I love you too

Chapitre 2 : Chapitre 2 - Stiles

1634 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 12/12/2016 16:50

Stiles ne se rappelait plus depuis combien de temps il était assis ici, dans cette gare lugubre, entouré de tous ces visages inconnus. C'est comme s'il avait dormi pendant des jours, le souvenir bien trop douloureux d'avoir été kidnappé par ces espèces de cavaliers. La dernière scène se répétant en boucle dans sa tête. Le regard de Lydia, le souffle du vent contre les parois de la Jeep et l'horrible sensation que tout allait finir d'une seconde à l'autre. Il s'était senti si impuissant à ce moment là. Pourquoi lui ? Il aurait pu aider, il aurait pu dire au revoir à ses amis…

  • Tu vas rester dans ta torpeur encore longtemps ? Demanda une voix plus ou moins connue.

Stiles reconnut aussitôt ce calculateur de Peter Hale et lui vint l'envie de lui mettre un poing dans la figure.

  • Tiens t'es là toi. Je me rappelais plus du tout de ton existence.
  • Rigole Stiles. Je te signale que toi et moi, on est dans la même situation… délicate.
  • C'est quel genre d'endroit ici ? Demanda Stiles.
  • Le genre d'endroit d'où tu sortiras jamais.

Peter se leva et arpenta les allées entre les chaises, faisant des signes aux voyageurs silencieux. Ceux ci ne réagirent même pas.

  • Tu vois, lorsque tu es oublié, tu n'es plus rien pour personne, tu n'existes plus. Donc tu n'es plus rien pour toi même et tu restes là à attendre, comme une pauvre enveloppe vide dans laquelle flotterai ton âme perdue.
  • Attendre quoi ?

Stiles frissonna, il n'était pas sûr d'avoir envie de discuter avec Peter à propos de tout ça. Il était mal à l'aise et remua sur son siège.

  • Attends mais pourquoi moi je peux bouger et parler alors ? Demanda t-il.
  • Parce que quelqu'un se souvient de toi. Du moins il s'efforce de se souvenir.
  • Lydia, chuchota t-il, un sourire au coin de ses lèvres.
  • Oh Lydia Lydia.

Le sourire de Stiles s'effaça aussitôt, les souvenirs de Peter faisant du mal à Lydia remontant peu à peu à la surface. Il se leva et se précipita sur Peter.

  • Relax Stiles, si je n'avais pas fait de Lydia ce qu'elle est aujourd'hui, tu serais déjà mort.
  • Mort ?
  • Oui, mort. Lorsque tout espoir est perdu pour quelqu'un, les cavaliers reviennent. Mais cette fois c'est pour de bon.
  • Lydia, Scott, Malia. Je suis sûr que tout le monde est à ma recherche aujourd'hui, c'est qu'une question de temps.
  • Une question de temps avant quoi ? Je n'ai jamais vu personne partir d'ici. A part avec messieurs les cavaliers de la mort.

Stiles se rassit et se prit la tête entre les mains. Il resta silencieux ainsi pendant un instant. Malgré tout, il savait que Lydia et tous ses amis trouveraient un moyen de le ramener. Ils avaient toujours réussi à resoudre les problèmes les plus surnaturelles et farfelues. Il continua à réfléchir un moment jusqu'à ce qu'un bruit familier se fit entendre. Un train arrivait en gare. Pris d'un instant de panique, il se leva et courut vers la source du bruit. De long escaliers crasseux menaient sur le quai d'une gare tout aussi sale. Le train venait juste de s'arrêter. Plein d'espoir il se précipita sur une des portes qui demeura close, malgré les efforts qu'il faisait pour l'ouvrir. De rage, il cogna sur le hublot et continua à chercher un moyen d'entrer. Au bout de cinq minutes le train commença à démarrer et disparu sous les yeux attérés de Stiles, qui le regarda disparaitre dans un tunnel sombre. Il sauta alors sur le quai et entreprit de suivre les rails jusqu'à trouver une sortie. Peut être que ça le ramenerait jusqu'à Beacon Hills ?

Il trotinna ainsi dans le noir pendant ce qui lui sembla une éternité. Enfin, il vit de la lumière et se mit à courir à toutes jambes, ravit d'avoir trouvé une solution aussi simple. Lorsqu'il arriva au bout du tunnel, il se retrouva sur le quai d'une gare. Mais c'était la même gare. Et Peter était là, nonchalant.

  • Tu crois pas que j'ai déjà essayé de faire ça moi aussi ?

Toute cette histoire était incompréhensible, ce qui énerva Stiles au plus haut point. Il resta planté là, au milieu des rails, à se demander comment il pourrait se sortir cette fois de cette situation.

  • Tu ferais mieux de remonter sur le quai, garçon. Sauf si tu veux mourir.

Stiles regarda Peter d'un air interrogateur.

  • Le train, il va revenir.
  • Oh.

Il escalada en hâte le muret et s'assit en tailleur au bord du quai. Encore une chose tout à fait incompréhensible. Qu'est-ce que ça voulait dire ? Pourquoi un train entrerait en gare sans raison ? Son esprit était à vif. D'habitude il adorait enquêter, surtout avec Scott. Mais assis là au milieu de nulle part, en sachant que personne ne se souvenait de lui, il se sentit tellement seul.

  • Bon sur ce, je te laisse à tes pensées, j'ai d'autres chats à fouetter.

Et il laissa Stiles. Celui ci se releva et entreprit de vérifier chaque recoin du quai. Il y avait forcément un indice quelque part. Au bout de 10 minutes, le train revint. Il était exactement pareil que le précédent. Et comme précédemment, Stiles essaya d'ouvrir les issues et de casser les vitres. En vain. Et puis dix minutes après un autre. Et un autre acharnement. Au final, Stiles se trouva encore plus abbatu et fatigué qu'avant. Il s'apprêtait à partir rejoindre Peter et les autres personnes lorsque le train revint une troisième fois. Il se trouvait à quelques mètres de celui-ci et le regarda ralentir lentement puis s'arrêter.

D'abord il cru halluciner. A force d'espérer trouver quelque chose, il ne s'attendait certainement pas à voir quelqu'un. Il avança prudemment près du train, à l'endroit où la personne se trouvait. Elle le toisait sans faire un mouvement, les deux mains posées à plat sur la vitre. C'était une femme. Avec des cheveux flamboyants et de grands yeux. Lorsqu'il arriva à vingt centimètres de la vitre, toute l'énergie qui lui restait s'évapora. Il reconnut immédiatemment Lydia, même si sa vue était trouble. Sans s'en rendre compte, il avait pleuré.

  • Stiles ! Oh mon dieu STILES ! Je t'ai trouvé, je me souviens de toi !

Stiles ne put s'empêcher de sourire. Elle était si déterminée et lui était là, seul, sans aucune possibilité de la rejoindre et de la prendre dans ses bras. Elle se souvenait de lui, elle était là, elle et pas une autre. Toutes ces émotions le clouait sur place, au point qu'il ne parvint pas à prononcer un mot. Il posa la main contre l'une des siennes, à travers la vitre glaciale.

  • Stiles il faut que tu montes dans le train je peux te ramener, tu peux revenir avec moi ! Cria t-elle.

Puis elle se mit à courir dans tous les sens, essayant de trouver un moyen de sortir. C'était sans espoir, Stiles le savait. Alors il ne bougea pas et attendit qu'elle revienne vers lui. Ce qu'elle fit au bout de quelques secondes, reposant sa main au même endroit que celle de Stiles.

  • Pourquoi tu ne bouges pas, parle moi Stiles ! Tu… tu me manques, tu nous manques à tous et je t'ai trouvé, dis moi ce que je dois faire !
  •  Je peux pas monter dans le train, Lydia. Personne ne peut. Une fois qu'on est ici, on est oublié, on n'existe plus.
  • Tu existes pour moi !

Les mots que prononcait Lydia avait un impact puissant sur Stiles. Quelque chose qu'il n'avait jamais ressentit jusque là. Et de savoir qu'elle allait bientôt repartir lui faisait un mal de chien.

  •  Je ne sais pas comment tu es là, dit t-il. Peut être un truc de banshee. Ecoutes Lydia, de mon côté je ne peux rien faire, je…

Et puis une rafale de vent interrompit Stiles. Il entendit les sabots des chevaux claquer sur le sol. Les cavaliers revenaient. Il se mit à trembler de peur. Et s'ils revenaient pour le prendre définitivement ? Non c'était impossible. Tout espoir n'était pas perdu, il avait Lydia. Oh non, Lydia, elle ne pouvait pas rester là.

  • Il faut partir Lydia, ou ils t'enlèveront aussi !
  • Je veux rester ici avec toi, laisse les faire, je t'aiderai, on trouvera un moyen, on…
  • Non ! Tu es la seule à te souvenir de moi maintenant, tu dois le dire aux autres, il n'y a que vous qui puissiez me sortir de là.
  • Mais…

Mais le train trembla. Le regard de Lydia semblait tout dire, tout ce qu'ils n'avaient jamais réussi à se confier, cette connexion sans mots. Elle avait l'air d'avoir peur, et lui aussi. Mais il voulu prendre le dessus, pour la réconforter, pour lui prouver des choses. Au fur et à mesure que le train avançait, il avançait aussi. Sa main toujours contre celle de Lydia.

  •  Stiles, je te promets, je vais te sortir de là, je…
  • Je pense toujours ce que je t'ai dit dans cette Jeep Lydia. Pense à la Jeep, retrouve la Jeep.
  • D'accord, Stiles.

C'est presque s'il courait à présent. Il voulait pas la quitter, il voulait rester avec elle, la rejoindre, sécher ses larmes.

  • Je t'aime aussi.

Et puis il dut ralentir brusquement, car le train disparut dans le tunnel. L'élan le projetta contre le mur et il resta là, essouflé. Elle lui avait dit qu'elle l'aimait non ? Stiles n'en revenait pas. Il serait resté là si le bruit des cavaliers ne s'intensifiait pas, à rejouer la scène dans sa tête. Mais il conserva ce souvenir au fond de lui et se précipita dans les escaliers.

 

FIN DU CHAPITRE 2


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