Dark Claria : Dame rouge des Sith

Chapitre 23 : Chapitre 22 : Apparitions

8248 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 10/11/2016 09:00

Chapitre 22 : Apparitions

 

Après avoir fait son rapport à Claria, Lumiya alla rejoindre Jix dans la cabine de pilotage. Retirant son voile, elle échangea un rapide baiser avec lui avant de s'asseoir dans le siège du copilote.

– Je te sens tendue, ma chérie, lui dit Jix. Dame Claria n'a-t-elle pas été satisfaite de notre mission ? Nous ne nous en sommes pas si mal tirés, vu les circonstances !

– Elle m'a parue plutôt contente, mais c'est autre chose qui m'inquiète, Jix. Elle me cache quelque chose. Cela fait près d'une semaine qu'elle a quitté Coruscant ; officiellement elle s'est rendue au château Bast pour mater un autre apprenti de Vador dont j'ignorais l'existence. Mais quand je l'ai contactée pour lui dire qu'on avait localisée la base Haven, elle se trouvait sur Tatooïne. Elle m'a dit qu'elle avait eu des visions et qu'elle y cherchait des réponses.

– Sur Tatooïne ? Drôle d'endroit, j'ai entendu dire qu'il y avait une prophétesse à Mos Eisley, peut-être est-elle allée la consulter ?

– Je pense surtout qu'elle a peur d'être remplacée par la princesse Leïa si l'Empereur réussit à la convertir au Côté Obscur. Tu connais la Règle des Deux : le maître et son apprenti, ni plus ni moins.

– Tu penses qu'elle va prendre les devants et défier l'Empereur ? Et toi, que comptes-tu faire ?

– Je ne peux pas intervenir entre Claria et Sidious, mais je dois être prête à servir le vainqueur et à éliminer la princesse si nécessaire, afin de devenir à mon tour Dame Sith.

– Et bien je comprends que cela te rende un peu nerveuse. Et sinon, demanda-t-il pour détendre l'atmosphère, qu'est-ce que j'ai raté sur Coruscant pendant mon séjour chez nos amis rebelles ?

– Pas grand chose, un bal ennuyeux au palais en l'honneur de la nouvelle favorite de l'Empereur, dame Zeneb LaChannelle, une ancienne mannequin je crois.

– La superbe Zeltrone qui a remporté le concours Miss Galaxie il y a deux ans ? Et bien, le vieux fossile ne se refuse rien !

– Il n'est pas Empereur pour rien, Jix. D'ailleurs, je suis au regret de t'informer qu'il est au courant pour notre liaison, ainsi qu'Ysanne Isard, Roganda Ismaren et ce petit fouineur de Shan Logan. J'ai sans doute été suivie le soir où je suis venue te trouver.

– Et bien, j'ai eu de la chance que ce ne soit pas encore remonté aux oreilles des services de renseignements de l'Alliance. Ils m'ont heureusement pris pour un simple contrebandier.

– Oui, j'ai fait comprendre à Logan qu'il avait intérêt à se taire. Bon, le voyage jusqu'à Byss va être long, je vais retourner dans la cabine pour méditer. Je te laisse les commandes.

Remettant son voile sur le bas de son visage, Lumiya quitta le cockpit pour regagner la cabine arrière. Il leur faudrait encore une douzaine d'heures pour rejoindre Byss dans le noyau profond. Non sans appréhension, Lumiya savait qu'elle allait y affronter son destin.

 

 

Croiseur Mon Calamari Home One, système Verdanth

 

Luke attendait avec appréhension les nouvelles sur la passerelle du Home One. Il avait senti dans la Force qu'il était arrivé quelque chose à Leïa : un sentiment de colère, une douleur brève et plus rien. Il avait aussi senti une autre présence près d'elle, la même présence sombre qui s'en était prise à Darial, Lumiya. Sa sœur n'était pas morte – il l'aurait senti – mais probablement inconsciente et peut-être blessée, sûrement prisonnière. Cette impression avait été confirmée quelques minutes auparavant quand le transport du général Rieekan et une partie de l'escadron Rogue les avaient rejoints au premier point de saut, dans le système Verdanth. Le lieutenant Derek Klivian, dit Hobbie, les avait informés que la princesse Leïa avait été capturée et que le commandant Wedge Antilles, le capitaine Tycho Celchu et le lieutenant Wes Janson étaient restés en arrière pour couvrir le Faucon. Il leur avait également appris que les pilotes Wister et Kirst – Rogue deux et trois – avaient été abattus ainsi que deux des derniers transports avec des équipes techniques à leur bord.

– Je suis désolé, maître Skywalker, intervint l'amiral Ackbar, mais si vos amis ne nous ont pas rejoints d'ici cinq minutes, je devrai donner l'ordre à la flotte de repartir en hyperespace. Nous ne pouvons pas courir le risque que l'Empire nous retrouve.

L'amiral avait raison bien sûr. Leïa était forte et ne parlerai pas, même sous la torture, mais d'autres prisonniers pourraient craquer et les impériaux pourraient aussi extraire les coordonnées du premier point de rendez-vous de l'ordinateur de navigation d'un vaisseau capturé. Si le Faucon et son escorte n'arrivaient pas rapidement, la flotte devra repartir sans les attendre. Luke se sentait en partie responsable de ce qui était arrivé ; après Darial, il avait maintenant échoué à protéger sa sœur. Il faisait un bien piètre maître Jedi. « Il n'y a pas d'émotion, il n'y a que la paix ! » se répéta-t-il mentalement afin de garder son calme.

Heureusement, au bout de quelques minutes d'attente interminable, le Faucon Millenium émergea de l'hyperespace, escorté par deux ailes X et la voix de Winter se fit entendre dans les hauts parleurs du système de communication.

Home One, ici le Faucon. Nous avons un blessé à bord et demandons la permission de nous arrimer pour le transférer à votre infirmerie.

– Permission accordée, répondit l'amiral Ackbar. Qui est blessé ?

– Le capitaine Solo. Il a reçu un tir de blaster dans l'épaule droite mais sa vie n'est pas en danger.

– Le commandant Antilles a également été touché et a dû se poser en catastrophe sur Arbra, intervint Tycho Celchu. Il nous a ordonné de partir sans lui. J'espère qu'il pourra s'en tirer.

– Il est probablement prisonnier de l'Empire lui aussi à l'heure qu'il est, répondit Luke. Je vous retrouve tous au hangar d'accostage.

Tandis que Luke quittait la passerelle, le Faucon et les deux ailes X survivantes rejoignirent le croiseur Mon Calamari. L'ensemble de la flotte sauta alors en hyperespace vers le deuxième point de rendez-vous, le système Denab dans le secteur Sluis.

Quand Luke arriva devant le Faucon dans le hangar d'accostage, il trouva 3PO en pleine discussion avec R2, Wes avec Hobbie et Winter avec Tycho et le général Cracken qui les avait également rejoints. Lando et Chewie aidaient Han à descendre la rampe, au bas de laquelle attendait une équipe médicale pour prendre en charge le blessé.

– Maître Luke ! l'accueillit 3PO, j'étais justement en train de dire à R2 combien je suis affreusement désolé pour la princesse Leïa. Nous n'avons malheureusement rien pu faire. Par le grand concepteur, ces malheurs ne s'arrêteront-ils jamais ?

– Tu n'as rien à te reprocher 3PO, c'était Lumiya n'est-ce pas ? ajouta-t-il à l'intention de Han.

– Oui, ton ex-copine et son nouveau mec, ce fils de Hutt de Jix qu'on avait récupéré en repartant de Beheboth, répondit Han. C'est lui qui m'a tiré dessus et ensuite cette pétasse a assommé Leïa avec une espèce de fouet. Désolé gamin, je me suis fait avoir comme un imbécile.

– Je n'ai rien soupçonné non plus, intervint Winter, il m'avait semblé parfaitement sincère.

– Pas plus que moi, ajouta Lando tandis que Chewbacca émit un son plaintif pour exprimer les mêmes regrets. Après avoir récupéré Han, on a essayé de les poursuivre, mais ils ont sauté en hyperespace avant qu'on ne puisse les rattraper.

– Vous n'avez rien à vous reprocher mes amis, répondit Luke. Jix est vraisemblablement un agent impérial bien entraîné. Même moi, je n'aurais peut-être rien soupçonné si j'avais eu l'occasion de l'interroger.

– Et cette salope de Lumiya m'a chargé de te dire qu'elle ferait souffrir Leïa avant de la livrer à Palpatine, ajouta Han tandis que l'équipe médicale le prenait en charge. Fais-moi plaisir : quand tu les retrouveras, ne les tues pas trop vite !

– C'est moi qu'elle veut faire souffrir, Han, sans doute pour m'attirer dans un piège. Soigne-toi bien, je te promets que je ferais tout pour sauver Leïa.

– Merci Luke, sois prudent et que la Force soit avec toi !

Chewbacca suivit Han qu'on emmenait à l'infirmerie et Luke se rapprocha de Winter et des Rogues.

– On est désolé d'avoir dû abandonner Wedge, Luke, lui dit Wes, mais on n'a pas eu affaire à des impériaux ordinaires, c'est les gars du colonel Fel qui nous sont tombés dessus.

– Cela peut jouer en sa faveur, continua Winter. Soontir Fel voudra sans doute le prendre vivant, c'est quand même son beau-frère.

– Que comptes-tu faire à présent, Luke ? demanda Lando. As-tu une idée de l'endroit où Lumiya a pu emmener Leïa ?

– Non, aucune. Tout ce que je peux faire, c'est me fier à la Force.

Luke ferma les yeux et s'ouvrit à la Force. Il ne ressentit pas la présence de Leïa, seulement l'ombre de Lumiya qui s'éloignait rapidement. Mais alors qu'il se concentrait davantage, il entendit une voix familière dans son esprit.

Luke, tu dois retourner sur Dagobah, tu y trouveras des réponses !

Ben, c'était la voix de Ben Kenobi ! Et Dagobah était toute proche de leur prochaine étape, le système Denab. Il s'apprêtait à demander à Ben en quoi y retourner l'aiderait à retrouver Leïa quand il entendit une autre voix familière.

La grotte ! Souviens-toi de ton échec dans la grotte !

C'était cette fois maître Yoda qui s'adressait à lui. La grotte située près de la demeure du vieux maître, un domaine du Côté Obscur dont la proximité avait permis à Yoda de se soustraire à la vision de l'Empereur. L'épreuve à laquelle il avait échoué il y a un peu plus d'un an, combattant une illusion de Vador qui s'était révélée n'être que la projection de ses propres peurs, avec son propre visage sous le masque noir. Yoda voulait qu'il y retourne, qu'il affronte à nouveau ses peurs. Peut-être y trouverait-il le moyen de sauver sa sœur ?

– Oui, maître, je comprends, répondit-il à voix basse.

– Tu as vu quelque chose, Luke ? lui demanda Lando.

– J'ai entendu Ben et maître Yoda, ils m'ont donnée une piste que je vais suivre, mais je dois y aller seul. Quand nous arriverons dans le système Denab, je vous quitterai avec mon aile X. Quel est le dernier point de rendez-vous, général Cracken ?

– Le système Kinooïne, répondit-il, dans l'espace sauvage.

– D'accord, j'essayerai de vous y retrouver dès que possible, avec Leïa j'espère.

– Bonne chance, lui répondit Tycho, et que la Force soit avec toi !

– Que la Force soit avec nous tous, mes amis. Viens R2, allons préparer notre voyage.

Tandis que Luke se dirigeait vers son aile X, R2 émit quelques trilles sur un mode interrogatif.

– Oui, tu as bien deviné, lui répondit Luke, nous retournons dans le système Dagobah.

 

 

Cité impériale, Coruscant

 

La matinée était déjà bien avancée quand Ysanne Isard rejoignit son laboratoire secret dans les sous-sols du palais impérial, juste à côté du centre de détention. La nuit qu'elle avait passée avec l'Empereur – qu'elle attendait depuis si longtemps – n'avait pas été de tout repos. Leurs jeux sexuels avaient duré des heures, alternant le plaisir et la douleur dans une totale soumission à son maître et son corps en portait encore les traces. Ysanne avait été quelque peu surprise de constater qu'elle aimait être ainsi dominée par son Empereur, elle avait plutôt l'habitude d'être celle qui soumettait les autres à sa volonté. Et c'était bien ce qu'elle s'apprêtait à faire à présent, en commençant la procédure de conversion de la prisonnière rebelle que Lumiya lui avait livrée.

Elle avait mis au point cette procédure à bord du Lusankya, lorsqu'il était encore enterré sous la cité et que l'Empereur l'avait autorisée à y installer une prison secrète. Maintenant qu'elle avait été obligée de céder le vaisseau à Dark Claria, elle avait dû se réinstaller dans ses anciens locaux à proximité du centre de détention du palais. Ceux-ci avaient une capacité bien réduite par rapport au Lusankya et elle n'avait donc plus autant de prisonniers à sa disposition pour ses expériences. Cette femme sensible à la Force et amoureuse de Luke Skywalker était donc une opportunité à ne pas laisser passer.

Elle ordonna donc qu'on lui amène la prisonnière et deux minutes plus tard, deux stormtroopers entrèrent, encadrant Darial Anglethorn. La jeune femme était vêtue d'une combinaison jaune-orangée de prisonnier et portait des bracelets étourdissants aux poignets et aux chevilles. On lui avait confirmé qu'elle avait bien récupéré de ses blessures et qu'elle pouvait à nouveau subir des interrogatoires. Il lui restait quand même un belle cicatrice sur le côté gauche du visage, là où le fouet de Lumiya l'avait frappée. Elle ordonna aux gardes de sortir et désigna à Darial un fauteuil équipé de sangles automatiques et de divers instruments, tout aussi effrayants que ceux d'un droïde de torture.

– Ah, madame Anglethorn, l'accueillit-elle, quel plaisir de voir que vous vous portez mieux, veuillez prendre place, je vous prie !

– Une nouvelle séance de torture ? Qu'espérez-vous apprendre de plus, directrice Isard ? Lumiya a dû vous dire que je ne sais pas où est la base rebelle !

Ysanne pressa un bouton à sa ceinture et Darial reçut une décharge électrique par ses bracelets, ce qui lui arracha un bref cri de douleur.

– C'est madame la directrice quand vous vous adressez à moi, salope de rebelle ! Et en ce qui concerne la base Haven d'Arbra, nous l'avons localisée et Lumiya est en train de l'attaquer en ce moment même. Maintenant, asseyez-vous avant que je ne vous envoie une décharge plus forte !

– Oui, madame la directrice, répondit Darial tout en s'asseyant dans le siège.

Les sangles se refermèrent sur elle, immobilisant complètement son corps. Ainsi donc, l'Empire avait localisé le quartier général de l'Alliance ; par quel moyen, elle l'ignorait, peut-être avaient-ils réussi à placer une balise sur le Faucon pendant sa visite sur Beheboth ? En tout cas, même si Luke avait perçu son appel, il n'était pas prêt de pouvoir lui venir en aide. Elle se sentit pleine de tristesse et de colère à la fois, en pensant à la haine qu'éprouvait Lumiya pour Luke, à ce qu'elle pourrait lui faire, à lui et à ses amis, et à ses propres sentiments pour le jeune Jedi. Ce que Cœur de glace s'apprêtait à lui faire subir lui parut finalement de bien peu d'importance.

– Bien, nous allons pouvoir commencer, reprit Ysanne. Je me dois de vous prévenir que la procédure sera assez douloureuse.

Elle prit un pistolet hypodermique et injecta une substance chimique dans le cou de Darial. Celle-ci ressentit immédiatement une douleur intense qui se répandit dans son corps tel du feu liquide.

– Soyez... maudite Isard ! Vous... et votre Empereur ! réussit-elle encore à articuler avec peine.

Ysanne ne réagit pas à ces ultimes mots de défi, se contentant de savourer la souffrance de sa prisonnière qui n'émettait plus que des cris de douleur tandis que son corps commençait à être secoué de violentes convulsions. Elle continua à se tordre et hurler ainsi pendant plusieurs minutes, retenue par les sangles du fauteuil, la bave aux lèvres, avant que la crise ne se calme et qu'elle ne sombre dans l'inconscience. Ysanne déverrouilla les sangles puis fit signe à un droïde médical qui attendait au fond de la salle de s'approcher.

– La patiente est à toi, 2-1B9, tu peux procéder à l'implantation de la puce, je reprendrai après le déjeuner.

– A vos ordres, madame la directrice.

Tandis qu'Ysanne quittait le laboratoire, le droïde saisit le corps inerte de Darial et l'emmena au fond de la pièce sur une petite table d'opération. La puce qu'il devait lui implanter était une version modifiée de la puce organique kaminoenne dont avaient été équipés les soldats clones et qui les avait contraints à exécuter l'ordre soixante six, l'extermination des Jedi. A la différence de la version d'origine qui avait été programmée directement dans le patrimoine génétique de la lignée de clones, la puce modifiée devait être produite spécifiquement selon le patrimoine génétique de chaque individu cible. Elle était aussi largement programmable, tant au niveau de l'action que l'on voulait contraindre le porteur à accomplir que des mots clés devant servir de déclencheur. La puce destinée à Darial avait été produite pendant qu'elle était soignée à l'infirmerie pour ses blessures et elle était maintenant prête pour l'implantation. Une fois introduite à l'arrière du crâne, à la base du cerveau, elle se connecterait progressivement au cortex de l'hôte, tout en restant indétectable par les techniques de scanner classiques. Ensuite, elle commencerait à enregistrer l'activité cérébrale de la victime lorsque celle-ci serait confrontée, sous l'influence d'une drogue hypnotique, à des simulations préparant ce qu'on voulait la forcer à faire.

La puce intégrée aux soldats de la guerre des clones avait été d'une efficacité redoutable, très peu d'entre eux ayant finalement refusé d'exécuter l'ordre soixante six. Avec la version modifiée, le succès était plus aléatoire. Chez certains sujets, l'implantation échouait et la puce finissait par dégénérer et disparaître sans laisser de trace ; c'était ce qui s'était produit avec le général Dodonna, qu'Ysanne n'avait pas réussi à convertir en agent dormant. Et bien sûr, quelques décès avaient aussi été à déplorer. C'était en tout cas la première tentative d'implantation sur un sujet connu pour être sensible à la Force et Ysanne espérait beaucoup en sa réussite.

Quand elle regagna son laboratoire une heure plus tard, Darial était à nouveau allongée sur le fauteuil, toujours inconsciente.

– L'implantation s'est-elle bien déroulée, 2-1B9 ? demanda-t-elle à son assistant droïde.

– Oui, madame la directrice, la puce est en place. Vous pouvez commencer la phase d'apprentissage.

Ysanne referma les sangles autour des jambes et de la taille de Darial, puis lui injecta à nouveau une substance dans le cou. Une dizaine de secondes plus tard, elle reprit conscience et porta presque aussitôt la main à l'arrière de son crâne, poussant un léger cri de douleur en touchant la cicatrice toute fraîche.

– Aïe, demanda-t-elle, qu'est-ce que vous m'avez encore fait ?

– Votre réaction à la séance de ce matin a été plus forte que ce à quoi je m'attendais, lui répondit Ysanne. Vous vous êtes blessée à la tête durant vos violentes convulsions et j'ai donc demandé à mon assistant droïde de vous soigner.

– Je suppose que je suis censée vous remercier, avant que vous ne m'infligiez une nouvelle séance de torture ? Vous ne m'avez même pas posé de questions !

– Je vous rassure, cette séance-ci sera beaucoup moins douloureuse et les questions viendront en leur temps. Veuillez reposer vos mains sur les accoudoirs !

Darial s'exécuta, ne tenant pas à recevoir un choc électrique et les sangles se refermèrent à nouveau sur ses poignets. Ysanne prit une autre dose de drogue et la lui injecta. Cette fois, ce ne fut pas douloureux, Darial se sentit simplement dériver vers un état second. Il s'agissait d'une drogue hypnotique qui devait la rendre réceptive à diverses suggestions.

– Darial, est-ce que vous m'entendez ? demanda Ysanne.

– Oui, je vous entends !

– Parlez-moi de votre relation avec Luke Skywalker !

Sa volonté inhibée par la drogue, Darial raconta à Ysanne comment elle avait rencontré Luke sur Beheboth, puis elle lui parla des sentiments qu'elle éprouvait pour Luke et de l'appel à l'aide qu'elle lui avait lancé à travers la Force.

– Et vous pensez que Luke viendra à votre secours ?

– Oui, je suis certaine qu'il pense à moi et qu'il fera tout son possible pour me sortir de là.

– En êtes-vous si sûre, Darial ? Peut-être qu'il pense à une autre, qu'il aime toujours Shira Brie, celle-là même qui vous a fait du mal.

– Non, Luke ne pourrait aimer une telle femme !

– Il l'a fait pourtant, ils étaient même très amoureux. Et le major Brie a secrètement filmé leurs ébats, je vais vous montrer.

Ysanne pressa un bouton et un casque de projection vint se placer sur le visage de Darial. Les images qu'elle y vit la mirent très mal à l'aise. On y voyait Luke et Shira – en tout cas ils leur ressemblaient beaucoup – nus et enlacés, en train de se donner du plaisir de diverses manières. Bien sûr, il s'agissait d'une supercherie qu'Ysanne avait fait réaliser par ses propres équipes de faussaires holographiques, mais le résultat était suffisamment convainquant pour déclencher chez Darial la réaction émotionnelle attendue.

– Non ! s'écria-t-elle avec colère. Ce n'est pas vrai, c'est un mensonge !

– Vous voyez ? continua Ysanne, Shira est très douée au lit. Elle a tout ce dont un homme peut rêver.

– Ce n'est qu'une salope de petite espionne, je la tuerai !

– C'est bien Darial, nous allons nous arrêter là pour aujourd'hui.

Ysanne arrêta la projection avant d'injecter une nouvelle substance à Darial. Celle-ci la plongea dans le sommeil mais elle avait aussi des effets amnésiques qui lui feraient oublier les détails de la séance ; seules les émotions seraient préservées. Elle appela ensuite les gardes pour qu'ils reconduisent la prisonnière dans sa cellule. Ensuite, Ysanne s'autorisa à sourire ; les réactions de Darial étaient très prometteuses. Encore quelques séances et elle arriverait à détourner sa colère et sa jalousie contre Luke. La puce organique qu'elle venait de lui faire implanter enregistrerait alors cet état émotionnel pour pouvoir le recréer au moment opportun. Elle transformerait alors Darial Anglethorn en agent dormante, en bombe à retardement prête à tuer Luke Skywalker lorsqu'elle lui en donnerait l'ordre.

 

 

Super-croiseur Lusankya, en orbite d'Arbra

 

Sur la passerelle de commandement du Lusankya, le grand amiral Afsheen Makati faisait mentalement le point de la situation. Cela faisait maintenant plus de deux heures que dame Lumiya avait quitté son bord pour mener sa propre mission consistant à capturer la princesse Leïa Organa. Il espérait que cette mission avait réussi et il était quelque peu inquiet de ne pas avoir de nouvelles. Il se voyait mal devoir expliquer à Dark Claria qu'il avait perdu la trace de son assistante, d'autant plus que l'essentiel de la flotte rebelle avait réussi à s'échapper et que le seul rebelle de quelque importance a avoir été capturé était le commandant Antilles de l'escadron Rogue.

En ce qui concernait les opérations au sol, les troupes du général Veers étaient entrées dans la base rebelle sans rencontrer aucune résistance et les créatures indigènes supposées partager les lieux avec les rebelles semblaient également avoir disparu. Tous les systèmes informatiques de la base ont été trouvés détruits et les spécialistes étaient pessimistes sur la possibilité d'en retirer la moindre information utile. Et si l'analyse des trajectoires de fuite de la flotte ennemie ainsi que l'étude des ordinateurs de navigation des quelques vaisseaux capturés – dont l'aile X du commandant Antilles – avaient indiqué le système Verdanth comme point de ralliement de la flotte ennemie, le croiseur léger qui avait été envoyé sur place n'y avait rien trouvé. De toute évidence, les rebelles ne s'y étaient pas attardés et étaient rapidement repartis vers une nouvelle destination. Autant dire qu'il n'y avait plus aucune chance de les retrouver.

Makati était en train de se dire que s'il avait dû faire un tel rapport au Seigneur Vador, cela aurait probablement été le dernier de sa carrière. Aussi fut-il pris d'un pincement au cœur lorsque l'officier de communication lui indiqua qu'il avait Dame Claria en ligne.

Lusankya, ici Dark Claria, résonna la voix maintenant familière de la Dame Sith dans les hauts parleurs de la passerelle. Je demande la permission de monter à bord.

– Permission accordée, ma Dame, s'empressa de répondre Makati. Je vous retrouve tout de suite sur le pont d'accostage. Prévenez le colonel Fel et l'agent Petothel et dites-leur de m'y rejoindre, ajouta-t-il à l'intention de l'officier de communication.

Makati quitta la passerelle pour se diriger vers le hangar principal. Il y retrouva Soontir Fel et Gara Petothel juste au moment où Dark Claria descendait de son cargo.

– Bienvenue à bord du Lusankya, Dame Claria, l'accueillit Makati. Je suis heureux de vous informer que la planète Arbra est entièrement sous notre contrôle bien que l'essentiel de la flotte rebelle ait réussi à s'enfuir. Je suis par contre sans nouvelle de dame Lumiya et de la mission que vous lui aviez confiée.

– Soyez sans inquiétude à ce sujet, amiral, la mission de Lumiya est réussie, nous tenons la princesse Organa. Si vous êtes resté sans nouvelle, c'est parce que je lui ai ordonné de conduire elle-même la prisonnière en lieu sûr.

– Nous avons nous aussi fait un prisonnier, ma Dame, intervint Soontir Fel, le commandant Wedge Antilles de l'escadron Rogue dont l'aile X a été abattue par le capitaine Davani.

– Vous la féliciterez de ma part, colonel. Avez-vous pu repérer la destination de la flotte rebelle, amiral ?

– Leur vecteur de fuite et les ordinateurs de navigation des vaisseaux ennemis capturés nous indiquent qu'ils se sont rendus dans le système Verdanth, mais ce n'était qu'une première étape. Nous avons envoyé un croiseur léger sur place qui n'a rien trouvé.

– Et les systèmes informatiques de la base ont été détruits, poursuivit Gara Petothel, il y a très peu de chances qu'on y retrouve quelque chose d'exploitable.

– Je devrais peut-être aller interroger votre prisonnier, le commandant Antilles. Pouvez-vous m'y conduire, colonel ?

– Avec plaisir, ma Dame.

– Désirez-vous que je vous accompagne ? demanda Gara Petothel.

– Non, agent Petothel, ce ne sera pas nécessaire. Retournez travailler sur les systèmes informatiques rebelles, peut-être trouverez-vous quelque chose d'intéressant.

– A vos ordres, ma Dame.

Claria ne s'attendait pas à ce que Gara Petothel arrive à extraire quelque chose des ordinateurs rebelles détruits mais elle voulait être seule avec le colonel Fel pour interroger le commandant Antilles. Une fois arrivés aux quartiers de détention du Lusankya, on leur ouvrit la cellule de Wedge Antilles dans laquelle ils entrèrent tous les deux. Claria se servit alors de la Force pour brouiller les holocaméras de surveillance et s'assurer que personne ne pourrait les écouter. Le commandant de l'escadron Rogue était assis sur une banquette, encore revêtu de sa combinaison de pilote. Il avait le visage tuméfié sans que Claria puisse dire si cela était dû au crash ou a des brutalités subies depuis son arrestation. Il observa ses deux visiteurs avec un air de défi.

– Bonjour, commandant Antilles, le salua Soontir Fel.

– Tiens donc, répondit-il, regardez qui vient me voir ! Mon cher beau-frère et la nouvelle égérie de l'Empire en personne. Si vous pensez que me prendre par les sentiments aura plus de succès que les brutalités de vos hommes, vous commettez une grossière erreur !

Claria s'approcha de lui en levant la main et Wedge sentit immédiatement une poigne d'acier lui saisir le cou et le soulever en l'air tout en l'empêchant de respirer.

– Votre manque de respect me consterne, commandant ! répondit Claria. Sachez que je suis prête à faire tout ce qui sera nécessaire pour anéantir votre pitoyable rébellion. Si vous ne voulez pas que le colonel Fel soit obligé d'annoncer à sa femme que sa tête brûlée de petit frère est mort lors d'une séance d'interrogatoire, je vous conseille vivement de coopérer.

Claria rabaissa sa main et Wedge retomba rudement sur la banquette en reprenant sa respiration.

– D'accord, c'est vous qui posez les questions, Dame Claria. Mais comme je l'ai déjà dit à vos hommes, je ne connais pas le point de ralliement final de la flotte.

Claria se rapprocha de Wedge jusqu'à ce que leurs visages ne soient plus qu'à dix centimètres l'un de l'autre. Wedge sentit le parfum entêtant de ses longs cheveux de feu tandis qu'elle lui parlait doucement à l'oreille.

– Mieux vaut me parler à moi maintenant qu'à la directrice Isard sur Coruscant, commandant. Contrairement à moi, elle prend beaucoup de plaisir à faire souffrir de beaux garçons comme vous !

Sentant le trouble qui envahissait le jeune pilote, Claria le fixa dans les yeux tout en caressant doucement son visage avec sa main. Elle s'ouvrit davantage à la Force et commença à toucher son esprit, y diffusant un sentiment de calme et de confiance tout en se mettant à l'écoute de ses pensées.

– Je suis désolé, ma Dame, finit-il par répondre, mais je ne peux vous dire ce que j'ignore. Seul le premier point de ralliement nous a été révélé. C'est la procédure standard pour les pilotes, il n'y a que le haut commandement de l'Alliance qui connaît les étapes suivantes.

– La princesse Leïa Organa les connaît-elle ?

– Elle voulait être parmi les derniers à évacuer, cela aurait été imprudent. Non, seuls l'amiral Ackbar, le général Cracken et la sénatrice Mothma étaient au courant, je pense.

Claria sentit à travers la Force que le commandant Antilles disait la vérité. Il n'était pas utile de poursuivre davantage l'interrogatoire, elle n'apprendrait rien de plus.

– Et bien merci de votre coopération, commandant, nous allons vous laisser.

Claria et Fel quittèrent ensuite la cellule. Soontir Fel était soulagé de la façon dont s'était déroulé l'interrogatoire. Il avait craint un moment que l'arrogance de son beau-frère n'ait raison de la patience de Claria.

– Pensez-vous qu'il était sincère, Dame Claria ?

– Sans aucun doute colonel, j'ai sondé ses pensées avec la Force : il ignore la destination de la flotte rebelle. Faites-le conduire sur Coruscant et rassurez votre femme. Je ferai savoir à la directrice Isard que ce prisonnier doit être correctement traité.

– Merci, ma Dame. Restez-vous sur le Lusankya ou repartez-vous sur votre vaisseau ?

– Je vais regagner mes quartiers ici pour méditer et faire mon rapport à l'Empereur. J'aviserai ensuite en fonction de ses ordres, colonel.

– D'accord, je vais vous conduire à la suite qu'occupait Lumiya.

Quelques minutes plus tard, Claria s'était installée dans la suite VIP du Lusankya. Se plaçant en position de méditation, elle se concentra dans la Force pour entrer en communication avec l'Empereur.

Maître... demanda-t-elle à travers leur lien de Force.

Ah ! Dame Claria ! Je me languissais d'avoir de vos nouvelles, répondit l'Empereur. Votre voyage sur Vjun s'est-il bien déroulé ?

Très bien maître, je me suis assurée de la loyauté du seigneur Flint. Et je suis heureuse de vous annoncer que nous avons chassé l'Alliance rebelle de son quartier général sur Arbra. Mieux encore, la princesse Organa est entre nos mains comme vous l'avez ordonné. Lumiya est en train de la conduire vers Byss en ce moment même.

Vous avez bien travaillé, ma jeune apprentie. Tout se déroule comme je l'avais prévu. Rejoignez Lumiya sur Byss à présent. Je vous y retrouverai lorsque j'en aurais fini avec les affaires en cours sur Coruscant.

Il en sera fait selon votre volonté, mon maître !

Claria rompit la communication. Maintenant, elle devait trouver un moyen d'entrer en contact avec Skywalker, et vite.

 

 

Extérieur de la grotte du Côté Obscur, Dagobah

 

Luke venait de poser son aile X dans une clairière sur Dagobah, à proximité de la grotte du Côté Obscur. Il descendit de son appareil et aida R2 à venir le rejoindre puis ils se mirent en route en direction de la grotte. Une fois arrivés devant l'entrée, Luke se défit de ses armes qu'il posa au sol devant R2. Celui-ci lui fit part de son inquiétude par quelques trilles interrogatifs.

– Non, R2, je vais très bien. La dernière fois que je suis entré dans cette grotte, j'ai pris mes armes contre les conseils de maître Yoda et j'ai eu tort. Je ne vais pas répéter la même erreur aujourd'hui. Garde-les pour moi, veux-tu ?

R2 répondit qu'il comprenait et lui souhaita bonne chance. Luke entra dans la grotte, sans armes cette fois. « Tu y trouveras ce que tu y apporteras », lui avait dit maître Yoda lorsqu'il y était entré pour la première fois il y a un peu plus d'un an. Conscient maintenant qu'il y avait affronté le reflet de ses propres peurs, il essaya de les contenir, se répétant les paroles du Code des Jedi : « Il n'y a pas de passion, il n'y a que la sérénité. »

 

Dans sa suite à bord du Lusankya, Claria méditait déjà depuis une bonne heure. Elle cherchait à repérer Luke Skywalker pour essayer d'entrer en contact avec lui, mais elle n'était même pas arrivée jusqu'à présent à ressentir sa présence dans la Force. Où se cachait-il donc ?

Soudain, sans que rien ne le laisse présager, elle ressentit sa présence de manière extrêmement distincte, comme s'il venait soudainement de se matérialiser tout près d'elle. Il semblait à la fois très proche et très lointain et, de manière étrange, il avait l'air d'être entouré par le Côté Obscur. Une image se forma alors dans son esprit et elle le vit, en train de se déplacer lentement dans un endroit sombre et brumeux, un endroit sinistre imprégné par le Côté Obscur. Que faisait donc un Jedi dans un tel endroit ? Cherchait-il lui aussi à entrer en contact avec elle ?

Luke s'arrêta soudain d'avancer, regardant devant lui vers une forme sombre qui venait d'apparaître dans la brume. Cette forme, plutôt petite, vêtue d'une robe noire, avec de long cheveux bruns en bataille dépassant de son capuchon lui sembla étrangement familière. La forme se retourna pour le regarder, rabaissant sa capuche et Luke sentit tout son sang se glacer. Non parce que la femme le regardait avec des yeux jaunes de Sith et un sourire maléfique, mais parce qu'il reconnaissait les traits de sa sœur sur ce visage déformé par la haine et la folie.

– Leïa ? Par la Force, que t'est-il arrivé ? Qu'ont-ils fait de toi ?

– Oui, mon bien cher frère, répondit-elle, jadis je fus Leïa Organa d'Alderaan. Mais à présent, je suis Dark Déimos, Dame noire des Sith, et mon pouvoir – et la terreur que j'inspire – sont sans aucune limite !

Avec un rire maléfique et dément, la sinistre apparition pointa ses mains vers Luke et lui lança des éclairs de Force. Pendant un bref instant, Luke regretta de ne pas avoir pris son sabre et d'instinct, il intercepta les éclairs avec ses propres mains qui les absorbèrent sans aucun dommage ni douleur. Il se rendit compte également qu'il ne ressentait aucune présence avec lui dans la Force.

– Non, répondit-il avec calme, tu n'as aucun pouvoir sur moi. Tu n'es qu'une illusion !

L'apparition poussa alors un terrible hurlement qui déforma encore plus son visage, avant de se dissiper complètement dans la brume. Luke recommença à avancer lentement, mais il atteignit bientôt le fond de la grotte sans avoir de nouvelle vision. Déçu de ne pas avoir trouvé de réponse, il se prépara à faire demi-tour.

Claria, qui avait assisté à toute la scène, comprit que c'était maintenant sa seule chance d'entrer en contact avec Luke. Si elle appelait en elle le Côté Obscur, elle pourrait peut-être se projeter elle-même dans cette grotte. Mais elle sentait qu'il lui faudrait une concentration et une énergie considérable pour y arriver et qu'elle ne pourrait pas s'y maintenir bien longtemps.

Luke était en train de repartir vers la sortie lorsqu'il sentit cette fois qu'il n'était plus seul. Il se retourna et vit une autre forme émerger de la brume. Cette forme aussi lui était familière, elle aussi portait une robe noire et ses yeux étaient jaunes, mais son visage entouré de cheveux cuivrés n'était pas imprégné par la haine, bien que c'était clairement celui d'une Dame Sith.

– Claria ! l'interpella-t-il avec colère. Qu'avez-vous fait de ma sœur ?

– Restez calme et écoutez-moi, Skywalker, je ne pourrai pas vous parler longtemps ainsi ! J'ai moi aussi vu ce que vous avez vu. C'est la volonté de mon maître l'Empereur, non la mienne. Je sais où Lumiya a emmené votre sœur, ensemble nous pouvons encore empêcher cette vision de se réaliser.

– Pourquoi voudriez-vous l'empêcher, Claria ? Vous êtes une Dame Sith, vous servez l'Empereur !

– J'étais sur l'Étoile de la Mort, Skywalker, j'ai vu mon maître vous ordonner de tuer votre père. Retrouvez-moi en orbite de la lune de Kabal, c'est un système neutre. Je vous y attendrai !

– Claria ! Attendez !

Mais l'apparition se dissipa à nouveau dans la brume, laissant Luke à nouveau seul. Il sentait cependant que cette seconde vision était différente. Il était vraiment entré en communication avec Dark Claria, il en avait l'intuition. La première vision au contraire, l'image de Dark Déimos, n'était qu'un futur possible parmi d'autres, celui qu'il redoutait le plus. « C'est ce qui arrivera, si tu échoues ! » lui dit une voix dans sa tête, celle du vieux maître Yoda. Satisfait d'avoir maintenant une piste pour retrouver sa sœur, il se dirigea vers la sortie de la grotte.

Dans sa suite du Lusankya, Claria, épuisée, était elle aussi satisfaite. Elle avait réussi à entrer en contact avec Skywalker et à lui fixer un rendez-vous. Elle prit son comlink et ordonna à K3 de préparer son vaisseau pour un départ immédiat. Puis elle appela l'amiral Makati sur la passerelle pour l'informer de son départ et lui ordonner de regagner Coruscant dès que les équipes au sol auraient terminé leur travail et de remettre ensuite le prisonnier Antilles à la directrice Isard avec ordre explicite de le traiter correctement. Elle quitta ensuite ses quartiers, se dirigea vers le hangar d'accostage et prit son vaisseau en direction du système Kabal.

 

Notes : Le nom Sith Dark Déimos, qui signifie terreur en grec ancien, est une référence à la fois aux satellites de la planète Mars, Phobos et Déimos, et à la légendaire Sith Dark Phobos du jeu Le pouvoir de la Force, déjà citée dans un chapitre précédent.

L'idée de la puce implantée dans les agents dormants d'Ysanne Isard vient aussi de la fanfiction Lusankya par DarkJediJade. Je l'ai juste un peu modifiée pour en faire une puce organique dérivée de celle des clones que l'on voit dans le premier arc de la saison 6 de la série The Clone Wars.

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