Les Boîtes de Pandore

Chapitre 2 : Diable en boîte

1209 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 05/11/2025 17:55

Chapitre deux

Diable en boîte




Jamais Dalek n'avait connu une sérénité comparable. Il était unique, il était seul. Plus de frère avec qui partager la gloire, plus d'ennemis à exterminer.

Sa vieille carcasse cuivrée flottait dans un agréable néant, donnant au fils de Davros un délicieux aperçu d'un univers dans lequel toute vie, toute création, était abolie.

Un avant-goût de l'extermination totale.


Ainsi flottait-il dans le voïd, entre les mondes, hors du temps, hors de l'espace. Et il y était bien. Les Daleks ne sont pas faits pour le bonheur, aussi n'avait-il aucune idée de ce qu'il éprouvait en ce moment. Comment qualifier cette chaleur qui irradiés jusqu'au bout de ses tentacules ?


Il était là, nulle part, au cœur de la machinerie qui était l'extension de lui-même.


Un Dalek ne fuit pas, essayait-il de se convaincre. Non, il n'avait pas fuit, c'était une retraite tactique. Oui. Il se l'affirmait intérieurement, c'était un grand tacticien.

Il pourrait ainsi revenir, au nom de ses frères tombés pour la gloire de Skaro, prendre sa revanche sur son ennemi : Le Destructeur de Mondes, La Tempête Imminente, le Docteur.


Oui, il était un bon Dalek. Il serait le plus grand des Daleks. Mais en attendant, il profitait d'une béatitude comme il n'en avait encore jamais connu.


Ce fut en utilisant un ancien protocole de secours qu'il avait fu... quitté le champ de bataille, se projetant dans le vide entre les espaces.

Il ignorait cependant que, sans être doté de conscience, le voïd ne supportait pas les intrusions. Et le brave Dalek n'était nullement équipé pour lutter contre l'hostilité des lieux.


Une fissure dans l'espace-temps l'évacua, dans un tourbillon, vers la dimension la plus proche…


L'alarme agressa instantanément ses capteurs auditifs, puis les tirs de blasters prirent le relais.

Il venait de passer d'une délicieuse béatitude à une attaque en règle.

-Intrusion ! Intrusion ! Hurlaient les uns.

-L'Empire nous a repérés ! Hurlaient les autres.

Le Dalek ne s'en souciait pas.

Ces sous-etres l'avaient privé de son océan d'extase. C'était un nouveau champ de bataille, son terreau originel.

L'extermination était sa nature profonde.

Il était là, tel une majestueuse poivrière géante, armé d'une ventouse et d'un canon laser dont les tirs vaporisaient les assaillants en poussière lumineuse au cœur de laquelle scintillaient les squelettes avant de disparaitre.

Ainsi tombaient des barbus, des chevelus, aux uniformes dépareillés. Lui qui avait combattu le Docteur dans les années 70 avait de nouveau l'impression de décimer du hippie.

Il jubilait intérieurement.

Malheureusement, les occupants des lieux n'étaient pas aussi nombreux qu'il l'espérait en les combattants, et le Dalek se retrouva rapidement seul, au milieu de la fumée et des flammes.

Ses tirs avaient également atteint les ordinateurs, les scanners et autres écrans virtuels.


Il passa les jours suivants à remettre en état l'équipement de communication puis s'affaira à lancer, vainement, un signal d'appel a l'attention de toutes flottes Daleks susceptibles de l'entendre.

C'est en fouillant les bases de données disponibles qu'il prit conscience de la vérité : il n'était plus dans son univers.


Il ne perdait pas au change. Cette réalité semblait être une guerre perpétuelle, absurde et sans pitié.


Il y avait là, dans les banques de données, les plans de navires de guerres et autres armes terrifiantes. Une schéma fascina le bon Dalek : les plans d'une chose appelée l'Etoile Noire, une station spatiale gargantuesque en capacité de détruire des planètes entières d'un simple tir.

À ses yeux, il s'agissait là de pure poésie.


Sa solitude était cependant un fardeau qui ne faisait qu'ajouter à sa colère. La colère d'avoir été arraché prématurément à la béatitude du néant.


Il n'eut pas à attendre longtemps au milieu des vieilles pierres et des pièces détachées avant d'accueillir une nouvelle vague d'ennemis, puis une autre...

Il ne s'agissait plus de hippies, mais de colonnes de soldats en armures immaculées. Les militaires étaient organisées, peu précis, mais nombreux.

Le fils de Davros n'en épargna pas un.

Les soldats blancs tombant sous ses lasers étaient remplacés par de nouveaux à un rythme soutenu. Puis un matin, plus rien.

Avaient-ils compris que ces lieux lui appartenait désormais ? Qu'il avait fait de ce temple, de ces couloirs de pierre, la nouvelle Skaro?


Il avait perdu le compte des jours, entre sommeil et analyse de données.

Puis vint le souffle. Une respiration lancinante dans les ombres de son nouveau royaume. Un nouvel ennemi s'approchait, annonçant sa venue, comme une menace.

Le Dalek barra le passage, annonçant également ses intentions :

-EX-TER-MI-NEZ!

Le chevalier noir qui lui faisait face fit apparaître la longue lame écarlate de son sabre laser, parant les tirs de l'ennemi avec une facilité déconcertante. Quelques coups d'estocs rapides indiquèrent la présence du bouclier d'énergie qui protégeait le Dalek. Dark Vador leva sa main gauche, leva la créature au-dessus du sol. Il aurait pu sans peine refermer le poing pour écraser cette coquille de noix cependant il retint son geste.


C'est alors que le Sith ressentit la haine de la créature, pure et puissante, entrer en résonance avec la Force. La créature n'était pas sensible au flux d'énergie dans lequel puisaient Sith et Jedi.

Il émanait d'elle un concentré de malveillance qui aurait pu faire passer Dark Sidious pour le plus mièvre des Jedis.

Tout en gardant la créature au-dessus du sol, la voix grave de Vador demanda, fasciné :

-Qu'es-tu ?

-Je suis un daaalek, menaça le fils de Davros de sa voix trainante, nasillarde et métallique. Relaaache moi, relaaache moi ! Je te l'ordooonne !

Le Seigneur Sith rapprocha la créature de lui d'un geste imperceptible de la main. Était-ce le destin qui avait mis de Dalek sur son chemin ? Lui qui craignait de devenir trop mou, trop clément, venait de découvrir ce qui semblait être une source de haine inépuisable.

Il réduisit sa lame, rangea son sabre.

-Y en a-t-il d'autres comme toi ?

-Pas dans cette univeeeers.

-Peux-tu faire venir d'autres Daleks?

-Non. Mais, avec l'équipement aaaadéquat, je peeeux en créer de nouveaux.


Vador relâcha précautionneusement sa prise avant de s'agenouiller devant la créature afin de le regarder dans son œil azur central.

-Si je t'accorde mon aide pour créer de nouveaux Daleks, m'aideras-tu, au nom de l'Empire, à éliminer les rebelles ?

L'œil central fut pris de légers soubresauts tandis que la créature envisageait l'offre.

Le casque du nouveau venu lui rappelait celle de ses frères Dalek, et sa tenue noire lui évoquait son créateur, Davros. Il y avait quelque chose de réconfortant chez ce chevalier.

Il semblait digne de la confiance du Dalek.

Il ne fut pas long avant de demander :

-Les rebeeeelles sont ils baaarbus? Cheveuluuus? Saaales?

Vador se releva.

-Oui.

-Alors pour la gloire de l'Empiiire, la graaandeur de Skaro, je vous aiderai à suppriiiimer

les hippies de l'eeespace.

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