Le Secret D'Aya
Je m’incline poliment, imitant Alisa, dès que son regard tombe sur nous, précisément sur moi.
Il nous invite à entrer et, une fois installé, il se met en face de nous comme pour avoir une vue d’ensemble.
— Alors ma petite Xiao, quelle est la raison de votre venue ? demande-t-il.
— Mon amie est venue pour avoir des réponses, dit-elle en posant sa main sur mon épaule.
— Bien, je t’écoute, mon enfant, dit-il en me regardant.
Je soupire discrètement et lui adresse un sourire. Je ne sais pas vraiment comment m’y prendre, surtout que Xiaoyu et Alisa connaissent toute la vérité.
— Xiao, veux-tu bien nous la…
— Non, c’est bon, le coupais-je. Je ne veux rien leur cacher. Je voudrais juste que tout ce que nous dirons reste entre nous, dis-je en regardant tour à tour les filles.
Elles hochent la tête positivement.
— Vous connaissez ma mère, n’est-ce pas ? dis-je en tirant sur les manches de ma veste.
— Oui, dit-il simplement. La ressemblance avec elle est assez frappante.
Quelque part, je suis soulagée de savoir que je ressemble à ma mère.
— Est-elle vraiment morte ? dis-je, la boule à la gorge.
— Eh bien, mon enfant… voilà des années que je n’ai eu aucun signe de vie de sa part. Mais connaissant ta mère, j’espère qu’elle est encore parmi nous, dit-il pour me rassurer.
— Je l’espère, murmurai-je.
— Dis-moi… si tu sens une aura négative, néfaste, la ressens-tu ? me demande-t-il.
— Euh… oui, j’arrive à percevoir ce genre d’aura, bafouillai-je.
— Sais-tu que tu détiens un certain pouvoir ? me demande-t-il.
— Je ne détiens aucun pouvoir, dis-je, surprise. On ne m’en a jamais parlé…
— Tu l’ignorais, c’est pour cela que le fait que tu saches repérer une aura négative est l’une des capacités de ton pouvoir que tu as héritée de ta mère, dit-il avec un sourire au coin.
Je regarde mes mains comme si elles pouvaient me donner une réponse. Moi ? Avoir des pouvoirs ?
Je sens le regard de Xiao et Alisa, elles doivent être encore plus surprises que moi.
— Une autre capacité de ce pouvoir est de repousser les auras négatives, reprend-t-il.
— Je n’arrive pas à y croire, dis-je en baissant la tête.
— Sais-tu ce qu’est devenu ton frère ? dit-il d’un ton plus sérieux.
Je lève le regard et secoue la tête négativement.
— J’étais tellement occupée que je n’ai pas eu le temps de continuer mes recherches, soupirai-je.
— Xiao, ne t’a-t-on pas raconté l’histoire de son pauvre ami ? dit-il en la regardant.
— Si, je lui ai déjà raconté… mais en quoi Jin a un rapport avec Aya ? dit-elle en croisant les bras.
Jin ? Ai-je bien entendu ? Je me tourne vers elle, le regard perdu.
— Jin comment ? lui demandai-je soudainement.
— Euh… il s’appelle Jin Kazama, finit-elle par dire.
Je ferme les yeux et me mord la lèvre. Je savais que, quelque part, il y avait un lien entre mes histoires et les siennes.
— Et oui, c’est la même personne, dit-il en hochant la tête.
— Ça veut dire que… que tu es sa sœur et que ce que tu m’as raconté en rapport avec ton frère… c’était Jin ? dit-elle, surprise.
J’ouvre à nouveau les yeux et lui souris tristement.
— Je savais… ils ont les mêmes yeux, murmure-t-elle.
— Ton frère a hérité du Gène Devil, transmis de père en fils. Le seul à ne pas l’avoir été ton grand-père. C’est pour cela que je t’ai posé ces questions : je voulais savoir si tu avais hérité de ce Gène. Et je suis ravi de t’apprendre que tu n’en es pas atteinte, dit-il en souriant. En possédant le pouvoir de ta mère, tu es la parfaite opposée de ton frère : le yin et le yang.
Oh. Le yin et le yang.
— Mais il… n’a jamais fait quelque chose de terrible ? demandai-je.
— Le but de ton frère est de se débarrasser de ce Gène à tout prix. Il ne veut rien avoir avec la famille de ton père, dit-il en soupirant.
— Si Aya est capable de maîtriser les pouvoirs sombres, elle peut… peut-être aider Jin, dit-elle, les yeux pleins d’espoir.
— Je ne pourrais en dire plus pour le moment, dit-il sereinement.
— Il faudrait d’abord que je le trouve, dis-je calmement.
— Il a pris le contrôle de la Mishima Zaibatsu, soupire-t-elle.
Je le savais… si j’avais pris le temps de lire les documents, je l’aurais su.
— C’est pour agrandir son espace de recherche afin de trouver un moyen de se débarrasser de ce Gène, dit Alisa en nous regardant.
— Je pense que ma petite Aya doit se remettre de ses émotions, dit-il en nous souriant.
Je lui souris en retour et me rappelle soudain quelque chose.
— J’aimerais savoir à propos de notre père, co…
La porte du dôjo vole de l’autre côté, me coupant net. Les soldats entrent en nombre…
Nous nous regroupons au centre de la pièce. Les soldats nous encerclent. J’enfile mes gants noirs en cuir et prends l’initiative. Je saisis la table trônant dans la pièce et la balance dans les airs, simulant une attaque. Leurs têtes se lèvent… c’est parti.
Je fonce sur l’un d’eux et lui assène un coup dans le torse. Ses coéquipiers se tournent vers moi : l’un reçoit un coup de coude dans la nuque, l’autre un coup dans les parties génitales. Je jette un rapide regard : Xiao et maître Wang font les mêmes gestes pour repousser l’ennemi. Alisa, à ma grande surprise, manie de véritables tronçonneuses sur ses bras. Elle attaque avec une rapidité fulgurante, assurant mes arrières pendant que je neutralise mes adversaires. Je me reconcentre et mets hors de combat une dizaine de soldats.
Alors que je tente une clé de bras, une douleur fulgurante me traverse le dos. Un cri s’échappe de ma bouche.
Je lâche prise et touche le bas de mon dos : ma main est pleine de sang.
— Merde, je laisse échapper entre mes dents.
Alisa balance le soldat qui m’a transpercée.
— Ça va ? me dit-elle, inquiète.
— Ne t’inquiète pas, ce n’est rien, dis-je en souriant pour la rassurer.
Une boule d’énergie fonce sur Alisa. Elle la reçoit en pleine poitrine, hurle de douleur et s’écroule. Xiaoyu s’approche immédiatement et analyse son état.
Je donne un coup de pied au soldat qui a attaqué Alisa, droit dans la tête. Nous nous regroupons autour d’elles pour les protéger.
— On est mal barrées, je clame haletant. Le nombre d’ennemis ne cesse d’augmenter.
— Ils cherchent à nous capturer, dit le plus vieux calmement.
— Ils l’ont complètement vidée de ses forces, dit-elle, visiblement en colère. Il faut partir d’ici !
— Je veux bien… mais il n’y a aucune issue, dis-je en serrant les poings.
Xiaoyu prend le corps d’Alisa dans ses bras. D’un coup sourd, une vingtaine de soldats tombent à terre. Un nuage de poussière s’élève. J’en profite pour assommer le reste des soldats aveuglés par la poussière, un coup à la nuque chacun.
Je retire ma veste et l’enroule autour de mon bassin. Je grimace face à la douleur et souffle un grand coup.
La poussière se dissipe : un jeune homme aux cheveux flamboyants arrive sur sa moto, suivi de Panda.
Je me rapproche du groupe et Xiaoyu installe Alisa sur Panda.
Les soldats reviennent à la charge.
— Allez-y vite, les enfants, dit-il en nous regardant.
— Et toi, grand-père ? demande-t-elle, inquiète.
— Ne vous inquiétez pas pour moi, maintenant allez-y, dit-il autoritairement.
— Monte avec Hwoarang, me dit-elle en voyant qu’il n’y a plus de place sur Panda.
Je me dépêche de rejoindre le rouquin et grimpe sur sa moto.
— On ne peut pas rentrer à la maison, on risque gros, dis-je à Xiao.
— Où veux-tu qu’on…
— Ton Panda peut me suivre ? dit Hwoarang.
Elle hoche positivement.
— Je connais un endroit sûr, dit-il en démarrant sa moto. Suivez-moi ! Accroche-toi, dit-il à mon attention.
Je lance un dernier regard au dôjo. Maître Wang a déjà disparu, et les troupes surgissent de nulle part.
C’est devenu un champ de bataille.
D’un coup, le décor change et nous roulons dans une forêt, Panda et ses demoiselles à nos côtés.
— Mais… qu’est-ce qui s’est passé ? Pourquoi nous attaquent-ils ? je murmure dans un soupir, l'incompréhension à son comble.