Ainsi, profonde, murmure une onde qu'on ne voit pas

Chapitre 2 : C'est l'haleine de la nuit

5775 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 06/12/2020 01:02

Bonjour tout le monde,

J'espère que vous allez bien ? Voici donc le deuxième chapitre de cette fic. Merci pour les reviews et les favs, ça me fait toujours super plaisir de voir que mes histoires plaisent. J'espère que ce chapitre vous plaira autant que le premier, n'hésitez pas à laisser votre avis. Il reste sans doute quelques coquilles niveau orthographe/conjugaison et je m'en excuse.

Bonne lecture,

Hanae


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Il ne fut qu'à moitié surpris de trouver Derek appuyé contre un mur. Ses yeux se remplirent de soulagement, ce qui n'échappa au loup. Ce dernier s'avança, plongeant ses yeux dans ceux de l'adolescent. Après un moment à chercher ses mots il murmura.


- Stiles, je suis désolé.

- Wow ! Qui êtes-vous et qu'avez-vous fait de Derek Hale ?


Cela tira un demi-sourire au plus âgé, qui ne répondit pas à la question, se contentant d'en poser une à son tour.


- Est-ce que tu as faim ?

- Je… Oui, pourquoi ? Si tu m'annonces que tu m'emmènes manger, je vais vraiment finir par croire que tu n'es pas Derek. Et si tu n'es pas Derek qui es tu et pourquoi te fais-tu passer pour lui ?

- Si tu n'as pas faim, je peux juste m'en aller.

- Wow ! Non, non, allons manger. Je peux me satisfaire de manger avec le clone de Derek.


Pour seule réponse, les yeux de Derek s'illuminèrent brièvement de bleu, faisant sourire le plus jeune.


- Est-ce que tu essayes de me prouver que tu es toi ? Tu pourrais simplement être un loup et un clone de Derek. On ne sait jamais, il y a des choses plus étranges après tout. Est-ce que tu as un clone ?

- Non. Viens.


Stiles eut l'air sur le point de dire quelque chose, mais finalement il referma la bouche. Il était plutôt heureux de simplement passer du temps avec Derek et il ne savait pas trop jusqu'où la patience du plus âgé irait. Avant, lorsqu'il vivait encore à Beacon Hills, Derek avait assez de patience pour supporter ses paroles incessantes, jusqu'à un certain point du moins. Lorsque sa patience était à bout il n'était pas rare qu'il plaque Stiles contre n'importe quelle surface plane. Pas que le plus jeune s'en plaigne réellement, mais… Il ne savait pas trop s'il avait envie que cela arrive de nouveau. Ses sentiments envers Derek étaient trop embrouillés pour que ce soit une réelle réussite.

Il suivi donc le lycan en silence pendant plusieurs minutes, son regard ne cessant de se poser aux alentours pour se repérer. Il n'avait aucun mal à faire cela, il connaissait ce quartier comme sa poche et malgré les pouvoirs de Derek, il aurait sans doute beaucoup moins de mal que ce dernier à être rapide dans les ruelles en cas de difficulté. Derek évidemment remarqua son manège et soudain il s'arrêta brusquement. Stiles, n'ayant pas vu le mouvement et marchant juste quelques pas derrière le plus grand, lui rentra dedans avec un bruit sourd.


- Aouch. Ne t'arrête pas brusquement comme ça, Big Bad Wolf, je suis plus fragile que toi. Quand je te rentre dedans, c'est moi qui me fait mal.

- Pourquoi est-ce que tu n'arrêtes pas de regarder autour de toi ? Est-ce que tu as tant peur de moi ?

- Aw tu penses que j'ai peur de toi ?

- Si ce n'est pas le cas, pourquoi tu regardes partout comme si tu cherchais à fuir ?

- J'ai appris à chercher toutes les possibilités. Ce n'est pas lié spécifiquement à toi, Derek, c'est simplement… avec tout ce qui nous est tombé dernièrement, est-ce que tu peux vraiment m'en vouloir d'être prudent ?


Le plus âgé en resta coi un instant. Il fallait dire qu'il ne s'attendait vraiment pas à ce que le plus jeune soit à ce point conscient du danger qui les entourait de manière générale. Ce n'était pas étonnant en soi, après tout c'était bien Stiles qui avait été possédé par le Nogitsune et c'était lui qui depuis des mois les aidait avec tous les problèmes surnaturels. Scott avait dit que Stiles était parti pour fuir le surnaturel, mais cela ne voulait pas dire qu'il n'avait pas appris de tout ce qui leur était arrivé par le passé. Sans pouvoir mettre des mots dessus réellement, il sentait que l'hyperactif n'était pas aussi éloigné du surnaturel qu'il voulait bien le faire croire. Il décida cependant de ne pas insister trop là-dessus pour l'instant et se contenta de hocher la tête en réponse à l'explication du plus jeune, avant de reprendre la route sans un mot.

Stiles soupira, hocha la tête de gauche à droite, avant de le suivre. Les conversations avec Derek étaient toujours aussi compliquées qu'avant. Au moins, il y avait des choses qui ne changeaient pas. Il ne savait pas s'il devait être rassuré à ce propos ou s'il devait en être déprimé. Il aurait bien aimée que la conversation devienne plus simple avec le brun et si ce n'était pas le cas leur repas allait être un peu compliqué. Au moins Derek s'était excusé, peut-être que les explications allaient venir aussi, ce n'était pas impossible. Il allait poser une question lorsque Derek s'arrêta un nouveau sans rien dire et une fois encore Stiles lui fonça dedans.


- Sourwolf, qu'est-ce qu'on avait dit à propos de ça ?


Seul un grognement lui répondit avant que Derek ne l'attrape par le bras pour le tirer avec lui dans le petit restaurant qui se trouvait là entre deux bâtiments.


- Aïeaïeaïe, humain fragile ici, n'utilise pas ta force de grand méchant loup, tu vas me casser en deux.


Derek ouvrit la bouche pour répondre quelque chose, mais la referma aussi vite. Peut-être que faire des phrases à double sens avec Stiles n'était pas une si bonne idée que ça. Pourtant, le plus jeune remarqua cela aisément.


- Tu allais dire quelque chose ! Qu'est-ce que tu allais dire, dis-moi je veux savoir !

- Non.

- Je sais que tu allais dire quelque chose, je l'ai vu dans tes yeux.

- Tu ne regardais même pas mes yeux.

- Je l'ai vu dans… ton attitude.


Derek hocha la tête sans dire un mot, il n'allait certainement pas encourager Stiles là-dedans et il n'allait certainement pas non plus lui dire ce qu'il avait pensé à dire quelques secondes auparavant.


- Derek dis-moi...

- Je n'allais rien dire, tu te fais des idées.

- Mais bien sûr ! Tu as ouvert la bouche pour quoi alors ? Gober des mouches ? Est-ce que les loups mangent des mouches, c'est de la viande après tout. Est-ce que c'est bon ? Pas très nourrissante cela dit, tu ne penses pas ?

- Je ne mange pas de mouche.

- Donc tu as bien ouvert la bouche pour dire quelque chose. Dis-moi ce que c'est.

- Ne racontes pas d'idioties et viens manger.

- Aw, tu essayes de m'avoir avec de la nourriture c'est si mignon.

- Je ne suis pas mignon.

- Même si tu ne veux pas le croire, tu l'es.


Derek tourna son regard vers Stiles et fit briller ses yeux, tout en grondant légèrement. Le plus jeune ne cilla même pas.


- Ça ne marche plus, Sourwolf, je te l'ai déjà dit. Tu ne me fais plus peur.


Cela tira un demi-sourire au loup avant de s'avancer vers un serveur et d'indiquer qu'il avait réservé pour deux à son nom. De l'intérieur comme de l'extérieur, l'endroit ne payait pas de mine, mais on ressentait ici une cuisine simple et bonne, ainsi qu'une volonté que le client reparte content. La nourriture était assez copieuse pour contenter l'appétit de Derek et assez bonne pour que Stiles en soi content aussi. Le serveur les installa tous les deux à une table un peu éloignée du reste de la pièce, séparée d'elle par un rideau. Des lanternes en forme de bougie éclairaient la pièce comme l'auraient fait des bougies, donnant à l'endroit un air un peu romantique. Stiles sourit et se tourna vers le plus âgé.


- Un dîner aux chandelles vraiment ? Où est mon bouquet de rose dans ce cas ?

- Ce n'est pas… Ce que j'avais demandé. Stiles, c'est…

- Aw Sourwolf, n'aie pas l'air si terrifié, ce ne sont que des chandelles. Elles ne vont pas te manger.


Derek fronça les sourcils, alors que le plus jeune lui offrait un large sourire. Clairement l'hyperactif se moquait de son aîné, qui décida de ne pas répondre, se contentant de s'asseoir et invitant Stiles à en faire de même. Sans cesser de sourire, l'hyperactif s'installa avant de commander la nourriture la plus bizarre qu'il pu trouver sur la carte que le serveur lui avait apportée. Derek roula des yeux en entendant la commande du plus jeune, mais il ne dit pas un mot. Si Stiles voulait manger de la nourriture étrange, ce n'était pas son problème.

Le serveur leur apporta leurs boissons pour attendre leurs plats et les laissa tranquille. Derek s'attendait à ce que le plus jeune commence aussitôt à parler sans s'arrêter comme il en avait l'habitude, mais ce ne fut pas le cas . Stiles se contenta de grignoter les gâteaux apéritifs apportés avec les boissons, les yeux baissés vers la table, jetant parfois quelques coups d'œil rapides au loup qui l'observait sans sourciller, mais un peu inquiet du silence du plus jeune. Finalement, ce fut tout de même Stiles qui prit la parole, reposant la question qu'il avait posée plus tôt dans la journée. Il était plus sérieux que Derek ne l'avait jamais vu, même en comptant la période où le Nogitsune avait pris possession de lui.


- Derek, pourquoi es tu là ?


Le loup resta silencieux un moment. Il savait que s'il ne répondait pas, le plus jeune allait lui demander de partir et s'il ne le faisait pas, il risquait tout simplement de disparaître. la première fois il était parti pour New York en laissant une adresse et en gardant contact, mais Derek sentait qu'il était tout à fait capable de partir sans laisser de trace, pour ne plus avoir affaire au surnaturel... Ou à lui.


- Je suis venu parce que je m'inquiétais pour toi. Répondit alors honnêtement Derek.


Stiles ouvrit la bouche, choqué. Derek se dit qu'il venait pour une des premières fois de rendre son jeune ami sans voix. Si cela n''avait pas été une situation aussi sérieuse, il en aurait ri. Là il se contenta d'un demi-sourire et de l'explication de ses pensées.


- Est-ce que j'aurais réussi la tâche impossible de te rendre silencieux ?

- Je…

- Tu ?

- Tu essayes de me faire croire que toi, Derek Hale, tu t'inquiètes pour moi, Stiles Stilinski ? Est-ce qu'on est dans un monde parallèle ? Ou alors on en revient au fait que tu n'es pas Derek et que tu es juste un clone. Est-ce que tu es un clone ?

- On a déjà résolu cette question, je ne suis pas un clone.

- On n'a rien résolu du tout, tu as juste affirmé que tu étais bien… toi. Je n'ai pas de preuve.

- Stiles ne raconte pas n'importe quoi, je ne suis pas un clone.

- Tu ne vas pas me faire croire que tu t'inquiète pour moi. Tu ne t'es jamais inquiété pour moi.

- C'est faux.

- Même quand… Quoi ?

- Ce n'est pas la première fois que je m'inquiète pour toi Stiles. Il y a quelques mois quand le Nogitsune a... Quand il a...Je m'inquiétais pour toi.


Stiles serra les points et les paupières, comme pour faire partir les souvenirs douloureux et Derek posa une main sur son poignet, rassurant.


- Stiles, parle-moi.

- Je ne veux pas penser… C'est de ma faute si…

- N'y penses même pas. Allison n'était pas ta faute.

- C'est moi qui l'ait tuée, grogna Stiles, une larme invisible coulant sur sa joue pâle.


Derek resserra ses doigts sur ceux du plus jeune.


- Non, c'est le Nogitsune.

- Parce que j'étais assez faible pour le laisser entrer !

- Parce que tu étais le plus fort d'entre nous. D'apparence faible, c'est vrai, plus faible que tous les loups-garous et autres créatures surnaturelles t'entourant, mais tu n'étais pas faible. Tu ne l'es toujours pas.


Stiles resta silencieux. C'était la première fois que Derek parlait autant en un coup depuis qu'ils se connaissaient, mais il ne savait pas si ça devait l'inciter à le croire. Il avait très envie de lui faire confiance à ce propos, mais il savait au fond de lui que c'était sa faiblesse qui avait permit au Nogitsune de gagner. C'était sa faute si Allison avait perdu la vie et jamais il ne se le pardonnerait. Il ne comprenait même pas pourquoi Scott ou Chris Argent avaient pu tourner la page. Depuis des mois, il essayait de ne pas y penser. Maintenir ces pensées à distances lui permettait de mieux dormir. Mais l'arrivée de Derek faisait remonter à la surface tous ces souvenirs, tout ces sentiments. Il fallait qu'il trouve le moyen de ré-envoyer ces souvenirs au plus profond de sa mémoire comme il avit pu le faire en venant ici.

Derek le voyait se plonger dans des pensées de plus en plus sombres, de plus en plus dangereuses. Il posa son autre main sur le bras de Stiles et serra doucement.


- Stiles, regarde-moi, ouvre les yeux.

- Je ne peux pas, je…

- Regarde moi, Stiles.


Le plus jeune ouvrit les yeux et les plongea dans ceux de Derek. Ceux du plus jeune étaient emplis de larmes et il tremblait de tous ses muscles. Il avait l'impression qu'un froid glacial lui enserrait les entrailles et que rien ne pourrait jamais le réchauffer.


- Ce n'est pas ta faute. Personne ne pense que c'est ta faute. Ni Scott, ni Argent, ni Lydia, ni Kira, ni Isaac… Ni moi.

- Ça ne change rien.

- Stiles, si le Nogitsune avait possédé l'un d'entre nous, nul doute qu'il y aurait eu bien plus de mort que cela.

- Ce n'est pas vrai ! Vous êtes tous plus forts que moi ! Je devais partir, je devais… Je suis un poids.

- Non, tu ne l'es pas.


Le plus jeune eut un rire sans joie.


- Tu dis ça pour me rassurer, tu ne le penses pas vraiment. Je sais que tu ne le penses pas vraiment.


Derek ferma douloureusement les yeux. C'est vrai que vu son attitude envers le plus jeune depuis leur rencontre, il ne lui avait pas donné beaucoup de matière pour que le plus jeune pense qu'il puisse avoir confiance en lui, s'inquiéter pour lui ou le considérer comme un membre à part entière de la meute. Au départ, l'hyperactif lui tapait réellement sur le système, mais il avait appris à apprécier ses paroles incessantes. Et il savait que sans lui le groupe serait bien plus faibles. Ses recherches, ses pensées, sa capacité de déduction, sa capacité à comprendre le surnaturel… Tout cela était une des grandes force de la meute, mais peu – et surtout pas lui – n'avait jamais mis l'accent dessus. Jamais personne, à part peut-être Scott, n'avait dit à Stiles à quel point il était essentiel pour leur meute. Depuis qu'il était parti pour New York, tout était plus compliqué. Ils géraient encore les problèmes tant bien que mal, mais il manquait quelque chose et il n'y avait aucun doute quant au fait que si un problème majeur apparaissait, ils seraient incapables de le gérer sans l'assistance de l'hyperactif. Mais voyant l'état mental actuel du jeune homme, il se rendit soudainement compte qu'avec un minimum de sens amical en plus, il aurait sans doute évité beaucoup de malheurs. Et beaucoup de difficultés. À présent, il s'en voulait terriblement, car si Stiles pensait que tout cela était sa faute, Derek savait que c'était en partie la sienne. Il devait faire en sorte que ça aille mieux, que Stiles aille mieux. Il ne savait pas comment exprimer tous ces sentiments. Parler n'avait jamais été son fort, pourtant, face à quelqu'un pour qui les mots avaient tant d'importance, il devrait faire un effort. Il n'avait qu'une seule chance et il en était conscient. Il fit glisser ses doigts jusqu'à ceux de son vis-à-vis et serra doucement. Il ne voulait pas faire mal, il voulait être présent. Lorsque le plus jeune releva à nouveau les yeux vers lui, il commença.


- Stiles, je ne suis pas doué pour parler, tu le sais aussi bien que moi. Je ne le dirai qu'une fois alors fais en sorte que ton cerveau retienne l'information, ok ? Sinon je t'arrache la tête. Avec mes dents.


Comme prévu, cela fit rire le plus jeune. Cette phrase dite et répétée depuis qu'ils se connaissaient avaient pris plusieurs sens et sentiments. Au début cela avait une réelle menace puis simplement un moyen de faire taire l'hyperactif. Puis c'était devenu quelque chose comme une blague entre eux. Et maintenant un moyen de le rassurer ? Pourquoi pas après tout ? Au moins maintenant il avait l'attention du plus jeune et même quelque chose comme un sourire. Il inspira profondément, souffla, puis commença.


- Lorsque Scott a été transformé, sans toi il aurait mal tourné. Tu l'as aidé à devenir le loup qu'il est actuellement. Lorsque Lydia a été attaquée par Peter, tu es celui qui a pris soin d'elle. Sans toi, elle serait sans doute morte, lorsque nous avons dû gérer le Kanima, c'est grâce à toi que Jackson est toujours en vie. Si nos relations avec les Argents sont désormais acceptables, c'est parce que tu as fait en sorte que ce soit le cas. Si la meute de Scott et la mienne sont à présent une seule et unique meute, c'est parce que tu as su faire le lien entre nous. Sans toi, on serait encore au point de se grogner dessus à la moindre occasion. Sans toi, le Darach n'aurait jamais été vaincu. Sans toi, Deucalion nous aurait tous décimés. Sans toi, le Nogitsune nous aurait sans aucun doute massacrés.

- Allison… Elle est morte ! Par ma faute ! Aiden également…

- Allison savait exactement quels étaient les risques. Aiden le savait. Nous le savions tous. Sa mort a contribué au fait que nous avons pu vaincre les Oni et donc le Nogitsune. Sans elle, sans sa flèche, nous n'aurions jamais su que les Oni étaient sensibles à l'argent. Ils seraient restés invincibles.

- Tu ne peux pas…

- Je ne suis pas content de la mort d'Allison. Je ne vais pas mentir et dire qu'elle était une amie, mais elle était votre amie et cela suffisait pour qu'elle fasse partie de la meute. Ce que je dis c'est que sa mort n'a pas été vaine. Ce que je dis c'est que sa mort n'est pas sur toi. Tu n'es pas responsable de ça. Les Oni le sont, le Nogitsune également, mais pas toi. Garde ça en tête, s'il te plaît.


Ce simple mot, plus que tout ce que Derek avait pu dire avant fit prendre conscience à Stiles que peut-être la faute n'était pas uniquement sur lui. Qu'il n'avait pas à se sentir coupable à ce propos. Il se rendit également compte que choisir la culpabilité était le chemin le plus simple. Se battre contre ce sentiment était dur et c'était un long combat qui s'annonçait, plus long et plus difficile que tous ceux menés avant, mais que c'était aussi la seule manière pour lui de s'en sortir sain d'esprit. Pour aller mieux, vraiment mieux, il devait faire ce travail. Il prit une inspiration hocha la tête et adressa un demi sourire au loup. Ils restèrent silencieux un moment avant que Derek, après une dernière pression, une dernière caresse, ne retire ses mains de celles de Stiles. Soudainement, le serveur arriva avec leurs plats, comme s'il avait attendu la fin de leur conversation pour venir les interrompre. D'un revers de la main Stiles essuya les larmes de ses joues avant de humer son plat qui avait une odeur particulièrement étrange. Peut-être qu'il aurait du prendre quelque chose de plus classique. Il ne savait pas trop si son plat allait être bon.


Il prit sa fourchette pour la plonger dans on plat et la porter à sa bouche. Comme il le pensait cela avait un goût vraiment étrange. Mais pas mauvais étonnement. Juste, pas commun. Il secoua la tête, soupira et continua à manger. En voyant sa grimace, Derek eut également un petit sourire. Stiles était vraiment impossible. Ils finirent leur repas dans un silence relatif et ce ne fut que lorsque après avoir commencé leurs desserts que Stiles reprit la parole plus sérieusement, comme s'il lui avait fallut tout le repas pour réfléchir à la situation.


- Tu t'inquiètes donc pour moi, pourquoi ?

- Tu es parti juste après le Nogitsune. Tu as quitté la meute sans un mot.

- Je suis juste humain, je ne fais pas vraiment partie de la meute, Derek.

- Penses-tu que Scott s'arrête à la nature des gens pour les considérer comme ses amis ou comme des membres de sa meute ?

- Non, mais toi oui.

- Avant oui. Et je ne suis pas l'alpha.

- Tu es quand même… ton avis est…

- Quoi ?

- Ton avis compte pour moi.

- Pourquoi ?

- Parce que… Parce que je…


Stiles grimaça. Il ne pouvait pas exprimer ce qu'il ressentait à cet instant précis. Pas parce qu'il n'avait pas envie, simplement qu'il ne savait pas encore. C'était une des nombreuses questions auxquelles il aurait à répondre et pour lesquelles il avait quitté sa ville, mais il n'y avait pas encore réfléchi. Il ne s'y était pas encore attelé, car il avait peur de ce qu'il allait découvrir. Derek secoua la tête en souriant à demi.


- Tu n'as pas besoin de me répondre, Stiles.

- Je suis désolé.

- Ne le sois pas, je suis content que mon avis compte, ça me suffit amplement. Et le fait que tu ailles bien.

- Je pense que je ne t'ai jamais entendu autant parler, tu es sûr que tu es bien toi ?

- Tu es encore là-dessus ?

- Je sais que tu es toi. Je ne t'aurais jamais dit tout ça si je ne le pensais pas.

- Tu me fais confiance.


Ce n'était pas une question, mais Derek s'interrogeait quand même. S'il venait de comprendre que Stiles aurait eu besoin qu'il exprime le fait qu'il lui faisait confiance, il n'avait jamais pensé au fait que Stiles puisse lui faire confiance, réellement confiance.


- Bien sûr, tu en doutais ?

- Je ne t'ai pas donné beaucoup de raisons de me faire confiance.


L'hyperactif eut un sourire. C'était très vrai, mais la confiance ne s'accordait pas uniquement parce qu'on donnait des raisons de le faire. Parfois, comme c'était arrivé avec Derek, c'était quelque chose qui se sentait. au fur et à mesure des mois, Stiles s'était rendu compte qu'effectivement il pouvait faire confiance à Derek il ne se l'expliquait pas non plus, mais c'était ainsi.


- C'est vrai, mais ce n'est pas une décision que j'ai prise consciemment. Je te fais confiance, c'est tout.

- Sentiment partagé.

- C'est tout ? Sentiment partagé ? Pas de câlin amical ou quelque chose comme ça ?

- Est-ce que c'est mon genre ?

- Ce n'est pas ton genre non plus de parler et pourtant on vient d'avoir une longue conversation. Bonne conversation, d'ailleurs, on devrait faire ça plus souvent. Les câlins aussi d'ailleurs si tu veux mon avis. Je pense que tu es un homme qui manque de câlins, tu serais plus heureux si tu faisais des câlins aux gens. Tu devrais essayer.

- Qu'en sais-tu si je ne fais pas de câlins aux gens ?

- Ce n'est pas ton style, on vient de déterminer ça. Je suis sûr que même avec tes copines tu n'es pas câlin.

- Ha non ? Sourit le lycan.

- Non, je pense que tu te contentes de ne pas discuter avec elle et de les plaquer contre des portes avant de les baiser sauvage... Je vais me taire maintenant.

- Non je t'en prie continue, c'est très divertissant.

- Ne te moque pas de moi.


Derek réprima un sourire amusé avant de plonger ses yeux dans ceux du plus jeune.


- Tu es le seul que je plaque contre des portes.

- Je ne vais pas croire ça.

- Tu me fais confiance, tu devrais me croire.

- Cette histoire de confiance va me retomber dessus n'est-ce pas ?


Le lycan se contenta d'un sourire en coin. Le tour que prenait cette conversation n'était pas vraiment ce qu'il avait prévu en venant ici, mais il se rendit compte que ça ne lui déplaisait pas vraiment. Stiles n'avait pas tort quand il avait dit qu'il n'était pas du genre câlins, même dans ses relations intimes, mais étrangement, il sentait qu'un câlin à Stiles ne serait pas un mal. Lorsque le serveur revint avec la note, il la prit avant même que le jeune homme n'ait le temps de poser les yeux dessus. Stiles tendit la main pour l'attraper, mais Derek lui tapa sur les doigts, littéralement.


- Derek allez, c'est ma ville, mon quartier, laisse-moi payer ça.

- Non.

- Mais…

- Non.

- Je…

- Non Stiles. Arrête d'essayer.

- Tu n'es pas cool., marmonna le jeune homme

- Peu importe.


Sans prendre ombrage du plus jeune faisant la grimace, Derek paya avant de traîner le plus jeune en dehors du restaurant ce dernier continuait à râler à propos du fait que le loup ne l'avait pas laissé payer et le plus âgé secoua la tête avant de se retourner pour attraper Stiles et le tirer contre lui. L'hyperactif s'arrêta aussitôt de parler. Encore une manière de faire taire le plus jeune, c'était bon à savoir. Derek glissa ses lèvres contre l'oreille de Stiles.


- Il semblerait que j'ai trouvé une nouvelle manière de te faire perdre ta voix.

- Pas du tout… Je…


Derek se contenta d'un petit rire soufflé tout contre l'oreille de Stiles, qui frissonna. Il avait l'étrange sentiment qu'il fallait à la fois que Derek s'éloigne de lui et qu'il reste tout contre lui. Derek resserra sa prise autour de son corps, lassant ses lèvres glisser dans on cou. Stiles avait l'impression que ses muscles ne voulaient plus faire leur boulot de muscles, à savoir le maintenir debout alors que Derek respirait dans son cou. Après quelques instants, Stiles reprit contenance. Les paroles l'avaient toujours sauvé, il n'y avait pas de raison que ce ne soit pas le cas aujourd'hui.


- Est-ce que tu me sniffes ? Genre une drogue de loup-garou peut-être ? Les humains se droguent avec de l'héroïne ou de la cocaïne et vous, vous vous droguez aux odeurs des gens ? Oh mon dieu, je viens sans doute de découvrir un des plus grands secrets des loups-garous et tu vas devoir me tuer pour ça. Je suis définitivement mort.


Amusé, Derek laissa poindre ses crocs et effleura la peau tendre du cou sous ses lèvres, Stiles se tendit et resserra ses bras autour de Derek. Il prit une inspiration un peu hésitante.


- Ne me change pas.

- Jamais, Promit le loup, sans mentionner le fait qu'en tant que bêta il ne pouvait de toute façon pas le transformer.


Derek referma les lèvres et les éloigna de la peau de l'hyperactif. Son but n'était vraiment pas de l'effrayer. Le moment était trop intime pour que le plus jeune en sorte terrifié. Derek ne savait pas vraiment ce qu'il lui prenait. Il n'était pas là pour ça, pas vraiment, pas consciemment. Mais à présent qu'il l'avait dans les bras, il se rendait compte que le jeune homme l'avait toujours attiré, d'une certaine manière. Et qu'avec le temps cette attirance s'était transformée en quelque chose de plus fort, de plus profond. À présent, son odeur plein les narines, il ne pouvait pas faire autrement que d'en prendre conscience. Il fallait qu'il réfléchisse à cela, il fallait qu'il... Il ne pouvait pas penser clairement. Doucement, il s'éloigna son visage du cou de Stiles, tout en le gardant contre lui un moment.


- Je vais te ramener chez toi.

- Derek, je…

- J'ai besoin de réfléchir et toi aussi.

- Tu vas disparaître.

- Je te promets que je serai là demain. Je ne quitterai pas la ville à moins que tu me le demandes.


Il s'éloigna d'un pas, plongeant son regard dans celui de Stiles, qui lui adressa un sourire en coin.


- Tes yeux sont bleus.

- C'est de ta faute.


Le plus jeune eu un petit rira alors que Derek fermait les paupières en inspirant profondément pour retrouver son calme et ses yeux humains. Sur le chemin du retour, Stiles babillait à propos de tout et de rien et Derek se contentait d'écouter, marquant son attention par des grognements qui faisaient sourire Stiles à chaque fois. Une fois sur le pas de la porte de son chez lui, le jeune homme se tourna vers le loup.


- Merci pour la soirée Sourwolf.


Il reçut un signe de tête en réponse avant que Derek ne tourne les talons. Stiles allait rentrer chez lui, puis il eut une courte hésitation, se tourna vers Derek et prononça son nom. Il savait qu'il n'avait pas besoin de le crier, que le loup l'entendrait sans aucun doute. Derek se tourna à demi vers lui, l'air incertain. Ça c'était aussi rare que Stiles perdant la voix. Le jeune homme eut un sourire avant de se rapprocher du loup, de la manière la plus assurée possible. Derek se retourna complètement vers le plus jeune. Une fois à quelques pas du plus grand, Stiles s'arrêta, l'air de vouloir dire quelque chose. Il se reprit, ferma les lèvres avant de faire les quelques pas qui le séparaient encore de Derek et glissant une main derrière sa nuque, il le tira à lui pour déposer ses lèvres contre celles du plus vieux. Il allait s'éloigner lorsque le loup se mit en mouvement et glissa un bras derrière le dos du jeune homme, l'autre dans son cou. Il écarta ses lèvres de celles du plus jeune un court instant avant d'y revenir, glissant sa langue entre elles alors qu'elles s'entrouvraient sous la surprise. Stiles resserra sa prise sur la nuque du plus grand, répondant à sa demande avec un gémissement. Le baiser dura de longues secondes avant que Stiles ne s'écarte.


- Whoah !

- Je te laisse encore une fois sans voix ? Fais attention, je pourrais m'habituer.

- Je ne m'attendais pas à ça.

- À quoi t'attendais-tu ?

- Que tu me repousses, en me disant que tu devais réfléchir et que moi aussi et que ce n'était pas le moment et l'endroit.

- Stiles…

- Tu ne peux pas en être étonné. Il y a moins d'une demi-heure c'est exactement ce que tu m'as dit au milieu d'un câlin.

- Ça devenait très…

- Intime ? C'est ce que sont les câlins Derek. Ce n'était pas plus intime que ce que nous venons d'échanger. Si tu souffles une fois chaud une fois froid, je ne risque pas de comprendre ce que tu veux, Sourwolf.

- Toi.

- Quoi ?

- Je te veux toi Stiles. Tout à l'heure, ta seule odeur m'a fait changer. Je n'ai pas eu besoin de plus de stimulation que ton odeur, c'était trop rapide. On venait de discuter sérieusement de sujets difficiles pendant deux heures, bon sang. Ce n'était pas le moment de te sauter dessus ! On a besoin de réfléchir, tous les deux. À ce que l'on veut, à ce que ça implique. Il est absolument hors de question que je te saute dessus sur un coup de tête ou que tu en fasses de même avec moi.

Stiles fronça les sourcils et repoussa le plus âgé, reculant d'un pas. Derek l'arrêta en attrapant son bras.

- Je ne te repousse pas Stiles. J'ai besoin de la nuit pour penser à tout ça, mais je ne te laisserai pas, je te donne ma parole.

- Je sais. Je comprends… J'avais juste besoin de me…

- Rassurer ?


Au hochement de tête du jeune homme Derek s'approcha à nouveau pour le prendre contre lui et déposer ses lèvres sur son front. Ils restèrent un instant immobiles avant que Stiles ne se détache complètement.


- Va dormir Sourwolf, tu as une tête à faire peur. Demain je suis en congé donc on pourrait passer du temps ensemble si tu veux. Si tu as besoin de plus de temps pour réfléchir, préviens moi, je ne t'en voudrai pas. Merci pour la soirée.

- On se voit demain. Confirma le loup avant de tourner les talons.


Stiles le regarda disparaître au coin de le rue avant de soupirer et d'entrer chez lui. Il prit une douche rapide avant de se glisser dans son lit. Il espérait que la soirée qu'il venait de passer allait le rendre assez serein pour bien dormir, mais ce ne fut étonnement pas le cas. À chaque fois qu'il fermait les yeux, une horreur du passé surgissait, l'empêchant de trouver le repos.


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Et voilà, Joyeuse Saint Nicolas (on est le 6 décembre hehe) ! A bientôt

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