Une vie avec un sociopathe

Chapitre 5 : La boîte

2095 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 27/10/2017 22:28

J'ai été réveillée vers six heures du matin par un affaissement du canapé. Quelqu'un venait de s'asseoir à mes pieds, sur le sofa où j'étais étendue de tout mon long. J'ouvrais à moitié un œil pour voir Sherlock, debout sur le sofa essayant de ne pas marcher sur l'une de mes chevilles. 

   Il était appuyé contre le mur de sa main gauche et de l'autre, il accrochait des feuilles, des photos et un petit plan de Londres avec des punaises et de la pâte à fixe. 

  

Je dégageais mes pieds sans le faire tomber et me levais en direction de la cuisine. Mon cerveau s'est réveillé en voyant mon portable, je me suis rappelé que j'avais eu un message hier avant de m'endormir. Je saisi le téléphone et alluma l'écran. Aucune notification n'apparaissait, rien qui signalait un nouveau message. J'ai entré mon mot de passe et est allé dans mes messages. Le dernier reçu venait du téléphone de Moriarty et datait d'hier mais ce n'était pas celui de la menace, et il avait déjà été ouvert.

«-Sherlock, tu as lu le message ?

-Pourquoi poses-tu des questions stupides dès le matin ? Oui.»

  En vu de l'humeur du détective, cette journée allait être horrible. Je replaçais mon regard sur le message:

«Dommage que Sherly soit au courant... Maintenant ce sera moins drôle je vais devoir ajouter d'autres étapes. -JM »

Super... Mais comment fait-il pour savoir ça aussi rapidement ?! 

J'avais pris un café et m'étais douché, je m'apprêtais à partir à Scotland Yard. Je ne comptais pas rester à Baker Street, Sherlock était exécrable et je ne voulais pas passer ma journée à faire du café et à jeter un œil à la boîte marron dans la chambre. Cette foutue petite boîte en bois dont le contenu pouvait tuer l'unique détective consultant. Nous ne sommes que quatre, sans compter Sherlock, à savoir ce qu'il s'y trouvait: John, Mycroft, Mrs Hudson, et moi. Je haïssais cet étui, chaque jour je voulais le balancer par la fenêtre et le brûler parce que chaque jour, Sherlock était capable de se servir de son contenu.

  

Je mettais mon manteau et m'approchais de la porte lorsque la magnifique voix du détective se fit entendre dans le silence de l'appartement:

«-La boîte est toujours pleine ou j'ai besoin de sortir prendre de nouvelles seringues ?»

  Il venait de poser cette question comme si c'était la plus banale du monde, de manière totalement innocente.

«-Je n'en ai aucune idée ce sont tes affaires. Et je t'interdis d'utiliser ça aujourd'hui.

-Oh. Tu comptes me l'interdire comme Moriarty t'as interdit de parler des messages. Tu n'as vraiment aucune autorité.

-Je suis sérieuse Sherlock! Tu n'es qu'un enfant... Il faut vraiment que j'emmène ce stupide étui avec moi ?!

-Tu ne le feras pas, c'est débile d'emmener des seringues et la drogue dure en plein milieu de Scotland Yard !»

   Je lui ai lancé le regard le plus noir avec un léger sourire du coin des lèvres avec une signification que même le plus idiot pourrait comprendre : « Tu ne m'en crois pas capable ?» 

   

Le regard de Sherlock s'est agrandi et il s'est précipité dans la chambre pour trouver l'étui de bois. Ça me faisait bien rire ! Qu'il est naïf parfois... Je suis sortie sans dire un mot de plus et pris un taxi pour rejoindre mon lieu de travail. Je pouvais entendre mon portable sonner dans ma poche mais je n'allais pas répondre: je savais que c'était Sherlock qui cherchait l'étui.

  

Je me suis assise, posant mon portable sur mon bureau, écran vers le haut, ainsi je pouvait vérifier que les appels et messages ne venait que de Sherlock, je ne voulais pas manquer un message un peu plus important.


----Plus tard dans la journée---------------------------------


  Fin de journée, j'entrais dans le hallde Baker Street. Mrs Hudson était là, en train de passer l'aspirateur, elle s'est arrêtée en me voyant.


« -Tiens, vous revoilà. Sherlock a reçu un client aujourd'hui, un homme très élégant !

-Et il l'a pris ? Seul ?

-Oui, il semblait de bonne humeur lorsqu'il l'a fait entrer dans l'appartement. Mais la chose qui m'a dérangé c'est qu'il est resté deux heures ! Vous connaissez Sherlock, vingt minutes est le maximum qu'il puisse donner à un client, même intéressant...

-Vous avez entendu du bruit ?

-Pas vraiment, c'était très calme,ils ont seulement parlé et...»


  J'avais laissé ma logeuse, seule en bas sans lui laisser le temps de finir. J'avais monté les escaliers quatre par quatre et m'étais précipitée dans le salon: pas de Sherlock. Dans la cuisine non plus. Fait chier !

  

J'entrais dans la chambre, trouvant Sherlock assis sur le sol, adossé au lit. Ses jambes étaient étalées devant lui, ses yeux étaient fermés, son visage semblait calme. La manche de chemise de son bras gauche était remontée et un point de sang était visible au milieu de l'avant bras. Il n'était pas 'calme', il était en surdose !

Je me précipitais vers Sherlock, m'asseyant sur ses cuisses, un genoux de chaque coté de ses hanches. J'ai attrapé son visage, levant très doucement ses paupières de peur de lui faire mal. Ses pupilles étaient tellement dilatées qu'on ne pouvait presque plus voir le bleu si clair de ses iris. J'ai pris son pouls, il était lent, trop lent. Par réflexe j'ai attrapé mon portable et ai appelé le samu.

  

J'ai attendu que les secours arrivent, essayant désespérément de réveiller la tête bouclé: en giflant légèrement des joues, en le secouant ou en lui arrosant le visage avec un peu d'eau sur le bout de mes doigts. Après vingt minutes, qui m'ont semblé des heures, trois hommes sont entrés dans la chambre, me dégageant des fines jambes de Sherlock. Comme je l'avais fait, ils ont vérifié ses pupilles avec une lampe aveuglante, pris son pouls pour au final l'emmener sur une civière. Cette vision de Mon détective, à moitié mort sur une civière m'a tordu le cœur et des larmes, que j'essayais de contrôler depuis mon arrivé, ont jaillis de mes yeux. Je ne pouvais pas craquer, pas déjà. Les hommes m'ont dit de les suivre, j'ai obéis et en vingt-cinq minutes nous sommes arrivé à l'hôpital St Bart's.

  

J'étais assise dans un couloir blanc, meublé seulement de chaises blanches. J'avais informé John et Mycroft par message, ils sont arrivé presque au même moment: environ dix minutes après. Nous étions tout les trois silencieux, personne n'osait percer le silence lourd qui planait dans la pièce. 

Je ne cessais de me répéter que je n'aurais pas dû prendre la boîte, que la situation actuelle était de ma faute et que Sherlock ne manquerait pas de me le faire remarquer.

  

Une infirmerie est apparue dans le couloir, une jeune brune à peine maquillée, marquée par la fatigue. Sa voix était calme et douce, comme se doit d'être une infirmerie qui vient annoncé une mauvaise nouvelle.

«-Vous êtes ici pour monsieur Holmes ? Nous avons touts le trois acquiescé d'un vive mouvement de tête. Son état est stable, il s'en tire bien mais il...

-On peut le voir ? Oui, je l'ai interrompue même si elle allait nous le dire mais elle était trop lente.

-Bien sûr mais il n'est pas totalement réveillé. »

  Nous l'avons remercié d'un mouvement de tête et d'un faux sourire et nous sommes engouffrés dans la chambre qui portait, par hasard, le numéro 221.

  

Il nous avait entendu car il ouvrit faiblement l'œil gauche pour s'assurer qu'il avait bien déduis, grâce à nos pas, qui était entré. Un petit sourire se dessinait du côté droit de sa bouche, je ne saurais pas dire si c'était parce qu'il avait eu raison sur ses déductions ou si c'était nos visages totalement inquiets et qui faisait quand même peur à voir qui le faisait rire.

«-T'as reçu le client et tu t'es défoncé ou tu t'es d'abord défoncé et t'as reçu le client dans cet état ?»

  C'est John qui commençait les hostilités et je comptais bien le laisser faire, je savais que j'aurais une conversation plus privée avec lui plus tard.

«-J'imagine que tu avais besoin d'un 'booster' pour te concentrer sur Moriarty...?»

  

Sherlock, qui ne pouvait visiblement pas parler confirma en fermant le poing et levant son pouce vers le plafond. Ce geste des plus banals me fit sourire car il était peu courant dans le langage corporel du détective, qui d'ailleurs, avait remarqué ce petit rictus en me le rendant. John continuait de parler à Sherlock en posant des questions stupides car il était évident qu'il en connaissait les réponses. En attendant, les regards et légers sourires entre mon beau sociopathe et moi continuaient, ce genre de moments de discrète complicité me plaisaient et il le savait.

 

 Au bout d'une trentaine de minutes, lorsque l'ancien militaire avait fini de traiter son ancien coloc' d'idiot et d'irresponsable, Mycroft lança quelques mots à son frère lui disant qu'il remettrait ses surveillances en fonction jusqu'à ce que Moriarty soit stopper. Les deux sont sorti et ont fermé la porte. Je suis resté planté en face de son lit, mes yeux fixés sur les siens. Après une court instant, nous avons ri comme des enfants qui tentaient de rester sérieux lorsque leurs parents leurs passaient un savons.

«-Ça va ?

-Ouais, t'en fais pas. As-t-il dit d'en un murmure.

-Tiens, tu parles ! J'ai laissé échapper un rire

-Bien sûr, je n'avais juste pas très envie de répondre. Il sourit de plus belle, c'est Vraiment un enfant.

-Qui était le client que tu as eu cette après-midi ? J'ai demandé calmement, pour lui faire comprendre que je ne comptais pas m'acharner sur lui à cause de sa rechute, quelque peu décevante.

-...

-C'était lui ?! Moriarty est venu à l'appart !

-Oui. Oui c'était lui, il voulait 'corser les choses' mais ne t'en fait pas. Il ne reviendra pas à Baker Street.»

   J'ai acquiescé d'un léger mouvement de tête et d'un faux sourire, je n'étais pas très convaincue. 

«-Tu compte me donner mon bisous ou tu attends que je meurt ?»

J'ai encore une fois rigolé comme une ado et je me suis avancée vers lui. Son humour était douteux mais il était là, c'est déjà ça. Je me suis assise sur le bord de son lit, il a étendu son bras sur les haut de mes cuisses, laissant tomber sa main dans le vide et j'ai enfin pu revoir le magnifique bleu de ses yeux.

«-Tu as dépassé ton cotât d'une visite à l'hôpital par an... Promet-moi de faire attention et de pas recommencer.

-Je te le jure. 

-Ne jure pas, promet !

-Ok, ok... Je te le promets !»

  

Je me suis penché doucement, j'ai posé mes lèvres sur ses fines lèvres douces. J'ai sentis mes joues rougirent et nos lèvres ont continuées à danser harmonieusement ensemble. J'aurai voulu que ce baiser dure mais nous avions tout les deux besoin d'air.

«-Avoue que tu as aimé l'adrénaline lorsque tu m'as trouvé dans la chambre.

-J'ai flippé plutôt ! J'ai légèrement frappé ma main contre son torse. Tu as le don pour gâcher les moments quand même.

-Ouais, mais ce n'est pas le meilleur des dons.»

J'ai commencé à rire, et lui aussi. Nous étions dans un fou rire intense et impossible à stopper lorsque Mycroft est entré dans la chambre, un air totalement dérouté sur son visage.

«-Quand vous aurez fini de glousser, Sherlock, petit frère, remet ton pantalon et ton manteau. Un problème avec Watson.»

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