alice.
Lestrade se dirigea droit sur les escaliers. Je le suivis. Nous arrivâmes à un palier où une porte était entrouverte. Lestrade l’ouvrit à la volée, ce que je trouvais un peu déplacé, il n’était pas chez lui. La salle dans laquelle nous étions était petite et bordélique. Des livres étaient étalés par terre, des cartons empilés les uns sur les autres, des objets de toute sortes posés un peu partout. Il y avait deux hommes dans cette pièce L’un assis sur un fauteuil avec une canne à la main, il avait les cheveux court et châtains très clairs à la limite du blond. Il nous regarda avec surprise. L’autre était à la fenêtre et observait l’extérieur. Il était grand et svelte. Ses cheveux étaient bruns et bouclés et il portait un costume noir avec une chemise blanche. Il avait les mains dans les poches. Il se retourna, son visage était allongé et il avait un regard froid et interrogatif.
- Où ? demanda-t-il d’une voix grave
- Brixton, Lauriston Garden, répondit Lestrade.
- Qu’y va-t-il de changé ? Vous ne seriez pas là sinon.
- Cette fois-ci la victime a laissé un mot. Vous venez ?
- Qui est le légiste ?
- Anderson, dit Lestrade avec une mine désolée.
L’homme brun grimaça et dit :
- Il ne veut pas travailler avec moi.
- Il ne sera pas votre assistant, négocia l’inspecteur.
- J’ai besoin d’un assistant, rétorqua le brun en insistant sur « besoin »
- Vous venez ? redemanda Lestrade.
- Pas en voiture de police, je vous rejoindrais.
- Merci, termina Lestrade.
Il salua l’homme assis sur le fauteuil et m’invita à le suivre à l’extérieur. N’ayant rien compris de la conversation je m’empressais de questionner mon collègue, après être monté dans la voiture.
- C’était qui ?
- Sherlock Holmes, le plus grand détective que je connaisse. Même si je déteste travailler avec lui et son air suffisant, c’est un génie. Et quand je bloque, je lui demande de venir.
- Comment savait-il que nous arrivions ?
Il s’en doute. Et il doit bien se moquer de moi. Il aime voir quand je galère. Allez direction Brixton.