Le Secret D'Aya
Après avoir observé le soleil se lever en compagnie des animaux, il était évident que nous allions finir par nous amuser dans l’eau.
Il y a un peu plus bas, une rivière qui traverse la forêt. Enfin… que JE m’amusais dans l’eau. Une vraie enfant quand je m’y mets, je vous jure.
Panda, finalement, m’avait raccompagnée jusqu’à la maison avant de s’éclipser dans le jardin.
Je rentrai sans bruit. La pendule indiquait : 7h03.
Un large sourire étirait mon visage. Je décidai tout de même de préparer le déjeuner avant de réveiller les autres. Alors que je déposais les derniers plats sur la table, je sentis une présence derrière moi. En me retournant, je découvris Alisa, si proche que je tombai lourdement sur le parquet. Une douleur vive me traversa le bas du dos. Je grimaçai, mais me mis à rire pour faire passer la gêne.
Je me relevai doucement, massant mon postérieur endolori.
— Je suis désolée, je ne voulais pas te faire peur, dit-elle avec un sourire.
— Ne t’inquiète pas, rigolais-je. Je suis maladroite parfois. Comment vas-tu ? demandai-je en reprenant ma préparation.
— Beaucoup mieux, répondit-elle en imitant mes gestes. Et toi ? Ta blessure ?
— La douleur est toujours là, mais je n’y prête pas attention. Je me sens mieux, dis-je en lui adressant un sourire. Et voilà ! ajoutai-je en tapotant mes mains.
— Je vais réveiller Xiao, annonça-t-elle en montant l’escalier.
Je souris, me lavai les mains et retirai mon tablier. C’est alors qu’une main se posa sur mon épaule. Je sursautai, laissant échapper un cri.
En me retournant, je vis Hwoarang, surpris de ma réaction.
— Je voulais pas te faire peur, dit-il en riant. Tu te sens mieux ?
— Oui, merci, répondis-je en détournant le regard.
— Bizarre que tu ne m’aies pas senti venir, fit-il remarquer en fronçant les sourcils.
— Disons que mes réflexes ne sont pas encore réveillés, soupirai-je en me retournant.
Il tenta de subtiliser un beignet aux crevettes sur la table. Mais l’ayant vu… je le frappai d’un coup sec avec mes baguettes.
— Aïe ! fit-il en se massant la main. Pour une fois qu’on me prépare un vrai déjeuner par une belle jeune femme, je n’ai même pas le droit d’y goûter ?
— Allons, dis-je en reposant les baguettes. Il faut attendre tout le monde.
— On dirait une mère de famille, se moqua-t-il.
Je lui assénai un coup derrière la tête.
— Aïe ! grogna-t-il. Et dis-moi, si je te plais pas… ou si tu me trouves moche ? lança-t-il soudain.
Je restai interdite, puis haussai un sourcil.
— Pourquoi tu dis ça ? demandai-je en rangeant la vaisselle.
— Depuis que je suis là, tu me tournes le dos. Je pourrais savoir pourquoi ? dit-il, en arquant un sourcil.
Je lui lançai un regard appuyé, avant de soupirer.
— Tu pourrais au moins t’habiller. Peut-être que là, je te ferais face, dis-je en me massant le front.
Il se regarda. Effectivement, il n’était qu’en caleçon. Allons bon… Ce n’est pas que ça me déplaise de voir un jeune homme torse nu et musclé…
Mais qu’est-ce que je raconte ? Il marmonna quelque chose puis quitta la pièce.
Au même moment, Xiaoyu descendit l’escalier en bâillant.
— Oh, tu es déjà réveillée Aya ? Comment tu vas ? demanda-t-elle en émergeant à peine.
— Bien, merci. Et toi, tu as bien dormi ?
— Oui ! répondit-elle en s’étirant. Je me disais bien qu’il y avait une bonne odeur ce matin.
Alisa, déjà installée, intervint en souriant :
— Oui, Aya s’est levée tôt pour préparer tout ça.
Hwoarang reparut, cette fois habillé.
— Bon, je vais me changer, dis-je en montant les marches. Euh… ça dérange si j’emprunte des vêtements ? lançai-je à son intention.
— Fais comme chez toi, répondit-il en attrapant un plateau. De toute façon, cette maison était abandonnée avant que je m’y installe.
Je partis fouiller dans les placards. Une tenue attira mon attention : un haut blanc aux bordures rouges, style kunoichi, accompagné d’un pantalon rouge. Parfaitement à ma taille. Je m’attachai les cheveux en queue de cheval haute, remis mon pendentif. Je me regardai dans le miroir : la tenue était parfaitement à ma taille. J’attachai à nouveau mes cheveux en queue de cheval haute et décidai de remettre mon pendentif.
Je comptais bien me rendre à la Mishima Zaibatsu et rencontrer Jin. Maintenant que je savais quelle place il occupait, et où il se trouvait…
Tiens, je pourrais appeler Yuki. Qu’elle prenne rendez-vous avec lui… et, en même temps, savoir s’il y a des nouvelles.
Après quelques tonalités, la voix sérieuse de Yuki résonna dans le combiné :
— Bonjour, ici la Polyvalence Corporation de Chihiro.
Je ne pus m’empêcher de rire.
— Aya ?! fit-elle soudainement.
— Tu devrais vraiment regarder le numéro avant de répondre, rigolai-je.
— Sûrement, répondit-elle en riant. Que me vaut ton appel ? Tu m’avais bien prévenue : “ne me dérange sous aucun prétexte”.
— Je sais… Mais je voulais savoir si tout se passait bien ? dis-je en ouvrant la fenêtre.
— Tu ne me fais donc plus confiance ?
— Ce n’est pas ça… Mais on ne sait jamais s’il se passe quelque chose.
— Ne t’inquiète pas, tout va pour le mieux. Et… si je présume bien, tu es quelque part dans la forêt ?
— On peut dire ça comme ça, répondis-je en scrutant le paysage qui s’offrait à moi.
— Le cri des oiseaux ne m’échappe pas, fit-elle dans un petit rire.
Je me raclai la gorge.
— J’aimerais que tu prennes rendez-vous avec le président de la Mishima Zaibatsu.
Yuki ignorait tout de mes liens avec cette famille… Elle n’avait donc aucune idée que Jin était mon frère.
— D’accord, si tu veux. Mais… quelle est la raison de ta visite ? demanda-t-elle, sûrement en notant.
— Dis-leur simplement qu’Aya Okada veut rencontrer M. Kazama. Il comprendra.
— D’accord… en espérant que ça marche, dit-elle d’un ton perplexe.
— Ah, tant qu’on y est : le groupe G m’a appelée. Le patron voudrait te voir, ajouta-t-elle plus sérieusement.
Je fronçai les sourcils, intriguée. Pourquoi maintenant ? Que me voulaient-ils encore ?
— Bien… Je passerai demain au bureau, répondis-je avec sérieux. Tu me donneras les détails demain.
— Très bien. À demain.
Je raccrochai, l’écran du portable encore éclairé dans ma main.
Un mauvais pressentiment m’envahit. Je me demandais bien ce qu’ils voulaient cette fois-ci.
Et puis… je pourrais enfin revoir Jin.
Un sourire m’échappa en repensant à l’enfant qu’il avait été : naïf, intrépide, imprévisible. Il avait forcément changé. Xiao m’avait tant raconté sur lui…
La porte s’ouvrit brusquement, me tirant de mes pensées. Hwoarang se tenait dans l’embrasure, un sourire provocateur sur les lèvres.
— Bon, la miss, on t’attend pour manger. Xiao refuse de commencer si tout le monde n’est pas là !
Je soupirai, amusée, et lui lançai un regard malicieux.
— T’as de la chance que je sois blessée, sinon je t’aurais botté le cul.
— C’est ça, répondit-il en riant. On verra ça un jour… ajouta-t-il avec un sourire en coin. Au fait, pas mal, la tenue.
Je roulai des yeux avant de sourire malgré moi. Puis je le suivis pour rejoindre les autres.
Le déjeuner se déroula dans une ambiance étonnamment joyeuse.
***
Une fois repue et sur pied pour rentrer à la maison. Je m’apprêtai à grimper sur Panda quand une main me tira en arrière. Je me retournai sans surprise : Hwoarang
— Tu montes avec moi, dit-il en désignant sa moto.
— Et je peux savoir pourquoi ? répondit Xiao en fermant la porte derrière moi. Elle monte avec moi, il y a assez de place sur Panda !
— Je veux qu’elle vienne avec moi. Quel est le problème, hein ? répliqua-t-il en se plaçant devant moi. Ma moto va plus vite que ton Panda.
— Quoi ?! Panda va plus vite que ton tas de ferraille ! protesta Xiao, les mains sur les hanches.
Alisa et moi les regardions, incrédules.
— Je te parie que j’arrive avant toi, lança Hwoarang avec un sourire malicieux.
— Pas de souci, répondit Xiao en grimpant sur Panda.
— Aya, tu viens avec moi, dit-il en tapotant sa moto.
— Vous êtes vraiment des gosses, soupirai-je en montant malgré tout.
— Tu en es une, je te rappelle, répliqua-t-il avec un sourire insolent.
— Pff… soupirais-je en haussant les épaules.
Il démarra, et se plaça sur une ligne imaginaire où Xiao l’attendait déjà, déterminée.
Alisa, en l’air, semblait jouer l’arbitre. Une petite explosion retentit : le signal du départ.
Dans un rugissement, la moto s’élança à travers la fôret. Panda avait disparu par la route parallèle, probablement celle par laquelle nous étions venus.
Quelques minutes plus tard, nous débouchions sur l’autoroute.
— Tu habites vers Tokyo, hein ? demanda-t-il alors que je fermais les yeux.
— Oui… Ma maison est près d’un lycée abandonné.
— T’as peur ? me taquina-t-il.
— Nan ! criai-je en ouvrant les yeux. C’est juste que TU montes sur une espèce de grue pour atterrir sur l’autoroute !
— Roh, un peu de sensations fortes dans ta vie, ça ne fait pas de mal, ricana-t-il. Dis-moi, t’as quel âge, mademoiselle la japonaise ? ajouta-t-il en accélérant encore.
— J’ai vingt ans, répondis-je en m’agrippant de toutes mes forces.
— Moi aussi, dit-il en souriant. Bon… tiens-toi bien, ça va secouer !
— Hein ?
À peine eus-je le temps de protester qu’il fonçait déjà sur une barrière pour bondir sur une autre voie.
Je fermai les yeux très fort, les bras crispés autour de lui.
Après quelques minutes d’agitation, la moto s’arrêta net.
— C’est là ? déclara-t-il en pointant une rue.
J’hochai la tête, encore secouée. Il accéléra de nouveau, puis freina brutalement. Un nuage de poussière s’éleva.
Je toussai, distinguant enfin Panda et Xiao : j’avais complètement oublié leur stupide pari.
Alisa atterrit en douceur, dissipant la poussière.
— Alors, qui est arrivé en premier ? fanfaronna Hwoarang.
— Aucun de vous deux, répondit Alisa avec son éternel sourire. Vous êtes arrivés en même temps.
Je descendis de la moto et ouvris le portail.
— Bon… Merci de l’hospitalité, Hwoarang ! À bientôt, lançai-je avec un clin d’œil.
Derrière moi, les chamailleries reprenaient déjà. Panda, Alisa et moi rentrâmes finalement dans le calme.
L’après-midi fut consacré au déménagement. J’avais “ordonné” à Xiaoyu de venir vivre avec moi. Après ce qui s’était passé, je voulais éviter un autre accident. Et puis… je me sentirais mieux avec elle. Avec l’aide d’Alisa, les choses allèrent plus vite. Je découvris, à ma grande surprise, que Xiaoyu possédait bien plus d’affaires qu’elle ne voulait le laisser croire. Elles protestèrent quand je voulus les aider, sous prétexte de ma blessure… Ce qui ne fit que me motiver davantage.
Une fois le dernier carton posé, je proposai un rafraîchissement aux filles, qu’elles acceptèrent avec plaisir.
— Je vais rentrer, annonça Alisa en se levant.
— Quoi ? Et tu vas retourner où ? bouda Xiao.
— Avec Lars. Je sais qu’il a besoin de moi, dit-elle avec un sourire. On se reverra.
— Je n’en doute pas, répondis-je en souriant à mon tour.
— À bientôt, fit-elle avant de s’envoler.
Nous lui fîmes signe de la main jusqu’à sa disparition dans le ciel.
— Bon… Faudrait que je déballe tous ces cartons, soupira Xiaoyu.
— Je vais t’aider, ne t’inquiète pas, dis-je en riant.
— Merci, répondit-elle en se levant.
La soirée passa dans cette ambiance. Nous avions même dîné dehors, comme pour fêter son arrivée à la maison.
Ces petites sorties à deux… Un vrai lien d’amitié nous unissait désormais.
De retour, nous décidons d’un commun accord de prendre une douche.
Xiaoyu m’aida ensuite à refaire mon bandage.
— Dis, tu fais quoi demain ? lui demandai-je alors qu’elle appliquait la pommade.
— Aucune idée. Maintenant que les examens sont terminés, je suis en vacances. J’aurai les résultats dans deux mois.
— Ça te dirait de venir avec moi demain à la compagnie ?
— Pourquoi pas ? sourit-elle. Comme ça, je verrai ton lieu de travail, madame la directrice.
— Il n’y a rien de spécial, je t’assure, rigolai-je.
— Voilà, c’est terminé, dit-elle fièrement.
— Merci, répondis-je en rabattant mon débardeur. Il est temps de dormir…
— Oui, dit-elle en baillant à son tour.
Elle regagna sa chambre, j’éteignis les lumières.
Quelques minutes plus tard, je m’endormis, le clair de lune pour unique veilleur à ma fenêtre.
Le calme semblait enfin de retour…
Enfin… comme on dit : le calme avant la tempête.
***
Merci pour les 1000 vues, c'est énorme.
Je suis tellement contente, merci beaucoup.
Merci de lire mon histoires.
Merci de la vivre.
Cela me motive encore plus à continuée.
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Merci encore et j'en profite pour vos souhaitez des bonnes fêtes de fin d'années ^^