Le Secret D'Aya

Chapitre 21 : Mauvais rêve

3163 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 23/01/2017 22:37


Je n’hésite aucunement et bondis d’une vitesse hallucinante vers mon adversaire. Mon pied fuse, mais il bloque l’attaque sans grande difficulté.

Je resserre mes appuis et, d’un coup de coude à l’estomac, je parviens à lui arracher un grognement. Il me relâche. Profitant de l’ouverture, j’effectue une roulade arrière avant de me redresser. La douleur qu’il subit ne durera qu’un instant… alors je fonce. Les poings serrés, les dents crispées, je frappe sans relâche. Mes coups pleuvent, mais il les esquive tous avec une aisance déconcertante.


Soudain, il bloque mon poing et lève sa jambe, prêt à m’achever. Par miracle, je réussis à me dégager et pivote, mon corps suivant l’instinct. Mon pied balaie l’air avec un mouvement familier : un wheel kick, hérité du style Kazama.


L’impact résonne. Mon talon percute sa tempe et son corps s’écrase lourdement au sol.


Je souris. Je l’ai mis à ma merci. Mais je n’ai pas le temps de savourer ma victoire : mon dos cogne contre le métal glacé, et des chaînes s’enroulent autour de mes poignets.

Ses soldats ont profité de mon moment d’inattention. Ils m’ont enchaînée. Je me redresse malgré tout, malgré la douleur, malgré la fatigue. Je tire violemment sur les chaînes, entraînant deux soldats l’un contre l’autre. Ils s’écroulent, assommés. Mais leurs coéquipiers ouvrent aussitôt le feu, leurs balles sifflant autour de moi. Je vacille, tombe à genoux. Mon souffle s’épuise. Mon corps refuse d’obéir. Un pas lourd résonne. Le vieillard s’approche. Il se dresse devant moi, puis m’attrape à la gorge et me soulève sans effort. Je suffoque, mais mes yeux restent accrochés aux siens. Il cherche quelque chose dans mon regard.


— Je vois donc pourquoi mon fils te court après…dit-il, un rictus au coin des lèvres.


Sa poigne se resserre. L’air me manque.


—Tu n’es pas si faible que tu en as l’air. Au moins, pour une morveuse de ton espèce, tu as réussi à me faire tomber. Je te félicite : rares sont ceux qui font vaciller le grand Heihachi. Il éclate d’un rire sans gêne. Maintenant que je t’ai enfin récupérée… le jeu peut commencer.


Son poing s’abat. Ma mâchoire explose de douleur. L’obscurité m’avale.





***




La forêt défilait sous mes pas précipités. Je courais sans relâche, traquant désespérément la moindre trace de mon amie.

Soudain, mon cellulaire vibra dans ma poche. Je m’arrête net, le cœur battant, et l’extirpe d’un geste fébrile. Le nom qui s’affiche sur l’écran m’arrache un souffle de soulagement. Aya.


Je déverrouille l’écran. Un simple message. Des mots rapides, écrits dans la hâte.

« Je me suis enfuie. Il s’est passé quelque chose d’horrible.

Je vais me réfugier dans une base au nord de la ville.

Sans doute vers les montagnes. C’est un lieu sûr.

Je t’y attendrai ! »


Je ferme les yeux un instant. Elle est vivante. Mais je suis à l’opposé, complètement perdu dans ces bois. À pied, je n’y arriverai jamais à temps. Ni Panda, ni Alisa ne sont là pour m’aider. Alors une idée me traverse l’esprit. La seule possible.

Je reprends mon portable, compose un numéro et porte l’appareil à mon oreille





***




J’ouvris difficilement les paupières.


Il me fallut de longues minutes avant que ma vue ne s’éclaircisse totalement.

J’étais dans un état pitoyable. Mes blessures béantes brûlaient encore, les hématomes violacés recouvraient presque tout mon corps. Je m’arrachai un morceau de tissu de mes vêtements pour improviser un bandage, puis retirai à vif les flèches encore plantées dans ma chair. Une douleur fulgurante me traversa, mais je n’avais pas le choix.

Lorsque je relevai la tête, mon souffle se bloqua.


J’étais enfermée dans une cage de cristal, au centre d’un vaste temple éclairé seulement par quelques bougies vacillantes. Leurs lueurs dansantes projetaient des ombres inquiétantes sur les murs. Un soupir m’échappa, lourd de désespoir.


Est-ce ce pouvoir, celui que j’ignore, qu’ils convoitent tant ? Pourquoi vouloir s’en emparer… ?


Je me promis de ne pas me laisser faire, mais mon corps n’était plus que fatigue et douleurs.

Soudain, la porte principale du dojo explosa en mille éclats, le fracas résonnant comme un coup de tonnerre. Je sursautai, reculant d’instinct.


Il était là.

Kazuya.


Ses pas résonnaient dans le silence, ses bras croisés, son regard dur et implacable. Son œil rouge sang luisait d’une intensité surnaturelle. Lorsqu’il m’aperçut, il s’immobilisa.

Une ombre surgit derrière moi, derrière la cage. Un rire sombre fendit l’air. Heihachi s’avança, un sourire cruel aux lèvres, se plaçant face à son fils. Leurs regards s’entrechoquèrent comme deux lames prêtes à s’entretuer.


— Allons, allons, Kazuya… pourquoi es-tu donc si crispé de me revoir ? Tu devrais être heureux : je viens de retrouver ta précieuse. Il m’adressa un regard empoisonné.


Je restai figée. Comment osait-il parler de moi comme d’un simple objet ?


— Ne parle pas comme si elle t’appartenait, répliqua froidement Kazuya.

— Oh, fit le vieillard, son sourire s’élargissant. C’est vrai que, quelque part, tu n’as pas tort…


Kazuya ne répondit pas. Son silence pesait plus que des mots.


— Allons, Kazuya, ne me dis pas que tu ne comprends pas… insista Heihachi, en levant les yeux au ciel.


D’un coup, Heihachi abattit son poing sur la cage. Le cristal éclata en éclats scintillants. Je levai les bras pour me protéger, mais déjà sa main me saisissait au poignet, m’obligeant à me relever. Ses doigts se posèrent sur mon visage, m’examinant.


— Ne me dis pas… qu’elle ne te rappelle personne, murmura-t-il, plein de sous-entendus.


Leurs regards se croisèrent une dernière fois. Puis, Heihachi reprit, venimeux :


— En plus de cela, sache qu’elle a réussi à me mettre au tapis !


Il me poussa violemment. Je tombai au sol, le souffle coupé.


— Alors, tu ne peux nier ce fait ! tonna le vieillard.

— Ferme-la… lâchai-je d’une voix glaciale.


Un éclat de rage passa sur son visage. Il s’avança et m’empoigna à la gorge, me soulevant à nouveau.


— Il faut que tu saches… que Kazuya n’est pas celui que tu crois.


Je le fusillai du regard.


— Et oui, ma chère. C’est ton père. Son rictus s’élargit. Kazuya, voici ta fille.


Il me relâcha. Mon corps s’écrasa sur le sol, mais je ne sentis presque rien. Mes pensées hurlaient.


Lui ? Mon père ?


Je levai les yeux, humides. Mais Kazuya avait déjà détourné le regard… pour engager le combat contre Heihachi.


Son fils… mon grand-père ?


Non. Impossible.


Je refusais d’y croire. Pas lui. Pas ce monstre.


Un frisson me parcourut. L’air du temple se chargeait d’une énergie malsaine. Un grondement monta, et bientôt une aura sombre enveloppa Kazuya. Son œil écarlate flamboyait, son corps émanait une obscurité oppressante. Il s’avança vers moi, pas après pas. L’instinct me poussa à reculer, mais mes jambes tremblaient. Quand je plongeai mes yeux dans les siens, je ne vis qu’un gouffre sans fin, une nuit éternelle.


— Toi ! rugît-il soudain.


Je sursautai, mais soutins son regard.


— Tu es vraiment la fille de Kazama Jun ?


Je restai muette. L’imaginer, lui, avec ma mère, relevait de l’absurde. Pourtant…


— Oui. Je suis sa fille, avouai-je finalement.


Il voulut répondre, mais un fracas interrompit ses mots. Le sol trembla, la poussière s’éleva, et deux silhouettes jaillirent de l’ombre, prêtes à en découdre.

Hwoarang. Xiaoyu. Xiao se précipita vers moi, m’aida à me relever, me lança un sourire rassurant avant de poser ses yeux pleins de défi sur Kazuya.

Hwoarang, lui, fit face au démon sans hésitation. Ils n’avaient aucune chance, et pourtant… ils étaient venus. Pour moi.


Je sentis mes lèvres s’étirer malgré la douleur. Ce simple geste me réchauffa le cœur.

Nous nous dirigeâmes vers la sortie, Xiao me soutenant. Je jetai un dernier regard en arrière. Hwoarang tenait encore tête à Kazuya. Mais soudain, son œil écarlate se tourna vers nous. Il comprit. Un hurlement bestial fendit l’air. Une vague noire déferla, pulvérisant tout sur son passage. Xiao eut juste le temps de me pousser dehors. Le choc m’emporta, me projetant dans la plaine.


Le temple s’effondra derrière moi dans un chaos assourdissant. Le ciel s’assombrit, englouti par des nuages noirs. L’air devint lourd, suffocant.

Je cherchais désespérément mes amis du regard. Rien. Seulement cette aura maléfique qui me glaçait les os.

Et alors que je levai les yeux… il était là. Kazuya. Le démon. Son sourire victorieux me perça le cœur.


Je m’effondrai. Épuisée. Envahie par l’ombre.

Le seul souvenir qui hanta mes pensées fut ce maudit rictus…





***





Quelques heures plus tôt


Finalement, j’avais réussi à me réveiller de ce maudit cauchemar.

C’était surtout un piège… un moyen pour qu’il remonte à la surface et tente de me contrôler.

Malheureusement pour lui, je ne laisserai pas à nouveau ce démon s’emparer de mon âme.

Sachant que le sommeil ne reviendrait pas, je me lève et jette un regard à l’énorme horloge de ma chambre.


5h37.


Le soleil ne tarderait pas à se lever. Je n’avais aucune envie de me rendre à mon bureau, encore moins d’affronter mes responsabilités. Pourtant, c’était bien moi qui avais voulu tout ça… je n’avais pas le droit de me plaindre, ni d’avoir des regrets. Mon plan pour me débarrasser de ce démon était enfin achevé, mais je devais retarder son exécution. Un détail m’empêchait encore de le mettre en place.


Aya.


Je soupirai et décidai de sortir prendre l’air. Après avoir enfilé un simple tee-shirt et une veste sombre, je sautai par la fenêtre de ma chambre et pris la direction des forêts verdoyantes, non loin du manoir.


Les promenades du matin avaient quelque chose d’apaisant.

Les rayons du soleil transperçaient le ciel délicatement, faisant naître un magnifique spectacle de la nature. Le silence régnait en maître.

Je m’adossai à un arbre, laissant mes yeux se perdre dans l’horizon. Une pointe de culpabilité vint soudainement me mordre le cœur. Dire que je comptais transformer ce monde en un endroit terrifiant…


Je fermai les yeux, cherchant à m’échapper quelques instants.


Une nostalgie soudaine s’imposa. Comme un mirage, je me revis enfant, courant et riant avec mon amie.

Grimpant aux arbres, sautant par-dessus les barrières, plongeant dans l’eau fraîche de la rivière…

Nous rigolions pour un rien, nous moquions l’un de l’autre, nous battions pour mettre en pratique l’enseignement de ma mère.


Ma mère… et Aya.


En y repensant, j’avais toujours dit qu’elle n’était qu’une amie de longue date. Mais au fond… j’avais toujours su que c’était bien plus que ça. Notre lien allait au-delà des simples mots. Je rouvris les yeux, troublé par ces souvenirs lointains. C’était la première personne qui m’avait quitté… et la première que j’avais revue après tous ces événements tragiques. Bien évidemment, elle restait l’une des seules personnes à qui je vouais une compassion sincère. Une confiance, malgré toutes ces années de séparation.


Je laissai à nouveau un long soupir s’échapper. Tant qu’elle resterait au centre de toutes les discussions, je ne pourrais jamais être tranquille.


Voyant que le jour avait pleinement pris possession du ciel, je décidai de rentrer. Ils devaient sûrement se demander où j’étais. Je rebroussai chemin, traînant des pieds comme un enfant qui refuse d’aller à l’école. Arrivé devant le manoir, j’entrai par la porte principale et me dirigeai rapidement vers mon bureau. L’horloge du hall indiquait 8h. Le temps s’était envolé bien plus vite que je ne l’imaginais. Je m’installai et commençai à consulter les dernières nouvelles sur mon ordinateur. Mais à peine quelques minutes passées, Eddy entra sans frapper, se postant droit devant moi.


J’arrêtai mon activité et croisai son regard.


— Où étais-tu ? demanda-t-il, essoufflé.

— Peu importe. Que me veux-tu ? dis-je d’un ton las.

— …Kazuya.


Je soutins son regard, intrigué par son sérieux.


— Il s’est rendu à l’entreprise d’Aya Okada, dit-il finalement.

— Où est Lars ? demandai-je soudainement.

— Tu sais bien que Lars n’est plus vraiment présent. Je doute qu’il reste auprès de nous… soupira-t-il.

— Tu peux disposer, dis-je en détournant les yeux.


Il quitta la pièce en grognant, sûrement désespéré par mon comportement.

Kazuya avait décidé de passer à l’action… ou alors un imprévu venait d’éclater.


Que devais-je faire ? Me déplacer à mon tour ? Était-ce un piège ?

Et Lars… pourquoi disparaissait-il au moment où on avait le plus besoin de lui ?

Je soupirai fortement avant de me masser le crâne.


Que se passait-il réellement ?


C’est alors que Nina fit son entrée, se tenant fièrement devant mon bureau.


— Kazuya n’est pas sorti de son trou par hasard, dit-elle sèchement. Et Lars n’a pas disparu, si tu te poses la question. Ils sont tous les deux à la recherche d’Aya.


Je haussai un sourcil, l’incitant à continuer.


— Il y aurait un conflit au sein de son entreprise. Apparemment, son bras droit en aurait fait des siennes.

— As-tu envoyé des équipes pour la chercher ?

— Tu sais très bien que oui. Ne me prends pas pour une enfant, sourit-elle avec ironie.

— Hn, répondis-je en roulant des yeux.

— Cela me tue de l’admettre, mais Lars a raison… tu devrais vraiment aller la chercher. Dieu seul sait si, en ce moment, elle est en danger ou non.





***




Alors que je rangeais mon cellulaire, Alisa s’approcha de moi.


— Alors, tes hommes ont pu retrouver sa trace ? me demanda-t-elle.

— Non, rien pour le moment… Et toi ? répondis-je, l’air anxieux.

— La seule chose que j’ai pu faire, c’est m’infiltrer dans le système de surveillance de son entreprise…


Je soutins son regard. À son expression, je compris qu’elle avait découvert quelque chose d’important.


— Son amie, Yuki, a pris la tête de la PPC, dit-elle en levant un doigt. Elle avait enfermé Aya… qui a été secourue par votre ami.

— Je vois. Raven a pu agir sans grande difficulté. Mais je crois savoir où il l’aurait conduite, dis-je en ouvrant la portière de ma voiture.

— Nous devons les rejoindre au plus vite, dit-elle en montant à son tour.

— Oui, répondis-je en démarrant à toute vitesse.


Je ne savais pas vraiment pourquoi je m’inquiétais tant pour elle.

Était-ce parce qu’elle était ma nièce, et que mon instinct d’oncle faisait surface ?

Ou bien parce qu’elle représentait une alliée puissante, précieuse, sur laquelle je pouvais compter ?


Peut-être les deux.


Nous atteignîmes finalement le nord de la ville, là où les plaines s’étendaient à perte de vue.

Alisa m’informa que Kazuya et la fameuse Yuki s’étaient alliés et cherchaient ensemble Aya.

Si c’était vrai, alors Jin avait sûrement eu vent de cette information. Lui aussi devait s’être mis en route.

Je décidai d’abandonner la voiture et de continuer à pied avec Alisa.


Alors que nous traversions une forêt aux arbres épais, je remarquai que le ciel s’assombrissait rapidement.


Un mauvais présage.


Soudain, un léger tremblement secoua le sol, suivi d’un souffle de vent glacé qui caressa ma peau.

Alisa s’éleva dans les airs pour mieux voir, avant de redescendre aussitôt.


— À quelques mètres d’ici, dans un ancien temple. Le combat a déjà commencé, dit-elle gravement. Je vais nous y emmener, ce sera plus rapide !


J’acquiesçai. Elle me saisit par le bras et nous emporta.

En quelques instants, le chaos se dévoila à nos yeux.

Le temple n’était plus qu’un champ de ruines, les arbres déracinés, la terre éventrée.

Des silhouettes jonchaient le sol, inertes.

L’atmosphère entière vibrait d’une terreur palpable.

Je demandai à Alisa de nous déposer en retrait.

Mieux valait observer sans attirer l’attention, du moins pour l’instant.

À peine eus-je posé le pied au sol que mon regard se figea.


Kazuya, sous sa forme démoniaque, se dressait, prêt à commettre l’irréparable.

Son pied s’éleva, prêt à s’abattre.


Mais une ombre fendit l’air.

Une silhouette s’interposa, stoppant net le coup fatal.


Le temps sembla se suspendre.

Le vent se leva, soulevant un nuage de poussière.

Et dans ce voile, son visage apparut…


Jin.


Son regard flamboyait de colère.

Sans attendre, il asséna un coup fulgurant à la mâchoire de son père.

Kazuya recula, un sourire mauvais étirant ses lèvres.

Mais Jin n’en resta pas là : un poing enragé le projeta à une vingtaine de mètres plus loin.

Puis son attention se porta sur le corps étendu à terre.

Ses dents se serrèrent, son souffle se brisa.


Je ne pouvais dire ce qui le consumait le plus : la rage envers son père… ou la tristesse de voir sa sœur aux portes de la mort.


Un rugissement déchira l’air.

Kazuya s’était déjà relevé.

Jin ne lui laissa aucun répit : il fonça à toute allure, prêt à déchaîner toute sa haine.

Leurs coups s’entrechoquèrent dans un fracas titanesque.

Chaque impact déclenchait une onde de choc qui nous repoussait, Alisa et moi, pas après pas.

Leurs attaques ne faiblissaient pas, une tempête de violence pure.


Profitant d’un moment d’inattention, nous nous précipitâmes vers Aya.

Alisa à mes côtés, je m’agenouillai près d’elle.

Ma main se posa sur son cou.


Un battement faible, mais présent.

Je relevai les yeux, la gorge serrée.


— Son cœur bat.

 

 

 

 

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