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Chapitre 7 : Sacrifice

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Dernière mise à jour 10/11/2016 01:39

 

Chapitre six
Sacrifice
 
 
Dans l’arène improvisée, le combat fait rage.
 
Gaslin n’est plus que l’ombre de lui-même. Sa peau est parcourue de nombreuses, trop nombreuses coupures. L’inflammation des plaies commence à boursoufler son flanc. Ses yeux injectés de sang, trahissent sa douleur mais aussi sa rage de vaincre.
Face à lui, Lupin semble plus monstrueux que jamais.
Une profonde entaille sépare arbitrairement son visage en deux parties, l’une fonctionnelle et l’autre aux portes de la mort. Son œil gauche est sorti de son orbite et semble regarder ce qui se trame à l’intérieur du crâne. Ce qui se passe justement dans ce cerveau survolté est si terrifiant que même les loups de Lupin s’écartent petit à petit du combat.
Le cercle s’élargit, non pour faire plus de place aux deux adversaires, mais pour s’éloigner de ce qui semble être une mise à mort indigne d’un loup. Déjà plusieurs membres de la meute de Lupin se sont joints à Balbuck.
 
McKay est pris d’un violent frisson.
- C’était donc ça !
- De quoi parlez-vous ? 
Teyla regarde le scientifique sans comprendre. McKay semble effrayé par le combat mais ne parvient visiblement pas à le quitter des yeux. D’un vigoureux coup de patte, Lupin arrache un impressionnant morceau de chair à Gaslin. McKay suit des yeux le trajet de la boule de poils gluante de sang, de l’épaule de Gaslin, au griffes acérées de Lupin jusqu’au sol poussiéreux de l’arène. Rodney ne peut détacher son attention de ses poils tristes et sanguinolents qui faisaient partie de son ami quelques instants plus tôt. Complètement atterré par la situation, McKay explique à Teyla ce qui est devenu une évidence.
- Gaslin savait parfaitement qu’il ne ferait pas le poids contre Lupin. Il ne voulait pas le battre, mais le discréditer aux yeux des autres loups. Regardez Teyla. La violence du combat semble écœurer même les plus durs. Seul Bringks à l’air de ne pas s’en soucier. Gaslin et Sheppard avaient conscience qu’ils ne survivraient pas à la colère de Lupin. Je comprends pourquoi Gaslin s’acharnait avec tant d’efficacité à exacerber la haine de Lupin. Maintenant que leur plan semble avoir fonctionné, il faut trouver un moyen d’arrêter ce jeu de massacre. Lupin est en train de mettre Sheppard en miettes. Et je ne parle pas au figuré. 
 
Alors que McKay explique à Teyla le plan de Gaslin, celui-ci semble justement prendre forme. La ronde de loup se disloque, ne laissant que quelques individus, hypnotisés par l’action.
Gaslin/Sheppard est en piteux état. Ses pas ne sont pas bien assurés. Il tombe une première fois, se relève puis retombe violement sous le coup d’une patte griffue qui lui fend la babine droite sur toute la longueur. Le museau couvert de sang, le corps brûlant de fièvre, Gaslin s’effondre sur la poussière noire de la clairière. Sa respiration est difficile et douloureuse. Son souffle chaud soulève un petit nuage de poussière qui vient délicatement se poser sur sa gueule et masquer davantage encore sa vision. Avec difficulté, Gaslin secoue la tête pour dégager sa vue.
Au raz du sol, ce que voit en premier Gaslin, ce sont les pattes noires de Lupin. Ce dernier s’approche puis se baisse afin d’être parfaitement visible de sa proie.
- J’ai gagné Gaslin !
- C’est… ce que… tu crois… 
Ses mots à peine chuchotés, mobilisent les dernières forces de Gaslin.
Furieux, Lupin donne un vigoureux coup de patte à la face du loup agonisant. Le corps inanimé paraît rebondir puis tourner sur lui-même pour enfin se retrouver sur le dos. Sur son torse, le dessin de Lupin semble s’être effacé. Constellé en tous sens par les ecchymoses et diverses lésions, le ventre de Gaslin n’est plus qu’un damier hétérogène où le rouge sang joue avec le orange rosé de ses chairs béantes.
Le silence est total.
 
McKay et Teyla retiennent leur respiration.
Elisabeth et Ronon sont pétrifiés par la vision apocalyptique des deux bêtes.
Personne ne peut, ou même ne pense, à intervenir. L’action paraît si lointaine… et pourtant l’odeur si caractéristique du sang embaume toute la clairière.
Une odeur entêtante et ferrique.
Le parfum de la mort.
 
Un rire dément couvre le silence de l’assistance.
Lupin, fière et hystérique dans sa victoire, se tient debout sur Gaslin et chante à sa gloire.
Son regard quitte momentanément son trophée pour couvrir ceux de ses adeptes.
C’est alors que Lupin réalise qu’il est seul pour profiter de son triomphe.
Furieux, il laisse choir le corps inerte de Gaslin.
- Où sont-ils ? 
Son hurlement est de plus en plus halluciné. Lupin cherche désespérément sa meute du regard. La clairière semble vide.
- Ils sont tous partis Lupin. Tu les as effrayés et ils nous ont abandonné. 
Bringks apparaît alors devant son chef.
- Gaslin avait bien prémédité son coup !
Tu as montré que tu étais le plus fort, mais aussi le plus cruel. Plus tu combattais, plus les nôtres te maudissaient pour ce que tu as fais de nous. Regarde-toi, regarde-nous !
Nous sommes des bêtes sanguinaires, assoiffés de sang et de vengeance. Pas très différent des humains qui nous ont détruits jadis. Nous avons perdu Lupin. 
 
Fou de colère Lupin se précipite sur Gaslin. Celui-ci agonisant, n’a pas bougé d’un millimètre.
McKay et Teyla s’apprêtent à intervenir quand une voix sortie de nulle part fige Lupin.
- Cela suffit maintenant ! 
Balbuck sort de la forêt et avance dignement vers Lupin.
- Tu as trahi ta meute à des fins personnels et indigne d’un loup. Ton comportement ce jour dévoile le plus profond de ton âme. Tu voulais entraîner ta meute et la mienne dans cette noirceur sans fond. Tu es seul maintenant, seul avec ta conscience et ce qui lui reste d’humanité… puisque tu y tiens tant ! Tu es un intrus au sein de notre communauté…bien plus que les humains. 
Lupin jette un regard noir de haine à Balbuck. Celui-ci poursuit comme si de rien n’était.
- Un humain et un loup se sont unis et sacrifiés pour leur meute. Un humain et un loup ont montré ce que le sens de la communauté et de la meute signifiait. Solidarité et esprit d’abandon pour le bien de tous et non pour celui d’un seul. Tout ce que tu ne connaîtras jamais. Vas Lupin, quitte pour toujours notre territoire et emmène avec toi cette vermine de Bringks !
 
Lupin se dresse fermement sur ses quatre pattes et tout en s’avançant, s’adresse à Balbuck avec un amusement mêlé de défi et de haine.
- Qui crois-tu être, petit loup, pour ainsi me défier ? 
Bringks qui s’approchait fièrement de Lupin, s’arrête brusquement, puis recule discrètement la queue entre les pattes arrière.
Derrière Balbuck, la foule s’est reformée, unie dans la colère, tous crocs dehors.
Lupin sentant peser sur lui le lourd ressentiment des siens, fait mine de céder. La tête baissée et le cou offert en soumission, il s’approche de Balbuck. De son côté Balbuck sort de la meute pour se rapprocher également de Lupin. Mais alors que celui-ci n’est plus qu’à un mètre, Lupin saute au cou de Balbuck. Aussitôt la meute, comme un seul loup, surgit et engouffre Lupin dans la profondeur de sa masse. En quelques minutes Lupin est tué, déchiqueté avec d’autant plus de violence que le clan réunifié assouvit ainsi sa haine tant envers leur ancien chef qu’envers eux-mêmes et les deux-pattes. Que disparaissent toutes traces de leur forfaiture et de leur déchéance !
La scène terrifie tellement McKay et Teyla qu’ils ne réalisent pas qu’à quelques mètres d’eux, une autre scène se joue, tout aussi violente.
 
Profitant du peu d’attention dont il fait l’objet, Bringks s’éloigne dans le but de fuir la vengeance des siens.
- Où crois-tu aller petit frère ? 
Ce qui devait être un hurlement n’est pas plus perceptible qu’un jappement de petit chiot. Le timbre enrayé et déformé par la douleur, Gaslin apostrophe son frère de sang.
- Assume tes choix Bringks. Admets tes tords et quitte à tout jamais ce territoire. 
Bringks s’approche de Gaslin et lui répond avec sarcasme, l’écume aux lèvres et les yeux injectés de sang.
- Mais certainement Gaslin. Je vais le laisser ce territoire qui n’est plus le mien. Mais tu n’en profiteras pas ! 
Sur ces mots, Bringks se jette furieusement sur Gaslin et enserre violement son cou entre ses crocs. Bringks est d’autant plus à l’aise dans son rôle de bourreau que le monde semble s’être arrêté… juste pour eux.
Gaslin et Bringks.
Bringks et Gaslin.
Comme au bon vieux temps des jeux de louveteaux. Comme au bon vieux temps où Lupin asservissait Gaslin et laissait les miettes à son éternel second.
La vie a cessé et la lumière s’est éteinte. Un projecteur illumine la scène. Bringks est la vedette de son show psychotique. Il jubile. Sans relâcher son étreinte, il susurre aux oreilles de son frère ses derniers mots d’amour fraternel.
- Je t’ai toujours haïs plus que tu ne peux l’imaginez. Je vais me délecter de ta souffrance et de celle de l’humain qui se terre en toi comme un chiot apeuré. Si tu ne veux pas souffrir, laisse le deux-pattes reprendre le dessus et cache-toi dans son âme meurtrie. Quelque soit ton choix, saches que le plaisir de te tuer sera égal à celui de tuer l’humain, symbole de ta lâcheté. A moins que je te laisse agoniser dans la honte ? Hum… je dois avouer que ce choix me coûte. Non, finalement je préfère voir s’éteindre la lumière dans tes yeux. 
Doucement, avec un désir de perfection dans le geste, Bringks accroît la pression de ses imposantes mâchoires. Le hurlement de Gaslin transperce la bulle dans laquelle Bringks s’imaginait assouvir son fantasme de vengeance. D’un coup, le silence s’enfuit pour laisser la place aux cris de la meute. La lumière semble réapparaître pour éclairer toute la clairière. Bringks sort brutalement du monde imaginaire qui s’était façonné autour de lui et Gaslin. Il réalise qu’il n’est pas si seul finalement, et que la fuite aurait peut-être été un meilleur choix que les représailles.
 
Tous les regards se tournent vers le bourreau, minable petit loup de second rôle, et sa victime, forme indéfinissable qui portait le nom de Gaslin pour les uns et de John pour les autres. A moins que ce ne fut l’inverse.
 
De nouveau le silence… puis le cri !
Un cri différent, mais tout aussi puissant.
Elisabeth s’est redressée sur le rocher. Il ne lui a pas fallu bien longtemps pour comprendre qui était le loup en si mauvaise posture. Qui d’autre que Sheppard pouvait s’attirer de tels ennuis ? Qui d’autre pouvait en quelques jours provoquer un bain de sang et à fortiori avec le sien ?
John était là, allongé sur un sol gorgé de son sang. La silhouette svelte et gracieuse d’Elisabeth domine le rocher et semble enlacer toute la clairière de son aura.
Le silence se fixe.
Même Bringks ne peut détacher son regard de cette forme à la fois redoutée et idolâtrée.
Derrière Elisabeth, apparaît d’abord en filigrane, puis avec netteté, l’imposante stature de Ronon. Celle-ci semble monstrueuse aux yeux des loups. Ces derniers hésitent quant à la conduite à tenir. Certains font volte face et s’enfuient dans la forêt, d’autres font bloque avec, mais surtout derrière, Balbuck.
 
Le hurlement de Gaslin a laissé sa place à de petits couinements. McKay et Teyla s’approchent doucement de lui. Bringks ne sait quelle attitude adopter. Comme tous ses anciens amis, il hésite entre l’attaque et la fuite. Son hésitation est de courte durée car Teyla a bifurqué et se dirige vers lui d’un pas rapide. Bringks se met en position d’attaque et s’élance vers Teyla.
Un flash lumineux éblouit Teyla. Lorsqu’enfin elle ouvre les yeux, elle découvre à ses pieds la carcasse fumante de Bringks. Une odeur nauséabonde s’élève de la chair calcinée.
 
Ronon est descendu de son rocher et avance en direction de Teyla. Il s’arrête face au cadavre, s’agenouille et vérifie que l’animal est bien mort.
Balbuck et sa nouvelle meute se regroupent autour d’eux en grognant fortement.
Peu impressionné, Ronon lève son arme. Devançant toutes actions, d’un côté comme de l’autre, Teyla s’interpose entre Ronon et Balbuck.
- Non Balbuck ! Mon chef de clan s’est sacrifié au même titre que le vôtre. Nous sommes autant les victimes de Lupin que votre meute. Comme Gaslin vous l’a expliqué, nous sommes venus ici par accident. C’est également par accident que nous sommes dans ces corps qui ne nous appartiennent pas. Je sens en moi Margelle qui se lamente de devoir partager avec moi. Je la sens aussi qui pleure de savoir que sa résurrection signera ma mort. Le combat entre loups et humains doit cesser immédiatement.
- Mais cet humain accepteras-t-il de nous laisser ? Son arme est puissante et redoutable.
- Ronon est un ami. Je suis certaine que je vais pouvoir lui faire entrevoir la vérité… mais s’il vous plaît…donnez-moi un peu de temps.
- Bien. 
Balbuck s’éloigne au grand soulagement de sa toute récente communauté qui s’imaginait déjà réduite à l’état de braises incandescentes.
 
Ronon regarde Margelle/Teyla hurler et couiner bizarrement avec l’autre loup.
La louve est svelte et gracieuse par rapport aux autres. Celle-ci jette un regard si insistant et autoritaire sur Ronon que celui-ci en perd son aplomb. Teyla, ce ne peut être que Teyla !
Comme il est étrange d’imaginer l’Athosienne en train de pourparler avec un animal. Comme il est tout simplement étrange d’imaginer l’Athosienne en animal !
 
Teyla se rapproche de Ronon. Celui-ci se sent mal à l’aise. Que doit-il faire ? Mettre un genou à terre et caresser son encolure, comme s’il s’agissait d’un animal domestique, comme le chien que Sheppard lui a montré en photo ? L’évocation de son ami vient subitement remplacer tout mal-être et sensation de gêne qu’il pouvait ressentir à l’idée de « parler » à un loup.
- Sheppard !! 
Sans en dire plus, Ronon, immédiatement suivi de Teyla, et rejoint aussitôt par Elisabeth, se retrouve au chevet de Gaslin.
McKay est allongé à côté du corps de son ami. Gaslin peine à parler.
- Je vais mourir. Je le sens, mes blessures sont profondes. Ma chair et mon âme sont à jamais détruites. Je regrette d’emmener avec moi Sheppard.
Il me dit de vous répéter cette phrase, mais je ne la comprends pas :
- Trouvez une solution monsieur Spok et magnez-vous les fesses ! 
 
***
 
La stupeur et l’incompréhension gagnent Teyla et McKay. Bien que ne comprenant pas le sens des hurlements, Elisabeth et Ronon saisissent parfaitement le ton plaintif de Gaslin.
Le loup tousse un peu puis ricane.
- Je suis content d’avoir partagé ses moments avec vous colonel. C’était instructif et particulièrement…étonnant.  
Gaslin finit juste sa phrase quand McKay s’énerve et le secoue avec peu de douceur.
- Bon, maintenant, va falloir se remuer un peu si on veut trouver une solution. Teyla, emmenez le docteur Weir dans la grotte voir si elle déniche le mode d’emploi de la symbiose sur les inscriptions des anciens. Ronon, portez tout de suite Gaslin sur Atlantis pour que Carson s’en occupe ! Ronon ? Mais qu’est-ce que vous attendez Médor, que le déluge nous lave de tous nos pêchers ? 
Teyla l’interrompt gentiment.
- Ils ne nous comprennent pas Rodney. 
 
***
 
Gaslin/Sheppard ricane de plus en plus.
- Attention McKay, Médor a de sacrés crocs aussi ! 
La situation semble amuser Gaslin et Sheppard qui se laissent tranquillement aller.
Lutter pour vivre est si douloureux.
 
***
 
Devant le corps du loup supposé être Sheppard, deux autres bêtes s’agitent. Ce sont les deux animaux qui guettaient devant la grotte. La louve est calme alors que le loup est agité de mouvements frénétiques. Face à cet étrange tableau, Elisabeth et Ronon semblent un peu perdus. Elisabeth s’approche de Gaslin.
Ronon exprime enfin son inquiétude.
- Pouvons-nous sauvez Sheppard ?
- Je ne sais pas Ronon. Je pensais qu’en les refaisant passer le bouclier filtrant, leurs âmes et leurs corps se sépareraient de nouveaux. Laissant ainsi les loups de ce côté de la porte pour reprendre sur la plateforme d’Atlantis leurs véritables enveloppes charnelles.
- Vous pensez que ce n’est plus possible ?
- Je l’ignore. Sheppard à l’air si mal en point. Je crains que cette brutale séparation ne l’achève. 
Ronon se tourne vers McKay.
- Rodney, j’ignore si vous me comprenez, mais il faut trouver une solution. Creusez-vous les méninges et trouvez une idée ! 
Elisabeth regarde Ronon avec curiosité.
- Comment êtes-vous certain que c’est McKay ?
- Il n’arrête pas de gesticuler et de japper ! 
 
***
 
Un petit couinement, un dernier petit rire pour la route…
Gaslin et Sheppard se coulent doucement vers l’abandon. Qu’il est doux de partir aux sons si familiers de sa meute.
McKay râle et s’égosille en vain, comme à son accoutumé.
Ronon grogne presque comme un loup. Finalement Rodney n’est pas si loin avec son « Médor ».
Teyla cherche la solution la plus sage. Sa voix chantante berce l’esprit de Gaslin.
Et si tu l’entendais chanter…  Suggère Sheppard au fond de leur être.
 
Une petite pluie tombe lentement sur la gueule de Gaslin/Sheppard. Une goutte puis deux coulent sur sa babine blessée. Cela picote, comme une petite brûlure à vif. La goutte se faufile et disparaît sur sa langue. La pluie est salée. Gaslin/Sheppard ouvre un œil. Juste au dessus, le ciel a disparu. Le bleu est devenu vert. Un vert intense et larmoyant. Elisabeth s’est approchée et pleure son impuissance.
 
Qu’il était doux de partir aux sons si familiers de sa meute.
Qu’il est difficile de partir avec le goût amer du chagrin.

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