La vraie vie de l'autre coté du monde - Tome II

Chapitre 2 : Le calme avant la tempête

7545 mots, Catégorie: K+

Dernière mise à jour 13/05/2017 19:23

Pendant que le jeune homme mangeait sans dire un mot et sans rechercher le débat, il releva un peu son visage pour regarder l'autre jeune homme qui était à l'autre bout de la table, Tigre. En effet, son niveau, bien qu'il était techniquement le moins élevé si il ne comptait pas le sien, était assez admirable compte tenu de sa jeunesse apparente. Il semblait en tout point être un humain tout comme lui mais les apparences étaient peut être trompeuses. Faisait-il vraiment l'âge qu'il lui donnait ? Pour s'en assurer il lui posa la question et engagea de ce fait étonnamment la conversation. Toutefois, celle-ci était pour sa curiosité personnelle, car lui aussi était jeune, humain. Peut être pouvait-il atteindre le même niveau en peu de temps.


- Tigre...c'est ça ?


Le concerné releva le visage curieusement quand il entendit son prénom. D'ailleurs il était aussi un peu surpris d'entendre cette personne en particulier l'appeler.


- Mh ?


- Êtes-vous un humain ?


Il se recula un peu de la table en ouvrant un peu plus les yeux pour le regarder d'une mine déstabilisée. Il ne s'attendait pas à cette question qui pouvait paraître...étrange. En tout cas vu sa réaction il y avait de fortes chances pour qu'il le soit.


- Et bien oui...aux dernières nouvelles. Enfin je crois que je le suis...


- Et vous êtes donc au niveau soixante-huit ?

- Comme je l'ai dis tout à l'heure..


Seiya se pencha légèrement d'un côté puis de l'autre en le regardant attentivement. Il était en train de l'analyser pour s'assurer une dernière fois qu'il devait avoir le même âge que lui, ou alors de peu. Il se remit ensuite droit sur sa chaise, couverts en mains.


- Je suppose que vous devez avoir dix-huit ans, je me trompe ? C'est assez rare de voir un niveau aussi élevé pour un jeune âge comme celui-ci.


En face Tigre se montra surpris de cette déduction. En soit la chose n'était pas compliqué, il faisait jeune, c'était un jeune homme dans la fleur de l'âge et assez séduisant. Mais il avait tout de même su trouver son âge exact.


- C'est exact..


Puis il prit un sourire en s'avançant vers la table, plus serein. Il montrait l'impression qu'il s'attendait à cette remarque, par habitude sans doute.


- C'est ce qu'on me dit de temps à autre haha. Mais, je ne pense pas qu'il y ait un âge pour tel ou tel niveau.

- Quand même, il y a des limites.


Tigre passa sa main dans sa nuque en baissant un peu le visage d'un sourire gêné. Il devait avouer qu'il avait une progression assez surprenante, mais il ne pouvait pas non plus dire qu'il était le meilleur.


- C'est vrai que j'ai une bonne croissance dans mes statistiques mais il y a mieux..


Seiya continua de le regarder calmement sans répondre. Il savait qu'il allait reprendre et le laissait donc continuer. Après tout c'était lui qui avait posé la question, autant écouter la réponse jusqu'au bout. Et cette réponse se poursuivit en même temps que son interlocuteur se redressa sur sa chaise de son sourire aussi naturel que la blase de notre héros.


- Je ne veux pas me plaindre mais, nous autres, humains, sommes l'espèce avec la moins grande espérance de vie. De ce fait nous avons beaucoup moins de temps que les autres pour atteindre le dernier niveau. C'est à cause de cette limite temporelle qu'aucun humain à l'heure actuelle n'y est parvenu.


Theodora, un peu comme tous à la table devina ce qu'allait être la suite. Elle baissa un peu la tête en prenant un sourire, peut être nostalgique. En effet, il y avait bien un humain, un homme qui avait réussi l'impossible pour son espèce. Le jeune homme allait y venir mais elle prit la parole brièvement avant lui.


- Sauf un.

- C'est exact. Aujourd'hui un seul humain est connu pour avoir réussi cet exploit. Rien que pour ça il était très connu à travers le royaume, en plus de ces faits d'armes sur le champ de bataille. C'était un héros, et rares les humains qui peuvent être considérés comme tels au beau milieu d'espèces qui par naissance ont certains avantages.


Le jeune épéiste écoutait attentivement ce qu'on lui disait, même si il l'avait déjà lu dans des livres depuis son arrivée. Cependant, la parole de natifs de ce monde avaient plus de valeur que de simples mots écrits sur du papier.


- Mais il me semble qu'il a disparu il y a une dizaine d'années, non ?

- C'est vrai. Du jour au lendemain plus personne n'a entendu parler de lui. C'était comme s'il s'était volatilisé. Avec sa disparition la maison d'Ephaestus-sama s'est retrouvée assez affaiblie.


Rory prit alors parole.


-C'est vrai. Mais cela n'a pas duré. Epahistus hime sama a su le remplacer dans le mois qui a suivis par quelqu'un d'autre huhu. Mais je ne crois pas que c'était toit Colombus.


La concerné rétorqua alors simplement.


-Oui. De ce temps la je n'étais pas encore a mon niveau.


Quelque chose occupait l'esprit de Seiya. Après tout, un seul homme était parvenu à atteindre le dernier niveau, alors que tout le monde s'accorde à dire qu'un humain ne vit jamais assez longtemps pour cela. Quel âge avait-il exactement ? Il commençait déjà à se l'imaginer comme un vieil ermite, marchant avec peine à l'aide d'une canne.


- Il devait être assez âgé lorsqu'il est parti. Peut être est-il tout simplement mort ?


Etonnamment Tigre répondit seulement après avoir lâché un petit rire. Non pas que sa remarque était stupide, mais parce qu'il semblait plutôt se tromper.


- C'est ce que l'on pourrait penser mais non. On ne connait pas exactement son âge, même les membres de son ancienne maison ne le connaissent pas avec précision mais tout le monde s'accorde à dire qu'au moment de sa disparition il avait entre vint-cinq et trente ans.



L'épéiste ouvrit alors un peu plus les yeux de surprise. Il ne se l'imaginait pas aussi jeune, il ne l'imaginait pas jeune du tout. Apprendre qu'il n'était qu'un jeune adulte eut le petit donc de le choquer.


- Seulement..?


Toutefois, il y avait bien une raison à cette grande expérience à un si jeune âge. L'elfe noire en avait un peu à son sujet. Non pas qu'elle l'ait côtoyé personnellement mais elle avait quelques sources, un peu comme tous.


- En plus d'être le premier humain a avoir atteint le centième niveau il est aussi le plus jeune, toutes races et espèces confondues. Pour ceux qui l'ont connu il n'était pratiquement jamais là, hormis lorsqu'on avait besoin de lui sur le front. Il était toujours ailleurs, quelque part dans le royaume à chasser les monstres mais aussi les armes. On dit de lui qu'il était un grand collectionneur d'armes et de reliques.


Rem lacha alors de son air sceptique habituelle en croquant dans une cuisse de l'animal du centre de la table.


-Et après. C'est juste un type qui a atteint le centième niveau. C'est assez rare mais c'est loin d’être le seul. Et puis...humain ou non, qu'est ce que ça change. Il avait assez de talent et de temps pour passer sa vie a chasser et engranger l'expérience, ma foi tant mieux pour lui.


Glen se mit sur la même position que la femme mais sans cet air blasée ou sceptique. Il était juste d'accords sur le fait que tant d'éloge étaient inutile bien que l'exploit était étonnant. Ainsi lui, répondait, calme, comme Seiya.


-C'est vrai. C'est étonnant mais pas extraordinaire pour autant.


Seiya regarda ensuite discrètement Rem et Glen qui se montraient assez neutres face à la prouesse de l'homme. Pour eux cette ascension semblait presque être un jeu d'enfant. Mais pour lui, un humain et qui plus est, et qui et avait entendu de la part de la Mortifera à la table qu'il n'aurait jamais assez de sa vie d'humain pour l'atteindre, la chose restait exceptionnelle.


- (Ils parlent de ça comme si c'était une monnaie courante..)


Toutefois, il n'était pas le seul de cet avis. Il n'était pas le seul humain à la table, il y avait aussi ce jeune homme à la chevelure un peu rebelle. D'ailleurs il tenait son visage dans sa main, le coude sur la table avec un sourire un poil exaspéré. Il était lui aussi un peu dérouté de leur réaction.


- C'est facile à dire pour vous, vous avez tout votre temps et vous en avez déjà plusieurs de vos races..


Colombus se mit alors en position neutre envers les deux camps, reprenant son calme exemplaire.


-Vosu avez tous raisons d'un certain coté. Il est vrai que pour les humains, le centième niveau est figure de sacrement, mais uniquement parce que vous n'avez justement pas le temps de l'atteindre. Et si nous autres elfes, ou eilins l'avons atteint c'est parce que ce temps nous était offert. Non pas parce que nous sommes plus vieux. Mais parce que nous savons que nous l'atteindrons. Je n'ai jamais vu quelconque elfe ou eilin se démener outre mesure pour atteindre ce niveau. A son échelle, elle l'attendrait bien assez tot. Mais pour le genre humains, c'est autre chose. Lui n'a pas le luxe de mener un rythme de combat normal comme le notre. Azazel l'avait bien compris et il a dédié sa vie entière ainsi que ses activités au combat, et au armes. Les elfes de mes contrées vraiment passionnés par la guerre, ont réussis pour certains a atteindre le centième niveau en cinquante ans. Ils avaient le temps, l'envie, et ils étaient bien pressées. Oui, Azazel a fait une prouesse en l'accomplissant en si peu de temps, mais en sois, attendre le centième niveau, n'est qu'une affaire de temps justement. Et, bien sur, d'expérience.


Tout le monde écoutait la femme parler comme une sorte de doyenne, de vétéran, depuis toujours. Ils ne s'en rendaient peut être pas compte mais c'était l'effet que procurait la femme, même sur rem. Elle reprit en s'allumant une cigarette.


-J'aurais pus atteindre ce niveau il y a une décennie si je m'étais démenée moi aussi. IL fut un temps j'aurais fait comme Azazel, ou d'autres personnes. Mais ce n'est pas un rythme de vie qui me convient. Penser uniquement a la guerre, jusqu'a en faire mon passe temps. Mais j'admire un tel zèle quelque part, tout comme je le fuis a la fois. Enfin, comme je l'ai dit…


Elle alluma alors son tabac avec la bougie qui se trouvait sur la table, calme et imperturbable.


-Je l'atteindrais tot ou tard. Je ne suis pas pressée de cela. Si je suis toujours en vie avec cette guerre je l'aurais tout comme beaucoup a cette table.


Glen l'avait écoutée du début a la fin et avait alors pris un petit sourire a cette dernière action. Il voyait en elle une vrai meneuse avec semblait il un paquet d'expérience. Il n'en dit pas plus et reprit son repas comme le reste de la tablée.

Quant à Seiya, il la regardait toujours fixement et attentivement. Comme tous il avait écouté les propos de la femme dans son intégralité, sans l'interrompre. Au même titre que le serviteur de l'elfe il sut tout de suite déceler un certain potentiel chez elle. Non pas comme le ferait quelqu'un de très expérimenté en se basant sur sa propre expérience, mais bien à sa manière. Il sentait une aura de meneuse s'émaner d'elle et avait entendu entre ses phrases son expérience parler. Il avait aussi ce petit don, parvenir à coller une sorte d'étiquette aux individus en se basant sur ce qu'ils disaient, ce qu'ils faisaient, leurs gestes ou leurs mimiques. En l'occurrence il venait de lui coller l'étiquette de doyenne. Il était jeune, mais il percevait le potentiel de l'équipe notamment grâce à cette seule femme, qui lui fit prendre un petit sourire de satisfaction comme il le montrait rarement.


- Humpf..


Ce sourire n'était visiblement pas passé inaperçu pour son compagnon d'en face. En le voyant prendre un sourire, aussi petit qu'il soit, il se mit à sourire davantage, quant à lui satisfait de voir que notre épéiste en était lui aussi capable en dehors de ses discours passionnés. Il était soulagé.


- Ah, et bah voilà, tu en es capable.


Puis après avoir bien entamé la viande de l'animal qui était sur la table et après avoir bien bus, c'est avec les pomettes rougies que certains partirent du bar, sortant dans la rue pour repartir dans leur maison respectives. C'était le cas notement de Théodora qui, comme le laissait penser l'attitude banale de Glen, se faisait porter par celui ci, la tenant dans ses bras contre lui. Elle en était arrivée a un point où elle ne savait plus marcher. Kirstenia elle aussi titubait quelque peu. Elle marchait assez lentement pour ne pas faire de mouvement trop brusque, mais il semblait que la mortifera ne tenait pas très bien l'alcool. Rory l'accompagnait alors pour rentrer jusqu'au château qui leur était commun.

Un peu devant elles marchaient Seiya. Si non se référait à sa démarche ainsi que sa tenue, il semblait être l'un des plus épargnés de la soirée. Il marchait droit comme toujours, enfin...plus ou moins. Après avoir jeté un bref regard pour voir ce qu'il en était des deux femmes derrières lui, il regarda de nouveau devant lui pour prévenir tous risques de chute. À bien y regarder, il titubait légèrement, et on ne pouvait pas dire que son visage portait seulement ses couleurs naturelles. Ses pommettes étaient rougies elles aussi, bien sûr moins que certains, mais elles n'étaient. À force d'écouter les autres discuter en buvant modérément, la modération avait dépassé furtivement ses limites, d'autant plus que sa relation avec l'alcool était nouvelle et sans oublier que la bière des environs était une bonne bière traditionnelle. Il n'était donc pas pompette, mais il n'avait pas non plus la totalité de sa tête.


- (Ils font que de parler...tu m'étonnes qu'en les écoutant tu ne te remarques même plus boire…)


Il parvint finalement à rentrer jusqu'au château où l'activité était encore présente. Dans les sallons, les pièces de repos et les couloirs il y avait toujours quelqu'un ou une servante non loin qui nettoyait quelque chose. La maison était toujours active mais bien sur une petite moitié était souvent de sortie dans Velika ou ailleurs à Arborea.

Dans le hall principal du château, Seiya se retourna vers Kirstenia et Rory en conservant son calme même si à cause de l'alcool il y avait comme quelque chose de plus doux sur son visage.


- Vous allez vous en sortir..?


Rory lui fit signe de la main d'un grand sourire en soutenant Kirstenia.


-Allez, parle pour toi huhu !


Il prit une petite mine désappointée à sa réponse. Il n'était pas complètement épargné mais au moins il marchait.


- Je tiens encore debout moi..

-Moi aussi ! Allez, tu peut y aller.


Il ne chercha pas plus à s'occuper de leur cas et poursuivit donc seul sa route dans le couloir. Comme pour l'arrivée au château il marchait à peu près droit avec quelques faiblesses dans sa marche mais il y parvenait. Il comptait se rendre tout de suite à sa chambre car il ne pouvait pas non plus se montrer aux autres dans cet état, et il avait déjà mangé. Sans oublier qu'un important départ allait se faire le lendemain.


- (Je pense que je vais allez me coucher de bonne heure aujourd'hui si je veux pouvoir partir demain…)


Il continua sa route en direction des dortoirs, tout en se rapprochant un peu du mur et en y posant doucement sa main, en guise de sécurité. On ne savait jamais.

Dans le couloir il put croiser quelques membres ici et la, et il reconnut surtout Persia qui était occupée a épousseter un tableau du couloir avec son plumeau.

Il jeta un bref regard en sa direction, une main sur le mur. Mais durant ce bref regard il eut comme une petite idée. Il revenait d'une soirée arrosée, le lendemain il allait partir pour le front le plus dangereux et n'allait sûrement pas revenir ici avant des mois, pourquoi ne pas s'accorder un peu de bon temps ? En temps normal il aurait eu un peu de mal à le demander, mais il fallait croire que l'alcool qu'il avait dans le sang l'aidait à être un peu plus honnête.


- Persia..


La jeune femme se tourna alors vers lui, curieuse.


-Monsieur ?


Elle le vit non loin de sa chambre, se tenir au mur avec l'autre main en partie sur son visage. Finalement il était peut être un peu plus alcoolisé qu'il ne le pensait et la chose prenait seulement effet.


- Pourriez-vous..me masser..

-Bien sur monsieur. De suite ?

- Terminez ce que vous avez à faire avant..

-Très bien. Mettez vous en condition, je vous rejoins dès que possible.

- Bien..


Et donc il se rendit en direction de sa chambre dans laquelle il pénétra. Il laissa cette fois-ci la porte entrouverte, par prévision de la venue de la gouvernante ou par oubli de la fermer complètement et se dirigea vers son lit en titubant un peu plus qu'avant. A cause du début de soirée la chambre était sombre, seulement éclairée par le filet de lumière qui passait par l'entrebâillement depuis le couloir. Il avait aussi oublié d'allumer la lumière. Une fois parvenu à s'asseoir sur le rebord de son lit il retira son manteau qu'il posa sans vraiment trop y faire attention au bout du lit. Il s'attaqua ensuite à sa chemise qu'il défit bouton après bouton avant de l'enlever pour lui faire rejoindre son manteau. Maintenant torse nu il s'allongea sur le lit mais d'abord sur le dos en se mettant à peu de chose près droit. Le visage vers le plafond il passa ses deux mains sur son visage dans un soupir de fatigue. Il regrettait d'avoir accepté de venir compte tenu de son état.

Après quelques minutes, Persia arriva alors dans la chambre, rouvrant la porte avant de la fermer complètement.

La salle se retrouva complètement plongée dans le noir après la fermeture de la porte, la seule source de lumière, du moins électrique, venait d'être coupée. Sur le lit notre jeune homme était occupé à regarder le plafond, le bras sur le front. Il n'y voyait pas grande chose mais la lumière lunaire qui rentrait par la grande fenêtre l'y aidait. Il était tellement absorbé qu'il n'avait même pas remarqué ou entendu l'arrivée de la femme.

Celle ci partit alors allumer sur la table de la chambre le chandelier qui s'y trouvait.


-Veuillez vous mettre sur le dos s'il vous plait.


Il s'exécuta et fit comme elle le souhaitait pour lui facilité la tâche. Il pivota sur le côté et se retourna pour s'allonger sur le ventre et reposer son visage dans son oreiller. Comme toujours, du moins dans cette situation, il avait le visage tourné vers la grande fenêtre. Il regardait le paysage nocturne et lunaire du début de la nuit, les yeux entrouverts et les pommettes rougies par l'alcool.

La jeune femme arriva et se posa a coté du jeune homme, se mettant assise sur ses genoux a coté de son corps.

Il ne la voyait pas agir mais avec ce qu'il entendait et le début de chaleur qu'il ressentait à côté de son corps il en avait une idée. En temps normal il rougirait légèrement, ce qui était le cas d'ailleurs à cause de l'alcool, mais ce même alcool le rendait comme plus...atteignable, accessible. Sa voix, bien que toujours aussi calme, semblait aussi un peu plus douce, perdue.


- Désolé de vous faire perdre votre temps, vous deviez avoir mieux à faire...

-Ce que j'ai e mieux a faire est de m'occuper des résidents de ce château.


Elle versa alors de son flacon un brin d'huile sur le dos du jeune homme, avant de le remettre dans son tablier et poser ses mains sur le corps du garçon, souriante.


-je n'ai pas mieux a faire que cela.


Il plissa un peu les yeux au contact de l'huile et de ses mains à cause du léger frisson qui lui fut procuré. Il continuait cependant de la laisser faire sans bouger. Ce contact était loin de lui être désagréable et il n'en était plus à sa première fois.


- Même d'un bas niveau comme moi...?

-Pourquoi ferais je une distinction ?


Il lui répondit, mais avec des paroles qui n'avaient pas pour habitude de sortir de sa bouche.


- Et bien..il est plus judicieux d'entretenir les plus forts non...?

-Et comment les forts sont ils devenus forts a votre avis ?

- Avec du temps, mais je n'ai pas ce temps...

-Vous l'avez. Vous pensez que vous n'en avez pas, la est la différence.

- Vraiment ? Je ne pense pas que je puisse gagner une vingtaine de niveaux avant de partir au front demain..


Je ne parle pas de temps impartit. Je parle de votre vie.

Il lâcha alors comme un petit rire à cette réponse, elle semblait l'amuser, sans que la féline ne sache pourquoi, et même sans que lui-même n'en ait une idée. Enfin, peut être pas. "Sa vie", qu'est-ce que ça signifiait exactement ? Qu'est-ce qu'elle signifiait ? Une vie parmi des millions, une vie parmi une autre. Qu'avait-elle de particulier ? Sans doute était-ce dû à cause de l'alcool que le jeune homme commençait à avoir ses réflexions, des réflexions qu'il n'avait jamais eu, ou plutôt qu'il n'avait jamais voulu voir. C'étaient ces réflexions qui le faisaient sourire, la sensation d'y penser.


- Ma vie...qu'est-ce qu'elle représente ma vie..? C'est juste une vie parmi tant d'autres...après tout, que mon temps arrive à sa fin ou pas, qu'est-ce que ça change...?

-Beaucoup de chose, que vous avez deja sous les yeux. Mais ils sont voilés par cos sentiments. Ils seront visible avec le temps.

- Quelles choses..?


Il poursuivit les réflexions qu'il avait dans la tête. En même temps qu'il les approfondissait il se rappela de paroles d'une déesse, de celle qu'il aimait. C'était au cours de leur première discussion au château, après que celle-ci l'eut sauvé d'une exécution de justesse. En plus d'avoir été informative elle avait été quelque peu houleuse, notamment par l'exposition des vérités de Seiya par Kurumi qui parlait en tant que Zafkiel. Elle avait dit de simples mots, durs, qui étaient restés dans un coin de la mémoire du jeune homme: "Personne ne remarquera ta disparition".

Et effectivement, là encore merci à l'alcool, il s'en rendait compte. En plus il était dans un nouveau monde, il connaissait encore moins de personne, il avait peu voire aucun lien, un peu comme dans son ancien environnement, aucune famille à l'exception d'une personne qu'il ne saurait situer. S'il mourrait sur le front qui le pleurerait ? Comme la déesse l'avait si bien dit, personne ne le remarquerait, il ne manquerait à personne. Il sentait qu'il n'avait pas peu de mourir. Au départ il ne savait pas pourquoi mais il commençait à comprendre pourquoi il ne ressentait rien. Il perdit lentement son sourire en continuant de regarder à travers la grande fenêtre de sa chambre. En même temps qu'il perdit son sourire, une tristesse vint s'installer sur son visage pour la première fois.


- Si je venais à mourir je ne manquerai à personne...quitte à mourir sans ne rien laisser derrière moi autant mourir en faisant quelque chose qui a un semblant d'utilité..

-Mais ont se souviendra de vous si vous mourrez. Chaque personne partie sur le front est dans l'esprit de tous. Personne n'est oublié. Si vous veniez à mourir, je sais que des gens vous pleureraient.


Encore une fois ses dires l'amusèrent. Enfin, ce n'était peut être pas le bon mot car outre l'amuser, ils lui faisaient davantage mal car il savait que c'était faux. Il ne fallait pas oublier qu'elle le connaissait à peine depuis quelques mois, elle était loin de savoir qui il était réellement. En fait, personne ne savait qui il était réellement, pas même les deux déesses de ce château.


- Vraiment..? Qui ça ? On voit bien que vous ne me connaissez pas...d'ailleurs personne ne me connait…


Elle aussi lâcha un petit rire à cette phrase enfantine.


-Oh, en voilà un homme bien mystérieux au passé bien sombre…


En réponse il lâcha de nouveau lui aussi un rire à la réflexion de la jeune femme. L'alcool y jouait encore sûrement un rôle mais il semblait avoir le rire plus facile ce soir. Mais après ce rire il reprit avec son regard qui tombait vers le lit, un petit sourire triste aux lèvres.


- "Sombre"..? Je dirai plus le passé d'un raté...

-Je ne suis pas ici pour vous jugez. Simplement vous détendre.


Et il lui répondit en haussant un peu la voix, comme prit d'une certaine force qui là aussi lui venait se ses breuvages passés dans le gosier. Il leva la main du côté opposé à la féline en fermant les yeux en quittant son sourire pour reprendre sa blase naturelle qui sur le moment n'avait plus vraiment quelque chose de naturel.


- Bah ! Comment peut on être autre chose qu'un raté lorsque notre père nous a abandonné parce que nous étions un "bon à rien"..

-Alors finalement vous êtes de ces personnes défaitistes ?

- Quand même votre propre père vous dit que vous êtes un incapable il y a de quoi se poser des questions..


Elle prononça une phrase qui s'y le coup fit tilt malgré l'état dans lequel le jeune homme était.


-Non. Il faut se battre.


Sur le moment il ouvrit un tant soit peu plus les yeux, sans répondre. La chose paraissait comme une évidence. Mais pour qui devait-il se battre ? Pourquoi ? Dans l'autre monde il n'avait pas vraiment à le faire. Dans la plupart des arts il y trouvait de la facilité, au niveau scolaire il avait toujours les meilleures notes sans vraiment broncher, il avait accès à pratiquement toutes les universités. Mais à quoi rimait tout ça, s'il n'avait personne à qui le montrer ? Au bout du compte c'était cette question qu'il se posait. Il se la posait seulement maintenant à cause de son état qui lui en faisait prendre conscience.


- Et pour qui..? Pour ma mère ? C'est compliqué de rendre fier un mort...ma soeur je ne sais même pas où elle se trouve et encore moins si je la reverrai un jour. Mon père…


Quand il en vint à cette personne en particulier il reposa sa main lentement sur le lit. Avec cette main, il se mit à serrer les draps, de plus en plus, comme si une certaine frustration, colère prenait le pas sur lui. On le vit avec son regard qui s'affina malgré son alcoolisme. Cette colère il l'avait déjà ressenti auparavant, et elle était déjà ressortie il y a de cela des mois, à sa première session d'entraînement avec la même gouvernante qui lui massait le dos. La source de cette rage enfouie commençait à se préciser.


- Qu'est-ce que j'en ai à foutre...

-Alors pour vous c'est à quelqu'un qu'il faut prouver quelque chose. Votre vision des choses et bien triste dans ce cas…


Il sentit alors les mains de la femme se retirer de son dos avec sa voix

.

-Tout comme doit l'être votre vie dans ce cas. C'est avant tout à nous même que nous devons prouvez notre grandeur. Si vous n'êtes focalisé que sur la reconnaissance d'autrui…


Il entendis alors la voix s'éloigner de plus en plus.


-Je vous plains, monsieur. Sur ce, passez une bonne nuit.


Puis il entendis la porte de sa chambre s'ouvrir puit de fermer après quelques petits bruits de pas.

Après avoir entendu la porte de la chambre se refermer il se retourna lentement sur le dos pour regarder en sa direction. La femme n'était déjà plus là, il ne restait plus que lui et la lumière du chandelier. Il avait le sentiment que ce massage avait duré bien moins longtemps que les précédents, que le contact n'avait pas été le même. Il ne se creusa pas plus les méninges et se remit bien allongé sur le lit, avant d'aller poser sa main sur son visage. Sa main se crispa légèrement sur sa peau mais il ne fit rien de plus. Visiblement même la gouvernante féline le plaignait, il était bien complètement seul. Il allait devoir faire avec pendant la nuit, ainsi qu'avec les dernières paroles de celle-ci jusqu'au lendemain. Autant dire qu'il n'était pas dans le meilleur des états d'esprit pour partir au front.

Et ce lendemain arriva alors rapidement, avec la levée du soleil sur les terres d'Arun, apportant leur premiers champs matinaux d'oiseaux qui étaient présent dans les cieux, chantant sur les statues de pierre de la citadelle.

Ces chants matinaux d'oiseaux, ainsi que les premiers rayons du soleil ne furent pas sans déstabiliser quelqu'un. Dans sa chambre, le jeune homme se réveilla péniblement. Lorsqu'il sentit la chaleur du soleil sur ses paupières il les plissa en poussant comme un gémissement de douleur. Le contact semblait plutôt douloureux.


- Mh...


Il passa ensuite lentement sa main sur son visage, il appuya bien le bout de ses doigts sur sa peau pour la tirer un peu, avant de se lever tout aussi péniblement pour s'asseoir lentement sur le bord du lit en se tenant le visage. Pour couronner le tout, le chant des oiseaux ne le mettaient pas spécialement en joie à cause du léger mal de crâne dont il était victime. Merci l'alcool. Il pouvait ainsi dire qu'il avait plus ou moins passé sa première soirée. En se tenant le visage il entrouvrit les yeux pour regarder le sol. Outre son air fatigué, il affichait une certaine mine perdue, triste. La soirée de la veille lui faisait un peu mal à la tête, mais il n'y avait pas que cela. Il n'avait pas été alcoolisé au point d'en oublier les dernières paroles qu'il avait entendu avant son coucher. Il se rappelait assez parfaitement de sa discussion avec la gouvernante féline et de ce qu'il se rappelait elle ne lui était pas plaisante, surtout qu'il se souvenait aussi qu'il avait déballé une partie de sa vie et d'autres choses dont il se serait bien passé. Dans tout les cas, le bilan était mitigé.


- ...


Non avec une petite difficulté il se leva de son lit pour se rendre en direction de la salle de bain. Il n'y avait pas de temps à perdre, c'était le grand jour. Malgré son état et sa fatigue il ne pouvait pas rester planté là. Ainsi, à sa vitesse habituelle et en se forçant un peu pour ne pas trop traîner, il effectua sa toilette quotidienne, il prit un bain car qui savait quand est-ce qu'il allait pouvoir en prendre un au front, et s'habilla. Comme le départ était pour bientôt il se para déjà de sa tenue noire de combat, sans son épée bien sûr. Il était encore au château, dans son dernier moment de luxure. Et donc, avec son t-shirt noir, son pantalon noir tout comme ses bottes, et son manteau de minuit sur les épaules, il sortit lentement de sa chambre pour gagner le couloir. Il se dirigea ensuite tout aussi lentement en direction de la salle à manger. Cependant il était assez éloigné de sa démarche habituelle, notamment avec son visage. Alors qu'il était d'habitude haut et droit, il était maintenant baissé, avec une petite mine qui n'était pas la preuve d'un grand engouement pour la bataille. Il n'était pas d'un grand engouement pour quoique ce soit. En somme, il était vidé. Vidé à cause de l'alcool de la veille, vidé à cause des paroles dures et claquantes de la gouvernante, de s'être en partie livré et n'avoir récolté qu'un bon gros reproche, bref vidé.

Quand il sortit de sa chambre pour aller manger quelque chose, il vit a la tablée au trois quarts pleine la faucheuse qui devait elle aussi partir. Il vit également Persia ainsi que d'autres gouvernantes qui l’accueillirent avec un sourire, comme a leurs habitudes.

Lui n'avait aucunement l'envie de sourire. D'ordinaire il ne souriait pas beaucoup, mais aujourd'hui n'allait pas être la journée de la bonne humeur. En arrivant il vit les gouvernantes qui lui souriaient, mais il voyait surtout Persia qui lui souriait aussi. Dans son esprit il se demandait pourquoi elle lui souriait, même après la nuit dernière. Par simple politesse et à cause de sa fonction ? Il se disait qu'il y avait des chances. Après ce bref regard, il se dirigea vers une place qui était libre, à son habitude sans dire un mot même si son attitude semblait pire qu'elle ne l'était habituellement. Enfin pire, plutôt différente, même si cette différence n'était pas réjouissante.

Rory le regarda alors se mettre a table d'un œil curieux, un toast en bouche.

Il ne se soucia pas du regard qui était posé sur lui, tout simplement parce qu'il ne le remarqua pas. Il était trop à l'Ouest pour le faire. Mais pendant qu'elle le regardait elle put le voir se servir comme à son habitude, à prendre quelques toasts, quelques petits coups de confiture et un verre de jus d'orange. Il n'y avait rien d'anormal dans sa façon de faire. Ce qui était anormal c'était son visage, son expression, son regard. Il y avait quelque chose de triste et qui normalement n'était jamais là, il semblait être tourmenté par quelque chose.

Elle prit alors la parole.


-Quelque chose ne va pas ?


Elle n'obtint aucune réponse. Il continua d'étaler de la confiture sur son toast sans lui prêter attention. Il ne l'avait tout simplement pas entendu car il ne parlait jamais à table et comme de ce fait on ne le remarquait pas, on ne lui parlait pas plus que ça en retour. Il devait donc se dire que cette question était pour quelqu'un d'autre.


-Oh, Seiya.


Comme il entendit son prénom, il y avait bien peut être quelqu'un qui essayait de lui parler. Sans dire un mot il tourna le visage vers la voix qui venait de l'appeler.

Elle le regarda d'un petit air piquée en avalant sa dernière bouchée de toast.


-Tu es dans ton assiette aujourd'hui ?


Sans insister le regard plus longtemps il se concentra sur son assiette justement et les mouvements de son couteau sur son toast en lui répondant de son ton habituel, un peu plus sec toutefois.


- Pourquoi je ne le serai pas ?

-Parce que ça n'a pas l'air.

- C'est votre imagination.


Lui répondit-il avec une certaine distance dans ses paroles. Il la vouvoyez toujours, comme il vouvoyait encore tout le monde, les deux maisons confondus. Agil était peut être la seule personne qu'il tutoyait. Peut être que le fait qu'ils n'étaient que tous les deux durant la période de sa formation a permis un début d'amitié ou de camaraderie ? Ils semblaient être en de bons termes. Mais sinon, avec n'importe qui d'autre, même Akame qui pourtant était une femme aussi jeune que lui, il prenait de la distance dans ses mots, il se montrait respectueux sans prendre ses aises.


-Bon...si tu es pret pour partir sous peu c'est ce qui compte.

- Ne vous en faites pas pour ça. Je suis prêt.

-Bien.


Elle se leva ensuite de table en essuyant es lèvres avec sa serviette.


-Je part pour Kaiator. On se retrouve va bas.


Il posa le couteau dans son assiette, pouvant enfin croquer un morceau dans son toast couvert de confiture. En temps normal il se serait étonné de la voir partir aussitôt mais il n'avait pas la tête à ça, et il commençait à comprendre le fonctionnement de la faucheuse. Plus tôt elle pouvait aller "s'amuser", mieux c'était pour elle.


- Très bien. Faites attention à vous.

-Ne tarde pas trop, on a rendez vous dans 2 heures.


Elle sortie ensuite de la salle comme a son habitude d'un petit pas enjoué.

Il leva le visage pour la regarder partir pendant un bref moment, avant de reposer son regard sur son petit-déjeuner de sa mine un peu fatiguée et perdue. Il était prêt à partir au niveau matériel, mais au niveau moral la chose ne semblait pas aussi évidente. Ce n'était cependant pas pour ça qu'il allait se rétracter. Même avec le moral dans les chaussettes il n'allait pas se défiler.

C'est ainsi que le jeune homme se prépara en conséquences, tandis que d'autres le faisaient également. C'était notamment le cas de Gen, ou plutôt de sa maîtresse qui elle avait eu une dure nuit tout comme Seiya, en pire cela dit. Vu son visage dépitée mais un tantinet... "nostalgique" elle ne devait pas en être a sa première décuvée. Son jeune suivant était assis en face d'elle, lui tout habillée deja, la regardant avec son verre tenue dans les deux mains et son visage de cadavre, un sourire un peut plus grand que la normale au lèvre. Pour lui, c'était a croire qu'il ne se retenait pas de lacher quelques rires.

Effectivement, la jeune elfe n'était pas non plus dans son meilleur état. Alors que Seiya devait faire avec un mal de crâne assez léger, mais le moral pratiquement au plus bas, Theodora n'avait pas non plus le moral mais la chose venait surtout de son mal de crâne plus conséquent. Elle était presque au bout de sa vie et même avec ses deux mains elle avait du mal à tenir son verre qu'elle amena fébrilement à sa bouche pour en boire une petite gorgée. Bref, elle était bien bourrée au moment de s'endormir. Cependant, elle était peut être en train de collapser mais elle n'était pas complètement dupe pour autant.


- Tu crois que je ne vois pas te retenir de rire…


Rappela-t-elle à l'ordre son serviteur avec une voix assez épuisée et même un peu cassée.


-Moi ? Je ne vois pas de quoi vous parlez.

- Ne fais pas l'innocent avec moi..

-En plus de ne pas tenir une lame vous ne tenez pas l'alcool. J'aurais du faire plus attention héhé...

- Excuse moi de ne pas être une fana du combat comme la Faucheuse…


Elle reposa son verre lentement sur la table. Elle amena une main à son crâne pour se le tenir en plissant un peu les yeux, contrariée. Elle avait du mal à faire avec son mal de tête et répondre à son serviteur ne l'aidait pas vraiment. Elle essayait de se souvenir un peu de la soirée mais ils étaient assez vagues, flous.


- Je ne sais même plus le nombre de choppes que j'ai bu..


Il répondit alors dans la seconde qui suivis. Lui semblait avoir gardé tout ses esprits et ses souvenirs de la soirée de la veille.


-Neuf et demi. Vous êtes tombée contre moi a mi chemin de la neuvième. Et on est repartit.

- Neuf et demi..? C'est plutôt un bon score..

-C'était pas trop mal, oui. Essayez de vous remettre d'ici une heure, que nous partions.


Elle posa son coude sur la table et reposa son visage contre sa main, yeux fermés. La chose était bien plus facile à dire qu'à faire, d'autant plus pour lui qui était frais comme un gardon.


- Je ferai de mon mieux..


Pendant ce temps ci, Seiya quand a lui avait finis de se préparer et, n’ayant rien d'autre a faire de plus utile, partit en direction du point de rendez vous. Pour ce faire il descendis dans les plaines de Velika et alla par voie terrestre jusqu'a la porte de la ville a l'Est. Une fois a l’intérieur il partit vers le centre de celle ci pour descendre les grandes marches devant le kiosque, arrivant finalement a la plateforme d'envol des pégases.

Il marcha jusqu'aux petits marches de la plateforme et s'arrêta devant. Il pouvait voir en tournant un peu sur lui-même qu'il n'y avait encore personne de son équipe, il était le premier arrivé.


- Je dois être le premier.


N'ayant d'autres choix que d'attendre les autres, le jeune homme resta droit devant les marches, habillé de sa tenue de combat noire avec sa nouvelle épée précieusement rangée dans l'étui attaché à son dos. Il regardait un peu devant, de sa blase naturelle pour voir si quelqu'un n'arrivait pas. Il avait toujours ce petit truc différent dans les yeux, ce petit truc qu'il avait depuis le réveil. Bah, de toutes façons qu'est-ce que ça faisait, comme si quelqu'un s'en souciait. Après tout c'était à peine si on l'avait remarqué partir du château il y a quelques minutes, pas même un "au revoir" ou un "bonne chance". Encore une fois ce qu'on lui avait dit se confirmait, personne ne remarquera son absence comme personne n'avait remarqué son départ. Cela-dit, peut être était-ce dû au fait qu'il n'avait reçu de lettre recommandée comme l'avait reçu Rory et que donc par conséquent personne n'en était au courant. Enfin, quoiqu'il en était le départ était proche.

Mais il avait beau regarder durant des secondes, des dizaines de secondes, personne n'arrivait, pas même au bout de la rue. Alors qu'il pensait qu'il était peut être trop en avance, il eut un tilt et se rappela des indications de la sensuelle Colombe à ce sujet: "Pégase. Le point de rendez vous sera la porte ouest de Kaiator".

En se rendant compte qu'il avait complètement oublié ce détail important, il passa un peu sa main sur son visage d'un air ennuyé et fatigué. Décidément l'alcool continuait à faire des ravages chez certains.


- C'est vrai, il faut se rendre directement à Kaiator..


Il comprit du coup mieux pourquoi la Faucheuse légendaire s'y était rendue elle aussi directement. Il se tourna vers la plateforme d'envol tout en cherchant dans sa poche quelques pièces pour payer le trajet à venir. En haut des petites marches il donna au garde la monnaie qu'il récupéra en tendant la main.


- La région de Kaiator.

- Très bien !


Après avoir donné l'argent la plateforme d'envol se mit à briller d'une vive lumière blanche avant de devenir plus vive le temps d'un instant pour ensuite disparaitre et laisser voir la bête ailée magique sur laquelle il allait effectuer son vol. Commençant à avoir une petite habitude de la chose, il se dirigea vers l'animal mystique. Sur le point de monter, il se retourna une dernière fois en direction de la grande place. Non pas pour s'assurer d'un dernier arrivant de son équipe, mais bien pour regarder la cité une dernière fois, ses habitants, sa vie. Il ne savait pas quand est-ce qu'il allait pouvoir revoir tout ça ni même si il allait le pouvoir un jour. Il profita donc de cette dernière vision pour essayer de la graver dans sa mémoire avant le grand saut.


- ...


Après quelques secondes de contemplation il se décida à monter sur la monture en mettant bien ses deux jambes de chaque côté. Il regardait devant lui calmement en laissant ce qui l'avait poussé à revenir dans ce monde derrière lui, il était prêt à s'envoler pour le front.

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