La vraie vie de l'autre coté du monde - Tome I

Chapitre 28 : ARC II - Détermination.

7488 mots, Catégorie: K+

Dernière mise à jour 12/03/2017 19:34

Seiya finit par arriver à une séparation du couloir. La gauche menait en partie à la salle à manger alors que l'autre menait en partie à la section des chambres. En premier lieu le jeune homme s'en allait vers la salle à manger mais il s'arrêta soudainement, arrêté par quelque chose, une odeur précisément. Curieux il prit son temps pour se mettre à respirer cette étrange odeur, une odeur un peu aigre et qui ne lui était pas inconnue.


- Mh..?


A force de sentir il se rendit compte que cette odeur venait de ses vêtements, plus précisément de lui. Il s'approcha de son aisselle pour la sentir avant de prendre un air dépité, même blasé avant de le relever. La source de l'odeur était avérée, il s'agissait de son odeur corporelle. Il fut tellement occupé par sa session qu'il ne s'en était même pas rendu compte. C'était une chance de le faire avant d'arriver à la salle à manger.


- Je ne peux vraiment pas me présenter comme ça...


Sans réfléchir plus longtemps il rebroussa chemin pour s'en aller vers les dortoirs afin de remédier à cette odeur désagréable voire même plus simplement à sa tenue salie dans la journée.


- Je vais me doucher avant d'y aller et je demanderai à Persia de laver ma tenue avant la reprise si elle le peut.


Puis le jeune homme finit par regagner sa chambre, dans laquelle il se déshabilla pour prendre un bain bien mérité et surtout bien nécessaire. Il se décrassa pendant de longues minutes, minutieusement même si la chose allait être à refaire dans quelques heures après une nouvelle session. Pendant ce temps les deux maisons devaient continuer leur repas jusqu'à le finir, sans vraiment faire attention à son absence et donc sans vraiment prendre la peine de l'attendre. On ne pouvait pas leur en vouloir. Après un bon quart d'heure de lavage mais aussi de relaxation, il revint dans la pièce principale dans sa chambre où il s'habilla d'un pantalon noir ainsi que d'une chemise blanche propre pour le petit bout de soirée qu'il allait passer dans le château. Pendant qu'il faisait les boutons de sa chemise il pensait à ce que devaient faire les autres membres des deux maisons au cours du repas. Il n'espérait pas vraiment manger avec quelqu'un ce soir mais là encore cette solitude à venir ne le déranger pas plus que ça. Enfin, peut être montrait-il juste qu'il n'en était pas affecté, peut être que dans le fond il faisait comme il le pouvait pour relativiser et ne pas voir ce manque de présence.


- Depuis le temps ils doivent avoir fini...au moins j'aurai la table pour moi tout seul.


Mais après avoir terminé de fermer sa chemise, il sentit quelque chose dans la poche de son pantalon. Curieux il se pencha vers celle-ci en se demandant ce que ça pouvait bien être.


- Mh ?


Il fouilla donc dans sa poche pour en sortir un portefeuilles qu'il plaça devant lui pour le regarder. Sur le moment il fut un peu surpris car il s'agissait du portefeuilles dont il avait usage dans l'autre monde. Il ne s'attendait pas vraiment à le revoir ici. Sûrement l'avait-il oublié dans son pantalon de lycéen et que, par mégarde, une des gouvernantes l'avait replacé dans la poche de celui-ci.


- C'est mon vieux portefeuilles…


Quelque chose tomba alors du portefeuilles au sol, un objet qui flotta d'avant en arrière à plusieurs reprises avant de tomber au sol. On aurait dit un bout de papier. Il baissa le regard pour voir l'objet tomber avant de se baisser pour le ramasser et voir de quoi il s'agissait. Quand il vit de quoi il s'agissait il ouvrit un peu plus les yeux, étonné. Il s'attendait encore moins à y retrouver cela, même si avec ce bout de papier quelque chose semblait être différent.


- ...!


Et pour cause, ce papier n'était autre qu'une petite photographie, mais pas n'importe quelle photographie. Pour ainsi dire, il s'y trouvait, ce qui n'était pas vraiment étonnant. Ce qui l'était plus, c'était la personne avec laquelle il posait, et surtout les conditions dans lesquelles il posait. En arrière plan, on pouvait y voir comme des stands, mais aussi des personnes qui marchaient, des enfants qui tenaient des ballons, prêts à s'élever haut dans le ciel bleu par la belle journée représentée sur le papier. Au premier plan, il pouvait se voir, en compagnie de son amie d'enfance, la ravissante petite fille aux longs cheveux rouges avec laquelle il était souvent en discorde, et qui maintenant était une des déesses de ce monde, Kotori. Tous deux étaient en costume. Le jeune homme était déguisé en une sorte de majordome, avec une tenue noire assez distinguée ainsi que des gants, tandis que la jeune fille elle, était déguisée en une servante, une maid plutôt, comme on pouvait en voir dans certains cafés japonais. Fidèle à elle-même, elle avait un grand sourire aux lèvres et le regard pétillant, elle devait y prendre du bon temps et devait beaucoup s'amuser. Quant à lui, il était sans grande surprise bien plus réservé. Il rougissait, visiblement embarrassé d'être habillé dans la sorte, encore plus d'être pris en photo dans ce costume. Mais, si on regardait bien, on pouvait y voir un fin sourire, un fin sourire qui était destiné à la jeune fille à côté de lui. Ce sourire était encore plus rare à l'époque, mais il était présent, immortalisé sur le papier, il montrait que d'une certaine façon, au moment où la photo fut prise, il était satisfait de la réaction de son amie, satisfait de la voir s'amuser et heureuse, surtout avec lui. De ce qu'il se rappelait dans l'autre monde, il la revoyait, mais bien moins contente et satisfaite d'être en sa compagnie, même blasée. Et pourtant sur cette photo, c'était tout le contraire. Il restait à savoir quand elle fut prise, surement quelques années auparavant. En revoyant ce moment qu'il avait oublié, comme il le faisait sur la photo, il prit un fin sourire, un sourire satisfait d'avoir le sourire de son amie d'enfance à jamais sur ce papier, mais aussi un peu triste car il se demandait si un jour, il allait pouvoir le revoir. Après tout elle était maintenant dans une toute autre position, et on ne pouvait pas dire que leur relation avant que tout ne soit révélé au grand jour était des plus amicales et propices à la bonne entente. Le bon temps où les deux étaient presque toujours collés l'un à l'autre à longueur de journée était bien loin et il n'allait probablement jamais pouvoir y retourner. Il ne lui montrait pas forcément qu'il tenait à elle, ni même qu'il appréciait sa présence, de l'avoir avec lui pour passer du temps. Il se montrait assez distant, froid, indifférent, un peu comme avec tout le monde, et les différences avec Kotori étaient moindres. Il s'en rendait compte, il avait bien gaffé dans leur relation. Toutefois, la conversation de cette photo ne montrait-elle pas qu'il chérissait ce moment passé avec elle et que par conséquent il chérissait également les autres ? Ou peut être voulait-il simplement toujours garder ce sourire dans sa poche afin de pouvoir l'admirer n'importe quand, lorsqu'il en avait besoin comme c'était le cas actuellement.


- …


Il sortit ensuite de sa chambre pour se diriger vers la salle a manger dans l'espoir de trouver encore un peut de nourriture. Quand il arriva a l’encoignure de la porte de la salle, il put voire les servantes deja en train de nettoyer et débarrasser les couverts et la pièce. Quand il arriva, la maid au oreilles de lapine se releva en le regardant, des assiettes sur les deux bras, surprise de le voire.


-Sire Kanie. On ne vous a pas vus au repas.


Il lui répondit pendant qu'il se rendait compte que la table était en train de se faire débarrasser et qu'il n'y avait plus personne. Il était déjà rentré un peu tard et il avait prit du temps dans sa chambre. Il n'y avait plus ni nourriture, ni autrui avec qui manger, de quoi lui couper l'appétit.


- J'étais...occupé..

-Il y a encore quelques restes si vous avez faim. C'est encore chaud.

- Merci mais ça ira..


Lentement il se retourna vers l'entrée de la salle à manger et commença à rebrousser chemin pour sortir de la pièce. Il n'avait plus faim, même après une journée entière de combats. Il ne le montrait pas mais voir cette table vide lui faisait étrangement quelque chose.


- Je n'ai plus faim.


Les servantes le regardèrent partir avant de reprendre leur travail sans rien ajouter.

Le jeune homme sortit ensuite de la salle à manger pour se retrouver à marcher dans le couloir, seul et le ventre vide. Il marchait comme si de rien n'était même si il avait le visage un peu baissé avec une petite mine. Il semblait un peu perdu, ou plutôt déboussolé. Il s'était attendu à retrouver la table vide mais en vérité il espérait au moins y trouver quelqu'un. Il ne lui restait plus qu'à regagner sa chambre et à se reposer pour repartir à l'attaque dans quelques heures.

Finalement il rentra dans sa chambre après avoir traversé un couloir sans bruit, ou presque, perturbée par une petite maid nocturne ici ou la, appelée par des soldats de la maisonnée.

Rentré dans sa chambre, après avoir refermé la porte derrière lui, il s'en alla vers son lit pour s'y installer en s'allongeant. De là, il se mit à regarder le plafond fixement pour s'y perdre, sans un mot, sans une action, c'était le vide. Un vide qu'il ressentait étrangement depuis qu'il avait revu ce souvenir de nul part, depuis qu'il avait vu la table inoccupée.

Dans ce vide, il prit la peine de prendre le portefeuille posé sur la petite table de chevet juste à côté de lui. Il l'y avait posé juste avant de se rendre à la salle à manger. D'un mouvement de main il l'ouvrit pour revoir la photo qu'il venait de redécouvrir, pour revoir le sourire de son amie d'enfance, sans en connaître la raison. Sans trop savoir comment, sur le moment la vue de la jeune fille le fit se sentir moins seul. Après un bref moment de contemplation il referma l'objet avant de le reposer sur la table de chevet et de fermer les yeux en ramenant son bras vers le lit. Il ne lui restait pas beaucoup de temps avant sa deuxième session, il devait mettre à profit le temps qu'il avait devant lui, soit quelques dizaines de minutes. Ces minutes, ces dizaines de minutes passèrent les unes après les autres, jusqu'à ce que l'heure du nouveau départ arriva. Par instinct il savait que c'était le moment et rouvrit donc les yeux. De toutes façons il n'était pas parvenu à s'endormir, le temps était trop court et quelque chose l'en empêchait. Calmement, pendant que la plupart des soldats devait déjà dormir, il se leva de son lit et alla vers son bureau où il y avait posé son manteau noir à son arrivée. Il le prit et le mit sur les épaules. Au contact il sentit de nouveau cette odeur aigre de sueur qu'il avait sur le corps à son retour. Il avait oublié de le confier à Persia. Il se résigna et termina de le mettre avant de sortir de sa chambre en refermant la porte derrière lui discrètement. Il ne voulait pas faire trop de bruit pour déranger les autres pensionnaires. Il se mit alors en marche dans le couloir à pas régulier et silencieux, la mine un peu fatiguée et épée à la ceinture, sale du sang des monstres qu'il avait exécuté il y a quelques heures. Il n'était pas dans les meilleures conditions pour repartir à la charge, d'autant moins avec le ventre vide, mais il y allait quand même, il poussait l'exigence.

Quand il arriva a la sortie du château, il put alors voire une lueur éclairer très faiblement les dalles de pierre devant la demeure. Quand il se retourna pour relever le visage, il vit que la lumière venait de la fenêtre du bureau d'une des deux déesses, bien en haut de la citadelle. Alors qu'il baissa le visage pour repartir, il put a nouveau voire la gravure au dessus de l'entrée de la battisse, placée au dessus de la plus grande des trois arches. Cette gravure, sculptée dans la pierre du mur, représentait 6 blasons différents en cercle, tous reliés par une chaîne taillée, entourée de feuilles étranges entre autre. Le blason du sablier et de la hache des deux déesses était alors présent, avec d'autres. Il y avait également un marteau de guerre, une paire d'aile, avec des plumes a gauche et des os a droite, un arbre au tronc caché par un éventail, et pour finir deux lames de poignards en croix. Quand au centre, il y avait tout simplement le blason de la fédération Valkyon. Alors qu'il était en train de contempler cette sculpture, il sortit de cet état a la voie de Persia, qui sortait également de la demeure.


-On admire les murs sire Seiya ?


En entendant qu'il n'était pas seul, ce qui était assez étonnant compte tenu de l'heure et du lieu, il baissa le visage tout en se retournant pour voir la gouvernante arriver en ce début de nuit. Il était assez surpris de la voir. Que pouvait-elle bien faire ici à une heure pareille ?


- Persia..?


Il vit alors la servante arriver, une cuisse de viande posée sur un plateau d'argent qu'elle tenait. Elle se mit alors a coté du lycéen sans perdre son sourire.


-Il parait que vous n'avez pas mangé. Tenez. Si vous repartez il est plus sage d'avoir quelque chose dans l'estomac.


Il fut encore plus étonné par son action. La nuit venait de commencer et voilà qu'elle se trouvait à côté de lui, à sourire avec de la nourriture spécialement pour lui. On aurait dit qu'elle avait prévu le coup. Il la regarda un moment sans rien dire, les yeux un peu plus ouverts, avant de baisser le regard vers le jarret. Il ne comprenait pas pourquoi cette attention, particulière ou non.


- Pourquoi..?

-Parce que c'est mon devoir de veiller sur tout le monde ici. Allez, ne gachez pas ce bon morceau.


Discrètement, il se mit à lorgner sur le morceau qui lui était proposé. On lisait sur son visage qu'il en avait envie, mais aussi qu'il se retenait par une certaine fierté. Enfin fierté, plutôt gêne. Après tout ce n'était pas tous les jours que quelqu'un venait lui apporter un morceau de viande à manger durant la nuit.


- ...


Mais cette retenue n'eut lieu pas bien longtemps puisque son estomac vint lui rappeler qu'il n'avait pas eu quelques choses à digérer depuis des heures, même pas de quoi entretenir l'effort de son corps. Davantage embarrassé par ce rappel à l'ordre, il baissa un peu la tête en fermant les yeux, avec les pommettes qui se mirent à rougir. Il saisit le morceau qui lui était servi sur un plateau d'argent avec gêne.


- Merci…


Elle releva ensuite le visage pour regarder la sculpture dans la pierre que le jeune homme regardait.

 

-Elle vous intrigue ?


Il rouvrit les yeux avec la cuisse en main, interpellé par cette question.


- Mh ?


Il remarqua qu'elle avait le visage levé pour regarder ce qui se trouvait au-dessus d'eux et en fit de même pour contempler avec elle. Effectivement, la sculpture l'intriguait même si il avait une idée de quoi il s'agissait. Le nombre de blasons ainsi que la forme de certains d'entre eux, avec celui de la fédération au centre le mettaient grandement sur la piste.


- Ce sont toutes les maisons unies au sein de la fédération, je me trompe ?

-Exact. Mais chacune représente le caractère de sa déesse. Et vous pourrez également noter qu'il y en a six pour cinq déesses a l'heure actuelle.


Et elle put s'apercevoir à sa grande surprise que le jeune homme connaissait déjà le sujet. Ce blason ne lui était pas inconnu. Il l'avait déjà lu dans des livres, mais il avait également entendu parler d'une sixième déesse, disparue.


- Amélia. La déesse à l'origine des reliques du même nom.

-Oui, c'est exact ! Bien joué. Ces relique sont très recherchés par les amateurs d'armes rares et anciennes, mais aussi par les grands combattants. Pour leur attributs hors norme. Meme Ephaistus sama n'en fabrique pas des semblables.

- D'où le fait qu'elles n'apportent aucune protection divine. En l'échange des capacités supérieures de l'arme son porteur se retrouve complètement vulnérable. En d'autres termes la maîtrise du porteur est d'autant plus primordiale s'il ne veut pas se faire toucher.

-C'est cela même. D'ou le fait que seul les l'élites les prisent. Pour le commun des soldats, elles sont bien inutiles. Savez vous a quoi sont rattachez les symboles de ces six blason, sire Seiya ?


Il ne répondit rien mais lui adressa pour le moins un regard de côté qui montrait qu'une explication était le bienvenu.

Elle pointa alors du doigt les deux symboles du bas.


-Regardez le sablier tout d'abord. Le symbole de Zafkiel hime sama. Il est symbole de sagesse, de patience et de réflexion. Les blasons représentent la nature de l’âme des six déesses. Dans le cas du sablier, Zafkiel a toujours été la plus patiente et sage du groupe. Elle a toujours su garder son sang froid, et a toujours su aider les autres divinités dans leurs entreprises avec des conseils avisés et du recul. La hache, blason de votre maison, et de Kamael hime sama. Il représente la ténacité, l'ardeur, et la férocité. Tout comme sa porteuse qui est la plus vive des divinités, prête a se jeter corps et âme dans la guerre en première ligne pour soutenir avec une combativité sans pareille ses enfants. Pour défendre sa terre avec une ténacité incroyable. Mais la hache a été laissée droite, pour ne pas oublier la sagesse dont fait preuve Kamael hime sama.


Elle regarda ensuite sur le coté droit.


-L'arbre et l'éventail. Tout comme la déesse qui cache son visage derrière l’accessoire, celui ici cache un robuste et fière tronc millénaire. Ici, il montre la droiture et l'inflexibilité de Priscilla hime sama. Qui a toujours fait preuve d'une dévotion ainsi que d'un sérieux sans pareille dans l'histoire. Son regard n'inspire pas, mais force le respect et l'admiration, seul chose que son visage laisse passer sous son éventail. Sa beauté n'a d'égal que la sincérité de son amour pour ses enfants.


Puis elle riva ses yeux a gauche.


-Les poignards croisés. Vous pouvez voire en examinant attentivement le symbole, un crane. Ces armes montre la dangerosité de Granhiet hime sama. Son blason la définit comme audacieuse, téméraire et meurtrière. Hormis sa façon de parler et son attitude, certain la voit comme une divine cousine de Kamael hime sama. Mais la ou elles différents toute deux, c'est que Granhiet hime sama a le don de proposer les plans les plus fous, qui s'avèrent tous payant malgré de très grandes frayeurs et des refus de la part de ses pairs, et que Kamael hime sama a la ténacité et l'ardeur de les mettres en oeuvre jusqu'au bout.


Elle regarda ensuite les deux derniers blasons du dessus.


-Puis vient le marteau de guerre d'Ephaistus hime sama. La cause première d'un tel outil est bien sur très facile a deviner, du fait de son travail pour les armes et armures. La seconde est que justement, outre le fait de fabriquer ses armes, elle se montre aussi ingénieuse que ce qu'elle conçoit, et aussi meurtrière que les lames qui sortent de ses forges. Ce blason la montre ainsi comme une tacticienne hors pair, au techniques mortelles. Et enfin, a coté d'elle, les ailes de vie et de mort, blason d'Amelia hime sama. Tout simplement déesse de la vie et de la mort. Ces ailes montrent dans le même temps son impitoyable jugement sur ses enfants, ainsi que sa grade bonté et pitié envers eux. Le blason la montre alors que la gardienne du cycle naturel de ce monde, et comme une femme emplie de bonté et de douceur, mais qui sait se montrer dur quand il le faut.


Tout en regardant les blasons qu'elle désignait un à un, Seiya n'avait pas raté un seul mot de ce que lui avait conté la gouvernante. Il ne le laissait pas transparaitre mais il fut rapidement captivé par son récit. Ce genre d'histoires et de symboliques le passionnaient. On aurait pu le deviner avec la quantité astronomique de livres qui constituaient sa lecture. À la fin de son explication il regarda avec plus d'attention le dernier symbole présenté, celui de la déesse disparue qui à ses yeux semblait la plus importante, ou plutôt la plus puissante.


- Amélia..pour le coup ce serait elle qui aurait le plus d'impact, non ? Celle qui prononce le dernier jugement, celui entre la vie et la mort.

-Pas du tout. Chaque déesse est à égalité avec une autre, et ensemble forment un équilibre dzns notre monde. L'archi déesse si l'on peut dire est celle à qui appartient le blason central. La déesse protectrice de la cité rouage, Velik. Elle a lié par les chaines les six déesses. Ensemble, enchaînés dans ce monde pour combattre et faire face ensemble, et vaincre toute réunis, en respectant ce monde, symbolisé par les feuilles sur les chaînes.


Quand elle en vint à cette partie il ne put s'empêcher d'arborer un fin souvenir. L'évocation de cette histoire de chaîne lui rappelait les dires d'une certaine personne qui avait tenu des propos du même genre, avec les même termes. Pour ainsi dire, la personne qui évoquer actuellement cette chaîne et celle qui lui en avait parlé avant n'étaient pas inconnues l'une à l'autre. Il s'agissait de la même personne. Il répéta en partie ce qu'on lui avait dit, ces mots lui étaient restés en mémoire.


- Une chaîne où chaque maillon s'efforce de maintenir le bonheur.

-Exactement.


Puis au bout du compte il baissa le visage en fermant les yeux, résolu. Le sujet le passionnait bel et bien mais il n'avait de temps à perdre, il devait repartir.


- Vous m'excuserez mais je dois y aller.

-Ah, bien sur.

- Sur ce.


Il commença alors à reprendre sa route en laissant derrière lui la jeune féline sans ne rien dire de plus, le morceau de viande en moins. Mais après seulement quelques pas, il s'arrêta. Il baissa un peu le regard et se mit à rougir légèrement. Il ne pouvait pas partir comme ça sans au moins la remercier, elle qui avait déjà tant fait pour lui rien que par le temps donné par sa formation. Il devait le faire mais comme il le faisait peu, il ne savait pas comment il devait le faire.


- Et..eum...


Il fit partir son regard sur le côté en passant sa main libre dans sa nuque. Il essayait d'y mettre les mots, de se montrer amical et redevable comme il aurait du le faire avec le groupe d'aventuriers qui l'avait aidé quelques heures à engranger leur expérience. On disait qu'il ne faisait pas d'efforts, c'était faux. C'était tout simplement qu'aux yeux des autres ils paraissaient insignifiants pendant que de son côté c'étaient des grands pas.


- Merci pour m'avoir raconté tout cela et...


Il haussa un peu l'épaule du bras qui tenait le jarret que lui avait donné Persia il y a quelques minutes avant son explication pour le mettre en évidence avec un peu d'hésitation. Elle ne s'en rendait pas forcément compte mais ce morceau aussi simple était-il lui allait être d'une grande aide pour avoir les forces nécessaires afin de s'attaquer aux monstres. Pour ainsi dire il lui en devait une.


- Pour la nourriture…


Elle s'inclina alors poliment en liant ses mains.


-Je ne fais que mon devoir monsieur.

- Ce n'est pas tout le monde qui irait jusqu'à mettre de la nourriture de côté pour l'apporter à quelqu'un au début de la nuit..

-Une servante si, monsieur. Je me suis juste portée volontaire pour vous l'apporter.


Cette notion de volontaire attira son attention. Cela voulait peut être dire que d'autres personnes y avaient pensé. Il se tourna vers la servante qui restait sous l'acropole, intrigué.


- "Volontaire"..?

-Qui y a t'il sire ?

- Ce..ce n'est rien.


Il remit son visage vers l'avant en le rabaissant et prit ce qui ressemblait à un sourire de satisfaction. Savoir que plusieurs personnes avaient pensé à lui l'aidait à se sentir bien d'une certaine manière. Il n'était pas sûr que c'était le cas mais il préférait y croire. Il reprit ensuite sa route en levant sa main libre pour lui faire signe de dos en s'éloignant.


- ..Merci, vous faites du bon travail.


Pendant ce temps la, dans la chambre qui était éclairée en haut de la citadelle, les deux déesses étaient alors réunis, toujours pour parler de la situation sur le front et de l'avancée de leur projet. Kamael était debout, droite devant la fenêtres bras croisés tandis que son ami Zafkiel était assise dans son fauteuil de bureau. La déesse du brasier prit alors la parole.


-Les sélections dans les différents régiments de la fédérations se termineront demain matin. Et avec elles, l'espoir de trouver des talents dans nos rangs.


Zafkiel ne put qu’être d'accord.


-Les choses ont été précipités si vite. Dès demain soir les cinq déesses auront choisis leur meilleur recrues pour la formation de ce plan. A combien doit ont s'en tenir d'ailleurs ?

-Pas plus de dix environs. Cela en fait maximum deux par maison, mais aucun de la garnison par conséquent. Mais je laisse une place libre dans ma maison. Je n'ai qu'une seule personne capable de rallier cette équipe.

-Rory Mercury, mh ?

-Oui. Et toi ? Tu a convoqué Kirstenia ?

-Bien sur. C'est une des plus forte des cinq maisons. On ne peut pas se passer d'elle.

-Cela en ferait deja deux.


Kamael regarda alors le ciel étoilé dans la nuit, comme soucieuse. Elle plissa fébrilement les yeux, avant de se tourner vers son amie, posa la main sur le rebords de la fenêtre.


-Que pense tu qu'il va arriver maintenant ? Cette guerre...cette histoire...tout semble se détraquer...

-Je suis la déesse du temps, pas du destin, Kamael. Je ne peut prévoir la suite des événements. Mais si tu veux mon avis en tant que déesse, ça se passera bien. Il faut croire en nos enfants. Et en notre terre. La déesse Velik veille sur nous, et veille au déroulement naturel des choses. Nous ne devons pas nous questionner sur le pourquoi de la chose, mais sur le comment.

-Tu as toujours su garder une neutralité sentimentale a toute épreuve, dans ce genre de situations.

-Vous en avez bien besoin semble il. Ne te tracasse pas pour cela. Crois en ce monde et tu verras.

-Oui…


Elle riva a nouveau son regard vers le ciel.


-Tu as raison…


Et un peu plus tard dans la nuit, notre jeune homme était de retour dans les plaines d'Ostgarath pour sa session nuptial afin d'engranger de l'expérience. Actuellement il se baladait dans une zone dite à dangers des plaines, autrement dit celle où il s'était rendu il y a quelques heures pour mettre à terre une bonne paire de monstres. Cependant, contrairement à la dernière fois il était seul. L'heure devait certainement jouer dessus, après tout qui serait assez fou de partir affronter des monstres à une heure pareille, surtout sans bénédiction divine. Par ailleurs il se rappelait encore de la façon dont le groupe l'avait quitté. Pour le moment, être seul ne le dérangeait pas, même si il savait que les choses allaient être plus compliquées. Il marchait droit, à l'affût de n'importe quel bruit ou mouvement suspect même si tout était calme pour le moment. Il devait être encore plus sur ses gardes car il n'y avait personne pour le protéger.


- (Je me demande si je n'ai déjà pas tout abattu, c'est bien calme même à cette heure..)


Mais à peine venait-il de croire qu'il pouvait se reposer qu'il entendit des mouvements dans les buissons alentours. Aussitôt il plissa les yeux et se retourna pour voir de quoi il s'agissait, et il put s'apercevoir qu'il n'y en avait pas qu'un. Tout commençait à bouger autour de lui. Les choses n'allaient plus être calmes bien longtemps.


- ...!


Et effectivement, après ces mouvements inquiétants, des monstres se mirent à sortir de leur cachette. C'étaient les mêmes monstres que tout à l'heure, mais cette fois-ci ils semblaient plus nombreux, mais aussi plus agressifs. Il y avait comme une lueur rancunière dans leurs yeux lorsqu'ils regardaient le jeune homme. Sans doute n'avaient-ils pas vraiment apprécié de voir une partie de leur population se faire décimer par le même guerrier quelques heures plus tôt. C'est dans cet état d'esprit qu'ils commencèrent à s'avancer vers lui à la manière de prédateurs avec des sortes de grognement. Quitte à finir comme leurs congénères, ils étaient prêts à les venger. Pour ainsi dire, Seiya était encerclé, avec personne pour le soutenir.


- On dirait que j'ai parlé trop vite..


Cependant il ne céda pas à la peur, bien au contraire. Il regarda de nouveau devant lui les bêtes qui arrivaient de ce côté en prenant un certain sourire, un sourire satisfait avec peut être, une certaine jouissance. Ils étaient certes plus nombreux et agressifs, mais par conséquent cela signifiait qu'il allait engranger plus d'expérience qu'auparavant et plus facilement comme il n'avait pas à les chercher. En fait, ils lui facilitaient la tâche. Restait à savoir si il allait pouvoir relever le défi.


- C'est sympa de me faciliter la tâche. Au moins je pourrai vous faire rejoindre vos amis plus vite et vous m'évitez de devoir marcher pendant des minutes pour vous trouver.


Il commença à se mettre en position en sortant lentement sa lame de sa ceinture, toute tachetée de sang, un sang violet et impur, c'était celui des bêtes massacrés auparavant et les bêtes qu'il s'apprêtait à combattre l'avaient bien senti, ce qui ne fit qu'attiser d'autant plus leur rage. En position avec son arme, Seiya regardait les bêtes devants lui en gardant son sourire, d'un regard vif, presque animal. Il mettait sa fatigue de côté, chose facilitée par la nourriture que lui avait apporté avec bonté sa gouvernante. Là encore il montrait une autre facette de sa personnalité, c'était un Seiya pour ainsi dire joueur et qui aimait le challenge.


- Prêts pour danser ?


Les monstres n'attendirent pas bien longtemps avant de commencer à se jeter sur lui avec un certain empressement, à plusieurs. C'était une horde qui se jetait sur lui. Mais lui, il leur répondit en se jetant également sur eux, en se mettant à courir rapidement avec son épée en main. Dans sa course il se mit à pousser un cri de guerrier, un cri féroce qui lui donnait la force et le courage d'avancer avec ses yeux qui se firent plus insistants sur ses cibles. Il était maintenant dans l'action et ne se souciait plus vraiment du nombre ni de leur état. Dans tous les cas il allait les bousiller.


- AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHHH !


Et ainsi se fit la session de combats nocturnes de notre héros, certainement plus rude que celle de l'après-midi, à cause de l'effectif mais aussi de l'agressivité accrue des bêtes. Elle dura pendant quelques heures, des heures pendants lesquelles le jeune homme ne relâcha rien et fit danser son épée dans la chair de ses ennemis avec force et témérité, rapidité et agilité tout comme il l'eut fait au cours de l'après-midi. Enfin, peut être qu'en cette belle nuit funeste pour la horde de monstres celui-ci se montrait également pour agressif et hargneux en réponse à leur propre rage, il leur répondit comme un animal. Pour lui c'était une chance d'être seul, personne ne pouvait de ce fait le voir dans cet état, le voir changer. Il pouvait se donner à fond. Après ces quelques heures, encore avant l'aube entre quatre heures et cinq heures du matin, une silhouette se profila à l'entrée du château divin. Cette silhouette marchait lentement et avec une certaine peine. Elle boitait. La personne tenait une épée dans sa main et la laissait presque traîner par terre, il semblait ne plus avoir assez de force pour la tenir convenablement. C'était à se demander comment il eut réussi à parvenir jusqu'ici.

Une fois arrivé dans sa chambre il ne peut pas la peine de retirer ses vêtements. Il laissa tomber son épée au sol avant de laisser son corps tomber sur le lit également. Il dormir ensuite profil dément d'un sommeil mérité après les efforts qu'il avait fait. Le lendemain matin, il ne s'était pas levé, ce qui était compréhensible. Ce n'est que vers le coup de midi qu'il sortit de sa chambre, son ventre le sortant de son état.

Il se mit donc à marcher dans le couloir des chambres du château, en route pour la salle à manger. Là encore, il était trop fatigué et pas assez éveillé pour se changer ou même se doucher. Il se rendait à la salle à manger dans sa tenue de combat, avec son manteau noir salie de terre et de sang de monstres. Quant au reste de sa tenue n'en parlons pas. Son t-shirt était déchiré à certains endroits, tout comme son pantalon. Ces déchirures permettaient de voir son corps lui aussi sali, avec du sang. Mais cette fois-ci le sang était le sien, coagulé depuis, écoulé depuis des égratignures et de petites entailles dont quelques unes visibles sur le visage, les cheveux un peu désordonné. Il était sorti vivant et victorieux de sa mêlée mais ses ennemis ne l'avaient pas complètement épargné pour autant. Il était seul et ils étaient plus nombreux et agressifs, ça n'a pas dû être une partie de plaisir à chaque instant. Mais il était trop ailleurs pour s'en rendre compte ou même s'en soucier, d'où le fait qu'il se montrait pour la première fois aussi négligé.

Cependant, comme pour le prévenir d'une catastrophe imminente, il finit par passer à côté d'un miroir accroché à un mur du grand couloir. En premier lieu il passa devant sans vraiment y faire attention, trop occupé à se réveiller et à suivre l'instinct de son estomac. Toutefois, après quelques pas il s'arrêta. Quelque chose venait de faire tilt. Il revint alors sur ses pas pour revenir devant le miroir vers lequel il s'arrêta. Il put alors constater, malgré la petite ouverture de ses yeux, de son état déplorable, dans lequel il ne pouvait tout simplement pas se présenter aux deux maisons et surtout aux deux déesse dont l'une qui avait une place secrète dans son cœur. Il resta à se regarder pendant quelques secondes, sans ne rien dire ni faire, peut être choqué de se voir ainsi.


- ...


Il baissa ensuite la tête avant de revenir à nouveau sur ses pas et arriver devant la porte de sa chambre et y rentrer. Et juste après sa rentrée, il refit sa sortie mais maintenant sous un tout autre jour. Voilà qu'il était maintenant tout proprement habillé, avec une chemise propre ainsi qu'un pantalon tout aussi propre, bien loin de celui de sa tenue de combat déchiré un peu partout, ses cheveux bien coiffés et peignés comme à leur habitude et ses égratignures presque effacées après un bon coup d'eau sur le corps et le visage. Dans l'urgence il venait de se refaire une beauté en un temps record, comme si de rien n'était avant de se remettre à marcher en direction de la salle à manger, propre comme un sou neuf avec une mine déjà plus éveillée.

Quand il arriva finalement jusqu'a celle ci, il put voire les deux maisons au grand complet, toute attablées. Ainsi il restait encore une chaise de libre, juste pour lui.

Depuis l'entrée de la salle il vit cette place libre qui l'attendait, ainsi que la table qui contrairement à la veille était remplie. Cette fois-ci l'appétit était là. Calmement il alla gagner cette place pour s'asseoir à son tour à la table comme à son habitude, sans trop se démarquer.

Ainsi son absence de contact humain fut a nouveau prouvé, malheureusement pour lui. Bien sur aucune servante n'ignorait le garçon au même titre que toute les autres personnes a cette table, mais le fait était qu'il était seul a manger, dans un sens social. A sa droite, de l'autre coté de la table, il pouvait voire un carré de combattants parler entre eux gaiement, rire et s'amuser. Juste a coté de lui, une Eilin discutait avec un large sourire avec un guerrier humain juste a coté d'elle, le tout sous le regard bienveillant des deux divinités chacune a un bout de table. C'était a la fois cette joie de vivre qu'il avait cherché, mais également qui le mettait a l'écart. La encore sur sa gauche, en face de la table, il put voire un couple d'elfe qu'il avait deja deviné quelques jours auparavant manger amoureusement, la femme approchant de la bouche de son tendre une bouchée de nourriture. Tous semblaient heureux et satisfaits.

Au cours de son repas, comme toujours dans son coin, il lançait des regards un peu à droite et à gauche de la table pour voir ce qu'il en était. Il voyait bien que même sans lui ils s'amusaient bien et allaient de bon cœur. C'était ce qu'il recherchait, ce qu'il voulait, mais il ne savait pas comment y accéder. Il vit également bien le couple d'elfes se donner à manger en amoureux, ce qui le déstabilisa un tant soit peu et l'embarrassa légèrement. Même à table ils ne se retenaient pas. Qui sait, peut être qu'en les regardant il se voyait faire la même chose avec la femme qu'il aimait ? Bah, de toutes façons c'était impossible et il le savait bien, même si il faisait tous les efforts du monde. Après ce petit tour de table du regard il se remit droit sur sa chaise en baissant un peu le visage pour regarder la table, calme et pensif. On put avoir voir comme une prise de résolution sur son visage, il venait de prendre une décision. C'était contre sa nature mais il ne pouvait pas rester ainsi plus longtemps. Il vivait dans le monde qu'il souhaitait, à l'opposé du sien, dans lequel il espérait trouver un semblant de vie, mais depuis son arrivée ici il voyait qu'il n'y avait aucun progrès ou presque quant à sa condition, quant à sa position et ses relations avec les deux maisons. Il ne pouvait pas continuer comme ça et laisser le temps passer sans saisir cette occasion miraculeuse.


- ...


Il baissa donc un peu plus son visage, d'un possible embarras avant de prendre pour la première fois la parole à table, de sa voix calme et grave de jeune homme qui présentait toutefois une certaine hésitation et faiblesse, en grande partie parce qu'il ne savait pas quoi dire pour entamer une conversation et encore moins pour y faire son entrée.


- Comment...allez-vous..?


L'Eilin qui était alors a la gauche du jeune homme se tourna vers lui, son oreille féline tiquant au son de cette voie. Elle le regarda curieusement avec un petit sourire.


-Pardon, tu m'as parlé ?


En essayant de faire de son mieux pour ne pas perdre le début de conversation qu'il venait d'avoir il répéta sa question avec un peu plus de voix mais toujours avec la même hésitation après une courte inspiration.


- Je..j'ai demandé comment vous allez..


Elle le regarda alors curieusement, a cette question qui ressemblait bel et bien a une amorce mal introduite de début de conversation. Elle lâcha alors un petit rire enfantin en fermant les yeux.

-Finalement il parle ! Je vais très bien ! Et toi ?


Il lui répondit avec toujours aussi peu d'aise d'autant plus qu'il ne savait pas comment prendre le début de sa réponse avec laquelle elle pouvait se moquer de lui. Cela-dit sa réaction n'était pas à blâmer, c'était pratiquement la première fois qu'il leur laissait entendre sa voix.


- ..Je vais bien, merci..

-On commençait a se demander si tu n'étais pas muet ici ahahah ! Certains se le demandaient entre eux !


Il releva à peine le visage pour regarder devant lui d'une mine des plus blasées, les pommettes bien rouges. Il se rendait compte que son manque de parole conduisait même à des rumeurs assez farfelues et ne savait pas quoi redire à cela.


- ...

-Ils seront rassurés maintenant hihi !

- (Je ne vois pas vraiment en quoi ça les rassurera…)


Alors qu'il ne disait plus rien a la femme, celle ci fut reprise par son autre voisine et repris alors sa discussion avec cette dernière.

De ce fait, il put souffler un peu après cet effort ô combien grand pour lui. C'était la première fois qu'il engageait la conversation. Bien sûr le résultat fut loin d'être concluant, mais l'effort était là, et le résultat aussi petit était-il était là aussi. C'était déjà un pas sur une longue route. Pendant son petit moment de récupération il fut interpellé par quelque chose, une présence précisément. Il leva le visage en direction de cette présence qui n'était autre que l'une des deux déesses à la table. Pour une fois il ne se focalisait pas sur la dame qui avait prise secrètement son cœur, mais sur son amie d'enfance. Enfin, si on pouvait encore le dire ainsi. En la voyant si sage et si calme avec son amie, il avait du mal à revoir la petite teigne, la petite tigresse comme on l'appelait, celle qui était toujours dans ses jambes et qui ne ratait pas une occasion pour essayer de prendre l'ascendant sur lui. Bien sûr il ne pouvait pas dire qu'elle lui était maintenant une parfaite inconnue, mais en retour la déesse agissait comme tel. Il faut dire qu'à force il l'avait bien cherché. Il se rappela de la photo qu'il avait récemment retrouvé et il avait du mal à transposer l'image de la jeune fille en tenue de serveuse sur la déesse millénaire avec sa robe divine. C'étaient des formes différentes si bien qu'il pouvait les prendre pour deux personnes différentes dont l'une n'existait peut être plus. Après quelques secondes d'épiage il se surprit lui-même à avoir ce genre de pensées et passa sa main sur son visage en fermant les yeux. Peut être devait-il mettre ça sur le compte de la fatigue de sa nuit mouvementée et combative.

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