Dark Claria : Dame rouge des Sith

Chapitre 24 : Chapitre 23 : La Sith et le Jedi

8421 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 10/11/2016 04:46

Avertissement : Ce Chapitre comporte des scènes érotiques (et des vapodouches ;-D ).

Chapitre 23 : La Sith et le Jedi

 

Lorsqu'il ressortit de la grotte du Côté Obscur, Luke vit une forme fantomatique familière briller à côté de R2-D2, celle de son vieux mentor, Ben Kenobi, qui avait l'air préoccupé.

– Ben, lui demanda Luke, que dois-je faire à présent ? J'ai affronté et sauvé mon père du Côté Obscur mais l'Empereur et ses nouvelles disciples sont plus forts que jamais et s'en sont pris à Leia ! Ces épreuves ne finiront-elles jamais ?

– La survie de l'Empereur et l'avènement de Dark Claria sont fort fâcheux, Luke, mais la corruption de ta sœur par le Côté Obscur serait pire encore. Tu dois tout faire pour l'empêcher.

– Cette vision dans la grotte... Que vont-ils lui faire, Ben ? Elle n'était pas seulement corrompue, en plus de la haine, son regard était empli de folie !

– Il y a d'anciens pouvoirs Sith, très sombres, qui peuvent briser une âme et lui faire perdre la raison, en la confrontant à ses pires cauchemars.

– La destruction d'Alderaan, tu l'a ressentie alors que nous étions encore dans l'hyperespace. Leia était là, sur l'Étoile de la Mort. Tarkin et Vador l'ont obligée à regarder la destruction de son monde d'adoption.

– Et l'Empereur pourrait la forcer à revivre cela encore et encore. Ta sœur est forte, Luke, mais pas à ce point là. Tu dois la retrouver et affronter à nouveau l'Empereur.

– J'ai vu autre chose dans la grotte, Ben. Dark Claria est apparue et m'a parlé. Elle sait où est Leia et m'a proposé de m'y conduire. Je crois qu'elle a peur d'être évincée.

– Les Sith vont toujours par deux, Luke. Le maître et son apprenti, ni plus, ni moins. Si Leia se soumet au Côté Obscur et devient Dark Déimos, Claria ne sera plus d'aucune utilité à Sidious ; elle sera éliminée et elle le sait.

– Comme il voulait que je tue mon père, oui. Dois-je alors accepter sa proposition et aller à sa rencontre ?

– Tu n'as pas vraiment le choix, n'est-ce pas ? Mais sois prudent, Claria est toujours une Sith, elle te tend peut-être un piège, pour prouver sa valeur à son maître. Et Lumiya attend son heure elle aussi, espérant prendre sa revanche.

– Shira... elle m'aimait, Ben, et je ne lui ai pas accordé assez d'attention. J'aurais pu l'éloigner du Côté Obscur, peut-être n'est-il pas trop tard ?

– Difficile à dire, Luke, je pensais qu'il était trop tard pour Anakin, mais tu m'as donné tort. Alors il y a peut-être encore de l'espoir pour Shira et Mara.

– Je l'espère, j'aurais ainsi plus de chances de vaincre l'Empereur !

– Je ne pourrai pas t'aider davantage Luke. Souviens-toi que la Force sera toujours avec toi !

– Merci Ben, je ne l'oublierai pas !

Avec ces dernières paroles, le fantôme de Ben Kenobi se dissipa dans la brume de Dagobah. R2, incapable de percevoir l'apparition et quelque peu troublé par le comportement de son maître, s'enquit alors de ce qui se passait.

– Non, R2, tout va bien, répondit Luke. Je discutais avec un vieil ami. Nous allons maintenant nous rendre dans le système Kabal, j'ai une piste pour retrouver Leia.

R2 manifesta son soulagement tandis que Luke ramassait ses armes. Ils repartirent ensuite vers leur aile X et redécollèrent de Dagobah. Luke sauta ensuite dans l'hyperespace, à la rencontre de Dark Claria et de son destin.

 

 

Vaisseau de Dark Claria, système Kabal

 

Arrivée à destination dans le système Kabal, Claria mit son vaisseau en orbite autour de la lune de la planète et attendit. Moins d'une heure plus tard, un chasseur aile X pénétra à son tour dans le système. Sentant dans la Force qu'il s'agissait bien de Luke, elle ouvrit son canal de communication.

– Dark Claria au chasseur aile X en approche, annonça-t-elle. C'est vous Skywalker ?

– Affirmatif, répondit ce dernier. J'ai décidé de vous donner votre chance, Claria.

– Bien, mon vaisseau est en orbite autour de la lune. Rejoignez-moi et montez à bord, votre aile X devrait pouvoir entrer dans le hangar d'accostage. Je vous emmènerai ensuite là où est détenue votre sœur.

– Entendu, j'arrive.

Se calant sur la balise du vaisseau de Claria, Luke mit son aile X sur la même orbite et s'en approcha doucement. Il s'agissait d'un cargo de grande taille – plus grand que le Faucon – et dont la baie d'accostage était ouverte. Ne ressentant aucun danger dans la Force, Luke se rapprocha et fit pénétrer son chasseur dans le hangar du cargo, qui était effectivement juste assez grand pour l'accueillir. Il se posa à côté d'un chasseur Z-95, qu'il supposa être celui de Claria, tandis que la baie se refermait derrière lui.

Une fois le hangar repressurisé, Luke ouvrit son cockpit et descendit de son chasseur avant d'aider R2 à descendre lui aussi. Un droïde de protocole entra ensuite pour les accueillir.

– Bienvenue à bord, maître Skywalker. Je suis K3, droïde de protocole de Dame Claria. Si vous voulez bien me suivre, ma maîtresse vous attend.

– Merci K3, répondit Luke, et voici mon astronavigateur R2-D2. Nous te suivons.

R2 émit quelques sifflements vaguement inquiets mais Luke s'empressa de le rassurer.

– Non, R2, je ne ressens aucun danger ici. Nous pouvons le suivre sans crainte.

Luke et R2 suivirent K3 dans un ascenseur qui les emmena de la cale vers le pont supérieur du cargo. Il les conduisit ensuite dans le salon où Dark Claria les attendait, assise dans un fauteuil et vêtue de la combinaison noire sans manche qu'elle portait à bord de l'Étoile de la Mort. Luke ne put s'empêcher de ressentir un certain trouble en se trouvant de nouveau face à la jeune femme qui avait déjà tenté par deux fois de le tuer, mais il ne percevait toujours aucune menace immédiate. Il laissa son regard dériver vers le mobilier de la pièce, avec son projecteur holographique dernier cri et le mur du fond où trônaient des étagères pleines de livres ainsi qu'un râtelier garni d'armes de toutes sortes.

– Merci K3, dit Claria à son droïde, laisse-nous à présent et met-nous en route pour Byss.

– A vos ordres, maîtresse Claria.

– Va avec lui, R2, dit Luke. Je dois discuter seul à seul avec notre hôtesse. Tout ira bien, je te le promets.

Non sans quelques protestations, R2 suivit K3 vers le poste de pilotage, laissant Luke seul avec Claria.

– Je vois que mon arsenal personnel a attiré votre attention, Skywalker ! dit celle-ci en guise d'introduction.

– En effet, répondit Luke, on s'attendrait plutôt à trouver ce genre d'équipement sur le vaisseau d'un chasseur de primes comme Boba Fett.

– Une Main de l'Empereur se doit aussi d'être bien équipée, mais certaines de ces armes sont plutôt des objets de collection, comme ce lanvarok Sith, par exemple, dit-elle en désignant un gantelet lanceur de disques métalliques.

– Vous avez ordonné à K3 de mettre le cap sur Byss, est-ce là qu'est détenue ma sœur ?

– C'est là que Lumiya la conduit sur ordre de l'Empereur oui, dans le noyau profond. Mais vous désirez peut-être vous changer pour des vêtements plus confortables que cette combinaison de pilote ? Et si vous désirez vous rafraîchir, ma cabine dispose d'une vapodouche.

– Je vois que vous avez tout le confort à bord. J'ai effectivement pris des vêtements plus légers, répondit Luke en désignant un sac qu'il portait à l'épaule. Et la vapodouche me tenterait bien.

– Suivez-moi, alors, dit Claria en se levant de son fauteuil.

Claria conduisit Luke hors du salon pour rejoindre sa cabine. Elle alla s'asseoir sur le lit et désigna à Luke la porte au fond de la pièce.

– Le rafraîchisseur est derrière cette porte, Skywalker. Vous pouvez vous y changer et prendre votre vapodouche, je vous attendrai ici. Et rassurez-vous, je ne regarderai pas ! ajouta-t-elle avec un sourire coquin.

Luke ne put s'empêcher de rougir quelque peu à cette dernière remarque, ni de penser que Claria était très belle quand elle souriait ainsi. Chassant ces pensées, il entra dans le rafraîchisseur et referma la porte derrière lui. Il entreprit ensuite de se défaire de sa combinaison de pilote, entra dans la cabine de vapodouche pour se laver et se détendre, puis se rhabilla avec la combinaison noire qu'il avait prise avec lui, similaire à celle qu'il portait à Endor.

Pendant que Luke se lavait et se changeait, Claria laissa ses pensées vagabonder. Elle lui avait promis qu'elle ne regarderait pas mais elle ne pouvait s'empêcher de l'imaginer nu en train de prendre sa vapodouche et de se rappeler le rêve qu'elle avait fait quelques jours auparavant pendant son voyage vers Bosthirda. Oui, Luke Skywalker était beau et elle le désirait ardemment. Et le voyage jusqu'à Byss serait long depuis la bordure extérieure, presque une journée entière. Mais comment lui faire part du désir qu'elle éprouvait sans qu'il le prenne mal ? Luke était un Jedi, le dernier d'un ordre qui avait toujours proscrit la sexualité et elle lui avait donné rendez-vous pour le conduire à sa sœur, pas pour le séduire. Que faire alors ? Elle se rappela alors de ce que lui avait dit Roganda Ismaren, comment elle utilisait le sexe pour renforcer sa connexion au Côté Obscur et une idée commença à faire son chemin dans son esprit. Après tout, elle aussi avait besoin de renforcer son pouvoir avant l'inévitable affrontement avec son maître.

Lorsque Luke ressortit du rafraîchisseur, maintenant vêtu de sa combinaison noire, Claria lui sourit à nouveau et l'invita à venir s'asseoir à côté d'elle.

– Ah, vous voilà bien plus mignon comme cela, Skywalker ! Venez vous asseoir près de moi, le voyage jusqu'à Byss sera long et nous avons des choses à mettre au point tous les deux.

Ne ressentant toujours aucun danger immédiat, Luke s'exécuta et reprit la conversation.

– Dites-moi Claria, qu'est-ce qui vous pousse à m'aider à sauver ma sœur ? Vous craignez que si elle succombe au Côté Obscur, elle ne prenne votre place auprès de l'Empereur comme il m'a proposé de prendre la place de mon père, n'est-ce pas ?

– Oui, en effet, nous autres Sith sommes régis par la Règle des Deux : un maître pour incarner le pouvoir et un apprenti pour le convoiter, ni plus, ni moins. Mais il y a encore pire : j'ai vu ce qui arrivera si Dark Déimos venait à régner sur la Galaxie, la folie, la terreur et le chaos. Elle se servira des nouvelles armes mises au point par mon maître et ses serviteurs sur Byss pour semer la mort et la destruction à une échelle inégalée. Aucune limite à son pouvoir, aucune limite à sa folie. Je ne veux pas qu'une telle chose arrive, Skywalker. Je ferai tout pour l'empêcher, même si je dois y laisser la vie !

– Pourtant, l'Empire a déjà semé la mort et le chaos en détruisant Alderaan sous les yeux de Leia et cela n'a pas affecté votre loyauté ! Et vous avez vous-même ordonné récemment le massacre de milliers d'Ewoks à Endor !

– Là je vous arrête tout de suite, Skywalker ! La destruction d'Alderaan relève de la seule responsabilité du grand moff Tarkin. Il a pris cette décision sans en référer à mon maître. S'il n'était pas mort lorsque vous avez détruit l'Étoile de la Mort, je me serais fait une joie de l'exécuter pour ce crime odieux. Quand aux anthropophages d'Endor que vous avez sans doute réussi à vous rallier grâce à vos tours de Jedi, j'assume totalement ma décision : il fallait assurer la sécurité de notre contingent sur place. Je vous ferais d'ailleurs remarquer que cela ne vous a pas dérangé de tuer près de trois cent mille personnes à bord de l'Étoile de la Mort – dont un bon nombre de non-combattants – pour sauver quelques milliers de rebelles sur Yavin IV !

– C'est la guerre, je n'avais pas le choix. Croyez bien que je regrette la mort de tous ces gens mais ils ont également été victimes de l'arrogance de Tarkin qui aurait pu leur ordonner d'évacuer quand nous avons commencé notre attaque.

– Enfin, ce qui est fait est fait Skywalker. Nous ne pouvons changer le passé mais nous pouvons peut-être changer l'avenir. Avez-vous une idée de ce que mon maître pourrait utiliser contre votre sœur au point de lui faire ainsi perdre toute raison ?

– La destruction d'Alderaan, Leia y a assisté. Elle est capable de résister à beaucoup de choses mais s'il la forçait à revivre encore et encore ces horribles instants...

– Il existe un ancien sortilège Sith qui permet de confronter une victime à ses pires cauchemars. Je l'ai lu dans un vieil ouvrage que conservait Vador. C'était une spécialité de Dark Zannah, près de mille ans avant notre ère mais peut-être que Sidious a appris à l'utiliser. En tout cas, il est dit que la plupart des victimes de ce sort sombraient dans la folie de manière permanente.

– Sauriez-vous le contrer ?

– Non, je n'ai pas étudié la sorcellerie Sith. Nous devrons donc mettre votre sœur à l'abri avant l'arrivée de mon maître. Ils nous faudra aussi convaincre Lumiya de nous aider.

– Ce sera difficile, elle me hait et désire plus que tout me faire souffrir. Mais il y a encore du bon en elle, j'en suis certain.

– Vous avez peut-être raison, Skywalker. Elle m'a parlé de ses doutes à propos de Sidious qu'elle juge trop imbu de son pouvoir pour voir ses propres erreurs. Elle pense aussi que la Force vous protège, qu'elle ne veut pas que le dernier des Jedi s'éteigne.

– Sa trop grande confiance en lui est sa faiblesse, je le lui ai dit sur l'Étoile de la Mort. Que proposez-vous que nous fassions quand nous arriverons à Byss ?

– Trouver Lumiya et votre sœur, la mettre à l'abri et convaincre Lumiya de se joindre à nous. Et quand Sidious arrivera, l'affronter tous ensemble.

– Pour qu'ensuite vous preniez sa place à la tête de l'Empire. Et que ferez-vous ensuite de moi et Leia ?

– Vous serez libre de partir, Skywalker. Si je deviens Impératrice, il y aura des changements, croyez-moi. Je reviendrai aux valeurs fondatrices de l'Empire : l'ordre et la justice, pour tous !

– Mais nous n'en sommes pas encore là, il nous faut d'abord vaincre Sidious et ses éclairs de Force. Croyez-vous en être capable, Claria ?

– Avec votre aide, Skywalker, j'en serais peut-être capable. Si vous voulez bien m'excuser un instant ?

– Je vous en prie !

Claria se leva pour se rendre à son tour dans le rafraîchisseur. Elle laissa la porte légèrement entrouverte pour continuer la conversation, sa voix couvrant le chuintement de la vapodouche.

– Vous autres Jedi ne croyez pas à la force de la passion, n'est-ce pas ?

– En effet, selon le code Jedi, « il n'y a pas de passion, il n'y a que la sérénité ».

– Notre code Sith dit le contraire : « la paix est un mensonge, seule la passion existe. La passion me donne de la force, la force me donne du pouvoir, le pouvoir me donne la victoire et la victoire me libère de mes chaînes ».

– Ce sont des valeurs bien différentes des miennes, je ne vois pas vraiment en quoi je peux vous aider sur ce plan là, Claria !

– Pour la première fois, je vais m'opposer frontalement à mon maître. J'ai peur, Skywalker : peur d'affronter mon destin, peur d'échouer et de mourir. Vous pouvez m'aider à libérer ma passion, pour me rendre plus forte et vaincre ma peur. Il y a deux manières de le faire : la première est celle qu'a choisi votre père quand il a massacré les Jedi dans le temple, libérer ma haine et vous tuer.

– Mais vous n'en ferez rien, je ne sens pas de haine en vous.

– Non, je ne vous hait point, Skywalker, et j'ai promis de vous conduire à votre sœur, je suis une femme de parole. Mais il y a une autre forme de passion à laquelle je peux m'abandonner, bien plus agréable !

En prononçant ces mots, Claria ressortit du rafraîchisseur, entièrement nue. Luke eut l'impression que sa mâchoire allait se décrocher tandis qu'il se relevait brutalement et qu'il sentait la chaleur monter à ses joues. Il laissa son regard parcourir le corps de la jeune Sith tandis qu'elle s'avançait lentement vers lui, remarquant les taches de rousseur qui parsemaient sa peau claire, les quelques cicatrices – dont celle d'une vilaine blessure récente au bras droit – qui témoignaient de sa vie agitée, le galbe délicatement proportionné de ses seins et de ses hanches, le triangle de poils roux entre ses jambes – de la même couleur que ses cheveux de feu – et ses yeux verts qui l'envoûtaient. Un vrai corps de rêve, comme l'avait dit Lando, qui l'avait vue danser en petite tenue au palais de Jabba. Luke se sentit comme paralysé tandis que son cœur battait de plus en plus fort dans sa poitrine. Il se concentra dans la Force à la recherche d'un conseil mais celle-ci resta muette. Claria était presque arrivée jusqu'à lui lorsqu'il parvint enfin à articuler quelques mots.

– Vous... vous voulez... coucher avec moi ? Vous, une Sith, avec un Jedi ?

– J'ai envie de toi, Luke ! Non en tant que Sith, mais en tant que femme.

– Mais... est-ce bien raisonnable, Claria ? poursuivit-il en reculant d'un pas. Je veux dire... nous nous connaissons à peine !

– C'est également la volonté de la Force, répondit Claria en continuant d'avancer. Je nous ai vus ensemble, dans mes rêves, nus et enlacés. Et si ça peut t'aider à te détendre, tu peux m'appeler Mara.

Mara était maintenant arrivée jusqu'à lui et lui caressait doucement le visage avec ses mains. A travers sa combinaison, il sentait la chaleur de son corps contre lui tandis qu'elle posait doucement ses lèvres sur les siennes. Luke ne savait toujours pas quelle attitude adopter : devait-il la repousser ou feindre l'indifférence ? Pourtant, il la désirait ardemment lui aussi, il ne pouvait pas le nier. La dernière femme à l'avoir embrassé ainsi était Shira Brie et la relative indifférence qu'il avait montré alors ne lui avait pas réussi : se sentant repoussée, elle avait quelques heures plus tard tenté de le tuer. Repousser Claria – ou Mara, il ne savait plus trop comment il devait l'appeler – pourrait se révéler encore bien plus dangereux. Il se rappela aussi de ce que Han lui avait dit : « les filles te tombent dans les bras mais tu es trop bête pour en profiter ». Enfin, il avait besoin d'elle pour sauver Leia. Céder à ses avances n'était finalement pas un prix si cher à payer et pour une fois, il pourrait même en profiter et trouver cela des plus agréable.

Luke se détendit donc et lui entrouvrit sa bouche, laissant leurs langues s'enlacer dans un baiser plein de passion. Sa main gauche, de chair et de sang, commença machinalement à caresser le dos de Mara, descendant doucement jusqu'à ses fesses. Il se pencha ensuite pour l'embrasser dans le cou, s'enivrant de la douceur de sa peau et du parfum de ses cheveux. En même temps, Mara commença à défaire sa combinaison et à glisser sa main sous ses vêtements pour lui caresser le torse.

– Mara, avoua-t-il doucement, je ne sais pas si nous avons raison ou tort de faire cela, et moi aussi j'en ai envie. Mais c'est...

– Ta première fois ? Fais-moi confiance, répondit-elle tout en l'aidant à enlever le reste de ses vêtements avant de le pousser dans le lit qui les attendait. Tout va bien se passer.

 

 

Cité impériale, Coruscant

 

Le jour venait de se lever sur la cité impériale et Zeneb LaChannelle s'éveillait doucement, son corps magenta lové dans les draps de satin noir du grand lit impérial. Quand la nuit précédente, l'Empereur ne l'avait pas appelée à ses côtés et qu'elle avait appris qu'il avait passé la nuit avec Ysanne Isard, elle avait craint de lui avoir déplu et d'être répudiée. Mais le soir venu, elle avait de nouveau entendu son appel mental à venir le rejoindre et toutes ses craintes s'étaient dissipées. Ses nuits avec Palpatine ne comportaient pas seulement des ébats ordinaires entre amants mais également des exercices d'usage de la Force dont certains pouvaient être tout aussi agréables, comme ceux qui consistaient à donner du plaisir sans aucun contact physique. Enfin, elle s'endormait auprès de son maître et amant dans ce grand lit si confortable, dont elle adorait le contact des draps en tissu précieux contre sa peau nue.

Elle ouvrit les yeux tout en gémissant de bonheur et constata que son maître était déjà levé et habillé et la regardait émerger de son sommeil.

– Vous êtes bien matinal aujourd'hui, mon Seigneur ! dit-elle d'une voix encore ensommeillée. Y a-t-il quelqu'affaire urgente qui requiert votre attention immédiate ?

– Nous partons en voyage, mon enfant, lui répondit l'Empereur d'une voix douce. Je t'avais promis de t'emmener visiter la citadelle impériale de Byss, tu te souviens ? Il est temps de te lever et de t'habiller.

– Bien sûr, Votre Majesté !

Repoussant les draps, Zeneb s'assit au bord du lit pour poser ses pieds dans les escarpins noirs qui l'attendaient. Elle se leva ensuite pour se diriger – de son habituelle démarche vaporeuse – d'abord vers le rafraîchisseur pour prendre une rapide vapodouche, puis vers le dressing pour s'habiller.

Palpatine la regarda en souriant tandis qu'elle se déplaçait, admirant le balancement suggestif de ses fesses nues. Une âme si sombre dans un corps si parfait, avide d'apprendre les secrets du Côté Obscur. Si seulement il l'avait rencontrée bien plus tôt, pour pouvoir commencer sa formation dès son plus jeune âge ; elle aurait pu faire une si merveilleuse Sith ! Claria l'avait tellement déçu, trop attachée à ses idéaux de justice pour s'abandonner pleinement et définitivement au Côté Obscur. Il en portait une part de responsabilité bien sûr, pour avoir apporté une petite part de lumière dans sa formation initiale. Cette expérience, qui avait semblée une bonne idée pour une Main de l'Empereur, s'était révélée une erreur pour une apprentie Sith. Il était temps de la remplacer à présent et la fille de Vador qui venait d'être capturée ferait une apprentie idéale, une fois qu'il l'aurait brisée. Et ensuite, il terminerait la formation de Zeneb et ferait d'elle sa nouvelle Main ; adorable et fascinante Zeneb !

Bien sûr, tout cela supposait que les évènements se déroulent selon ses prévisions. Mais des impondérables pouvaient apparaître, comme la trahison de Vador à Endor, qu'il n'avait pas vue venir. Claria avait gagné en puissance, elle était maintenant capable de s'isoler de leur lien de Force et il ne pouvait plus surveiller ses gestes et ses pensées. Il conservait encore quelques surprises à son intention, des pouvoirs qu'il ne lui avait jamais dévoilés ; mais malgré cela, il ne pouvait pas totalement exclure qu'elle parvienne – par quelque traîtrise – à le vaincre. Si cela devait arriver, Zeneb aurait un rôle crucial à jouer et c'est pourquoi elle devait l'accompagner jusqu'à Byss et demeurer à la citadelle pendant qu'il affronterait son apprentie. S'il venait à mourir, leur lien lui servirait de guide pour revenir des limbes de la Force et se réincarner dans l'un des corps clonés qui l'attendaient dans les étages inférieurs de la citadelle.

– Que désirez-vous que je porte pour ce voyage, Sire ? lui parvint la voix de Zeneb depuis le dressing.

– Pas de tenue de cérémonie, Zeneb, quelque chose de pratique. Je souhaite que tu en profites pour t'entraîner au sabre laser avec ma garde d'élite.

– Ma combinaison noire alors, j'aurai besoin d'une bonne liberté de mouvement.

– Oui, ce sera parfait, ma chère.

Pendant que Zeneb se préparait, Palpatine contacta à travers la Force son plus fidèle et fanatique serviteur : le pilote de son vaisseau personnel, qui était aussi l'une de ses Mains.

Jeng Droga ?

Je suis à votre service, mon maître, répondit en pensée ce dernier.

Fais préparer mon vaisseau pour un départ immédiat. Je me rends sur Byss en compagnie de dame LaChannelle.

A vos ordres, mon Seigneur !

Dix minutes plus tard, l'Empereur et sa favorite se rendaient au spatioport du palais, escortés par deux gardes impériaux. Devant l'Ombre de l'Empereur, la navette que Palpatine utilisait pour ses déplacements privés, les attendait un homme à la forte carrure et au visage dur qui portait deux sabres lasers à la ceinture. Il avait des cheveux blonds coupés courts et des yeux rouges qui trahissaient sa dévotion au Côté Obscur. Il se mit à genoux devant l'Empereur et Zeneb lorsqu'ils arrivèrent à sa hauteur.

– Votre Majesté, dame LaChannelle, l'Ombre est prête à partir selon vos ordres.

– Merci Jeng, répondit l'Empereur en posant la main sur son épaule, c'est un vrai plaisir d'avoir un serviteur aussi dévoué. Relève-toi à présent.

– Mon plaisir est de vous servir, Votre Majesté !

Jeng Droga se releva et monta dans la navette, suivi de Palpatine, Zeneb et les deux gardes impériaux. Zeneb était intriguée par ce nouveau serviteur de l'Empereur qu'elle rencontrait pour la première fois. Il semblait très intime avec son maître et pendant un instant, elle se demanda jusqu'où allait cette intimité. Elle n'avait jamais entendu dire que Palpatine ait pu avoir un amant mais elle ne pouvait s'empêcher de se poser la question. A tout le moins, ce qu'elle percevait des sentiments de Droga lui semblait quelque peu ambigu. Mais ses réflexions furent interrompues par l'Empereur qui avait senti son trouble.

Quelque chose te perturbe, mon enfant ?

Non, ce n'est rien mon Seigneur. Je me demandais juste... Jeng Droga... est-il une de vos Mains ?

En effet, ma chère, nous partageons un lien dans la Force, comme toi et moi. Mais tu n'as pas à t'inquiéter, de tous mes serviteurs, c'est sans doute le plus loyal.

Je ne m'inquiète pas, maître. J'ai toute confiance en votre jugement.

Tandis qu'ils s'installaient dans la navette, Zeneb refoula cette pointe de jalousie qu'elle avait ressentie – une marque de faiblesse, lui avait appris Roganda – pour se concentrer sur le voyage qui l'attendait. Elle se réjouit à l'idée de visiter Byss dont son maître lui avait tant parlé et à la perspective de se former au sabre laser avec la garde d'élite du Côté Obscur.

 

Le colonel Soontir Fel venait de rentrer sur Coruscant avec le gros de la flotte. Comme le craignait Gara Petothel, les techniciens des services de renseignements n'avaient pu récupérer aucune information dans ce qui restait des ordinateurs rebelles et le grand amiral Makati avait ordonné le retour vers Coruscant conformément aux ordres de Dame Claria, ne laissant qu'un croiseur sur place pour surveiller le système Arbra. A son arrivée, il avait remis son beau-frère Wedge Antilles à la directrice Isard qui n'avait pu cacher une grimace de dépit en voyant l'ordre signé de Claria spécifiant qu'il devait être correctement traité.

En récompense de cette capture du leader de l'escadron Rogue, le grand amiral Makati avait accordé deux jours de permission aux pilotes de l'escadron Sabre et Soontir Fel rentra donc à son appartement dans la cité impériale où il savait que sa femme l'attendait. Alors qu'il montait en turboascenseur vers les étages supérieurs de la tour où se trouvait leur appartement, il était à la fois impatient de retrouver Syal et inquiet de ce qu'elle avait pu entendre aux holonews des derniers évènements de la guerre civile. Arrivé devant la porte, il l'ouvrit avec sa carte d'identification et entra. Il trouva Syal dans le salon, occupée à regarder les holonews tout en buvant une tasse de caf. Elle portait une tenue d'intérieur, ses longs cheveux blonds étaient en bataille et elle arborait un air préoccupé. Elle se détendit néanmoins en voyant arriver son mari, se levant en souriant pour aller se jeter dans ses bras. A trente-cinq ans, la célèbre actrice blonde aux yeux bleus était encore considérée comme une des plus belles femmes de l'Empire et Soontir se dit qu'il avait décidément bien de le chance de l'avoir épousée.

– Enfin tu es rentré, mon chéri, lui dit Syal. Est-ce vrai ce qu'on raconte, que vous avez affronté l'escadron Rogue et que mon frère et la princesse Organa ont été capturés ?

– Oui mon cœur, répondit Soontir, et cela a été chaud. Il s'en est fallu de peu que ton frangin me descende mais Myrette Davani a réussi à le toucher et il a été obligé de se poser en catastrophe.

– On dirait que cette chère capitaine Davani tient beaucoup à toi, colonel Fel ! poursuivit Syal sur un ton taquin.

– C'est une pilote exceptionnelle, en effet. Mais inutile de t'inquiéter de nos relations, elle ne s'intéresse pas aux hommes mais plutôt aux belles femmes blondes dans ton genre, ma chérie. Elle a d'ailleurs récemment perdu sa fiancée qui servait sur l'Executor lors de la bataille d'Endor.

– Oh désolée, je ne savais pas. Mais parlons plutôt de Wedge. Comment va-t-il ? Avez-vous pu le capturer sans le blesser ? Et que va-t-il lui arriver maintenant ?

– Il va bien, ne t'inquiète pas, juste quelques contusions dues à son atterrissage forcé et à sa capture. Je l'ai vu quand Dame Claria est allée l'interroger sur le Lusankya. Maintenant, il est détenu dans la prison du palais impérial. Claria a donné des ordres pour qu'il soit bien traité et je ne pense pas qu'Ysanne Isard prendrait le risque de lui désobéir. Après, je ne sais pas ce que Claria veut faire de lui, mais elle semble vouloir le garder en vie, au moins pour ne pas te causer de peine.

– Tu as vu Claria ? Il y a de drôles de rumeurs qui courent à son sujet, tu sais. Cela fait plus d'une semaine qu'elle a quitté Coruscant et certains disent qu'elle serait en disgrâce.

– Ce n'est pas l'impression qu'elle m'a donnée en tout cas. Peut-être un peu préoccupée mais qui ne le serait à sa place ? Elle a d'énormes responsabilités !

– Dis-moi, mon chéri : est-ce que tu penses que je pourrais aller voir Wedge en prison ? Cela fait si longtemps que je ne l'ai pas vu et même s'il a fait de mauvais choix, c'est toujours mon frère.

– Cela me paraît difficile en l'absence de Claria pour te couvrir. Si Ysanne Isard venait à apprendre que Wedge Antilles est ton frère, ce serait très mauvais pour nous deux. Lui rendre visite sans disposer d'un brouilleur pour les systèmes de surveillance électroniques et d'un adepte de la Force pour détourner l'attention des gardes serait même pure folie !

Syal sembla réfléchir pendant quelques secondes puis son visage s'éclaira d'un coup.

– C'est peut-être fou en effet, mais je viens d'avoir une idée. Peux-tu me procurer un de ces brouilleurs d'holocaméras ?

– Je pourrais certainement en obtenir un, mais il reste le problème des gardes. Tu ne maîtrise pas la Force, ma chérie.

– Moi non, mais Roganda Ismaren si ! Et elle me doit quelques services donc je pense pouvoir la convaincre de m'aider. Je lui dirai juste que j'ai envie de voir de près le célèbre leader de l'escadron Rogue dont tout le monde parle.

– Attends... Tu vas faire croire à Roganda que tu veux faire du charme à Wedge, afin qu'elle n'imagine pas une seconde qu'il puisse être ton frère ? Tu es non seulement folle, mais totalement dévergondée, Wynssa Starflare !

– A quoi t'attendais-tu en épousant une actrice, baron Fel ? J'ai joué des rôles bien plus difficiles à mes débuts dans le métier, tu sais.

Soontir réfléchit à son tour. Il savait que quand sa femme avait une idée en tête, il était très difficile de la faire changer d'avis. Elle n'avait pas vu son frère depuis dix-huit ans et son désir de lui rendre visite, pour risqué qu'il soit, était parfaitement légitime. Il n'avait aucun doute sur sa capacité à jouer la comédie de manière convaincante ; elle lui avait montré quelques uns des holofeuilletons de ses débuts, où elle jouait le rôle d'une jeune courtisane usant de ses charmes pour se faire une place à la cour impériale. Y repenser lui rappela d'ailleurs combien sa femme était désirable et combien il l'aimait et il se pencha pour l'embrasser tendrement dans le cou.

– D'accord, finit-il par répondre, je te fournirai un brouilleur. Mais promet-moi d'être prudente, pas de risques inutiles.

– C'est promis, mon chéri, répondit Syal avant de l'embrasser à son tour. Mais d'abord, j'ai envie de profiter un peu de mon as de mari !

– J'allais justement te le proposer, mon amour, tu m'as tellement manqué !

Syal entraîna Soontir dans leur chambre à coucher où ils firent l'amour avec d'autant plus de passion que Syal était toute excitée par le rôle impromptu qu'elle allait jouer : déjouer les sécurités de la prison du palais, à l'insu de leur ennemie intime, la directrice Ysanne Isard, était terriblement grisant.

 

 

Navette impériale de Lumiya, système Byss

 

La navette transportant Lumiya, Jix et leur prisonnière, la princesse Leia Organa, sortit de l'hyperespace à proximité de la planète Byss. Conformément aux instructions que lui avait données Claria, Lumiya dit à Jix de se diriger vers la face cachée de la deuxième lune. Ils survolèrent la surface couverte de cratères de l'astre mort jusqu'au complexe pénitentiaire où un système de guidage automatique leur indiqua de se poser dans le hangar principal. Il n'y avait aucun autre vaisseau ni aucune présence humaine, le complexe semblait désert. Lumiya et Jix quittèrent le cockpit pour rejoindre la salle principale de la navette où les attendaient Leia, toujours maintenue inconsciente, et les deux soldats qui la gardaient.

Jix abaissa la rampe de débarquement de la navette et Lumiya ordonna aux gardes de conduire la prisonnière vers les cellules. Restée seule avec Jix, elle prit à sa ceinture un petit boîtier en forme d'ellipsoïde aplati où clignotait lentement une lumière verte et le lui tendit.

– Je veux que tu restes ici pour garder la navette, Jix, lui dit-elle. Quand Claria et l'Empereur arriveront, la situation risque de devenir très dangereuse.

– Mais je ne peux pas te laisser seule, ma chérie, protesta Jix. Ta vie sera sans doute en danger !

– La tienne le serait encore bien plus, ce sont deux Sith qui vont s'affronter. Attends-moi ici et si jamais la lumière sur ce boîtier devient rouge fixe, décolle immédiatement sans m'attendre.

– En t'abandonnant ici ?

– Tu n'abandonnerais qu'un corps sans vie, ce boîtier est un pisteur relié à mon corset cybernétique. Si l'indicateur devenait rouge fixe, cela voudrait dire que je suis morte. Si cela devait par malheur arriver, part immédiatement, sauve ta vie !

– D'accord, je t'attendrai ici. Que la Force soit avec toi, ma chérie.

Lumiya échangea un rapide baiser avec Jix avant de réajuster son voile et de rejoindre les gardes. Ils atteignirent le turboascenseur au fond du hangar et descendirent vers le niveau inférieur de la prison. La porte s'ouvrit sur une vaste cour circulaire d'où partaient des escaliers métalliques qui conduisaient aux cellules. Lumiya et les gardes montèrent à l'étage, ouvrirent une des cellules et y placèrent Leia dans un champ de rétention avant de lui ôter son collier de contrôle. Une fois la cellule refermée, Lumiya congédia les deux gardes, leur ordonnant de rejoindre Jix à la navette, tandis qu'elle continuait d'explorer le complexe. Il n'y avait personne, toutes les autres cellules étaient vides de même que le poste de garde qui fonctionnait en mode automatique. Elle s'y installa, activant la caméra de contrôle de la cellule de Leia, attendant qu'elle reprenne conscience, ainsi que celle du hangar principal où elle vit les deux gardes rejoindre Jix à la navette.

Dans sa cellule, Leia reprit lentement conscience, suspendue dans le champ de rétention qui diffusait une pâle lueur bleutée. Elle se souvint de sa capture par Lumiya sur Arbra et sa première pensée fut de contacter Luke dans la Force pour lui faire savoir qu'elle était vivante et qu'elle avait besoin d'aide. Après quelques instants de concentration, elle ressentit sa présence, encore lointaine mais qui se rapprochait d'elle. Mais elle sentit aussi qu'il n'était pas seul, il y avait quelqu'un d'autre avec lui, une femme dont l'aura irradiait le Côté Obscur mais qui ne semblait pourtant pas malveillante. Ce ne pouvait être Lumiya, dont elle sentait la présence et la haine toute proche d'elle, ce ne pouvait être que Dark Claria. Que faisait donc son frère avec elle ? Et il y avait autre chose de troublant : Luke semblait heureux, dans un état de béatitude qu'elle connaissait bien pour l'avoir elle même ressenti après avoir fait l'amour avec Han ! A la fois choquée et gênée par ce qu'elle venait de découvrir, elle rompit le contact. Luke et Claria couchant ensemble, par tous les fantômes d'Alderaan, son frère avait-il perdu la raison ? Ou peut-être n'avait-il pas trouvé d'autre moyen pour la retrouver que de séduire la belle Dame Sith ? Espérait-il ainsi la ramener vers la lumière et s'en faire une alliée pour affronter à nouveau l'Empereur ?

Alors qu'elle ressassait ces questions dans sa tête, elle entendit une voix l'appeler.

– Leia ?

Ouvrant les yeux, elle vit devant elle un jeune homme portant la robe des Jedi et ressemblant étonnamment à son frère. Son visage était plus anguleux et ses cheveux plus longs et son corps était lumineux et translucide comme un hologramme.

– Luke ? demanda-t-elle sans trop y croire.

– Non, je suis Anakin Skywalker, ton père.

– Vous n'êtes pas mon père, Vador ! Mon père est mort quand vous avez détruit Alderaan, vous êtes un monstre ! Laissez-moi ! répondit-elle pleine de colère.

– Oui, tu as raison, j'ai laissé Tarkin détruire ta planète d'adoption et je t'ai même torturée. J'étais alors aveuglé par ma haine. Mais ton frère avait raison à mon sujet, il y avait encore du bon en moi et il a réussi à le réveiller. Je te demande pardon pour tout le mal que je t'ai fait, ma fille, même si tu n'es pas encore prête à me l'accorder.

– Non, en effet, surtout à présent que votre élève s'apprête à me livrer à votre ancien maître, Vador !

– C'est justement à propos de Lumiya que je suis venu te voir, Leia. Il y a encore du bon en elle, je l'ai senti. Shira était sincèrement amoureuse de ton frère, mais maintenant, elle s'est persuadée qu'il a délibérément voulu la tuer. Que tu me pardonnes ou non mes fautes est sans importance, mais tu dois pardonner à Shira. Tu dois la convaincre que Luke l'aimait et qu'il n'a pas voulu la tuer. Ce n'est qu'ainsi qu'elle pourra se pardonner à elle-même et renoncer à sa haine.

– Vous voulez dire que Lumiya se hait avant tout elle-même ?

– Oui, au plus profond de son âme, elle s'en veut d'avoir voulu tuer l'homme qu'elle aimait. De la même manière que Vador se haïssait pour avoir tué ta mère ! Ne sous-estime pas les pouvoirs de l'Empereur, il peut te briser et te corrompre comme il l'a fait avec moi. Tu auras besoin de Shira pour t'aider dans cette épreuve, mais tu dois d'abord l'aider à se débarrasser de sa haine. Que la Force soit avec toi, ma fille !

L'apparition leva sa main vers elle en guise d'au revoir puis se dissipa.

– J'essayerai, père, répondit-elle à voix basse. J'essayerai !

 

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