Le Secret D'Aya

Chapitre 18 : Lumière

1391 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 09/01/2017 23:21


Après quelques grognements et insultes à peine audibles, Anna passa à l’action. Elle provoqua les gardes, esquiva les coups et en mit plusieurs au tapis pour semer la panique parmi les invités. Le chaos éclata instantanément, criant, poussant, bousculades… parfait pour que je sorte de ma cachette.

Je rampai le long du tunnel avec toute la discrétion possible, analysant chaque porte. Après avoir observé un garde sortir de la porte du fond et se poster devant, je compris : c’était la bonne.


Alors que je m’approchais, un homme surgit devant moi, prêt à me frapper.

Il s’arrêta net en me voyant.


— Un geste et tu les perds, dis-je en maintenant mon couteau menaçant.


Sans réfléchir, je l’avais sorti de ma robe. Celle-ci regorgeait d’objets pratiques pour ce genre de situation.


— Maintenant, tu vas gentiment m’accompagner jusqu’à ton collègue là-bas et lui dire que je suis l’une des « amies » de ton petit patron bâtard. Compris ? lançai-je d’un regard glacial.


Terrifié, il hocha la tête. Nous marchâmes ensemble, mon couteau toujours pointé derrière son dos. À l’arrivée, il fit un signe à son collègue, lui signalant qu’il devait me faire passer. Je profitai de la diversion pour ouvrir la porte et l’assommer d’un coup sec à la nuque. Il tomba lourdement. Je le pris sur mes épaules et le transportai dans la pièce voisine, le jetant contre la porte pour la bloquer.


Mais nous n’avions pas été aussi discrets que prévu. Une voix retentit derrière moi. Je me plaquai contre le sofa, à côté de la porte. Celle-ci s’ouvrit brutalement.


— Bienvenue, Aya Okada.


Je levai les yeux : Maeda se tenait là, calme mais attentif. Il observa son garde immobilisé mais ne bougea pas vers lui, adoptant une posture de combat. Pas bête.

Je retirai une boucle d’oreille et la lançai de l’autre côté de la pièce. Au tintement métallique, des coups de feu retentirent immédiatement. Il était armé.

Après quelques secondes de silence, je pris mon courage à deux mains. Je déchirai le bas de ma robe, m’agrippai au bord du sofa, et le tirai. Son arme tomba. Je me redressai aussitôt, le menaçant d’une seconde attaque. Il déglutit, paralysé. Je descendis du sofa et rangeai l’arme dans ma poche.


— Vous allez gentiment rentrer dans votre bureau, et sans un bruit, ordonnai-je en le suivant de près.


Une fois installé, je l’attachai avec un fouet trouvé dans le placard et lui bandai les yeux. Puis, je l’assommai avec un objet à portée de main.

L’ordinateur était déjà allumé. J’insérai deux clés USB. Une pour eux, l'autre pour moi. Je ne prenais aucun risque : ces données nous étaient précieuses et on nous cachait forcément quelque chose. Et, je veux savoir.


Je trouvai le dossier « Power by DrBosconovitch » et lançai la transaction. Mais mon oreillette siffla immédiatement. Anna.


— Tu me reçois ? dit-elle, essoufflée.


Je ris en imaginant sa course à travers le manoir. Elle grogna et laissa échapper quelques insultes.


— Oui, je transfère les données, répondis-je.

— Dépêche-toi ! Ils savent que tu es avec moi, ils vont te chercher.


Un vacarme se fit entendre dans la pièce voisine. Les coups à la porte augmentèrent. Je devais accélérer.


— Je vais faire vite.

— Je t’attendrai près de l’autoroute. Une voiture t’attend.

— Ok, dis-je en raccrochant.


Soudain, la porte du bureau explosa sous les coups des gardes. Ils me regardèrent, stupéfaits, leurs yeux passant de moi à leur patron humilié. Le bip de la transaction les fit sortir de leur torpeur. Ils se précipitèrent vers moi, prêts à m’attaquer. Je sortis ma clé avec rage, propulsai le bureau d’un coup de pied et me précipitai vers la seule fenêtre. Sans hésiter, je sautai, malgré la hauteur.





***





Cela faisait maintenant vingt minutes que j’avais quitté la petite fête.


J’avais appelé mon équipe qui m’avait rapidement rejoint, et nous nous étions installés dans un lieu sûr, à l’abri des regards et des oreilles indiscrètes.

Je n’aimais pas vraiment confier ce genre de mission à quelqu’un d’extérieur, mais évidemment, ce n’était pas ma décision. Il fallait admettre que cette « petite insecte » d’Aya avait un potentiel impressionnant. Mais je le sentais : elle allait probablement retourner sa veste si l’occasion se présentait. Elle n’était pas si naïve qu’elle en avait l’air.


Je soupirai d’énervement. Cinq longues minutes s’étaient écoulées depuis notre dernière conversation audio… et toujours aucun signe de vie. Elle ne répondait pas.

La frustration me montait à la tête. J’étais impatiente, à bout de nerfs.


Puis, enfin, au bout de quelques minutes supplémentaires, une lumière apparut au loin. Des phares. Une voiture. Enfin.

Elle arriva à notre hauteur. Je sortis de mon véhicule et m’avançai vers la sienne. Elle baissa la vitre, regardant droit devant elle, concentrée sur la route. Une main sur le volant, l’autre me tendant la clé. Je la pris… mais elle refusait de la lâcher. Je croisai son regard. Et ce n’était que maintenant que je vis toute la haine qu’elle pouvait dégager.


— Je ne sais pas si vous la méritez, dit-elle avant de finalement lâcher prise.


Son geste me fit reculer brusquement. Sans attendre, elle remonta sa vitre et démarra en trombe, conduisant à une vitesse que l’on ne devrait pas autoriser. Je grimaçai face à son insolence. Qu’est-ce qu’elle pouvait être insolente.


Je montai malgré moi dans la voiture pour récupérer cette clé. J’aurais aimé pouvoir la poursuivre… et lui arracher la tête. Elle me le paiera, parole d’Anna.





***




Je parvins enfin chez moi. J’avais abandonné la voiture quelques mètres plus loin, près d’un champ. On ne savait jamais ce qu’ils pouvaient trafiquer, autant prendre toutes les précautions. Il me fallait un bain. J’avais sauté par la fenêtre, haute de cinq mètres, et avais atterri sur une voiture d’invité avant de courir jusqu’à l’endroit indiqué pour récupérer la voiture. J’avais eu de la chance, mais mon dos me faisait cruellement souffrir, la cicatrice de ma blessure me rappelant à l’ordre.


Devant la porte coulissante, je me figeai un instant. Qu’allais-je dire pour justifier ma robe en lambeaux et tous ces hématomes ? Je soupirai et décidai de rentrer. Je retirai mes chaussures, veillant à ce que Xiao ne remarque rien et n’allume pas la lumière.


— Enfin tu es rentrée ! dit-elle, enthousiaste.

— Oui… et je vais prendre un bain, répondis-je en courant vers ma chambre.


Elle n’eut pas le temps de riposter que je m’enfermai à clé et retirai rapidement mes vêtements en lambeaux. La douche chaude m’accueillit comme un refuge. L’eau qui ruisselait sur ma peau me détendit immédiatement. La chaleur enveloppante, le contact de l’eau sur mes cheveux longs et humides, le sol chaud sous mes pieds… c’était un de ces rares moments où l’on peut simplement penser à soi. Mais comme toujours, les meilleurs instants sont les plus courts.


Je sortis de la douche à contrecœur et me séchai rapidement. La mission me revenait en tête : je devais savoir ce qu’ils complotaient. Ils prenaient un énorme risque en me confiant ça… mais savaient-ils vraiment ce que j’étais capable de faire ?


J’enroulai une serviette autour de mes cheveux, enfilai mon peignoir et pris mon ordinateur. Après avoir retiré la clé de mon short, je l’insérai dans le port USB.

Le dossier s’ouvrit immédiatement. Sans perdre une seconde, je cliquai dessus et fermai toutes les autres fenêtres.

Je commençai à lire… et mes yeux s’écarquillèrent.

Je tombai de haut. C’était une blague ?


Non, c’était impossible…


















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