Le Secret D'Aya

Chapitre 17 : Aveuglement

1353 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 08/01/2017 22:05


Xiao et Alisa revinrent quelques heures après le départ de Lars. Je leur racontai avoir fait une course pour l'entreprise et passé le reste du temps à la maison. Bien sûr, je mentais. Je ne voulais pas les inquiéter. Alors que Xiao s’occupait de mon bandage, mon téléphone vibra.


<< Tu as vraiment intérêt à venir demain soir. Je t’attendrai devant le manoir.

N’essaie pas de faire ta forte tête, sinon tu commettras l’irréparable.

Anna >>


Je rêve, ou c’est une menace ?


— C’est qui ? demanda Xiao, intriguée.

— Oh, rien… juste Yuki qui me prévient qu’une fête a lieu demain et que j’y suis conviée, répondis-je en supprimant le message.

— Tu ne passes pas la soirée avec moi ? bouda-t-elle.

— Je promets de faire vite, d’accord ?

— J’espère… dit-elle en levant les bras.


Je soupirai.


— Vivement qu’on en finisse avec ces bandages. J’en ai marre que ça se voie.

— D’ici deux jours, ça partira, sourit-elle. Alors, tu comptes revoir Jin ?


Si j’avais envie de le revoir ? Bien sûr. Mais son attitude commençait sérieusement à me taper sur les nerfs.


— Aucune idée pour le moment. Il me fatigue, soupirai-je en m’affalant sur le coussin.

— Tu devrais lui laisser une chance, proposa-t-elle en se laissant tomber à mes côtés.

— Peut-être… dis-je en fermant les yeux. Au fait, demain je vais m’entraîner. On reprend nos anciennes habitudes ?

— Tu n’as plus mal ? demanda-t-elle.

— Mais non, ça va mieux ! dis-je en me levant sur le lit. Regarde !


Je pris mon oreiller et le lui lançai en pleine tête.


— Alors là ! s’exclama-t-elle en se relevant. Je ne rigole plus, Aya !


C’est ainsi que commença notre guerre d’oreillers, qui s’étendit dans toute la maison. Des plumes s’éparpillèrent partout. La soirée se termina dans un éclat de rires et de plumes. Nous finîmes par nous endormir dans le salon, épuisées mais heureuses.


Le réveil fut rude, mais Xiao, de bonne humeur, me tira du lit. Après notre rituel du matin et un petit déjeuner copieux, nous nous entraînâmes toute la matinée.

Une série d’étirements suivie d’un petit combat. Au début, je ne faisais qu’éviter ses attaques, mais elle ne se fatigua pas immédiatement. Elle me toucha plusieurs fois avant de s’énerver de mon manque d’agressivité. Alors le combat devint plus intense. Je lançais mes coups sans retenue, et elle peinait à esquiver. Finalement, après m’avoir projetée de l’autre côté du dojo, elle s’écroula, épuisée. Nous décidâmes d’un commun accord de nous arrêter.


Après une douche et un repas bien mérité, nous balayâmes les plumes. Ne voulant pas les jeter, nous en fîmes un tas sur la terrasse pour Panda.

L’après-midi passa rapidement. Xiao voulut m’emmener au karaoké du coin, ce que j’acceptai avec plaisir. Nous passâmes l’après-midi à chanter et à nous moquer l’une de l’autre, comme de vraies amies.




***




Alors que je réajustais ma robe et prenais mon sac, je descendis et trouvai Xiao affalée sur le canapé.


— Si tu as besoin de quoi que ce soit, appelle-moi, dis-je en me dirigeant vers la sortie.

— Fais attention à toi, hein, lança-t-elle.

— C’est moi qui devrais m’inquiéter de te laisser seule, rigolai-je.

— Je suis assez grande. Si tu t’ennuies, reviens vite, sourit-elle.


Je lui fis un dernier signe de main et fermai la porte derrière moi. Je ne risquais pas de m’ennuyer.


Arrivée devant le manoir, je cherchai Anna du regard et la trouvai près de l’entrée.


— Enfin, ce n’est pas trop tôt ! dit-elle, les mains sur les hanches.

— N’exagère pas, soupirai-je. Allons-y, qu’on en finisse.


Elle me tendit une oreillette :


— Tiens. Comme ça, on pourra communiquer.


Nous avançâmes ensemble vers l’entrée. Les gardes nous laissèrent passer après avoir montré le carton d’invitation.

La salle était immense et bondée. Nous nous faufilâmes dans la foule et nous installâmes près d’une fenêtre.


— Tiens, dit-elle en posant une clé. Tu mettras les infos dedans et tu effaceras tout après.

— Les accès sont gardés, rappellai-je en regardant les escaliers.

— Deux solutions : soit tu te fais remarquer et on t’embarque, soit tu t’infiltrés discrètement, sourit-elle malicieusement.

— On verra bien, dis-je en prenant la clé.

— J’espère que tu as pris tes précautions.

— Ne commence pas à m’énerver, lançai-je en lui jetant un regard menaçant.

— Regarde-moi autrement, dit-elle entre ses dents.


Je soupirai et me levai, commençant à inspecter les lieux. Toutes les entrées menant à l’étage supérieur étaient gardées. Je ne pouvais pas risquer d’escalader.


Je me dirigeai finalement vers les toilettes et ajustai mon oreillette. Une fois concentrée, je me fis toute petite, simulant une admiration devant le miroir. Ce n’était que des femmes autour de moi. Mais l’une d’elles m’interpella :


— Aya Okada ! Eh bien, je suis surprise de voir que les rumeurs à votre sujet sont vraies.

— Il paraît que vous avez séduit le patron du groupe G… l’Amérique ne vous suffit plus ?


Je me retournai lentement, croisant les bras :


— C’est vrai que vous êtes belles, mais utilisez vos charmes ailleurs et laissez-nous notre terrain.

— Vous êtes pathétiques, quel âge avez-vous ? siffla une autre.

— Je n’ai pas séduit le patron. C’est lui qui est venu à moi. Sachez une chose : je ne vais jamais vers les autres, c’est eux qui viennent à moi, dis-je fièrement.

— Les filles comme vous sont des garces, siffla l’une.

— Elle n’est pas comme vous, répondit une voix derrière elles.


Soudain, elles tombèrent à terre, assommées. Je me retournai et vis Hwoarang.


— Qu’est-ce que tu fais ici ? demandai-je, surprise.

— Je voulais juste te voir, dit-il en mains dans les poches, un sourire en coin.

— Pourquoi ? T-


Avant que je puisse répondre, il me saisit par la taille et nous enferma dans une cabine de toilettes. La porte à peine ouvertes. Les autres criaient, appelant des hommes pour intervenir, mais Hwoarang nous maintenait à l’écart. Mon cœur battait la chamade, coincée contre lui, son torse pressé contre le mien. Même sans me regarder, sa proximité me mettait mal à l’aise.


— Tu m’expliques pourquoi tu es toute rouge ? murmura-t-il à mon oreille.

— Euh… je… je ne sais pas, bafouillai-je.


La porte claqua derrière nous. Je me libérai rapidement et soupirai, mon cœur battant à tout rompre.


— Tu devrais rentrer, dis-je, évitant son regard.

— Mouais, je n’aime pas te savoir ici, grogna-t-il.

— T’inquiète pas pour moi. Et n’oublie pas qui je suis, fis-je fièrement.

— Je le sais, dit-il, un sourire au coin. Tu m’as intérêt à me dire la vérité la prochaine fois, conclut-il avant de disparaître derrière la fenêtre.


Je restai un moment, le cœur encore serré, puis revins à la salle de réception. En sortant des toilettes, je remarquai une bouche d’aération assez grande pour m’y faufiler. Pourquoi n’y avais-je pas pensé plus tôt ?


Je vérifiai les alentours pour m’assurer qu’aucune caméra ne m’observait, puis retirai la grille et me glissai à l’intérieur. La mini-lampe de mon collier éclairait faiblement le tunnel étroit. Après quelques minutes, j’atteignis le second étage. Plusieurs portes et quelques hommes étaient postés. Je grognai intérieurement. Il me fallait un plan et… un appât.


Je souris. Anna serait parfaite pour ça. J’activai mon oreillette.


— Prête pour jouer ton rôle ? murmurai-je avec malice.









Laisser un commentaire ?