Une vie avec un sociopathe

Chapitre 10 : L'attente

1381 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 19/11/2017 10:37

Mes oreilles sifflaient, mes yeux étaient fermés. La douleur dans mon crâne et mon estomac m'avait réveillé. Oh la vache qu'ça fait mal ! Je ne pouvais pas bouger, touts mes membres étaient engourdis et mes articulations me faisait un mal de chien. De mes orteils à mes doigts en passant par mes genoux et mes paupières, rien ne bougeait.


Et, merde. La panique me gagnait, je luttais pour ouvrir mes yeux ou même faire gigoter mon index mais non, ça ne répondait pas. Mais c'est quoi cette merde ?? En me concentrant un peu je pouvais distinguer des voix autour de moi. Des voix rauques, d'hommes, et une voix calme et douce. Sherlock, John et une femme. Pas Mary, j'aurais reconnu son timbre de voix. Pas Donovan, qu'est-ce qu'elle ferait ici celle-là ?

Tiens d'ailleurs, où-est ce que je suis ?!


Encore une fois, Mode Sherlock activé. J'aime bien cette petite blague, elle me fait rire toute seule. Sauf que là, et bien mon visage était figé, même pas un léger sourire se dressait sur mes lèvres. Bon, ce qui est sûr, c'est que je n'ai pas froid. Donc, j'suis pas à la morgue, ça c'est cool. J'ai des couvertures plutôt douces et bien chaudes -pas comme celles de Baker Street, qui grattent et sentent le renfermé- qui remontent jusqu'au bas de mon ventre, elles s'arrêtent juste avant le trou qu'avant fait la balle dans le gymnase. Un matelas confortable, dont le haut est légèrement redr... Attend, je connais cette odeur. Cette horrible odeur de désinfectant beaucoup trop utilisé... Oh, non, nooon.


Un hôpital. Fantastique ! Je suis à l'hosto. Mais pourquoi je me plein ? Bien sûr que je suis à l'hôpital, je me suis fait tirer dessus. Il allait falloir que je me calme et que j'admette que j'allais rester là un bout de temps, malgré ma phobie de cet endroit.


Après m'être remise de mes émotions -Oui, savoir que j'étais à l'hôpital et en plus dans le lit, là où les gens sont sensé passer leurs dernier jours, me faisait grave flipper- je me suis décidé à me calmer et à me re-concentrer sur mon ouïe, qui était à priori l'un de mes deux seuls sens à fonctionner.


J'entendais toujours des pas faire des vas et viens dans la chambre, je dirais en face de mon lit. L'écho des pas faisait un tapotement harmonieux et lent, parfais pour bercer un enfant avant la sieste. Après un instant à tenter d'ouvrir à nouveau les yeux pour savoir qui se trouvait avec moi, j'abandonnais, par manque de force et à cause de la douleur que cela engendrait dans ma tête.

Les pas se sont arrêtés, approchés, puis, sans faire grincer le cuire, l'homme -Oui, c'était définitivement un homme- s'assit dans la chaise à ma droite. Un soupir profond est parvenu à mes oreilles, un soupir long mais pas d'ennui, non, un soupire triste et cassant. J'ai encore une fois essayé de bouger les doigts, pour faire signe que j'était là mais c'était comme si l'information n'était jamais partie de mon cerveau. Là encore, j'ai abandonné.


Ce n'est qu'après une minute et quarante-deux secondes -je compte souvent les minutes quand je ne fait rien- qu'un léger toussotement m'a fait sursauté. Mais seulement intérieurement, mon corps n'a pas bougé, ne s'est pas raidit... Soudain, une boule de chaleur s'est engouffrée dans ma main, de longs doigts fins, agiles mais surtout glacés se sont placés au niveau de mon poignet pendant que la paume de cette même main reposait dans la mienne. Cette main, cette douce peau je la reconnaîtrais toujours, celle de Sherlock Holmes. 

Mon amoureux, Mon amant, Mon petit-ami, Mon sociopathe de haut niveau -qui n'en ai plus vraiment un depuis la rencontre de John- Mon Sherlock Holmes.


Depuis le début, c'était lui qui était là, j'aurai dû le deviner, lui qui me surveillait, lui qui s'inquiétait et que j'inquiétait, lui qui soupirait encore et encore du fait de me voir dans cet état. Moi même je ne savais pas dans quel état j'étais exactement, à quoi je ressemblais... Je devais être comme toute personne ayant perdu une bonne partie de son sang et de ses capacités motrices: livide, pleine de cernes, à moitié morte. À moitié morte, c'est c'la et d'ailleurs la vive douleur dans mon ventre ne se gênait pas pour me le rappeler en lançant des pointes de douleur atroces dans tout mon corps en continu.


Un autre mouvement de la part de Sherlock m'a sortit de mes pensées. Il avait placé son second bras sur le bord de mon lit, enfermant ma main droite dans les siennes, sa tête se posant délicatement sur ses poignets. Dans cette position, je pouvais sentir ses bouclettes brunes chatouiller ma peau. Au moins, un troisième sens était revenu: le toucher ! Un autre soupire, pas de moi. Oh Sherlock, je suis désolée, tellement désolée de te faire ça.. Je voulais lui dire, lui hurler !


«-S'il te plaît, aller réveille-toi. Wendy s'il te plaît...»


Je voulais le prendre dans mes bras, le câliner, l'embrasser lui dire «Je suis là, chéri, regarde je t'entend !» Entendre la voix de Sherlock craquer et retenir un sanglot était le son le plus épouvantable que je n'avais jamais entendu. Pire que le cri d'un homme ou d'une femme ou même d'un enfant se faisant pousser du haut de la Tour Eiffel et se savant condamné.


«-Je ferais n'importe quoi pour toi, je suis désolé. Ne me laisse pas.»

«Oh mais j'essaye, mon amour, je lutte contre la mort, je lutte contre mon propre corps, si tu savais à quel point c'est insupportable d'être ici et de ne rien pouvoir faire à part écouter et entendre tes pleurs tout en étant impuissante.»

«-C'est débile et égoïste de te demander ça... Cette partie n'était qu'un murmure à lui-même mais j'ai réussi à l'entendre. Je veux que tu vives.» Cette partie-ci était pour moi.

«Moi aussi, crois moi. Je veux vivre... Avec toi.»

J'ai senti le corps de Sherlock se lever. Il à déposé un baiser sur mon front, sans lâcher ma main.

«-Fin des visites pour aujourd'hui, je reviendrais demain. » Oh non, reste ! «-À plus tard, je t'aime.»


D'autres pas ont raisonnés, encore plus lents que ceux de tout à l'heure. La porte s'est ouverte. Elle est restée comme ça longtemps, -cinquante-quatre secondes- je pourrais jurer qu'il me lançait un dernier regard avant de retourner dans notre appartement sombre. Il avait dit "Je t'aime"... Sherlock ne le dit jamais.


Les allés et venus de Sherlock, John, Mary et même parfois Mycroft et Lestrade ont continués ainsi pendant une semaine, d'après moi. Parfois je me réveillais -enfin, je veux dire que mon esprit était à peu près clair- au son de leurs voix, ou de celui de médecins s'affairant autour de moi. Mais je pense avoir dormi ou avoir perdu connaissance quelques fois plus de temps que je ne l'aurai espéré donc peut-être que mes comptes étaient faux, une semaine, ou plus, ou moins. Chaque jour je tentais de bouger, d'ouvrir les yeux, de me rappeler d'événements disparus, je me suis seulement souvenue du fait d'avoir été portée par John, qui venait de descendre Moriarty, puis par Sherlock. Le reste ne me revenait pas, et c'était frustrant.


Je luttais, me battais pour rester éveillée, pour me réveiller, pour rester en vie.


_Hey ! Une petite note de moi ^^ C'est le dixième chapitre, je suis heureuse de voir que j'ai des lecteurs réguliers ! Je vous l'accorde, ce chapitre est un peu triste mais des moments, j'aime bien écrire des trucs un peu fluff. Voilà, voilà, à bientôt et merci de lire cette fanfic' !_

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