Le Secret D'Aya

Chapitre 19 : Trahison

3387 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 16/01/2017 06:55


Je n’arrivais pas à en croire mes yeux.

Qu’est-ce que c’était que ce bordel ?


Et cette machine… pourquoi vouloir transférer des pouvoirs ? À quoi ça servait ? À qui ça pouvait servir ? À Kazuya ? Pourquoi lui ? À qui voulait-il voler ces pouvoirs ? Dans quel but ? Certainement pas pour faire le bien… Mais surtout, pourquoi le nom de Chihiro apparaissait-il ? Pourquoi était-il écrit qu’elle avait été un cobaye ? Elle est morte… elle n’était pas censée être un cobaye !


Je ne comprenais plus rien.


Trop d’informations s’entassaient devant moi. Cette machine allait être conçue pour transférer des pouvoirs d’une personne à une autre… mais dans quel but ? Et quel genre de pouvoirs exactement ? Chihiro avait-elle un pouvoir ? Je me sentais complètement perdue. Si le Groupe G possédait ce genre de matériel à des fins néfastes, je ne pouvais plus rester parmi eux. Je devais prévenir Yuki immédiatement. On ne pouvait pas rester les bras croisés. Maintenant, moi aussi, je détenais ces informations… et surtout, je devais comprendre pourquoi le nom de ma mère adoptive apparaissait dans tout ça.


Je restai figée devant l’écran, réfléchissant à toute la situation. Comment réagir ? Je venais de participer à l’avancement de leur machine… j’avais été bernée comme une enfant, manipulée par ma curiosité jusqu’au bout. Mais au moins, cette fois, j’avais l’information. On ne me reprendrait pas deux fois.


Soudain, Xiao fit irruption dans la chambre, ce qui me fit sursauter. J’encaissai le choc en refermant rapidement l’ordinateur, faisant semblant d’être totalement surprise.


— Tu m’as fait peur ! dis-je en rigolant, tentant de masquer mon agitation.

— Comment ça s’est passé ? demanda-t-elle soudain, son regard sérieux me transperçant.

— Bien, répondis-je en me levant, tentant de rester détendue.

— Tu ne vas pas me dire réellement ce que tu as fait, hein ? dit-elle, se levant à son tour.


Je la regardai. Ses bras croisés et son expression sévère me firent frissonner. Je soupirai, consciente que je n’avais pas le choix.


— Depuis ton message, j’ai trouvé ça louche… alors je t’ai suivie. Je t’ai vue avec Anna, dit-elle en fronçant les sourcils. La pire manipulatrice de la Terre entière. Et que tu sois avec elle… je n’aime pas ça. Tu as intérêt à me dire la vérité, sinon je ne resterai pas ici avec toi.


Je soupirai avant de m’asseoir, tandis qu’elle faisait de même, attendant ma réponse.


Je lui racontai que mes firmes collaboraient avec le Groupe G, et que ma mission était de récupérer des données pour leurs projets. Mais je lui expliquai que le vrai projet était bien plus sombre. Je lui montrai les fichiers que j’avais récupérés, expliquant les détails techniques et les implications. Xiao resta de marbre pendant plusieurs minutes, les yeux rivés sur l’écran, absorbant chaque information. Puis elle me regarda, incrédule.


— Peut-être que, d’après ce que tu as trouvé, il veut prendre les pouvoirs de Jin sans réellement réveiller le démon qui est en lui, dit-elle finalement.


Pas faux. J’avais complètement oublié ce détail crucial.


— Ce qui ne me surprend pas… laissa-t-elle échapper.


Je la regardai, interrogative. Je décidai de laisser cette histoire de côté pour l’instant et d’envoyer un message à Yuki, pour la voir demain à la première heure. J’avais besoin d’en parler, je ne comprenais plus rien.


— Désolée de t’avoir caché ça, mais je ne voulais pas t’impliquer dans cette histoire, dis-je.

— Toi aussi, tu es encore une enfant, rigola-t-elle. Je ne t’en veux pas, je te comprends… mais dorénavant, fais-moi plus confiance.


J’hochai la tête, tandis qu’elle quittait la chambre.


Après avoir longuement réfléchi à prévenir Jin ou même Lars de cette situation, je me laissai tomber sur mon lit, épuisée. Mes pensées tourbillonnaient dans ma tête, les implications de ce que je venais de découvrir me pesant lourdement. Je fermai les yeux, essayant de trouver le sommeil, mais la nuit serait longue… et le danger, plus proche que jamais.





***




J’étais totalement épuisée. Mon entraînement quotidien m’avait toujours permis de canaliser mes émotions et de garder le contrôle… mais là, la fatigue me submergeait. Je soupirai de frustration avant de prendre une douche rapide. Pas besoin de vêtements sophistiqués : un simple jogging suffisait pour dormir.


Je me glissai sous mes draps, le corps encore chaud de l’effort, mais toujours sur mes gardes, une oreille attentive à chaque bruit.


Soudain, sa voix retentit.


Étrangement, seule cette voix, et celle de ma mère, semblaient se ressembler. Même timbre, mêmes inflexions… presque les mêmes traits dans mon esprit.

Elle ne cessait de répéter que je l’avais blessée. Je murmurais à mon tour des excuses, que je n’agissais que par insolence, mais ses mots résonnaient comme des chaînes.

Puis elle me demanda de la regarder. Et que tout rentrerait dans l’ordre.


J’ouvris les paupières. Lentement. Horrifiée.


La colère monta en moi comme une marée noire. Mais mon corps… refusait d’obéir. Je voulais bouger, crier, frapper… et rien. Rien que cette immobilité paralysante.

Devant moi, il se tenait. Il ricana, cruel et insatiable. Chaque mouvement que je voulais faire semblait désormais sous son contrôle. Mon corps se tordait à sa guise, comme s’il était devenu sa marionnette.


Je pouvais sentir son pouvoir, sa domination sur moi, et une rage sourde bouillonnait en moi.


Il ne m’aurait pas cette fois-ci. Pas cette fois.

Je sentais mes poings se serrer sous la couette, mes dents grincer. La peur était là, bien présente… mais une étincelle de défi brûlait au fond de moi.

Je devais lutter. Je devais reprendre le contrôle.





***





J'entendis une voix.

Sa voix.


Que faisait-il à mon chevet ?

Je n’osai ouvrir les yeux, paralysée, incapable de bouger. Pourtant, sa voix m’appelait, douce et perfide à la fois.


Il s’excusa.


Il me demanda de le regarder. Mais je ne pouvais pas. La douleur me dévorait de l’intérieur. Mon corps semblait figé, glacé. Puis, je sentis des griffes s’enrouler autour de mes jambes, remonter le long de ma taille, et m’arracher un cri silencieux. Je hurlais, mais aucun son ne sortait. Je demandais de l’aide, mais personne ne venait. Mes larmes coulaient, mais elles semblaient se dissoudre avant de toucher ma peau. Mon cœur battait à tout rompre… mais étais-je encore vivante ?


Soudain, une chaleur infernale envahit mon corps. Je tentai de relever mon buste, horrifiée, et découvris le sang qui s’échappait de ma chair. Une mare se formait autour de moi. Mon souffle se bloqua. La peur me paralysait davantage que la douleur.

J’osai lever les yeux… et le vis.


Lui.


Le gêne démonique.


Mais ce n’était pas sa voix. Non, c’était un rire cruel, fièrement satisfait de son acte. Je le détestais déjà profondément. Mon regard, empli de haine et de désespoir, ne le quittait pas. Le sang continuait de couler, impitoyable, sans aucune barrière.

Je me sentais vidée, hurlais à la mort dans un silence étouffant.


Je me réveillai en sursaut, tremblante, en sueur, le cœur battant comme jamais. Le drap glissa de mon corps, et je vérifiai mes jambes : elles étaient intactes. Un soupir de soulagement m’échappa, mais mon esprit restait tourmenté. Pourquoi avais-je rêvé de cela ? Mon cœur ne ralentissait pas. Je me levai, la respiration encore haletante, et allai à la salle de bain me rafraîchir le visage. Reprenant un semblant de contrôle, je me rassis sur mon lit. Mais je savais que le sommeil ne reviendrait pas.

L’angoisse et le sentiment de trahison me rongeaient. Que faire ? Agir maintenant ou plus tard ? Je ne pouvais rester immobile.


Rapidement, je m’habillai d’un short en jean, d’un pull, d’une veste, enfilai bas noirs et baskets. Je pris mon sac à dos et mon cellulaire et dévalai les escaliers.


— Où vas-tu ? demanda Xiao, à moitié endormie.

— Je dois mettre un terme à ma collaboration avec Kazuya, répondis-je rapidement.

— Attends…

— Non, j’y vais seule. Ne t’inquiète pas pour moi, dis-je, le ton tranchant.

— Mais tu ne vas pas voir Kazuya… tu es folle ! dit-elle en m’agrippant.

— Je ne vais pas le voir. Je vais juste à mon bureau, me détachai-je, résolue. Ne t’inquiète pas, je vais faire vite.


J’appelai mon taxi personnel, déjà prêt à la sortie. Sur le trajet, je contactai Yuki, qui semblait déjà réveillée d’après sa voix.

Arrivée devant mon entreprise, je montai rapidement à mon bureau, déterminée à en finir avec ces histoires.

Je rentrai en trombe. Yuki, surprise par mon agitation, me regardait.


— Eh bien, que t’arrive-t-il ?

— On arrête tout avec le Groupe G, dis-je avec autorité.

— Quoi ? Comment ça ? Pourquoi ? demanda-t-elle, affolée.

— Je refuse de travailler avec ce genre d’entreprise, encore moins avec ces gens. Toi aussi, tu arrêtes tout et plus jamais on n’entendra parler d’eux, la fixai-je.


Son regard resta fixé sur moi, mais un sourire narquois se dessina sur son visage.


— Tu devrais arrêter de jouer à l’idiote.

— Quoi ? m’exclamai-je, surprise par ce changement brutal.

— Tu as été au courant de leur machine. C’est pour ça que tu changes d’avis.

— Donc… depuis le début tu étais au courant ? fis-je en réalisant l’ampleur de la situation.

— J’ai toujours tout su, dit-elle en souriant.

— C’est une blague ? Ce n’est pas drôle ! dis-je, sarcastique.


Elle éclata de rire, un rire cruel, se moquant littéralement de moi. Je n’avais pas le temps de réfléchir qu’elle se précipita vers moi, une épée à la main. J’esquivai son attaque avec un saut, me mettant en position de combat. Mon amie… mon amie que je croyais loyale… était devenue mon ennemie.

D’un geste, elle fit apparaître une vingtaine de soldats surgissant de nulle part.


— Ce sont mes unités spéciales, mes soldats à moi, dit-elle fièrement.


Je ne répondis pas. Les soldats pointèrent leurs armes, prêts à tirer. Mon cœur battait à tout rompre.


— Tu es sûre que te débarrasser de moi ainsi est une bonne idée ?

— Mmm, tu as raison… mais j’ai envie de m’amuser avant de te livrer, dit-elle en riant.

— Me livrer ? demandai-je, incrédule.


Elle sourit, barbare, et donna l’ordre de tirer.


Je n’attendis pas. Je brisai la vitre et tombai à l’extérieur, essayant de garder l’équilibre malgré les tirs. Une piqûre à ma jambe droite me fit grimacer : un projectile avait atteint mon mollet. Je me stabilisai sur un lampadaire, mais la foule et l’ennemi étaient partout. Je dus sauter pour continuer à courir, slalomant entre les passants et obstacles.

Je tournai dans une rue commerçante bondée, espérant me dissimuler. Mon mollet me faisait mal, mais je continuai. Je grimpai les escaliers de secours d’un immeuble, me faisant petite, et vérifiai la blessure : superficielle. Dieu soit loué.


Mais soudain, je fus tirée en arrière. Mon dos heurta violemment le métal. Je laissai échapper un gémissement de douleur, une arme pointée sur ma tête. Je me retins de respirer et levai les yeux vers le soldat menaçant, tandis que les autres arrivaient, armés et prêts à m’abattre.

Le soldat me saisit par le col, me redressant violemment. Un autre s’approcha.


— Autant prendre nos précautions, dit-il avant de m’asséner un coup sur la tête.





***





Après son départ précipité, je ne me suis finalement pas rendormi.

Je n’aime pas qu’elle agisse ainsi… a-t-elle une stratégie derrière tout ça ?

Je prends une douche rapide pour chasser les idées noires qui hantent mon esprit, mais mon cœur ne trouve toujours pas la paix.


Au bout d’une heure et demie, un mauvais pressentiment me serre la poitrine.


— Devrais-je la rejoindre ? murmurai-je pour moi-même. Peut-être que tout va bien… ou peut-être pas.


Je soupire, le regard perdu dans le vide, tournant en rond depuis des heures, incapable de trancher. Mais il faut que je sache. Mon esprit ne trouvera pas la paix tant que je ne l’aurai pas vue. Je décide enfin d’y aller. Rapidement, je m’habille, resserre mes couettes et prends une grande inspiration.


Un coup retentit à la porte.


— Déjà de retour ? pensais-je, surprise et inquiète.


Je descends à toute allure et ouvre la porte coulissante d’un geste brusque.

Et là… je les vois.

Je reste un instant figée, le souffle coupé, incapable de parler, tandis que mon regard balaie la scène, cherchant des indices dans leurs expressions.


— …


Je sens que quelque chose est différent. Il y a cette tension palpable, cette atmosphère lourde que je ne peux pas ignorer. Mon mauvais pressentiment se confirme.





***





J’ouvre les yeux doucement. Je suis enfermée dans une pièce totalement sombre. Seuls quelques rayons de soleil filtrant par une fenêtre me permettent de distinguer vaguement les contours. Pourtant, je sais que mes bras sont ligotés par des chaînes, suspendus à une poutre. Je sens déjà la douleur remonter dans mes membres. Les bleus se dessinent lentement sur ma peau… ils ne se sont pas gênés, visiblement.


Mais je n’ai pas le temps de penser à autre chose : la porte centrale de cette immense pièce s’ouvre sur elle.

Elle avance lentement vers moi, un sourire cruel aux lèvres, fière de son acte.


— Sache que tu aurais du te méfier de moi, dit-elle en croisant les bras.


Je reste figée, incapable de croire cette réalité. Je ne veux pas y faire face.


— Quoi ? Pourquoi je me méfierais de toi ? demandai-je, incrédule.

— Je t’ai toujours détestée, dit-elle en me fixant avec une intensité glaciale.


Moi… me détester ? Mais pourquoi ? Ses mots sont si sérieux qu’ils me paralysent.


— T-tu délires, n’est-ce pas ? balbutiai-je.


Elle ricane, un son qui glace le sang.


— Pourquoi je t’aimerais ? Tu n’es qu’une fille maudite, après tout.


Fille maudite ? Mon cœur se serre. Je ne comprends plus rien.

Elle s’approche et caresse ma joue, mais pas avec tendresse… non, c’est une provocation.


— Pauvre fille… tu n’es qu’une source de problèmes, dit-elle en souriant.

— Tes aînés veulent ton pouvoir, Le président de la Mishima veut t’utiliser… et tu m’as pris tout ce qui m’appartenait… Que des problèmes avec toi, rit-elle.


Chaque mot est un poignard. Comment connaît-elle tout ça ? Je ne lui ai jamais parlé de Jin ? Et encore moins de mes pouvoirs.


— Qu’est-ce que tu racontes ? Tu as perdu l’esprit, Yuki ? hurlais-je.

— Tu me fais tellement de peine, ma chère Aya, se moqua-t-elle.

— Je ne te reconnais pas… tu n’es pas celle que je connaissais… Tu me dégoûtes ! criai-je, la voix brisée.

— Je vais te confier quelque chose…


Elle se penche près de mon oreille, son souffle glacial me frôle :


— C’est moi qui ai tué Chihiro, dit-elle fièrement.


Comme si l’on venait de me planter un poignard dans le cœur. Sans regret, sans remords. Comment a-t-elle pu ? Pourquoi ?


— Pourquoi ? murmurai-je, ravagée par les larmes.


Elle recule, fière, un sourire cruel sur les lèvres.


— J’ai été adoptée avant toi… Elle ne m’a jamais reconnue. Elle m’avait promis tout… tout ce qu’elle possédait. Et puis… tu es arrivée. Tu as tout chamboulé. Elle m’a négligée pour toi. Elle m’a laissée seule… juste pour toi ! hurle-t-elle de colère.


Je me sens vidée, trahie jusqu’au plus profond de mon être. Ses mots brûlent ma poitrine.


— Comment a-t-elle pu me laisser pour toi ? Toi, fille abandonnée… je ne vois pas ce que tu as de plus que moi, crache-t-elle.


Je ravale mes larmes, incapable de respirer. Chaque phrase est un coup de couteau.


— Au bout d’un temps, elle m’a placée chef du conseil, espérant calmer ma colère contre toi… et me montrer sa confiance, dit-elle en balayant ses cheveux d’un geste théâtral.

— Comment as-tu pu la tuer ? dis-je, la voix brisée.

— C’est simple, petite sœur, rigole-t-elle.

— J’ai connu Kazuya lors d’un voyage au Japon… Il m’a prise sous son aile, m’a appris ses secrets, m’a fait devenir son alliée. Chihiro était le cobaye parfait pour sa machine… mais elle était trop forte, trop protégée… alors j’ai fini le travail.

— Quelle fille tuerait sa mère ? criai-je de rage.


Un bruit sourd me fait tourner la tête. Ma joue s’enflamme : sa gifle m’a complètement retournée.


— Ça t’apprendra à parler et à me couper, dit-elle en reprenant sa posture.


Je n’ai jamais vu Yuki ainsi. Féroce. Débordante de haine. Un monstre derrière un visage que j’aimais autrefois.


— La seule solution… continua-t-elle. Kazuya voulait que quelqu’un de l’intérieur… et j’ai répondu à l’appel. Je l’ai défiée à un combat… et j’ai déversé toute ma haine…


Elle éclate de rire, un rire qui résonne comme un glas dans la pièce.


— Elle était à l’agonie… presque morte. Tu aurais dû la voir. Mais au moment de mettre un terme à ses souffrances, ils l’ont récupérée… et elle est morte. sourit-elle.


Je secoue la tête, incapable de croire ce que j’entends.


— Tu es pathétique, dis-je, tremblante de rage et de désespoir. Tu ne vaux pas mieux que ces chefs du conseil.

— Il faut faire des sacrifices pour atteindre ses objectifs, dit-elle en croisant les bras.

— Quel objectif ? hurlais-je. L’argent ? Le pouvoir ?


Elle me frappe au ventre. Je retiens un cri. Je refuse de lui donner cette satisfaction.


— Alors le corps transporté il y a cinq ans n’était pas elle ? demandai-je, haletante.

— J’ai payé quelqu’un pour se faire passer pour elle.

— Pourquoi ne pas m’avoir tuée à l’époque ? demandai-je, rongée par la question.

— Kazuya savait que tu avais un pouvoir… plus puissant que le sien. Alors il m’a ordonné de te laisser en vie. Il voulait que je joue à la bonne fille… et toi aussi, adoptée, tu possèdes ces pouvoirs étranges… je me demande bien qui était ta mère.

— Laisse ma mère en dehors ! rugis-je.

— Dans tous les cas, je récupère ce qui me revient de droit, dit-elle.

— Quelle garce, tu ne vaux pas mieux que ces chefs du conseil, crachai-je.


À peine ai-je fini que la douleur me transperce : une lame s’enfonce dans ma hanche.


— Ne t’inquiète pas… ce n’est que le début, rigola-t-elle.

— Je vais te faire payer toutes ces années… avant de te livrer au Groupe G, dit-elle en s’avançant vers la sortie.

— Profite de ton temps de repos, ajouta-t-elle, avant de disparaître.


Un frisson me parcourt. Mon sang coule le long de ma jambe. Je n’arrive pas à y croire.

Yuki… mon amie… s’est transformée en monstre.

Les larmes coulent silencieusement, mélange de rage et de tristesse.

Mon cœur est brisé. La trahison est totale.

Mes paupières se ferment. La fatigue m’engloutit. Tout devient noir.

Un dernier bruit… puis le vide.





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