Dark Claria : Dame rouge des Sith

Chapitre 16 : Chapitre 15 : Le piège se referme

4989 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 10/11/2016 08:02

Chapitre 15 : Le piège se referme

 

Faucon Millenium, au départ de Beheboth

 

Le Faucon venait à peine de sortir de l'atmosphère de Beheboth qu'une alarme se mit à retentir dans le cockpit. Les scanners venaient de détecter un gros vaisseau en approche.

– Karabast, s'exclama Lando, un croiseur impérial ! C'était bien un piège finalement.

– Dépêche-toi de paramétrer les navicomposantes, Chewie, poursuivit Han, il faut qu'on se tire d'ici en vitesse.

– Si je puis me permettre capitaine Solo, intervint 3PO, ils ne semblent pas en avoir après nous, pour l'instant du moins.

Effectivement, un deuxième vaisseau apparaissait sur les scanners, que Han identifia sans peine comme un cargo corellien YT-1760, un vaisseau de la même série que le Faucon en un peu plus petit. Il devait s'agir d'un contrebandier que le croiseur impérial essayait d'arraisonner ou de détruire, au vu des tirs de turbolasers qui fusaient dans sa direction.

Jix était seul aux commandes du cargo. Quand ses scanners eurent détecté le Faucon Millenium, il activa le pilotage automatique puis se rendit à la capsule de sauvetage. Il vérifia que son émetteur furtif avait bien été installé à la place de la cellule énergétique d'un de ses deux blasters puis sortit son comlink pour passer un dernier appel.

Chimera, ici Jixton, je suis en position.

Il jeta son comlink dans le couloir à l'extérieur de la capsule, entra à l'intérieur et verrouilla la porte. A bord du Chimera, Lumiya conduisait personnellement les opérations. Ayant reçu son message, l'officier de communications lui confirma que Jix était prêt.

– Capitaine Pellaeon, ordonna-t-elle, tir direct dans les moteurs, maintenant !

L'artilleur du Chimera verrouilla les turbolasers avant sur le cargo et tira à pleine puissance. Au moment où il sentit la secousse du tir, Jix déclencha l'éjection de la capsule de sauvetage. Celle-ci fut propulsée à toute vitesse sur le côté tandis que le cargo explosait.

A bord du Faucon, la destruction du petit cargo ne passa pas inaperçue.

– Manifestement, ces gars ne plaisantent pas, dit Han. Chewie, combien de temps encore ?

Celui-ci grogna de manière quelque peu énervée, indiquant qu'il faisait au plus vite.

– Attendez un peu, intervint Lando, je détecte une capsule de sauvetage, le pilote a réussi à s'éjecter avant que son vaisseau n'explose.

– Grand bien lui fasse, répondit Han, mais je ne tiens pas à moisir ici. Passage en hyperespace, Chewie !

Mais Chewbacca répondit par un grognement d'indignation. Il semblait avoir l'intention de secourir le naufragé.

– Chewbacca vous fait remarquer, capitaine Solo, que laisser ce pilote tomber aux mains de l'Empire ne serait pas des plus chevaleresque, intervint 3PO. Il vous suggère fortement de lui porter assistance !

– Ça va bouton d'or, j'ai très bien compris ce qu'il a dit, répondit Han. Puisque tout le monde insiste, met la gomme sur les boucliers avant Chewie. Et toi Lando, prépare-toi à ouvrir le sas, nous allons essayer de récupérer ce gars avant les impériaux.

Lando se leva de son siège pour se diriger vers le sas tandis que Han dirigeait le Faucon droit vers le croiseur impérial et la capsule de sauvetage.

– Seigneur, gémit 3PO, j'aurais mieux fait de me taire. Nous allons être pulvérisés !

À bord du Chimera, Lumiya vit avec satisfaction que le Faucon virait de bord pour se diriger vers la capsule de Jix.

– Faites feu à puissance réduite dans leur direction, capitaine, et en visant large, ordonna-t-elle. Il s'agit juste de les secouer un peu.

Alors que le Faucon se rapprochait le plus rapidement possible de la capsule, des lasers commencèrent à fuser tout autour du vaisseau. Ils furent secoués à plusieurs reprises lorsque des tirs touchèrent les boucliers.

– Misère de misère, se plaignit 3PO, cette fois nous sommes perdus !

– Relax, répondit Han, les boucliers tiennent. Heureusement qu'on les a révisés avant de partir.

Han se cala sur le signal de la balise de détresse de la capsule et Lando, posté près du sas, activa le système de guidage pour l'arrimage. Automatiquement, la capsule ajusta sa course pour venir s'arrimer au vaisseau.

– C'est bon, confirma Lando, on l'a récupérée.

– Bien, répondit Han, hyperespace maintenant !

Han abaissa la manette de commande et les étoiles s'allongèrent avant d'être remplacées par le chatoiement irisé de l'hyperespace. Sur le Chimera, Lumiya vit le Faucon accélérer subitement et disparaître à sa vue.

– Nous avons réussi, capitaine Pellaeon, les rebelles ont récupéré notre agent. Prévenez notre équipe au sol qu'ils peuvent procéder à l'arrestation de leur contact comme prévu.

– Il y a un problème à ce sujet, madame, dit l'officier de communication, nos hommes signalent que la ferme Anglethorn est un vrai camp retranché avec de nombreux gardiens armés. Ils nous demandent un appui aérien.

– Fort bien, répondit Lumiya, préparez une escouade de débarquement. Je vais les accompagner et me charger personnellement de cette Darial Anglethorn. La passerelle est à vous, capitaine.

 

A bord du Faucon, Lando, son blaster pointé en avant, déverrouilla le sas de la capsule de sauvetage. A l'intérieur se trouvait un homme qui avait tout du contrebandier typique : environ trente-cinq ans, longs cheveux noirs attachés en queue de cheval, plutôt grand et musclé, portant un pantalon et une veste noire sans manches ainsi que deux blasters à la ceinture. Il était manifestement reconnaissant d'avoir été secouru et s'adressa à Lando avec le sourire.

– Merci de m'avoir récupéré, mon vieux, je vous dois une fière chandelle, ces impériaux semblaient bien décidés à me faire ma fête !

– Ne faites aucun geste brusque et donnez-moi vos blasters, répondit Lando.

– Méfiant, hein ? Bon, je ne peux pas vous en tenir rigueur. Je vais vous les donner, calmement.

Lentement, le contrebandier tendit chacun de ses deux blasters à Lando qui continuait à le tenir en joue. Il passa un scanner sur les deux armes avant de les ranger derrière lui. Il lui fit signe d'avancer puis lui passa le scanner le long du corps, trouvant à cette occasion deux vibrolames qui étaient cachées à l'intérieur de ses bottes. Lando ramassa les armes, puis conduisit l'homme au salon du Faucon où Han, Chewbacca et C-3PO attendaient déjà.

– Je l'ai passé au scanner, annonça Lando, et j'ai trouvé deux blasters, dont un apparemment déchargé, ainsi que deux vibrolames. Aucune trace d'émetteur ou d'autre mouchard. Il m'a l'air d'un simple contrebandier en délicatesse avec l'Empire.

Apercevant Han, le contrebandier le salua comme s'il venait de retrouver un vieil ami.

– Par les neuf enfers de Corellia, le capitaine Han Solo en personne ! J'ai sacrément de la chance que vous soyez passé dans le coin. Je suis Wrenga Jixton, mais tous mes amis m'appellent Jix.

– On se connaît mon gars ? répondit Han d'un ton méfiant.

– Quel Corellien ne connaît pas le capitaine Solo ? répondit Jix. Vous êtes aussi célèbre que le colonel baron Fel vous savez, bien que dans un autre registre. Et vous devez être Chewbacca ? ajouta-t-il à l'intention du Wookie qui le regardait d'un air perplexe.

Chewbacca acquiesça du regard puis posa une question que Han s'empressa de traduire.

– Chewie et moi aimerions bien savoir ce que l'Empire avait après vous, mon vieux.

– Et bien, je devais livrer une cargaison de ryll sur Beheboth pour le compte de la Nébuleuse Noire. Mais j'étais à peine sorti de l'hyperespace que ce croiseur m'est tombé dessus. Il doit y avoir un salaud qui m'a vendu. Et maintenant que mon vaisseau et sa cargaison ont été détruits, je vais avoir le vigo du secteur sur le dos en plus de l'Empire.

– Trafiquant de drogue, hein ? dit Lando.

– Il faut bien gagner sa croûte, monsieur je-ne-sais-qui, répondit Jix. D'ailleurs, le capitaine Solo n'a-t-il pas convoyé du glitterstim pour les Hutts dans le passé ?

– Je suis Lando Calrissian, un vieil ami de Solo, et c'est vrai qu'il a bossé pour les Hutts dans le passé ; vous marquez un point.

– Et maintenant vous bossez pour l'Alliance n'est-ce pas ? Dites, vous ne pourriez pas me planquer quelques temps, histoire que je me fasse oublier ?

– Qu'est-ce que t'en dit Han ? demanda Lando. Penses-tu qu'on puisse lui faire confiance ?

– Son histoire tient la route, et après tout, nous nous sommes nous-mêmes retrouvés embrigadés dans la rébellion sans vraiment l'avoir voulu.

– De toute manière, intervint 3PO, nous serons de retour sur Arbra dans une demi-heure. Autant donc que monsieur Jixton reste avec nous pour l'instant.

– Oui, c'est un peu tard pour vous rebazarder dans l'espace, mon vieux, ajouta Lando. Bienvenue dans la rébellion, Jix !

Avec ces mots, Lando lui rendit ses armes qu'il remit en place en souriant. Pour l'instant, le plan de Claria et Lumiya se déroulait à la perfection. Solo et Calrissian avaient gobé son histoire de contrebande et d'ici peu, il sera sur la planète servant de quartier général à l'Alliance rebelle. Il lui restera alors à faire bonne figure devant Skywalker et sa sœur. Il devra se contrôler pour ne pas risquer de se trahir et ensuite trouver un endroit pour activer discrètement son émetteur.

 

Cité impériale, Coruscant

 

En prévision de sa future confrontation avec le seigneur noir du château Bast, Claria était retournée étudier les ouvrages Sith de Vador. Tirant la leçon du combat qu'elle avait failli perdre contre Lumiya, elle avait passé des heures dans la salle d'entraînement holographique de l'ancien palais de Vador. Après avoir programmé une simulation holographique de la sombre dame avec son fouet, elle s'était longtemps entraînée à la combattre et était arrivée à la conclusion que la meilleure tactique contre une telle arme serait de disposer d'un second sabre laser. Elle avait donc pris la décision de s'en fabriquer un et se mit à la recherche des techniques de fabrication d'un sabre laser Sith. Elle trouva rapidement ce qu'elle cherchait et se mit à l'étude.

Mais avant qu'elle ne puisse passer à la réalisation pratique, elle fut contactée mentalement par l'Empereur qui lui demandait de le rejoindre en salle du trône pour qu'elle lui fasse part de ses progrès dans la localisation de la base rebelle. Elle quitta donc l'ancien palais de Vador pour rejoindre le palais impérial.

Alors qu'elle pénétrait dans la salle du trône, elle fut surprise de constater que son maître n'était pas seul : une grande femme à la peau magenta était assise sur ses genoux, un bras passé autour de son cou. Claria reconnut sans peine la Zeltrone que Shan Logan avait interviewé dans sa dernière émission, la mannequin vedette Zeneb LaChannelle. Ainsi la rumeur disait vrai, son maître s'était choisi une nouvelle favorite. En s'approchant, Claria vit que la tenue de Zeneb était des plus provocante. Elle portait pour seul vêtement une fine robe noire transparente qui ne cachait pas grand chose de son anatomie, ainsi que des talons aiguilles vertigineux. Un diamant était incrusté sur son front, des boucles en or ornées de rubis pendaient à ses oreilles, ses lèvres et ses ongles étaient d'un noir d'encre et ses longs cheveux bruns étaient noués en trois nattes qui retombaient dans son dos et sur ses épaules. Elle fixa Claria de ses yeux d'un vert émeraude profond avec un air hautain. « Non mais, se dit Claria, pour qui se prend-elle cette pétasse à peau rouge ? »

Alors que Claria s'inclinait devant l'Empereur, celui-ci fit signe à sa favorite de se lever.

– Laisse-nous, Zeneb.

– Vos désirs sont mon plaisir, Votre Majesté, répondit la Zeltrone d'une voix suave.

Zeneb LaChannelle se leva avec une grâce toute féline et Claria remarqua alors à quelle point elle était grande : un mètre quatre-vingt cinq au moins, presque deux mètres en comptant ses talons aiguilles. Elle débordait pourtant de féminité avec des formes généreuses mais néanmoins athlétiques. Elle marchait de façon presque irréelle, ses pieds semblaient à peine toucher le sol et ne faisaient quasiment aucun bruit malgré ses talons aiguilles et son déhanchement suggestif ; rien d'étonnant à ce qu'elle fasse autant fureur dans les défilés de mode.

Elle passa ainsi devant Claria avec un sourire charmeur, laissant derrière elle un parfum entêtant. Presque aussitôt, Claria fut assaillie par des pensées troublantes : elle ressentit l'envie de caresser le corps de cette femme avec ses mains, de l'embrasser avec ses lèvres. « Shavit, se dit-elle, qu'est-ce qui m'arrive ? » Luttant contre ces désirs qui lui paraissaient si étrangers, elle se rappela d'une situation similaire qu'elle avait connue il y a quelques années, lors d'un bal au palais où elle avait rencontré pour la première fois le prince Xizor, le vigo suprême du Soleil Noir aujourd'hui décédé. Elle s'était alors sentie prise de désir pour le Falleen qui n'avait pourtant objectivement rien d'attirant. Heureusement, l'Empereur l'avait mise en garde contre les puissantes phéromones que les Falleen sécrétaient pour séduire leurs partenaires et elle avait ainsi pu échapper à son emprise. Elle se rappela aussi que les Zeltrons sécrétaient des phéromones similaires.

Elle fit appel à la Force qui lui confirma son diagnostic et se concentra pour neutraliser leur effet. Ayant à nouveau l'esprit clair, elle le projeta discrètement vers Zeneb, dans le but de lire dans ses pensées si elle l'avait ainsi provoquée délibérément. A sa grande surprise, celle-ci opposa une forte résistance et se retourna vers elle. Elle perçu alors clairement sa voie dans sa tête qui lui intimait : « Sors de mon esprit ! ». Puis elle se détourna à nouveau, reprit son chemin et sortit de la salle du trône. Claria en resta sidérée. Elle savait que les Zeltrons manifestaient naturellement quelques pouvoirs empathiques, mais à un tel niveau, il n'y avait qu'une seule explication possible : Zeneb LaChannelle était sensible à la Force et son maître avait commencé à l'entraîner.

– Fascinante créature, ne trouvez-vous pas mon enfant ? lui demanda l'Empereur.

– Vous la formez à utiliser la Force, répondit Claria sur un ton des plus affirmatifs.

– Elle mérite bien mieux que de n'être qu'un amusement de vieil homme, ma chère amie, son potentiel est grand. Elle l'ignorait jusqu'à peu, mais c'est son utilisation innée de la Force qui lui donne cette démarche vaporeuse qui lui a valu son succès sous les projecteurs. Mais soyez sans crainte, elle n'est pas destinée à devenir une Sith, je compte utiliser ses talents d'une autre manière.

– Tant mieux, j'aurai déjà assez à faire avec le prétendu seigneur noir qui s'est installé au château Bast.

– Oui, il est fort regrettable que le Seigneur Vador ait ainsi formé des apprentis sans m'en informer. J'ai manifestement surestimé sa loyauté envers moi. J'espère ne pas aussi surestimer la votre, Dame Claria !

Ayant bien remarqué le ton menaçant de son maître, Claria se mit à genoux devant lui. Elle comprit qu'il allait probablement sonder son esprit pour s'assurer de sa loyauté et qu'elle ne pourrait pas l'en empêcher, il le prendrait comme un aveu de trahison. Le mieux qu'elle pouvait faire était d'enfouir ses visions et ses doutes le plus profondément possible et d'occuper ses pensées avec des choses plus futiles.

– Je vous suis toujours totalement loyale, mon maître ! l'implora-t-elle. Si j'ai bien pris Lumiya comme assistante, c'est pour suivre vos ordres de travailler ensemble et non pour poursuivre l'enseignement Sith que lui a donné Vador, je vous l'assure !

Claria sentit le pouvoir de Sidious pénétrer son esprit. Ce n'était pas du tout la même sensation que lorsqu'ils avaient fusionné mentalement pour camoufler le Lusankya quelques jours plus tôt. Elle était alors consentante et son maître n'avait fait que la guider dans l'utilisation de ses pouvoirs. Cette fois-ci, il fouillait son esprit à la recherche de pensées déloyales, d'indices de trahison et c'était extrêmement désagréable. Sa présence dans son esprit était sombre et effrayante et la faisait se sentir très mal, au point d'être prise de nausées et de convulsions. Quand il se retira enfin, après ce qui lui avait semblé durer des heures, elle était étendue sur le sol de la salle du trône, trempée de sueur, à côté des restes de son dernier repas que des droïdes souris commençaient déjà à nettoyer. Elle avait une affreuse migraine et n'osait plus rien dire ni penser, attendant qu'il livre son verdict.

– Vous avez récemment chargé Roganda Ismaren d'une mission auprès du grand moff Zsinj sans m'en informer, mon enfant, lui demanda-t-il enfin. Pourquoi ?

– Elle.. m'a proposé ses services, maître, répondit-elle avec difficulté. Je n'avais... pas confiance en Zsinj et j'ai... saisi cette opportunité. Elle m'a confirmé... qu'il avait des ambitions... d'indépendance mais qu'il... ne tenterait rien tant que... vous serez en vie.

– Et que lui avez-vous promis en retour, Dame Claria ? Je ne pense pas que vous ayez accepté de coucher avec elle, n'est-ce pas ? Veut-elle devenir votre élève ou avoir accès à vos artefacts Sith ?

– Elle s'est intéressée à mes objets Sith, oui, mais... n'a pas demandé à les étudier ou à être formée. Elle voudrait juste que... plus tard... j'envisage la possibilité de former son fils.

– Elle n'a donc pas renoncé à faire passer le fils de Sarcev Quest pour un hériter légitime au trône, comme c'est pathétique. Mais cela ne représente pour nous aucun danger immédiat. Maintenant, dites-moi où vous en êtes dans la localisation de la base rebelle.

– Lumiya m'a informée que la première partie de notre plan... a réussi, maître. Le capitaine Solo s'est rendu sur Beheboth... rencontrer son contact. J'ai ordonné à Lumiya... de capturer ce contact quand notre agent... aura réussi à s'infiltrer sur le Faucon Millenium.

– Oui, c'est une bonne initiative qui détournera l'attention des rebelles de votre véritable objectif. Mais je suppose que vous allez prochainement vous rendre sur Vjun pour vous occuper de cet élève de Vador ?

– Oui, maître, aussitôt que possible.

– Soyez prudente, Dame Claria, Vador mettait beaucoup de soin à former ses apprentis secrets ; il pensait s'en servir un jour contre moi. Veuillez disposer à présent.

Claria se releva avec difficulté. Elle avait toujours terriblement mal à la tête et elle dut faire appel à la Force pour calmer les vertiges et la douleur. Elle rentra directement à ses appartements privés, prit une vapodouche et se laissa tomber sur son lit, épuisée. Au moins avait-elle réussi à lui cacher l'essentiel ; il n'avait pas perçu ses visions ni sa volonté de retrouver Kadann. Mais il commençait à douter de sa loyauté et elle allait devoir se montrer extrêmement prudente si elle ne voulait pas connaître une fin prématurée.

 

Ferme hydroponique Anglethorn, Beheboth

 

Après le départ de Han, Lando, Chewie et C-3PO, Darial était retournée travailler sur ses évaporateurs d'humidité. Elle ne pouvait s'empêcher de repenser à cette rumeur qui l'avait amenée à contacter Luke et ses amis rebelles. Pourquoi diable quelqu'un avait-il fait circuler cette histoire de base impériale ? Pour attirer les rebelles afin de leur tendre un piège ? Mais ils étaient repartis sans encombre pour autant qu'elle puisse en juger. Quelque chose devait lui échapper.

Si seulement Luke était venu lui aussi, il aurait peut-être pu tirer toute cette histoire au clair ? Elle avait si souvent pensé à lui ces derniers mois. Elle était bien entourée par les travailleurs et gardes de sa ferme et portant, elle se sentait si seule. Oui, elle était amoureuse de Luke, elle s'en rendait compte à présent, mais était-ce bien raisonnable de s'enticher ainsi d'un Jedi ? Les sentiments amoureux et l'attachement ne leur étaient-ils pas interdits ? Il ne pourrait peut-être jamais l'aimer en retour. Pourtant, Lando lui avait dit tantôt que Luke avait aimé une femme, qui l'avait trahi et tenté de le tuer, une salope d'espionne impériale. Elle voudrait tant qu'il soit là à ses côtés en ce moment, pour lui avouer ses sentiments et lui faire oublier cette mauvaise femme.

Darial fut soudain tirée de ses réflexions et de son travail par des tirs de blasters. Plusieurs de ses gardes se dirigèrent vers l'entrée de la ferme. Du ciel, elle vit arriver un vaisseau de transport de troupes impérial, de classe IDT, qui s'apprêtait à se poser à l'intérieur des hautes murailles en duracier pour déposer ses troupes.

– Nous sommes attaqués par des stormtroopers, madame, lui dit un de ses hommes, il faut vite vous réfugier à l'intérieur !

Elle courut se réfugier à l'intérieur du bâtiment principal de la ferme avec deux de ses gardes. Depuis le transport de troupes qui n'était plus qu'à quelques mètres du sol, les soldats impériaux tiraient impitoyablement sur tout ce qui bougeait. Il n'y eut bientôt plus aucune résistance. Le vaisseau se posa au sol et une quinzaine de stormtroopers en sortirent, suivis de Lumiya. Barricadée à l'intérieur, Darial sortit son blaster, prête à vendre chèrement sa peau. Elle comprenait maintenant que c'était elle la cible du piège, les impériaux voulaient identifier et éliminer le contact de l'Alliance rebelle sur Beheboth. Comment avait-elle pu être aussi stupide ?

Lumiya et ses troupes s'approchèrent de la porte du bâtiment principal. Avec la Force, la sombre dame la fit s'ouvrir et les soldats arrosèrent copieusement l'intérieur de tirs de blasters. Les deux gardes furent fauchés immédiatement et Darial elle-même, touchée à l'épaule gauche, s'effondra sur le sol. Lumiya entra et s'approcha d'elle. Malgré la douleur et l'odeur de chair brûlée, Darial trouva la force de pointer son blaster vers elle et de tirer, mais Lumiya l'avait anticipé et dévia facilement le coup avec sa main. Avant que Darial ne puisse tirer une seconde fois, son arme lui échappa et alla rejoindre l'autre main de la sombre dame.

– Bien essayé chienne de rebelle, lui dit la femme cyborg, mais totalement inutile ! Je la veux vivante, ajouta-t-elle à l'intention de ses hommes.

Un soldat pointa son arme sur elle et lui décocha un tir paralysant. Elle perdit conscience immédiatement. Deux hommes s'approchèrent de son corps immobile et la traînèrent à l'extérieur par les épaules. Lumiya leur emboîta le pas.

– Qu'on l'emmène en détention à bord du Chimera, ajouta-t-elle. Tuez tous les autres et rasez cette ferme !

Les stormtroopers allèrent achever les blessés, puis ils lancèrent des grenades à l'intérieur des bâtiments et sur les évaporateurs. Lumiya et ses hommes remontèrent ensuite, avec leur prisonnière, dans le transport de troupes, laissant derrière eux ce qui fut la ferme Anglethorn.

Lumiya se sentait bien d'avoir accompli sa mission ; Claria avait raison, le Côté Obscur lui donnait de la force et du plaisir. Mais il y avait autre chose qu'elle avait ressenti, à propos de cette femme, cette Darial Anglethorn. Elle avait perçu sa présence dans la Force de manière inhabituelle, comme si elle y était sensible sans en avoir conscience. A un moment, elle eut l'impression qu'elle tentait d'appeler à l'aide, elle avait perçu un nom : Luke. Se pouvait-il qu'elle connaisse Luke Skywalker ? Elle devra tirer cela au clair, déterminer quelle était la nature de leur relation. Et si elle était de nature sentimentale, elle ferait souffrir cette Darial pour se venger de Luke.

 

Note : Feu le prince Xizor, auquel il est fait référence dans ce chapitre, apparaît notamment dans les romans Les ombres de l'Empire, par Steve Perry, et la trilogie des Guerres des chasseurs de primes, par K. W. Jeter.

 

Laisser un commentaire ?