In Medias Res - Star Wars Knights of The Old Republic

Chapitre 8 : Ville Basse - Premiers contacts

6990 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 26/10/2022 16:39

Le périple jusqu'au quartier des Ambassades ne fut pas des plus agréables. Dans mon nouvel accoutrement, je ne me sentais pas vraiment à mon aise. Je pensais avec certitude que je devais capter l'attention de tous. Pourtant, ma raison m'encourageait à ne pas verser dans cette paranoïa naissante. Néanmoins, afin de ne pas être confronté à quelque regard que ce soit, je tâchais de marcher tête baissée, priant les dieux qu'il ne m'arrive rien qui pourrait compromettre la suite des événements. Une vingtaine de minutes me suffirent pour atteindre enfin une première Ambassade, un Consulat, pour être plus précis. Vraisemblablement celui de Makeb, une planète colonisée par la République au cours des guerres Mandaloriennes. Toutefois, son pouvoir y était encore fragile, d'où la nécessité d'installer des ambassades sur un certain nombre de planètes républicaines.

 

La zone des Ambassades était très étendue, et il était manifeste que les autorités de Taris y apportaient tous leurs soins. Tout y était particulièrement rutilant. Et ce, depuis la première colonne de pierre du Consulat Onderonien jusqu'au dernier pavé du trottoir menant tout au bout de cette avenue si particulière, où se trouvait d’aileurs l'Ambassade Sith.

 

Les Sith avaient de toute évidence été marginalisés à la toute fin de la zone, comme si on les avait tenus à l'écart de la vie publique. Pourtant, en parcourant l'avenue, quasiment déserte, je constatais au loin que les Sith avaient déployé beaucoup de moyens pour réaliser leurs infrastructures : l'entrée tenait plus d'un colossal bunker que d'un châtelet passablement exubérant. Les Sith étaient conscients qu'ils étaient en territoire ennemi. L'accès à l'ambassade ne saurait être rendu trop aisé.

 

Mais ce n'était pas ma destination. À une centaine de mètres de la légation, je repérai sur ma droite un passage verrouillé, protégé par un Sith en armure. Ce devait être l'ascenseur que je cherchais. Je tapotai nerveusement la poche qui contenait le passe que Mikann avait bidouillé. Il était temps d'y aller. Je tournai les talons vers le soldat Sith et me lançai dans la marche, tirant de sa poche le petit objet qui, je l'espérais, me permettrait de descendre sereinement.

 

Tandis que je me trouvais à quelques mètres du Sith, je le vis pointer la face de son casque étincelant vers moi. En même temps, je remarquai qu'il empoignait plus fermement son fusil blaster porté en bandoulière.

 

« Bonjour. » Saluai-je alors poliment, faisant mine de ne pas m’arrêter sur ces derniers gestes plutôt menaçants.

 

« Monsieur. » Me répondit une voix synthétique à travers le casque. « Je peux vous aider ? » Demanda-t-il ensuite sur un ton étonnement cordial.

 

Je n'avais pas côtoyé beaucoup de Sith. Les quelques personnes à qui j'avais pu parler avaient été, je l'admets, plutôt agréables. On les décrivait souvent comme des monstres assoiffés de pouvoir, si bien qu'on avait peut-être trop tendance à tous les mettre dans le même panier. L'homme devant moi n'était rien de plus qu'un soldat accomplissant son travail. Il n'avait aucune raison de s'en prendre à moi inutilement, qu'il soit Sith ou non. Et sa nervosité pouvait s'expliquer par le climat politique quelque peu tendu ici, et certainement aussi par le fait qu'il gardait l'accès à une zone de Taris qui regorgeait de voyous et de criminels.

 

« Je dois rejoindre la ville basse. » Dis-je d’une voix affirmée, en tendant le passe de sécurité à l’homme. Il relâcha la pression sur son fusil, saisit l’objet et me répondit en commençant à me tourner le dos :

 

« Je vais regarder ça, attendez une seconde s’il vous plaît. »

 

Le soldat se rendit à un petit terminal dissimulé dans une sorte de pupitre situé juste à côté de la porte de l'ascenseur. Il y inséra le passe et effectua quelques manipulations. Bien que je ne sois nullement qualifié pour porter un jugement, j'étais assuré que Mikann avait fait un travail de qualité. Elle n'avait aucune raison de se jouer de moi. Du moins, je ne voyais pas en quoi cela pouvait lui être bénéfique. Les conséquences seraient à mon avis plus néfastes que favorables pour elle. En dépit de toutes ces pensées, je ne pouvais m'empêcher de me sentir nerveux. Je devais garder mon sang-froid. Et je devais être prêt à jouer le rôle de l'idiot qui se serait fait escroquer si quelque chose tournait mal. Quelques secondes plus tard, le Sith récupéra le passe et revint vers moi. Il me le tendit, je le repris sans un mot et le re-plaçai dans la poche.

 

« C’est bon, je vous déverrouille l’accès. »

 

Je me retins de pousser un soupir de soulagement. Le militaire regagna le terminal et, par son intermédiaire, il ouvrit la porte de l'ascenseur. Je m'en approchai, prêt à entrer, non sans appréhension. Avant que je ne franchisse le seuil, je vis le Sith me faire un signe de la main :

 

« Faites attention en bas. » Commença-t-il. « Vous m’avez présenté un passe anonyme, ça veut dire que vous n’êtes pas un habitué de la ville basse. »

 

Je ne répondis pas, mais continuais à prêter attention aux propos du soldat.

 

« Vous allez avoir affaire avec une toute autre population qu’ici, croyez-moi. Je ne dis pas qu’il va forcément vous arriver des bricoles, mais évitez de trop attirer l’attention si vous voulez remonter en un seul morceau. »

 

Je demeurai silencieux pendant un court instant. Puis je fis un hochement de tête reconnaissant :

 

« Entendu. » Répondis-je. « Je serai prudent. Je vous remercie. »

 

L’homme fit à son tour un hochement de tête avant de me laisser entrer dans l’ascenseur.

 

Une fois à l'intérieur, la Sith referma immédiatement la porte, me laissant ainsi noyé dans la lueur jaunâtre de la machine. Un interrupteur me proposait très simplement de descendre jusqu'à un unique niveau.

 

« Pas de crainte de se tromper. » Prononçai-je en appuyant sur le bouton.


Presque immédiatement, l'ascenseur se mit à fonctionner et, dans un grondement épouvantable, il amorça sa descente. Juste à côté du bouton, je remarquai qu'une sorte de décompte avait fait son apparition.


Il devait s'agir du temps nécessaire pour parvenir à la Ville Basse. De toute évidence, cela ne se faisait pas en quelques secondes ; en réalité, je me rendis compte que j'avais près de quinze minutes à tuer. Quinze longues minutes dans ce semblant de container crasseux et glauque. Qu'à cela ne tienne. Je décidai de m'asseoir et de fermer un peu les yeux, pour essayer de me tranquilliser. Lentement, mais sûrement, les grondements très incommodants devenaient de plus en plus supportables, au point de devenir reposants. La lumière jaunâtre qui traversait mes paupières était maintenant comme une douce virevolte contre mes rétines. Dans cette chorégraphie sensorielle qui m'emportait, je ressentais des choses que je n'avais jamais éprouvées auparavant. Du moins, selon le peu que ma mémoire était disposée à me livrer. Je me sentais bien. Je me sentais moi-même. Mais brusquement, une nouvelle émotion surgit. Un sentiment familier, et en même temps totalement étranger. Un sentiment qui ne m'appartenait pas mais qui, d'une certaine manière, appartenait à ce moment. Une sensation réconfortante. D'une nature profondément bienveillante et authentiquement compatissante. Cela ne semblait pas venir de moi, mais c'était là. Comme un contact qui venait d'être établi.

 

C’était étrange, mais plaisant.

 

Mais ce moment fut finalement trop éphémère, des turbulences annonçant malheureusement le terme de ce curieux voyage. Je me relevai rapidement, et me préparai à affronter les premières images de cette fameuse Ville Basse.

 

La porte s'ouvrit à nouveau, donnant sur un sas à peine plus grand dans lequel je m'engageai. Alors que je progressais à travers ce sas, une voix saturée se fit entendre.

 

« Attendez une seconde, s’il vous plaît. »

 

Totalement statique, j’obéis à la voix sans rechigner.

 

« C’est bon, vous pouvez sortir. » Annonça-t-elle ensuite.

 

Je quittai alors le sas et fus accosté par un nouveau soldat Sith, qui devait sans doute assurer la garde de l'ascenseur depuis la Ville Basse. L'homme, également en armure, se rapprocha de moi :

 

« Mon collègue m’a bien envoyé votre accréditation. » Dit-il en tapotant nerveusement son fusil. « Qu’est-ce que vous allez fabriquer ici ? » Me questionna-t-il ensuite. Je ne répondis pas immédiatement. Avec pour seul indicateur sa voix synthétique, il m'était difficile de percevoir ses intentions : était-il méfiant ou simplement curieux ?

 

« Je ne crois pas que vous soyez habilité à poser ce type de questions. » Lui dis-je avec fermeté. « Les autorités Sith ont jugé que la raison de ma venue ici était légitime. » Continuai-je en sortant de sa poche et en agitant devant lui le passe de sécurité.  « Vous devriez vous arrêter là. »

 

J'avais prononcé cette dernière phrase sur un ton plutôt menaçant sans en avoir nécessairement eu la volonté. Le soldat posa ses mains plus solidement sur son arme. Je l'avais vexé. Pourtant, j'étais dans mon droit.

 

« C’est bon, circulez. » Conclut le Sith qui desserra sa prise de son fusil.

 

Je lui adressai un regard défiant avant de m'engouffrer dans la ville. Je dus parcourir plusieurs centaines de mètres de couloirs délabrés avant de déboucher sur une dernière porte menant au cœur de la ville. En approchant de ladite porte, je pouvais entendre ce qui ressemblait à un brouhaha, qui devenait de plus en plus intense. J’ouvris enfin l'accès.

 

Je ne m'attendais pas à pareille effervescence. À peine le passage ouvert, je fus pris à partie par quelques badauds, lesquels vendaient apparemment des babioles sans grande valeur, et qui s'étaient vraisemblablement installés contre la porte.

 

« Hé ! » Interpela l’un d’eux. « Tu viens de foutre en l’air tout mon étalage ! »

 

Je fixai l'homme, puis son tas de camelote qu'il osait appeler "étalage". J'avais le sentiment que le contact ici-bas allait être beaucoup moins évident que là-haut. Seuls les dieux connaissaient le degré d'exaspération que suscitait chez moi un comportement comme celui de l'homme en face de moi. 

Chose surprenante, à mesure que le temps passait, je prenais de plus en plus confiance en moi, une confiance qui me manquait lorsque j'étais en présence de mes collègues sur l'Endar Spire, et même de Carth. Ici, j'étais seul. Je n'étais plus le petit nouveau au service de ses supérieurs. Je devais prendre de l'assurance si je voulais mener à bien cette mission. Et l'assurance que je recherchais semblait venir naturellement.

 

L'homme s'impatientait devant moi. Je le scrutai encore plusieurs secondes, avant de dézipper énergiquement ma veste, dévoilant la crosse si caractéristique des blasters lourds.

 

« Pardon. » Lui dis-je sans élaborer, en enjambant son fatras et en initiant le pas droit devant moi, m’éloignant significativement des badauds. Par chance, ma petite manœuvre d’intimidation semblait avoir fonctionné sur eux. Mais je n'étais pas convaincu qu'une telle initiative aurait le même effet sur les membres de gangs.

 

Cette partie de la Ville Basse était plus que mouvementée. Il était particulièrement difficile de se frayer un chemin à travers la foule. Cette population était visiblement beaucoup moins "apprêtée" que celle de la Ville Haute. Pourtant, finalement, à force de porter mon regard sur tous ces gens tandis que je recherchais les échoppes que Sivir avait mentionnées, je remarquai qu'ils n'étaient pas si différents. Ici aussi, il y avait des gens de tous les horizons : des familles, des travailleurs, des crapules... Et je constatai que parmi ces gens, je ne suscitais aucune espèce de curiosité. Sivir avait eu raison de me préparer des affaires avant de descendre. Alors que je me plongeais dans cette analyse pseudo-sociologique, une voix féminine, perçante, me fit sursauter :


« Venez voir mes pierres et bijoux de grandes valeurs ! Investissez dans des biens sûrs ! Ou offrez-vous la possibilité de faire plaisir à votre moitié ! Approchez, je casse mes prix exceptionnellement ! Seulement aujourd’hui, ne ratez pas l’occasion ! »

 

Je me tournai dans la direction d'où provenait la voix en question. Mais submergé par la foule, il était difficile de localiser la personne. A proximité de moi, je percevais les ricanements d'un couple de Twi'lek :

 

« Tu parles, elle casse ses prix tous les jours celle-là. » Ironisa l’homme les bras croisés, le regard dirigé vers ce que j’imaginais être l’emplacement de la vendeuse.

 

« Elle est déterminée, on ne peut pas lui enlever ça. » Répondit la femme. « Mais tout le monde sait maintenant que ses bijoux c'est de la pacotille. Je suis surprise qu’elle n’ait pas été encore descendue par l’Echange. »

 

« Elle doit s’envoyer les chasseurs de primes, je ne vois que ça. » Répliqua l’homme, ce qui les entraîna tous les deux dans un violent fou rire.

 

Les chasseurs de primes, l'Échange... L'organisation criminelle ? Il ne manquait plus que cela. Peu m'importait, inutile de m'appesantir. Je repris mon chemin, suivant approximativement la direction dans laquelle le Twi'lek regardait. Petit à petit, la voix de la vendeuse se fit de plus en plus sonore. Et après quelques mètres supplémentaires, je pus enfin poser les yeux sur elle et sur son étalage, de toute évidence bien plus professionnel que ceux des types que j'avais importunés un peu plus tôt. Elle avait tout un tas de bijoux et de pierres exposés, tous plus éclatants les uns que les autres. Tellement éclatants que c'en était suspect.

 

Je ne perdis pas un instant de plus devant ces futilités. Je tournai la tête vers ma gauche et aperçus une longue rangée de boutiques et de kiosques, tous semblant proposer des bijoux. C'était ce que Sivir avait indiqué. Je m'engageai donc sur la voie et longeai les échoppes du mieux que je pouvais. Après une dizaine de minutes, je tombai sur la toute dernière enseigne, située à une quinzaine de mètres d'une porte, où traînaient quatre ou cinq mercenaires lourdement armés, des Kadas'sa'Nikto à en juger par leur peau verte écailleuse.

 

« Ne le fixez pas trop, si vous ne voulez pas d’ennui. » M’annonça soudainement le tenancier de la fameuse boutique. Je dirigeai mon attention vers lui. Il m’observait les bras croisés derrière son étalage. « Ou alors faites-le loin de mon affaire. J’ai déjà eu assez de problèmes avec eux. »


Je jetai un dernier coup d’œil aux mercenaires avant de faire quelques pas vers le boutiquier.

 

« Pardon monsieur. » Répondis-je. « Je ne vous souhaite pas d’ennui. A moi non plus d’ailleurs. »

 

L’homme resta silencieux, et continuait à me regarder. Mais sans méfiance, sans animosité. Il n’avait juste rien à dire.

 

« Ils s’en prennent régulièrement à vous ? » Demandai-je.

 

« A votre avis ? » Rétorqua l’homme froidement. « J’ai le pire emplacement possible. Et je n’ai pas un réseau très développé. Ces brutes s’ennuient toute la journée postées devant cette porte. Et comme ce sont des demeurés, plutôt que de jouer au Pazaak, ils préfèrent ennuyer les honnêtes gens. »

 

« Je vois. » Dis-je platement. « En effet, mieux vaut éviter toute forme de contact avec eux. Même involontaire. »

 

« Je ne peux que vous le conseiller. » Répondit le marchand avec un peu plus chaleur. « Les Vulkars sont connus pour se comporter comme des moutards pourris gâtés. Seulement, les moutards pourris gâtés, on peut encore les mater. Eux, ils sont armés et, malgré leur déficience intellectuelle généralisée, ils savent se servir de leurs armes. »

 

Il s’agissait donc de Vulkars. Sivir n’avait pas donné cette précision. Même si c’était couru d’avance.

 

« Vous venez d’en haut ? » Demanda soudainement l’homme.

 

« Oui. » Admis-je, soucieux de ne pas donner plus d’informations.

 

« Alors, faites attention à vos fesses. Les gangs, les chasseurs de primes, les voleurs, tout ça fait de notre ville un endroit dangereux, certes. Mais ce qui la rend potentiellement mortelle pour des gens comme vous, c'est le manque d'information. Quand on sait comment se comporter, on évite beaucoup de problèmes. »

 

Je fixai l’homme. Ces mots qu’il venait de me dire étaient teintés d’une justesse insolente. Il avait parfaitement raison.

 

« Dans ce cas, je vous remercie de m’avoir informé sur la nature de ces gens. Je tâcherai de ne pas éveiller leur curiosité. »

 

« Pas de problème. » Répondit-il. « Vous devriez plutôt vous encanailler du côté de la cantina de Javyar, qui se trouve en territoire Bek. Je ne les porte pas non plus dans mon cœur, mais ils sont bien plus commodes et plus malins que leurs homologues Vulkars. » Poursuivit-il. Il fit ensuite un geste de la main m’indiquant une direction derrière moi : une ruelle faisant face à la porte gardée des Vulkars. La ruelle conseillée par Sivir.

 

« C’est par là. Faut juste traverser le passage. »

 

Je hochai la tête en toute compréhension. Je remerciai le commerçant et me remis en route. Je pris soin de me mêler aux quelques personnes qui osaient se promener si près des Vulkars, et je me ruai dans la coursive.

 

Il faisait terriblement sombre. L'étroitesse de l'endroit laissait peu de chances à la lumière artificielle de traverser. L'autre extrémité de la longue ruelle était toutefois repérable, car les différentes enseignes de la rue opposée oscillaient presque brutalement dans cette pénombre. Je me faufilai tant bien que mal pour atteindre le bout. Mais il est très difficile de circuler à plusieurs de front ici. Si bien que la ruelle ressemblait finalement plus à une immense file d'attente qu'à une véritable voie de circulation. Cependant, je finis par rejoindre ma destination, mes sens en émoi tant mes yeux avaient dû s'efforcer de se repérer dans l'obscurité et tant mon odorat avait été assailli par les pires odeurs qu'une ville mal entretenue pouvait offrir. Mais j'étais sorti de là.

 

Et comme le mentionnait le message de Sivir, je ne tardai pas à apercevoir un petit Rodien sur ma droite muni d'un vieux blaster dont la peinture s'écaillait. Je m'approchai de lui, et ce faisant, je pus déchiffrer l'enseigne juste au-dessus de la porte qu'il surveillait : "Javyar." Voilà, c'était là. Sans attendre, je me rendis à l'intérieur. Le Rodien se contenta de me jeter un regard sans rien dire.

 

L'entrée de la cantina donnait sur une immense table de jeux. Une poignée de personnes y était installée et jouait à toutes sortes de jeux d'argent. Le plus réputé d'entre eux étant le Pazaak. Je contournai la table et traversai la pièce, pour me retrouver dans la salle principale, un espace circulaire dont le point central était le bar. Autour de celui-ci se trouvaient plusieurs dizaines de clients ; des hommes, des femmes, des humains, des Twi'leks, des Rodiens ou encore des Zabraks. Cet endroit était un mélange étonnamment homogène de toute la diversité de notre galaxie. Du moins, en apparence.

 

Ne perdant pas plus de temps, je dénichai un emplacement libre au bar et je m'y installai. Je m'appuyai nonchalamment sur le comptoir, dans l'attente que quelqu'un vienne s'occuper de moi. De l'autre côté du bar, je voyais un barman qui servait un type à l'air curieux : il semblait petit, mais trapu. Il portait une sorte de calotte couleur sable, dont plusieurs reliquats de tissu tombaient autour de la nuque. Son visage, qui paraissait massif, était couvert par une paire de lunettes de pilote aux verres opaques. Il était vêtu d'une épaisse veste bleue surmontée de larges épaulettes en cuir. Je ne savais pas qui était ce personnage, mais à en croire les mines de tous mes homologues du comptoir et de l'homme qui le servait, il devait être un de ces types avec lesquels on ne souhaitait pas se frotter. J'allais donc essayer d'en faire autant. Je détournai donc mon regard de lui, pour m'épargner tout désagrément. Quelques instants après, je sentis une vague de soulagement tout autour de moi. Je levai les yeux et constatai que le petit homme était parti dans une autre pièce.

 

« Qu’est-ce que je vous sers ? » Demanda alors le barman qui semblait être apparu de nulle-part.

 

Je fixai l'homme et m'apprêtai à déclamer les absurdités que Sivir avait enregistrées dans le bloc de données. Je ravalai ma salive et répondis :

 

« Votre digestif le plus fort, s’il vous plaît. » Annonçai-je aussi solennellement que possible.

 

Le barman se mit aussitôt au travail. D'un geste habile, il attrapa un verre et une bouteille au contenant doré. Il en versa une petite quantité et plaça le verre devant moi. Il était maintenant temps de prendre une gorgée et de réciter cette réplique insensée. Je me sentais plus que mal à l'aise, d'autant que j'étais loin d'être tout seul au bar. Il me suffisait de soulever légèrement les coudes pour effleurer mes voisins de gauche et de droite. Je risquais de passer pour un parfait crétin.


Je soupirai discrètement. Allez. Courage. J'avais réussi à tromper les Sith, à éviter les Vulkars, je n'allais pas laisser la peur du ridicule me terrasser.

 

Je saisis le verre et l'inclinai de façon à ce que le liquide atteigne ma bouche. Je ne savais pas de quoi il s'agissait exactement, mais à la manière dont l'alcool me brûlait les gencives, je ne voulais même pas imaginer ce qu'il pouvait faire à mon œsophage. Je reposai le verre, en face du barman qui essuyait vigoureusement un peu de vaisselle. Je lui jetai quelques œillades incertaines. Et finalement, je pris la parole avec force, et néanmoins dissimulant une immense appréhension :

 

« Voilà un breuvage digne des plus grands de ce bourbier ! »

 

Soudain, un silence pesant régna. Je remarquai que les clients installés à côté de moi avaient cessé de bavarder et me fixaient tous d'un regard oscillant entre stupeur et mépris. Le barman avait interrompu sa vaisselle et me dévisageait sévèrement.

 

« Elle s’est foutue de moi. » Pensai-je alors.

 

Je vis alors le barman poser le chiffon et le verre qu'il essuyait. Il se rapprocha de moi et, les mains plaquées sur le comptoir, il déclara d'une voix assassine :

 

« Les plus grands du bourbier ne sont que les bouffons de la cour. » Il se redressa ensuite et reprit sa petite activité avant de poursuivre : « Buvez, payez, et dégagez avant que je vous fasse virer par la sécurité. »

 

J'aurais préféré simplement passer pour un idiot. Voilà que je venais de frôler l'incident diplomatique. Quoique... Dans tous les cas, Sivir nous avait finalement roulés. Carth avait raison. Pourquoi alors m'avait on amené jusqu'ici sans heurts, pour me retrouver persona non grata dans la cantina ? Et Mikann m'avait assuré que je pouvais faire confiance aux Beks Cachés. À moins qu'elle ne se soit aussi moquée de moi.

 

Le barman déposa à nouveau son torchon, et rejoignit un autre type de l'autre côté du bar. Un collègue, de toute évidence. Je ne l'avais même pas remarqué. De là où je me trouvais, je pouvais les voir échanger dans une tentative de demeurer discret. Á tous les coups, il informait l'autre barman qu'il devait garder un œil sur moi. Puis je vis apparaître ce nouveau personnage de l'autre côté du cercle, venant de ma droite. Il se positionna face à moi et se pencha contre le comptoir, exactement comme son collègue l'avait fait quelques minutes plus tôt. D'une voix feutrée, il entama la conversation :


« Je vous prie d’excuser mon apprenant. » Commença-t-il en jetant des coups d’œil rapides autour de nous. « Nous réservons une salle pour les gens qui, comme vous, savent apprécier les bonnes choses. Si vous voulez bien me suivre. »

 

L'homme se redressa et se rendit de l'autre côté du bar, dont il sortit via une petite porte battante. Il se retourna et me fit un signe de tête ferme. Je me relevai et, laissant mon verre de côté pour quiconque le voudrait, je me lançai à la suite du barman. À ses côtés, je pénétrai dans une autre pièce de la cantina, une salle destinée aux groupes et aux danseurs. Une petite salle de spectacle, dominée par une scène en promontoire et entourée de banquettes, de fauteuils et de petites tables. La salle était particulièrement bondée ce soir-là. Les clients dégustaient leurs boissons, presque ensorcelés par le déhanchement des danseuses quasiment nues. Rien ne vaut une salle pleine de mâles en rut, incapables de détacher leurs yeux de ces pauvres femmes, pour dissimuler des espaces un peu plus confidentiels. Le barman et moi nous dirigeâmes vers l'arrière de la scène, où une porte sécurisée se présenta. L'homme effectua quelques manipulations sur un petit terminal intégré à la porte, et celle-ci s'ouvrit. Il entra le premier, ce qui avait pour effet de me rassurer. L'intérieur était plongé dans le noir. Je perçus l'homme faire quelques pas, et quelques secondes plus tard, la lumière s'alluma. Puis il se rapprocha de la porte que nous venions juste de franchir et me dit sans émotion :

 

« Quelqu’un va venir vous trouver. »

 

Puis il quitta la pièce en me laissant complètement seule. Il prit soin de verrouiller la porte derrière lui. Le peu de réconfort que j'avais retrouvé s'évapora en une fraction de secondes. Devant moi, il y avait un autre accès vers on ne savait trop quoi. Je m'en approchai et tentai de l'ouvrir. Rien à faire. J'étais enfermé dans cette minuscule pièce.


Les bras croisés et les yeux fixés sur le sol, je faisais les cent pas. Jusqu'à la porte que j'avais voulu forcer s'activa. Une ombre gigantesque était sur le pas de ladite porte. Mon cœur se mit à palpiter. Fort. Rapidement. Tellement rapidement. Sans réfléchir, je saisis mes deux blasters, prêt à me défendre contre ce qui allait me tomber sur le coin de la figure. Puis j'entendis ce qui ressemblait à un rugissement animal. Rien qui ne saurait apaiser ma détresse. Je haletai, une chaleur inconfortable traversant tout mon corps, si bien que je sentis quelques gouttes de sueur couler le long de mon dos.

 

L'ombre fit un mouvement, et parut vouloir traverser le battant de la porte. À mesure que la créature se dévoilait sous la faible lumière de la pièce, je crus reconnaître une espèce que je ne soupçonnais certainement pas de rencontrer ici. L'énorme silhouette passa enfin la porte et, se redressant de toute sa hauteur, elle se présenta à moi comme un fauve lancé dans l'arène, prêt à bondir sur sa proie. Du moins, c'était ce ce que mon instinct de survie essayait de me faire comprendre.

 

Plus de doute maintenant. C'était un Wookie. Je faisais face à un Wookie. Et pour la première fois depuis le début de ces folles aventures, je me sentais petit. Ridiculement petit.

 

A la vue de mes deux blasters braqués sur lui, le Wookie poussa un rugissement à faire trembler les murs. Alors que je m'apprêtais à me défendre, une voix fluette vint interrompre ce moment :

 

« Stop, Zaalbar! »

 

Soudain, le Wookie se tut et me tourna le dos. Il s'écarta, laissant le passage libre à l'autre personne qui venait de faire irruption oralement. Pas encore tout à fait disposé à déposer mes armes, je surveillai cette nouvelle silhouette dans l'embrasure de la porte, qui finit par entrer dans la petite pièce. Je vis alors apparaître une très jeune femme aux côtés du Wookie. Elle avait la peau bleue et deux lekkus caractéristiques des Twi'lek. C'était la fille que j'avais vue avec Sivir le soir de la réception. Aussitôt, je baissai mes blasters et fixai l'adolescente en poussant un soupir soulagé, quoiqu'un peu éreinté.

 

« Vous ! Pourquoi vous n’êtes pas entrée la première ? » Demandai-je avec une pointe d’exaspération. « Je me serais senti moins menacé. » Terminai-je en replaçant mes armes dans leur holster respectif.

 

La jeune femme me lança alors un regard furieux. Elle plaça les mains sur ses hanches et me répondit, indignée :

 

« Dis-donc, est-ce que je dois me sentir vexée ?! » Aboya-t-elle de sa voix d’enfant.


Le Wookie, qui s’était calmé, poussa néanmoins un râle solidaire avec la Twi’lek.

 

« Ce n’est pas la première fois que je vous vois. » Clarifiai-je dans une tentative d’apaisement. « Vous comprenez qu’entre quelqu’un que j’ai déjà vu, en compagnie d’une connaissance désormais commune, et un Wookie qui fait deux fois la hauteur de la porte, je puisse être un poil inquiet. »

 

La toute jeune femme croisa les bras et jeta un coup d'œil à son grand compagnon, qui lui rendit instantanément. Elle afficha ensuite un sourire malicieux et reporta son attention sur moi :

 

« Je vous taquine ! » Annonça-t-elle avec amusement. « Zaalbar est très protecteur avec moi. Il prend toujours les devants. » Expliqua la petite Twi’lek en jetant des coups d’œil tendre vers son ami.

 

Passablement désorienté, je suivais du regard ces deux partenaires sans vraiment y croire. La paire qu'elle formait avec Sivir m'avait déjà paru bien curieuse, mais ici encore, j'étais généreusement servi. Je fis un pas en avant et m'adressai à ce Zaalbar :

 

« Je vous prie de m’excuser. » Lui dis-je avec sincérité. L’immense créature me fixait, attentive. « Je ne suis pas un tueur fou. Je veux juste rester en vie le plus longtemps possible. »

 

Le Wookie me fixa pendant quelques secondes. Du coin de l'œil, je distinguais la jeune femme qui trépignait doucement, le visage rivé sur son compagnon. Ce dernier ne semblait pas vouloir prêter attention aux gesticulations de la Twi'lek.

 

« Allons Zaalbar! » S’exclama-t-elle, donnant une très légère tape sur le bras du Wookie. « Tu vois bien qu’il ne nous veut pas de mal ! Et Sivir lui fait confiance. Fais un effort ! »

 

Zaalbar regarda alors son amie et émit une courte série de grognements résignés, ce qui provoqua chez la jeune femme un immense sourire. Le Wookie avait finalement accepté mes excuses. Par chantage émotionnel, certes, mais il les avait acceptées. Si j'en avais l'occasion, je tâcherais de me montrer digne de son respect. Mais en attendant, je ne connaissais pas les détails de ce qui allait suivre. 

 

« Bon. » Reprit-elle toujours aussi vivement. « Passons aux choses sérieuses. »

 

« S’il vous plaît. » Répondis-je dans une certaine impatience.

 

« Vous êtes arrivé jusqu’ici, maintenant, il vous faut rejoindre la base des Beks. » Poursuivit la Twi’lek. « Elle n’est pas très loin d’ici. Vous aurez à marcher quelques kilomètres, en direction de l’ascenseur qui mène au village des réfugiés et aux égouts de Taris. Je vous donnerai des coordonnées précises. »

 

« Votre base est dans les égouts ? » Coupai-je d’une voix candide.

 

« Mais non, je ne vous ai pas dit qu’il fallait emprunter l’ascenseur ! Laissez-moi terminer, et soyez plus attentif ! » S’agaça l’adolescente. « La base se trouve à plusieurs centaines de mètres de cet accès. C’est une porte un peu comme celle des Vulkars. Vous êtes passé devant tout à l’heure. »

 

Je hochai la tête avec entendement.

 

« La personne qui garde la porte est une humaine, la peau noire, cheveux ras et de petite taille. Elle est armée d’un blaster et d’une matraque électrique. Il suffira de lui dire que Sivir vous envoie. Elle vous laissera passer. »

 

Je lançai un regard circonspect à la petite Twi’lek, regard auquel elle répondit par une moue incertaine.

 

« Quoi ? » Interrogea-t-elle.

 

« C’est tout ? » Répondis-je. « On m’a fait venir ici, suivre un protocole ridicule, tout ça pour me dire qu’il me suffira d’annoncer à votre garde que Sivir m’envoie ? » Mon ton s'élevant peu à peu, le Wookie sembla se crisper. L'adolescente paraissait tenter de taire une crise de rire depuis le moment où j'avais mentionné la question du protocole.

 

« C’est quoi le problème ? » Renchérit la jeune femme.

 

« C’est quoi le problème ? » Répétai-je agressivement, ce qui ne contribua certainement pas à apaiser la tension que je ressentais chez Zaalbar. « Bon sang, mais pourquoi Sivir n’a pas directement donné ces dernières instructions dans son message ?! Pourquoi m’avoir fait jouer à votre fichu jeu de rôle ? »

 

« Pour brouiller les pistes. » Rétorqua platement l’adolescente. Je me trouvai momentanément muet. Elle poursuivit sur un ton bien plus sérieux qu’au début de nos échanges :

 

« La plupart des gens ici ne se soucient pas de savoir qui monte ou descend. Mais le contexte actuel bouleverse un peu les choses : un type qui parvient à se rendre dans la Ville Basse alors que les Sith contrôlent fermement tous les accès, ça peut poser question. Nous avons donc préparé cette petite balade pour vous, et pour vos potentiels poursuivants. »

 

J’observai la jeune Twi’lek. Je relâchai une longue expiration avant de reprendre la parole :

 

« Je comprends. » Admis-je, les yeux au sol. « Mais il va bien falloir que je ressorte d’ici, non ? Mes éventuels poursuivants n’auront qu’à reprendre le cours des choses. »

 

« Si vous quittez la cantina par là où êtes entré, c’est évident. » Reprit la Twi’lek. « C’est bien pour ça qu’on va vous faire sortir par ailleurs. Suivez-nous. »

 

L'adolescente, suivie de son grand compagnon, re-traversa la porte derrière eux. Je laissai une distance de quelques mètres avant de les imiter. De l'autre côté se présentait un large couloir obscur, uniquement éclairé par de minuscules diodes rouges. A la sortie de ce couloir, il semblait y avoir une nouvelle porte. Je ne pouvais pas en être certain au vu de la stature imposante de Zaalbar, mais ce ne pouvait être que cela.

 

En effet, le son d'une autre porte se fit entendre. Et aussitôt les deux amis la franchirent. Je me hâtai légèrement et la franchis à mon tour. Nous étions maintenant dans ce qui ressemblait à un appartement. Du même genre que celui où Carth et moi avions élu domicile. Seulement celui-ci était de taille beaucoup plus réduite. Les fenêtres étaient complètement occultées par d'épais rideaux. Dans un angle, il y avait une couchette individuelle. Dans un autre angle, il y avait une petite table ronde et deux chaises, à côté d'une minuscule cuisine. Je ne voyais même pas de cellule sanitaire. Peut-être qu'ici, ces commodités étaient partagées avec tous les occupants de la résidence.

 

« Venez par là. » S’exclama la jeune femme, qui s’était dirigée près de la couchette. Zaalbar, lui, s’était adossé au mur, proche de la porte d’entrée du logement. Je me rendis près de la Twi’lek. Je la vis farfouiller dans un coffre au pied du lit et en sortir une pile de vêtements. Puis elle se releva et m’adressa un regard franc :


« Vous allez vous changer. » M’annonça-t-elle sans détour. « C’est une tenue du gang. » Précisa-t-elle.

 

Je m’approchai des vêtements et je défis la pile, les examinant un par un.

 

« Dites, on ne va pas vous présenter à un défilé de mode, alors enfilez tout ça vite ! » S’impatienta la jeune femme. « Et vous me laisserez vous mettre le passe-montagne, vous ne saurez pas le faire vous-même. »

 

« Le quoi ? » Questionnai-je, les yeux rivés sur elle.

 

« Dépêchez-vous ! »

 

Sans plus attendre, je me conformai à l'ordre de la petite Twi'lek. En quelques minutes, je m'étais débarrassé de la quasi-totalité des habits que m'avait donnés Mikann. Parallèlement, j'avais pu voir la toute jeune femme s'affairer près de la porte que nous avions empruntée ; quelques instants plus tard, un panneau vertical émergea du sol et vint camoufler la porte.

 

Une fois habillé, la Twi'lek se dirigea à nouveau vers moi, attrapa le dernier vêtement et procéda à me le passer.

 

« Ce serait bien aimable si vous pouviez vous asseoir, je ne fais pas votre taille. » Dit-elle. Je m'exécutai, prenant place sur le lit. Désormais, l’adolescente était en mesure d’enfiler le fameux ‘passe-montagne’.

 

Il lui fallut plusieurs minutes pour venir à bout de cet étrange accessoire. Il était manifestement conçu pour être enroulé autour de la tête de manière à dissimuler presque entièrement le visage, ne laissant d'ouvertures que pour les yeux et la bouche. Et avant même de pouvoir songer à entamer la manœuvre, il avait été nécessaire de détacher mes cheveux et de les plaquer au mieux contre la surface de mon crâne.

 

« Voilà ! Comme ça, tous les petits curieux qui auraient pu vous suivre auront tout le mal du monde à remettre la main sur vous ! » S’exclama la jeune femme. « Vous êtes fin prêt à terminer votre périple ! »

 

« J’ai hâte. » Ironisai-je, me redressant du lit.

 

« Zaalbar, file-moi les coordonnées ! » Apostropha-t-elle, sans prêter attention à mes propos.

 

Le Wookie se décolla du mur qu'il n'avait pas quitté et fouilla dans une sacoche portée en bandoulière. Il paraissait en sortir quelque chose, mais compte tenu de son gabarit et de la longueur de sa fourrure, il m'était impossible de distinguer le moindre objet. Il rejoignit son amie qui l'attendait, les deux mains réunies. Il y fit tomber une petite carte de données, que l'adolescente me tendit.

 

« Insérez ça dans votre bloc. » Me dit-elle. « Vous aurez un aperçu plus clair du chemin à suivre. Essayez de mémoriser. Un Bek Caché qui a besoin d’un itinéraire pour rejoindre sa base, ça peut paraître étrange. »

 

Je hochai la tête et attrapai mon petit bloc de données dans lequel j'insérai la carte. En effet, un plan apparut ainsi qu'un certain nombre d'indications. L'itinéraire ne semblait pas très compliqué. On m'avait donné quelques points de repère précis, faciles à mémoriser. Je levai les yeux vers la jeune femme et lui dis :

 

« Je vous remercie… » Je pris une pause. « Quel est votre nom, au fait ? »

 

« Mission Vao ! » Répondit la Twi’lek avec une gaîté enfantine.

 

 

 



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