Une vie avec un sociopathe

Chapitre 4 : Cris & Moriarty

1336 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 26/10/2017 10:50

En écrivant les mots sur la feuille de papier blanc, une seule chose m'a sauté aux yeux: les majuscules. Oui, c'est une chose simple et basique peut-être ridicule pour un niveau 'criminel' mais c'est tout ce qui m'est venu en tête. J'ai donc noté juste en dessous les seules lettres en majuscules: S,C,H,O,O,L. Ce fut une première observation facile, une école. Mais pourquoi une école ?

Je continuais à réfléchir et à tordre mon cerveau pour essayer de trouver autre chose mais je fut interrompue par un silence soudain et des pas dans le couloir. Je tendais l'oreille pour reconnaître qui s'avançait vers ma chambre. Sherlock, définitivement. Je reconnaissais facilement sa longue foulée lente et légère qui faisait à peine craquer le parquet sous son poids plume. Attendez, Sherlock ?! J'ouvris aussi vite que possible le tiroir de ma table de chevet et jetais le papier et le crayon dedans, éteignis la petite lampe et plongea sous les draps tellement vite que mon cœur battait à cent à l'heure. Je ressemblais à une enfant qui tentait de faire croire à ses parents qu'elle dormait parce qu'elle n'avait pas le droit de veiller tard.

  

J'ai entendu la porte de chambre s'ouvrir, il entra dans la chambre sur la pointe des pieds, pour ne pas me réveiller, ce qui était inutile. Pourquoi je voulais lui faire croire que je dormais ? C'était stupide. Je me suis tourné, glissant mon bras droit sous ma tête, mes yeux ont rencontré ceux du détective; il me regardait en silence. Un léger sourire se dessinait sur son magnifique visage doucement éclairé par une lumière orangée venant du couloir.

«-Difficile de trouver le sommeil ?»

Sherlock s'était assis sur le bord du lit, son regard bleu-vert me regardait mais je n'arrivais pas à trouver un mot pour définir l'expression qu'il avait. Ce n'était plus de l'inquiétude. Non, il était doux et rassurant. Ils avaient trouvé quelque chose ?

«- Ouais... »

Ce n'était pas un mensonge, je n'arrivais vraiment pas à dormir à force de réfléchir à toute cette histoire avec Moriarty. Je ne disais simplement pas toute la vérité.

«-Tu voulais quelque chose ?

-Oui, tu pourrais nous prêter ton portable ? John et moi avons besoin d'un numéro que Moriarty ne connait pas.»

   Ma mâchoire tomba, je n'avais pas supprimé les messages de Moriarty. Si je le faisait maintenant, juste devant Sherlock avant avant de lui donner le téléphone, il trouverait ça bizarre de me voir supprimer quelque chose en essayant tant bien que mal de cacher l'écran. 

«-Heu... Sherlock...? Je marqua une pose, devais-je vraiment lui dire ? J'avoue que les menaces du psychopathe m'ont un peu fait flipper. Chéri, Moriarty connais mon numéro...»

  

Les yeux de Sherlock habituellement si petits ont grandi soudainement, ses sourcils en broussaille se sont levé et son si beau sourire est tombé. Il était surpris, très surpris. Un peu déçu aussi, je crois. 

    Sans dire un mot ou me donner un autre regard il a étendu son buste sur la largeur du lit, posant son menton sur mon abdomen. Son bras droit s'est levé et dirigé vers la table de chevet en bois où était posé mon portable. Je n'ai rien dit, je l'ai laissé faire. Je lui aurait donné de toute façon. 

«-Code ?»

Son ton était froid et sec, une façon de parler qu'il n'avait jamais utilisé avec moi... Et il n'avait pas intérêt à la réutiliser dans d'autres circonstances. 

«- 241 214

  

J'ai articulé les nombres avec une voix aussi froide que la sienne pour essayer de lui faire comprendre à quelle point utiliser ce genre de ton aussi désagréable n'était pas nécessaire. Évidement il n'a rien dit, déjà en train d'ouvrir l'étrange monologue que j'avais reçu. Il était concentré, il a relu les mots au moins trois fois avant de quitter la chambre, mon téléphone dans ses mains.

   Je me suis levé également, attrapant le premier gilet ou robe de chambre qui était là afin de porter autre chose qu'un pyjama trop léger. J'arrivais dans la cuisine et en serrant la ceinture du vêtement autour de ma taille je me suis rendue compte que c'était la robe de chambre en soie bleue de Sherlock qui se trouvait sur mes épaules. 

   

Dieu qu'il aimait cette robe de chambre, il lui arrivait de passer des journées entière à la porter, parfois avec un simple pyjama en coton en dessous et d'autre fois, quand il est d'une certaine humeur... Et bien avec rien en dessous.

  

J'entrais dans le salon, John et Sherlock étaient déjà en train de parler des messages, essayant eux aussi de leurs trouver une signification. J'ai repris ma place sur le sofa, croisant les jambes et serrant le tissu bleu plus près de ma poitrine mais le laissant s'échapper de mes genoux, laissant apparaître un short blanc. Après une conversation rapide mais intense avec le blondinet, le détective s'est levé et s'est tourné face à moi, dos droit, son regard lourd sur moi: que l'engueulade commence !

«-Wendy ?...»

Il laissa échapper mon nom dans un faible soupire. Sa voix était étonnamment plus douce que ce à quoi je m'attendais.

«-Pourquoi tu ne l'a pas dit ? Tu aurais dû nous prévenir dès que tu les a reçu.

Je retire ce que j'ai dit: il était bien énervé. 

-J'allais le faire mais le sixième message est arrivé au même moment. L'as-tu lu ?!

-Tu sais bien que Moriarty est un grand menteur, il ment tout le temps et il a menti aussi dans le message ! L'énigme est bien trop simple pour être de son niveau, même Lestrade aurait pu trouver une réponse ! Je suis presque sûr qu'il a aussi menti sur le lieu sur lequel il veut nous mener.

-Je sais, Sherlock, je sais ! Mes mains s'agitaient avec agacement pendant que je tentais de formuler une réponse. Mais je n'ai jamais eu à faire à lui, moi. Sa menace est tellement tordue que je ne sais même pas quoi en penser ! »

Le silence est revenu. Sherlock m'a tourné le dos et est parti s'asseoir dans son fauteuil. Il était aussi agacé que moi de cette conversation qui n'a mené à rien, juste à élever la tension qui était déjà présente dans la pièce. John s'est levé et à attrapé son manteau en annonçant qu'il devait rentrer et soulager Molly de sa fille, c'est vrai qu'elle avait besoin de dormir aussi.

«-Soit prudent.» Je lui ai lancé rapidement d'une voix calme avant qu'il ne quitte l'appartement.


Il devait l'être, nous devions tous l'être et plus maintenant. Et si Moriarty apprenait que Sherlock avait lu les messages ? Je n'avais aucune idée de ce qui allait se passer ensuite mais je savais que la tension, l'énervement et l'anxiété qui régnait sur Baker Street ne se dissiperaient pas avant que le psychopathe ne soit arrêté.


Je me suis allongée sur le sofa, j'ai lancé un dernier regard vers le détective aux sombres bouclettes avant de lui tourner le dos. L'expression de son visage n'avait pas changée, il était toujours énervé, contre moi évidement. Je replaça le bas de la robe de chambre sur mes cuisses, croisa les bras sur ma poitrine pour me donner un peu plus de chaleur.

Au bout d'une heure environ, la fatigue me gagnait, en m'endormant une sonnerie de portable indiquait un nouveau message mais trop tard, j'étais déjà dans dans un sommeil dont personne ne pourrait me réveiller, à part moi-même.

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