Le Secret D'Aya

Chapitre 13 : Finalement

1297 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 28/12/2016 00:57


— AH ! C’est impressionnant comment ils te respectent, dit Xiaoyu alors que les portes de l’ascenseur s’ouvrent.


Je rigole face à sa remarque.


— Il n’y a pas de quoi se vanter… C’est parce que je suis leur supérieur. C’est une forme de respect, répondis-je en avançant vers mon bureau.

— Tu m’étonnes… Et puis tu m’as tellement surprise, ajouta-t-elle en marchant à mes côtés. Quand tu as réprimandé l’un des employés parce qu’il était rude, ton visage a changé d’expression.

— Je suis bien obligée d’employer la manière forte avec certains, sinon c’est peine perdue, dis-je en ouvrant la porte.


Xiao entra à son tour et scruta la pièce. Elle n’avait même pas remarqué Yuki, discrète comme une ombre.

Je me dirigeai vers mon assistante et pris les dossiers qu’elle me tendait.


— Xiao, je te présente Yuki, mon bras droit. Tu peux lui faire confiance.


Elles s’inclinèrent poliment l’une devant l’autre.


— Venez, je vais vous montrer les pièces que madame la directrice a… aménagées à sa manière, dit Yuki en ouvrant une porte opposée à l’entrée.

— Tu ne viens pas ? me demanda Xiaoyu.

— Je vérifie quelque chose et j’arrive, répondis-je avec un sourire.

— Okay, dit-elle en partant avec Yuki.


La porte se referma. Je soupirai, puis ouvris le dossier et commençai ma lecture à voix basse.


— Donc… le seul moment où Jin est libre, c’est en fin de soirée… dis-je en esquissant un sourire. Eh bien, allons lui rendre visite ce soir.


Je feuilletai ensuite un compte-rendu de Yuki au sujet du conseil en Amérique. Et évidemment, ces imbéciles avaient encore tenté de vendre des armes et du matériel électronique très performant à une firme douteuse. Je frappai du poing sur mon bureau.


— Argh… je vais les tuer.


Heureusement que Yuki avait compris leurs stratagèmes et réussi à empêcher la transaction. Je n’allais pas m’en tirer sans une nouvelle confrontation avec ces crétins.


— Ils sont tellement inutiles… dis-je en rejetant le papier.


C’est alors que je tombai sur un carton d’invitation. Une écriture soignée… et ce nom :

« Kazuya Mishima — Groupe G ».

Je restai figée, le carton à la main.


— Kazuya Mishima… donc le patron du Groupe G…


Mes doigts se crispèrent. Pourquoi une invitation ? Une provocation ? Un avertissement déguisé ?

Je joignis mes mains et posai mon menton dessus.


— Je devrais sûrement les contacter pour en savoir plus…


Je soupirai une énième fois. Tout allait trop vite. Mon pouvoir mystérieux… Jin, à la tête de la Zaibatsu, porteur d’un sang démoniaque… Ce Groupe G qui s’immisçait dans mes affaires. L’attaque des soldats. Et ce conseil incapable de raison.

Je fermai les yeux un instant.


— Je vais devenir folle, murmurai-je.


Un seul point positif émergeait du chaos : ce soir, je reverrais Jin. Et rien que cette pensée me fit sourire malgré moi.

C’est alors qu’une porte claqua brusquement. Je sursautai : Xiaoyu entra, toute excitée.


— Ta pièce de repos, c’est carrément une maison ! dit-elle en posant la main sur mon bureau.

— Fallait bien que je fasse un coin pour moi. Je reste souvent très tard… me justifiai-je.

— À tel point que tu as installé un dressing, des bornes d’arcade, un lit à baldaquin… et j’en passe ! rit-elle.


J’haussai les épaules. Mais Yuki surgit à son tour.


— Je vais me servir, dit-elle en disparaissant dans la pièce adjacente.


Je souris, puis repris mon sérieux.


— Le conseil ne m’est vraiment d’aucune utilité, lâchai-je, agacée. Merci d’avoir intercepté ce qu’ils comptaient marchander.

— C’est mon travail, répondit-elle simplement. Je suppose que tu as vu ce que le Groupe G t’a envoyé ?


Je reposai mes dossiers.


— Je compte les voir demain… pour comprendre, dis-je en serrant les dents.

— Bien. À part cela, autre chose ?

— Oui. Merci d’avoir pris rendez-vous avec la Mishima Zaibatsu, répondis-je d’un coup sec. Et… fais-moi un rapport sur les entreprises disparues à cause du Groupe G.

Yuki me fixa.

— Ça t’intéresse donc ? Tu ne fais pas confiance au Groupe G ?

— Ce n’est pas ça… dis-je, en soupirant. Je commence juste à m’inquiéter, voilà tout.

— Tu devrais leur faire confiance, pourtant, dit-elle d’un ton étrangement autoritaire.


Je me tournai brusquement vers elle, interloquée. Jamais je n’avais entendu Yuki défendre quelqu’un encore moins un groupe aussi trouble. Son ton sonnait presque comme une menace. Elle sembla se rendre compte de son écart, secoua la tête et s’excusa. Je lui répondis d’un sourire, feignant d’oublier ses mots, mais mon cœur s’était serré.


— Bon… pour le reste, je te laisse gérer, dis-je en ouvrant la porte.


Xiaoyu apparut aussitôt.


— Au revoir, Yuki ! lança-t-elle en claquant la porte.


Je demeurai silencieuse. Xiao le remarqua immédiatement.

Arrivées au restaurant, ce fut elle qui prit la parole.


— Tu es perturbée, n’est-ce pas ? À cause de cette Yuki ? dit-elle en jouant avec sa cuillère.


Je levai les yeux, esquissai un sourire forcé.


— C’est ça. Elle n’a pas pour habitude de défendre quoi que ce soit… à part mes décisions. Mais bon… c’est son droit.

— Mange un peu, dit Xiao en haussant les épaules.


Je rigolai malgré moi. Elle avait ce pouvoir de dissiper mes ombres rien qu’avec quelques mots.

Nous mangeâmes, puis décidâmes de marcher pour digérer.


— Dis-moi… ça fait longtemps que tu n’as pas vu Jin ? lui demandai-je.

— Presque un an… soupira-t-elle tristement. Il est surprotégé. Les rares fois où je le vois, ce n’est même pas deux minutes.

— Je vais le voir ce soir, lui révélai-je soudain.


Elle s’arrêta net.


— Tu comptes lui dire, alors ?

— Pas pour le moment. Ça viendra… dis-je calmement. J’espère juste que tout se passera bien.

— Bien sûr. Même si tu n’étais pas sa sœur… tu restes son amie, dit-elle en posant sa main sur mon épaule.


Ses mots résonnèrent longtemps en moi.





***




L’après-midi défila. Je m’entraînai, malgré mes blessures. Xiao protesta, mais rien n’y fit : j’avais besoin de me défouler. Ma cicatrice me lançait moins, et je reprenais peu à peu de la vigueur. Plus tard, incapable de refaire seule mon bandage, j’avais transformé la salle de bain en champ de bataille. Xiao, alertée par mes grognements, finit par me sauver la mise en riant.


Le soir venu, elle insista pour que je sois « présentable ». Après des débats sans fin, elle opta pour une robe courte bleu nuit, un gilet de fourrure et une broche en forme de fleur. Elle me coiffa avec soin.


— Tu sais, je ne vais pas voir le président, rigolai-je.

— Mais c’est ton frère ! me réprimanda-t-elle.


Je la serrai dans mes bras avant de prendre mon sac à main. Mon pendentif retrouvé brillait légèrement contre ma peau.


— Si tu as besoin de quoi que ce soit, appelle-moi, dis-je en quittant la maison.

— T’inquiète pas, répondit-elle avec un sourire tendre.


Je traversai le portail, pris un taxi.


Devant la Mishima Zaibatsu, l’immeuble luisait encore de mille feux malgré l’heure avancée. Les silhouettes s’affairaient dans les couloirs illuminés.

Je redressai mes épaules, posai un pied à l’intérieur.


Je pris une grande inspiration.


— Le moment tant attendu est arrivé…

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