La Liste [EN PAUSE]

Chapitre 4 : Le dernier pétale

1609 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 23/11/2020 16:26

           À l'arrière du manoir, assis sur les marches qui séparent le jardin de la terrasse, Klaus ne cesse de lire de vieux livres qui, il l'espère, lui donneront enfin des réponses à ses questions. De temps en temps, quand ses yeux commencent à lui irriter, il observe Hope qui s'est installée dans l'herbe. Assise en tailleur, une toile devant elle, l'adolescente peint un loup blanc hurlant à la pleine lune. Entendant le son d'une voiture qui se gare à l'avant de la maison, la blonde se retourne et constate que son père s'est déjà levé pour aller accueillir leur visiteur. Elle retourne à sa peinture jusqu'à ce que, quelques minutes plus tard, la voix de l'hybride l'appelle. Après un soupire d'agacement elle se retourne.

 

« C'est pour toi. » dit-il en faisant un signe de la tête en direction de la bâtisse.

 

Puis il se rassied sur l'escalier. La jeune femme rassemble son matériel de peinture et entre dans la maison. Dans le hall, son sac sur l'épaule, Scott attends patiemment en admirant les tableaux et bibelots de collection qui décorent la pièce.

 

« Que puis-je faire pour toi ? »

 

Le jeune alpha sursaute légèrement, n'ayant pas entendu Hope entrer, et se retourne.

 

« Euh... C'est pour le devoir en histoire, tu sais ? On est en binôme.

- J'avais oublié ça, soupire-t-elle.

- Comme je n'ai pas ton numéro et que tu nous tous évite depuis deux semaines, je me suis permis de venir directement ici.

- Suis-moi ! » fait-elle froidement.

 

Les adolescents montent dans la chambre dont la porte est ornée de lettres en bois qui forment le prénom Hope. La blonde pose sa toile contre la commode puis va dans la salle de bain annexée pour laver ses mains ainsi que son matériel. Lorsqu'elle revient dans la chambre, elle invite Scott à s'installer avec elle à son bureau pour commencer à travailler.

Après plusieurs longues heures de recherche sur les guerres franco-iroquoises, Hope ferme subitement son ordinateur portable.

 

« Qu'est-ce que tu fais ? s'étonne Scott. On est loin d'avoir fini.

- Ça fait deux heures qu'on est là-dessus. J'ai besoin de respirer un peu. Pas toi ?

- Si. Je pensais juste que tu aurais voulu finir tout ça le plus rapidement possible pour ne plus m'avoir dans les parages. »

 

Un petit rire échappe à l'adolescente qui fixe le crayon qu'elle fait tournoyer dans sa main gauche.

 

« Je n'ai contre toi ou tes amis, le rassure-t-elle. J'essaye juste de me tenir le plus loin possible du monde surnaturel.

- Je comprends. ... Mais ton nom est sur la liste. Les chasseurs s'en sont déjà pris à toi et ils recommenceront à la moindre occasion. Tu as besoin d'une meute.

- Je ne suis pas un loup-garou.

- Et alors ? Une meute n'est pas forcément composée que de loups-garous. Regarde la mienne. Il y a un kitsune, un coyote-garou, une banshee et un humain. Peu importe ce que tu es, nous pouvons t'accueillir.

- Merci mais... »

 

Soudain la porte s'ouvre, faisant sursauter les adolescents.

 

« Bordel, s'écrit Hope en se tournant vers son père qui se tient dans l'encadrement de la porte. Tu pourrais frapper avant d'entrer.

- Je dois te parler. Maintenant. » dit-il sur un ton glacial avant de retourner au rez-de-chaussée.

 

La blonde s'excuse auprès du jeune alpha puis quitte la pièce en fermant la porte derrière elle. Scott appui son dos sur le dossier de la chaise et observe les photos accrochées sur le mur contre lequel se trouve le bureau. Au premier abord toutes ces photos paraissent banales. Ce sont simplement les photos de Hope au fil des années. Mais à force de contemplation, un détail fini par intriguer Scott. Sur les photos la blonde apparaît aux côtés de nombreuses personnes mais sur aucune ne figure son père. Les éclats de voix provenant de l'étage inférieur lui laissent en deviner la raison. Dans le hall, père et fille se défient de leurs regards noirs. L'hybride tient fermement une feuille dans son poing.

 

« Désormais tous les chasseurs et êtres surnaturels de cette ville savent que nous sommes ici, s'emporte Klaus. Tu aurais dû me parler cette liste à l'instant même où tu l'as eu entre les mains.

- Et qu'est-ce que ça change ? rétorque-t-elle sur le même ton. Où que l'on aille ton passé te rattrape et nous met en danger. ... Pourquoi Beacon Hills, hein ? Cela ne t'a pas suffi d'y avoir déjà fait un massacre ? Où peut-être est-ce parce que tu en es fière et que tu veux revivre cette belle époque où tout le monde te craignait. Ça te manque d'être le roi, pas vrai ?

- Nous sommes ici parce qu'il n'y a qu'à Beacon Hills que l'on trouvera les réponses à nos questions.

- Dans ce cas, si tu voulais vraiment que j'y sois en sécurité, c'est avec maman que j'aurais dû venir.

- Crois-tu que je n'en ai pas conscience ? Mais ta mère ne pouvait pas partir. Pas maintenant.

- Non, je ne le sais pas. Parce que, encore une fois, vous me tenez à l'écart et ne me dites qu'à moitié les choses. J'en ai assez. »

 

Sur ce, elle tourne les talons.

 

« Ne me tourne pas le dos !

- J'aurais dû te tourner le dos il y a déjà bien longtemps. » lance-t-elle ton en pivotant brusquement.

 

Klaus reste interdit face à cette dernière phrase. Lorsque leurs regards se croisent, tous deux comprennent que le peu qui subsistait de leur lien vient de se briser. L'homme ravale sa rancœur en laissant une larme lui échapper. Consciente de ce qu'elle vient de provoquer et qui lui est impossible désormais de revenir en arrière, la blonde se pince les lèvres puis baisse le regard. Un sentiment de honte s'empare d'elle.

 

« Tu devrais peut-être retourner voir ton ami. » dit-il d'une voix se voulant calme, masquant péniblement sa peine.

 

Elle acquiesce d'un léger mouvement de tête et retourne dans sa chambre sous le regard larmoyant de l'originel. Lorsqu'elle ouvre la porte, Scott s'enquit de lui demander comme elle se sent. C'est avec une voix faible et quasi inaudible qu'elle lui répond :

 

« Ça va. »

 

Sans même avoir besoin d'écouter les battements de son cœur le jeune loup sait qu'elle ment. Au moment où l'adolescente ferme la porte le son d'un objet se brisant sur le sol résonne dans la maison. Ce bruit provoque en l'adolescente une scissure au plus profond de son être. Incapable de lutter plus longtemps, elle laisse les larmes la dominer. Ses jambes tremblantes menaçant de se dérober sous elle, Hope se laisse glisser le long de la porte jusqu'à s'asseoir sur le sol. L'alpha s'installe à ses côtés et pose une main réconfortante sur son épaule.


____________

 

Au cimetière de Lafayette de la Nouvelle-Orléans, devant l'entrée du caveau des Catreaux, Hayley fait les cents pas. Elle passe ses mains tremblantes dans ses cheveux pour dégager cette chaleur qui s'empare de son visage. Une énième fois elle se saisit de son portable pour observer l'heure dans l'espoir vain de calmer son impatience.

 

« Te voilà enfin. » soupire-t-elle en entendant les bruits de pas lourds dans son dos.

 

La brune se retourne pour faire face à l'homme qui s'avance jusqu'à elle d'une démarche fière et menaçante. De ses yeux bleus glacés il toise l'hybride pendant quelques secondes. Un sourire de domination se dessine sur ses lèvres.

 

« Navré pour mon retard, il n'est pas évident de venir dans cette ville sans se faire remarquer.

- Peu importe. Tu as ce que je t'ai demandé ? »

 

Il enfonce sa main dans l'intérieur de son long manteau pour en sortir un petit paquet emballé de papier brun. Il le tend à Hayley mais lorsque celle-ci tente de le prendre, il l'en empêche en le tirant à lui.

 

« Nous n'avons pas encore parlé de ce que cela te coûtera.

- Je te l'ai déjà dit : quel que soit ton prix ce sera le mien. Tu n'as pas idée de la fortune des Mikaelson.

- Je n'ai que faire de l'argent.

- Alors que veux-tu ?

- Vois-tu, certaines sorcières ont la langue bien pendue. Et il semblerait que tu ais osé attribuer ta confiance à l'une d'entre elles.

- Cesse de tourner autour du pot, grommelle-t-elle. Qu'attends-tu de moi ?

- Je veux rencontrer la merveilleuse créature qu'est ta fille. »

 

Déconcertée, Hayley est incapable de répondre. L'homme esquisse un sourire satisfait au son de ses battements de cœur qui s'accélèrent. Il pose une main ferme sur la joue de la brune en disant d'une voix se voulant charmeuse :

 

« Ne t'en fais pas ! Avec moi ton secret sera gardé.

- J'ignore de quoi tu parles, tente-t-elle de feindre. Mon enfant est mort-né.

- Ma chère, tu as toujours été une piètre menteuse en ma présence. ... Dis-moi où Klaus l'a emmené et ceci sera à toi. » fait-il en agitant légèrement le paquet.


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