Kotor 1 « Sombre Disciple »

Chapitre 10 : Une Jedi insupportable

2919 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 21/08/2019 11:37

Le contrebandier marchait d’un pas rapide, Bastila avait du mal à le suivre, a la dérobée elle observait ce gars. Il était bien bâti et était plutôt bel homme, très classe même avec sa veste de pilote rouge et son pantalon noir, ses godasses résonnaient à chaque pas.


Son pistolet Blaster en revanche était le plus grand qu’elle ait vu de sa vie, même celui de Carth ressemblait à un jouet à côté. Le canon était long et la crosse assez large, un triple canon en plus, comment pouvait-il tirer avec une arme aussi puissante ?


Krill de son coté se retourna brusquement et plongea sur elle, Bastila leva défensivement ses mains d’un geste brusque, mais il les attrapa et l’entraina avec lui juste au moment où plusieurs éclaires chauffés à blanc creusèrent des trous en fusion sur l’endroit où elle se tenait


— Des Speeders ! Cria-t-il


Cinq Speeders atmosphériques des Black Vulckar fonçaient sur eux, mitraillant la zone de tirs de Blaster. Krill se trouva soudain face à face avec Bastila, tenant encore ses mains dans les siennes, elle semblait l’examiner pendant une seconde puis se libéra et activa son sabre laser a lame jaune, un speeder fonça sur elle, mais Bastila sauta derrière le pilote en lui enfonçant la lame entre les omoplates, le gars mourut sur le coup, Bastila fit des gestes impatients en direction de Kentride.


— Pas besoin de me le dire deux fois, marmonne Kentride en évitant les autres tires, il courut en direction du speeder et grimpa derrière Bastila, la fille appuya sur l’accélérateur et fonça dans le tunnel en direction des égouts.


— Merci, dit Krill.


— Tu reconnais enfin que c’est moi qui te sauve la vie ?


— Je te rappelle que je t’ai sauté dessus en premier ma mignonne. Grogna le contrebandier.


— Et je t’ai rendu la pareille, lui rappela-t-elle.


— Ouais, et bah la prochaine fois tu te débrouilles toute seule, j’en ai soupé de risquer ma peau pour les gens de ton espèce, des ingrats.


Bastila vira dangereusement à droite et plongea dans un tunnel pour remonter plus haut.


— Je ne t’ai rien demandé, dit elle froidement, d’ailleurs qui t’a dis de venir me sauver ? Carth ?


— Il m’a promis une prime si je l’aidais, alors j’ai dis oui.


Krill écarta une mèche de cheveux noirs de ses yeux.


— Qu’est-ce qu’un soldat comme Carth peut espérer d’un contrebandier ? Tu sais faire quoi ? A part jacasser.


— Je sais tirer avec un Blaster, dit Krill froidement, et je sais piloter n’importe quel vaisseau qui existe.


— Tu es pilote ?


— Le meilleur, ma mignonne.


Bastila l’avait regardée peu convaincue, un peu trop vantard a son goût.      


- Dans ce cas, pilote cet engin.


- Attend ! Crie-t-il.


Bastila lâcha les commandes et laissa Kentride plonger pour les atteindre avant que le speeder ne s’écrase dans une tour de transmission, pendant ce temps elle passa par-dessus son épaule en bondissant, atterrissant avec une grâce féline sur l’arrière du speeder, elle offrait une cible parfaite pour leurs poursuivants, activant son sabre laser elle renvoya tout les tires en dessinant un huit, un tire toucha un speeder, et Bastila accomplit une autre série incroyables de parade grâce auxquelles leur speeder n’avait essuyé aucun tir ennemi.


Mais les Vulckar n’étaient pas idiots, au lieu d’utiliser des tactiques habituelles de combat aérien, ils essayent de passer sous eux, là ou ils ne seraient pas arrêtés par le sabre laser de la Jedi, mais c’était sans compter sur Kentride qui plongea sans trop faire de virages trop brusques en espérant que Bastila pourrait conserver sa prise.


— On dirait que tu sais vraiment piloter, concède Bastila a contrecoeur, bondissant pour atterrir derrière lui.


— Sans blague ? Rétorque Kentride, tu fais bien de me le dire, je ne l’aurais jamais su. Là je rayonne de bonheur et de confiance. J’ai la certitude que je peux nous sortir de là.


Elle ignora le sarcasme.


— J’ai un truc à te demander.


— Oui ? Dit elle intriguée


— Pourquoi tu m’as engagé ?


— Quoi ?


— Pourquoi les Jedi ont engagé le gars le plus recherché de la bordure ? Demanda Kentride. Je ne suis pas soldat, ni mercenaire, pourquoi un contrebandier ?


— Tu n’étais pas le seul ! Répliqua Bastila, mais si ça peut te consoler, je ne t’aurais jamais engagé si j’avais lu ton nom dans la liste.


— Merci beaucoup, dit-il en faisant une grimace.


— Je t’en prie.


On dirait qu’elle s’amusait à le faire charrier, mais va savoir, elle était plus insupportable que Mission, a sa grande surprise, il s’amusait aussi, l’univers était bizarre.


Les Vulckar semblaient ne plus les poursuivre, Kentride s’arrêta et fit volte face, Bastila le regarda surprise.


— Qu’est-ce que tu fais ? Continues de rouler, ils vont nous attraper, hé tu m’entends ?


— Fermes là !


La Jedi le regarda scandalisée, comment osait-il lui parler sur ce ton ? Elle une Jedi ! C’était le comble, elle s’apprêtait a protester quand elle abandonna l’idée, Kentride regardait la route et dégaina lentement Renoly, trois speeder apparurent, le contrebandier leva son arme et dirigea le canon vers eux, Bastila secoua la tête, il ne va quand même pas tirer sur des speeders, il est cinglé ce type.


— Si tu essaies de m’impressionner autant te dire que ce n’est vraiment pas la peine, dit elle rapidement.


Mais Kentride n’écoutait pas, il faisait le vide dans son esprit, il pouvait voir la tête des trois pilotes, quelque fois il pouvait sans le savoir deviner ou sont cachés ses ennemis, plusieurs fois il s’était tiré grâce à ses réflexes de chat, ou cette chance incroyable qui semblait le protéger comme une bonne étoile, les speeders fonçaient a toute vitesse, mais Kentride ne vacillait pas, il faisait le vide dans son esprit, dans son cœur, Bastila activa son sabre laser, les Speeders étaient tout prés, et là :


— Et d’un.


La premier tire toucha un pilote en pleine tête, son speeder se mit a zigzaguer, il percuta le deuxième qui partit en vrille contre le mur, le troisième évita l’explosion du premier et fonça furieusement sur Kentride qui restait immobile, mais le contrebandier tira et toucha le canon Blaser du speeder qui explosa dans les airs, le contrebandier se retourna paisiblement en laissait le speeder s’écraser a quelque mètres de sa position, tournoyant Renoly, rengainant son triple Blaster, Bastila ouvrit la bouche ahurie et le regarda passer devant elle, quel tire ! Quelle précision ! Quel calme ahurissant… et quelle classe !


— Par la force ! Souffle-t-elle à bout de voix.     


Il n’était peut être pas aussi vantard après tout, la Jedi courut comme une petite fille pour le rejoindre, le contrebandier marchait les mains dans les poches de sa veste rouge, il avait horreur de courir, autant régler le problème une bonne fois pour toute, avec l’aide sa Renoly adorée.

                   
















*




— Il y a un truc que je ne comprends pas ! Demanda brusquement Bastila, Pourquoi la procureure de Taris ne fait rien contre ces gangs de la ville basse ?


— Certains font résistance aux Sith comme les Becs, expliqua Krill, et puis il y a l’Echange qui possèdent pas mal de relations chez les poulets, certains n’hésitent pas a se remplir les poches, si un type honnête ose porter plainte contre ces ordures, leurs avocats peuvent trouver une faille, là ou il n’y a même pas de brèche.


— Contrebandier, hein ? Dit-elle pensivement, tu fais quoi comme contrebande ?


— Toute sorte de trucs, fit Krill en souriant, je fais de la contrebande d’armes, d’épice, de Tibanna. Je parcours des mondes, je me fais des copains, comme ici sur Taris. Mais mon monde préféré c’est Bespin, avec ses casinos, ses hôtels de luxe, ses courses de Swoop légales.


— Tu ne fais pas partie de la guilde des contrebandiers ?


— Toi et tes questions, t’es un Jedi ou un reporter ? 


— Un Jedi ! Dit-elle gravement.


— Ouais, en tout cas… ATTENTION


Il la tira derrière une caisse a ordures, ce n’était pas des Vulckar mais des esclavagistes Trandoshan bien décidé à voler le trophée de la course pour le vendre au marché. Krill s’apprêtait à dégainer mais ne trouva aucune trace de Renoly, elle a du glisser quand il avait sauté sur Bastila, la jeune fille activa sa lame jaune, mais resta cachée avec Krill.


— Si tu as une bonne idée, petit génie. Ne la gâche pas en réfléchissant trop.


Cette remarque était de trop.


— Au lieu de me tarabuster tu ferais mieux de sortir et de t’occuper de cette bande de dégénérés, cracha Kentride en la regardant dans les yeux.


— Où est ton arme ?


— Je l’ai perdu.


— Abruti ! Tu as perdu ton arme ?


— Oui j’ai perdu mon arme, parce que mes mains étaient occupées à sauver tes grosses fesses. Grogna Krill rageusement.


— Mes grosse quoi ? S’écria-t-elle bouche bée


Kentride en regardant les Trandoshan approcher, eu une idée.


— Ecoutes ! Vas faire diversion et tentes d’engager la baston avec ces rigolos, moi je récupère Renoly et je tire sur ce levier là bas. Ça va libérer toute l’eau des égouts sur eux


— Tu appelles ça un plan ?     


— T’as une meilleure idée ?  


— Non ! Dit Bastila honteuse, je vais les retenir, mais je te préviens je ne tiendrais pas longtemps.


Etrange, normalement elle devrait s’en tirer toute seul avec ces types, c’était une Jedi et les Jedi sont sensés être forts, et d’ailleurs il se posait des questions sur cette fille, physiquement elle était plutôt mignonne, une Jedi ! Va savoir pourquoi ! Avec le corps qu’elle avait elle pourrait avoir tous les mecs de l’univers, il devait avouer qu’elle avait du cran, elle n’avait pas cligné des yeux quand les speeder leur canardaient dessus, elle s’était pas mal défendu contre Brejik, elle avait du bide cette nana, si les circonstances étaient différentes, il aurait peut être… laisse tomber, c’est une Jedi, et les Jedi ne sortaient jamais le soir pour boire un verre.


Bastila bondit de sa cachette et renvoya un tir, aussi rapidement que possible elle trancha le premier Trandoshan devant elle, les autres reculèrent et se mirent en groupe, une pluie de tires s’abattit sur Bastila, elle les para à reculons, mais vu son visage cramoisie, elle ne pourrait tenir longtemps contre eux. Krill sortit au courant et courut à toute jambe pour récupérer Renoly.


Son arme saisie, il visa le levier et envoya un tir chirurgical, le levier explosa et un jet d’eau pulvérisa les Trandoshan, la puissance de l’impacte les tua sur le champ, les murs autour se mirent a fissurer, de l’eau en sortait, Bastila qui regardait paniquée les murs, reçut un violent jet d’eau en pleine gueule, elle balança dangereusement par la corniche et tomba en bas. Kentride courut a toute vitesse et plongea, pour dieu sait quelle raison, l’eau partait sous terre, et Bastila a été entraînée dans le fond, respirant un grand coup il plongea dans l’eau et nagea dans les ténèbres, curieusement il savait ou chercher, son instinct le guidait, et dans le noir il vit la silhouette de Bastila qui flottait inconsciente, il l’attrapa et l’entraîna contre le courant, une fois sortit de l’eau, il chercha son pouls et fut soulagé de le trouver puissant, regardant autour de lui, il remarqua que l’eau les a entraîné vraiment loin, la panique qui montait en lui et qui menaçait de devenir un hurlement, restait relativement calme, tout ce qu’il avait a faire était de rester cool, il agrippa une barre en fer détaché et remonta Bastila toujours inconsciente par-dessus, puis sortit de l’eau aussi et s’allongea a ses coté en reprenant son souffle.


Il avait froid et Bastila commençait à trembler, il faisait noir et on y voyait presque rien, a part le grondement de l’eau dans les ténèbres, Krill alluma un bâton lumineux et examina le coin, puis enleva sa veste et son baudrier et posa Renoly par terre, a la lumière du bâton il examina Bastila, puis sortit son petit médipack qu’il transportait toujours. Une sale bosse sur sa tête indique la cause de son inconscience prolongée mais à part cela, elle semblait en bonne santé : il ne trouvait aucune trace de fracture ou d’hémorragie interne.


Il lui donna des anti-inflammatoires et des antibiotiques à large spectre, la positionna le plus confortablement possible, puis se retourna vers ses ressources restantes.


Le sabre laser de Bastila, Renoly, et son comlink, il devait appeler Mission et Carth. Des parasites rugirent, probablement à cause de sa position sous terre, puis reçu la voix déformée de Mission.


— Hé, Krill, dit-elle. Tu en mets du temps !


— Ecoute, Mission, dit Krill. Je suis avec la Jedi et nous avons échappé à nos poursuivants, la situation de ton coté ?


— On a du abandonner l’ancienne planque, le quartier à était ratissé par les Sith, Canderous et Carth nous ont trouvé un coin sympas dans le quartier riche de la ville haute, comme ça ont sera tranquille pour un temps. C’est au nord-est dans la chambre 8.


— Ok, j’y serais, dis à Carth que j’ai sauvé sa Jedi et que j’arrive dés que je peux.


— Bonne chance.


Bastila bougea et gémit, il lui toucha le front et le trouva froid, il avait lui-même commencé à avoir des frissons dus à l’humidité de la température tombante. Avec un soupir il retira sa veste. Il s’allongea près de la Jedi, se lova contre elle et recouvrit leurs deux corps avec sa veste. Un long moment passa avant que ce contact ne commence à leur tenir chaud.


*



Il se réveilla, des yeux sombres à quelques centimètres des siens.


— Ça t’a plu ? Demanda Bastila.


— Hein ?


— De te blottir contre moi ? C’est ça, ton idée d’un bon moment ?


— Hé, j’essayais juste de nous garder au chaud. De te garder au chaud.


A sa surprise, elle sourit.


— Du calme, monsieur Qui-Réagis-Au-Quart-De-Tour, dit-elle. Je sais bien ce que tu voulais faire et je te remercie. Seulement ne te fais pas des idées.


Krill réalisa que leurs corps se touchaient encore et il se sentit soudainement et entièrement mal à l’aise.


— Non, bien sûr que non.


Elle lui tapota le front avec un doigt.


— Bien. Je ne pensais pas qu’il n’y avait trop de risques qu’une idée sorte de là-dedans mais on ne sait jamais.


— Hé, j’ai plus réfléchi que toi la nuit dernière.


— Je parie que oui.


— Ce n'est pas ce que je voulais dire. Son visage le picotait.


Elle s’assit et examina son sabre laser, puis jeta froidement la veste de Krill, ce dernier la ramassa en la regardant étonné, comme si le fait de l’avoir sauvé était une insulte.


— Vous les Jedi, vous êtes bizarres.


— Pourquoi ?


— Quand quelqu’un me sauve la peau je le remercie, la gratitude vous savez ce que c’est?


— Je te rappelle que c’est ton idée stupide qui a faillit me tuer, en me sauvant la vie tu t’es excuser a ta manière, pourquoi je te remercierais de t’être excuser ? Dit-elle en haussant les épaules.


— Si je comprends bien j’aurais beau te sauver plusieurs fois, tu ne reconnaîtras pas que tu as de la chance de m’avoir ?


Bastila leva les bras et le regarda avec biais.


— De la chance ? Tu es le plus grand porteur de poisse que j’ai vu de ma vie.


Le contrebandier poussa un soupir puissant, il avait envie de lui dire d’aller se faire foutre, que c’était une ingrate et une sale petite garce, que jamais il ne risquerait sa peau pour une personne aussi… mais pourquoi il se fatiguait ? Plutôt il encaissera son chèque, plutôt il disparaîtra tout en espérant ne plus croiser cette folle furieuse.


— On y va ! Dit-il calmement.


Mais une fois qu’il tourna les talons, Bastila sourit plus amusée que jamais et le suivit ajouter un mot.


Laisser un commentaire ?