La vraie vie de l'autre coté du monde - Tome II

Chapitre 15 : ARC III - Aisu

14917 mots, Catégorie: K+

Dernière mise à jour 01/11/2017 15:57

Pour d'autres, l'aventure était plus monotone. Ponctuée par quelques combats contre les argons, le reste de la trouve avançait sans grande peine jusqu'au point de rendez vous donné. Sans trop de peine. Scathachs ouvrait la marche, tandis que agi était derrière elle, sous la protection des flèches d'Orion juste a coté de lui. Jin lui fermait la marche, arme a la main.

Et au milieu de la fine équipe, la sorcière Rachel marchait aux côté du grand prêtre, toujours son parapluie à la main et au-dessus de la tête. Elle marchait en regardant en avant, tout comme lui, tous deux ne semblaient aucunement fatigués, comme les trois autres membres qui les entouraient. Pour eux c'était plus ou moins le quotidien, leur train de vie, à marcher, voyager, encore et encore en éliminant tous les ennemis et menaces qui se mettaient sur leur route. Cette fois Nagi marchait encerclé de son équipe qui faisait comme office de gardes du corps. La zone était bien moins sûre que celle à leur arrivée, il ne pouvait donc pas trop se permettre de se mettre en tête de ligne sans réfléchir en conséquence, même s'il savait bien se défendre. Cela faisait un moment maintenant qu'ils marchaient en suivant l'itinéraire tracé par Kokonoe, ils avaient fait une bonne partie du chemin, même avec tous ces détours.


- On ne devrait plus être très loin du point de réunion.


Dit le prêtre calmement avec son bâton en main. Dans le fond il était un peu excité de revoir le duo, et surtout la jeune fille avec les possibles progrès qui ont pu être faits. Il ne doutait pas des compétences de son amie, elle avait dû faire du bon travail avec elle.


-On a pris de l'avance.


Dit Orion.


- Et tout ça en faisant tous les détours possibles. Hé, c'est qu'on commence à devenir vraiment bons.


Répondit-il d'un ton taquin et avec une certaine fierté. Encore une fois pour eux, tout se passait sans un accroc. Ce n'était pas la meilleure équipe de leur temps pour rien.

Finalement la voie de Kokonoe se fit entendre depuis l'avant du chemin. Une silhouette féline se dressait au loin.


-Vous etes en avance !


En entendant cette voix qu'il connaissait bien, et en voyant cette silhouette qu'il connaissait tout aussi bien, il prit un petit air curieux en devinant bien de qui il s'agissait.


- Mh ?


- Ou c'est vous qui êtes en retard.


Rétorqua dans un grand calme Rachel qui voyait elle aussi arriver la féline à quelques mètres devant eux.

Ingrid arriva également, a quelques mètres de la, une main posé sur son arme. Le groupe rassemblé après quelques pas, Jin regarda Kokonoe.


-Alors ?


-Ça t’a servis ?


Demanda Scathachs en regardant la jeune fille.


-Oui, j'ai appris beaucoup de choses en quelques jours je dois dire...je ne m'attendais pas a cela. J'ai put apprendre beaucoup et peaufiner quelques techniques et compétences.


- J'ai hâte de voir ça ! Comme quoi j'ai bien fait de laisser Kokonoe s'en occuper haha.


Dit Nagi d'une voix enjouée et sympathique avec un grand sourire les yeux fermés. Effectivement, il n'attendait que ça, de voir les progrès de la jeune fille après sa petite démonstration de la veille. Par ailleurs, il laissa entendre que malgré leurs nombreux différents et surtout querelles, il avait confiance en la féline. Comme quoi, entre eux tout n'était que taquinerie, enfin, jusqu'à ce que la violence rentre en jeu ...


Le groupe se remit ensuite en marche, très proche de la destination demandée par les déesses. Ils y arriveraient surement d'ici une petite heure.

Tandis que le groupe d'élites se lançait dans sa nouvelle mission, certains venaient tout juste d'en revenir. C'était le cas du jeune Seiya qui ces derniers temps, comme il le faisait depuis un petit moment déjà, venait tout juste de revenir de sa dernière mission avec un groupe qui commençait à se former habituellement. Depuis un petit moment il n'avait pas eu de relevé de statistiques, c'était donc le bon moment pour en demander un auprès de sa gouvernante en quelques sortes attitrée, Persia. Il était allongé sur le lit et le ventre, torse nu et les bras croisés à l'avant de la tête pour laisser la féline faire. Il attendait patiemment qu'elle fasse son travail.



Celle ci s'y pressa alors, effectuant le test comme a chaque fois. Une fois celui ci effectué, elle regarda comme à son habitude le parchemin​,, prenant la encore un sourire.


- Un petit 58 monsieur.


- Seulement.. ? Je pensais que j'ouvrirai le palier du soixante.


Répondit-il en prenant un léger sourire vers la tête de lit. Il s'attendait à un peu plus, même si le résultat était tout à fait acceptable.


-C'est déjà beaucoup en si peu de temps.


- C'est vrai, mais ça pourrait être mieux. Au fait, si vous pouviez vous retirer ...


Lui dit Seiya en tournant un peu la tête vers elle, sans quitter le petit sourire, un sourire qui se faisait de moins en moins rare ainsi que de plus en plus naturel. Il avait l'habitude d'avoir la féline sur lui, et le contact ne lui était pas vraiment désagréable il fallait l'avouer, mais il ne pouvait pas vraiment se relever comme cela.


-Oh, mes excuses.


Dit-elle en se retirant, se mettant sur le côté de la chambre, mains liées.

Maintenant libre de ses mouvements, il se releva sur le lit pour se mettre assis à son bord. De là, il attrapa sa chemise pour commencer à la vêtir tout en lui répondant.


- Ça ne fait rien.


Après cette réponse, il termina de mettre sa chemise et se leva complètement de son lit. Il se rendit par la suite en direction du porte-manteau proche de l'entrée de sa chambre pour y saisir son manteau noir de combat, qu'il avait depuis un petit moment désormais. Il comptait sortir pour quelques bricoles.


- Je vais sortir faire quelques courses, je vais bientôt épuiser mon stock de lecture.


Et oui, même s'il se concentrait pleinement dans son ascension des niveaux, il n'en était pas moins qu'il ne perdait pas de vue sa passion principale dans ce monde, la lecture. D'ailleurs, depuis un petit bout de temps, il lui arrivait d'emprunter des ouvrages au fils du Maître Thousand, que celui-ci lui prêtait avec joie, après les avoir lu lui-même bien sûr. Mais quand il voulut mettre la veste, quelque chose clocha, davantage après avoir mis son premier bras dans une manche. Il sentit qu'il était comme qui dirait serré. Assez curieux, il bougea un peu plus son bras pour vérifier la chose.


- Mais ...


Avec ces mouvements, il se rendit compte qu'effectivement, le vêtement le serré. Il devenait trop petit. Du temps avait passé depuis l'achat de cette tenue, tellement de temps, d'entraînement et de missions, qu'il avait encore grandi et pris de la masse musculaire sans même s'en rendre compte. La première fois qu'il s'était retrouvé dans cette situation, ce fut lorsque sa tenue de lycéen devenait elle aussi trop petite.


Persia s'approcha alors, regardant le vêtement.


-Votre manteau devient un peu petit pour vous sir. Vous devriez en changer.


- C'est étrange, pourtant je ne l'avais pas vraiment senti jusque-là.


Lui répondit-il, toujours un peu curieux. S'il ne l'avait pas remarqué, c'était sans doute parce que son corps était à l'effort, et son esprit bien trop occupé par ce qu'il entreprenait. Maintenant qu'il était au repos il faisait plus attention à ce qu'il portait.


-Vous devriez aller en ville le faire agrandir, ou en racheter un neuf.


- Le faire agrandir ...


Dit-il pour lui même en baissant le regard pour observer la tenue dont il était question. Il la regardait, l'air pensif, il méditait sur la question. Faire agrandir sa tenue lui reviendrait moins cher que d'en prendre un nouveau, mais en même temps, il avait l'habitude de cette tenue, il commençait même à s'en aller. Un vent de fraîcheur vestimentaire ne lui ferait pas vraiment de mal. C'était ce qu'il pensait.


- En changer ne serait pas une mauvaise idée, j'échange toujours entre les mêmes tenues depuis mon arrivée..


-C'est comme vous le souhaitez sir. Avez vous besoin de moi pour quoi que ce soit ?


- Non, ça ira, vous pouvez disposer. Je ne veux pas vous ennuyer pour ce genre de futilités.


Il reprit un sourire en la regardant après cette réponse assez respectueuse. Cela faisait un temps qu'ils se connaissaient désormais, et de plus elle lui était inférieure à lui dans la hiérarchie, mais depuis toujours il lui avait montré un certain respect, que ce soit à elle ou au reste du personnel de la maison, voire de la maison toute entière. C'était simplement qu'il ne parlait pas et qu'il se fondait dans l'ombre du bâtiment.


-Veuillez m'excuser.


Elle tira ne révérence et sortit de la chambre.

Peu de temps après, le locataire de la chambre en fit de même et rejoignit le couloir en fermant la porte derrière lui. Il se mit ensuite en marche dans le couloir, avec l'idée en tête de changer de tenues. Mais, ce n'était pas ce qu'il allait faire dans l'immédiat. Il comptait faire autre chose, et il comptait le faire. La tenue n'était que de l'apparence, du matériel, les livres, eux, ils lui stimulaient sa matière grise. Désormais à son sens c'était plus important.


- Nous verrons plus tard pour renouveler la garde-robe, j'ai plus urgent à acheter.


Pour lui, avoir de nouveaux ouvrages à se mettre sous les yeux était plus important qu'avoir quelque chose de nouveau à se mettre sur le dos. C'était un drôle de sens des priorités mais qui avait son mérite. C'est donc pour renouveler non pas sa grade-robes, mais sa bibliothèque qu'il se rendit dans les rues de la cité où il allait y passer certainement une bonne partie de la journée, avec la satisfaction de ses progrès.


Mais il reçut de la part d'une gouvernante un parchemin au cachet rouge, dans le couloir alors qu'il se rendait la 'extérieur du château.

La gouvernante repartie après lui avoir remis le papier, il le regarda curieusement, particulièrement son cachet rouge, puis se décida à l'enlever afin de pouvoir le dérouler. Il était curieux de savoir son contenu.


- Ce n'est pas souvent que j'en reçois..


Le cachet enlevé, il le déroula sous ses yeux pour en entamer la lecture avec intérêt, pressé de savoir ce qu'on pouvait bien lui vouloir.

C'était simplement un ordre de convocation de sa déesse, pour venir la voire immédiatement dans son bureau.

Sa surprise fut d'autant plus grande lorsqu'il se rendit compte qu'il était convoqué. Il se demandait pour qu'elle raison sa déesse voulait le voir, alors que cela faisait un moment qu'il n'avait pas vraiment eu de dialogue avec elle. En fait, la seule qui avait eu l'occasion de parler avec elle, ainsi que les autres déesses et étrangement fréquemment, c'était Ingrid, qu'il n'avait pas vu depuis quelques jours.


- Kamael me convoque ? Mais pourquoi.. ?


De demanda-t-il. Il roula ensuite le parchemin et le rangea de sa poche avant de se mettre en route en direction des escaliers qui menaient à l'étage où se trouvaient les bureaux des deux déesses qui occupaient le château, et donc celui de la manieuse de flammes.


- Il n'y a qu'une seule façon de le savoir.


Le mieux à faire était encore de s'y rendre pour avoir de plus amples informations. Et de plus, cela ne se faisait pas de faire attendre une déesse. Il monta au deuxième étage et après quelques pas il arriva devant la porte du bureau recherché. Il lâcha deux petits coups contre la porte pour signaler sa venue.

Comme d'habitude la "jeune" fille le fit entrer, et relever après avoir fait sa révérence d'un genou au sol. La divinité était assise a son bureau, regardant Seiya d'un air calme et quelque peu sévère. Bref, son visage naturel.


-J'ai pris un peu de mon temps pour te voire, mon enfant, pour m'assurer que tout aille pour le mieux, et t'informer de certaines choses. Mais d'abord, bravo pour avoir franchis le cinquantième niveau. C'est un bel exploit que beaucoup passent certe, mais qu'il faut cependant franchir quand même. En ayant fait avec les efforts que j'attendais les mission que je t'ai donné a toi et Akame.


Ce fut non sans une certaine surprise qu'il reçut les compliments de la déesse. Déjà que la demande d'entretient était surprenante, il ne pensait pas qu'elle allait le féliciter en personne, et qu'elle avait la volonté de prendre de ses nouvelles. Au fond de lui la chose lui fit plaisir mais n'en laissa rien transparaître. C'était surtout sa surprise qu'il montra, très légèrement, avant de s'incliner pour la remercier de ses paroles avec les égards qui lui étaient dus. Après tout, depuis un certain temps elle n'était plus que sa déesse, il n'y avait plus aucun lien d'amitié entre eux.


- Je vous remercie Hime-sama, mais je ne fais que mon devoir ainsi que tout ce qui est en mon pouvoir afin de vous servir au mieux.


-Tu as pris tes marques dans le château ? T'es tu enfin décidé a aller vers les autres ?


Dite comme cela, la chose était un peu embarrassante, mais il n'eut d'autre choix que de lui répondre. D'ailleurs cette question était un peu implicite mais il comprit sans mal ce qu'elle voulut dire par là, et surtout pourquoi.


- ... Oui, je crois.


-J'ai crus voire que tu t'étais un peu plus lié avec Akame. Fais bien attention a elle mon enfant. Son esprit n'est pas aussi résistant que sa lame. Je l'affectionne beaucoup, de part son caractère doux et aimable et par sa dévotion. Bien que je ne devrais pas faire de préférence entre mes enfants....


Elle se leva alors de son fauteuil dans un petit soupir.


-En quelque millénaires d'existence on finit par se lier plus avec certains.


Il fut étonné de l'entendre parler d'Akame aussi soudainement. C'est vrai que depuis quelques temps désormais lui et elle s'était rapprochés, mais il ne voyait pas pourquoi elle en parlait. Puis vint sa deuxième phrase qui lui rappela la relation particulière qu'Ingrid avait depuis les déesses, y compris elle, une relation qui s'était installée en relativement peu de temps et qui venait confirmer ces paroles. En même temps cela lui rappela que lui aussi avait une relation de la sorte, bien plus conflictuelle certes, mais présente, et qui désormais n'existait plus. Sans vouloir en dire trop sur le sujet il lui répondit simplement.


- Je vois ce que vous voulez dire..


Puis quelque chose attira davantage son attention, ce qu'elle venait de dire par rapport à la jeune épéiste. Il prit un air assez intrigué, intrigué de savoir ce qu'elle voulait dire par là. De ce qu'il connaissait d'elle, il la voyait forte et intrépide, ce n'était pas du genre à se montrer faible.


- Que voulez-vous dire par "son esprit n'est pas aussi résistant que sa lame" ?


-Simplement que tu dois faire attention a elle. Meme si c'est plutôt l'inverse au vu de vos niveaux, votre expérience et vos attitudes. Mais je te le dis cependant car tu as un peu changé depuis ton arrivée. En bien, j’entends. Une plus grande maturité, une envie de s'instruire...


Elle se dirigea vers le canapé de la salle, haussant la voie a cause de son mouvement et de son autre soupir.


-Et enfin un respect des ordres donnés par tes supérieurs. Tu sembles sur une bonne voie.

Il ne trouva rien à redire à cela et se contenta de garder le silence. Ce n'était pas qu'entendre tout ça ne lui faisait pas plaisir, mais en venant d'elle, et de la manière dont elle venait de le dire, il se demandait s'il n'y avait pas une part de reproche pour avoir mis autant de temps à s'adapter et à rentrer dans le droit chemin. Tout ce qu'il put lui répondre, ce fut un remerciement pour ne pas paraître impoli.


- ... Merci Hime-sama.


- Si jamais demain je te proposais de retourner sur le front de Shara, que me répondrais-tu ?


Il releva bien rapidement la tête en entendant le nom de ce front bien particulier, et qui lui trottait toujours dans la tête secrètement depuis son échec d'il y a quelques semaines. Il n'avait pas prévu qu'elle lui poserait cette question. Il croyait avoir mal entendu.


- Je vous demande pardon.. ?


Elle le regarda alors a nouveau depuis le canapé.


- Si je t’offrais la possibilité de retourner sur ce front, que me répondrais-tu ?


Non, il n'avait pas mal entendu. Les paroles avaient bien été les mêmes. Malgré cela, elles restaient surprenantes. Pourquoi lui posait-elle cette question ? Avait-elle l'intention de l'envoyer de nouveau au front ? Sur ce front où il avait bien failli y perdre la vie par perte de sang, pourtant d'une blessure des plus banales ? C'était certainement sa chance de se rattraper, de montrer qu'il avait bien progressé depuis et qu'il n'était plus aussi entêté qu'auparavant. Enfin, si sa réponse avait été positive. Plus surprenant encore, il déclina la proposition de la déesse, si proposition il y avait.


- Je vous dirai que je préfèrerai attendre encore un peu, le temps de forger davantage mon expérience. Que je ne voudrai pas reproduire les mêmes erreurs que la dernière fois, au risque de vous décevoir, Hime-sama.


Telle fut sa réponse, dans le plus grand des calmes, un léger sourire aux lèvres avec la tête légèrement incliné vers le bas. Il était loin de montrer le même entrain et la même motivation que la dernière fois. On aurait pu dire que c'était par manque de motivation, ou encore par peur de se faire blesser de nouveau, mais non, pas le moins du monde. Il avait retenu la leçon, et il était maintenant bien plus lucide sur ses capacités, on pourrait même dire sage. C'était une sage décision de sa part, une décision réfléchie.


-Bonne réponse. Je t'aurais fait sortir si t'avais répondus oui. T'as réussi.


Il releva le visage vers sa déesse, curieux de savoir ce que ses derniers mots voulaient dire. Venait-il de passer un test sans même le savoir ?


- Que voulez-vous dire.. ?


Demanda-t-il, un peu perdu.


-Oh, rien. Juste que si tu avais encore répondu positivement, j'aurais pensé que tu n'as pas mûrit depuis ton arrivée ici.


- Je vois..


Répondit-il simplement en regardant un peu sur le côté, peut être un peu déboussolé de cette réponse assez crue, comme à son habitude.


-Maintenant, je dois t'informer de certaines choses.


Reprit-elle.


-Je suppose que je n'ai pas a te présenter la jeune fille au cheveux pourpres arrivé depuis peu. Ingrid Bernestein.


Dès qu'il entendit ce nom qui ne lui était pas inconnu comme l'avait prédit la déesse des flammes, il reporta son attention, ainsi que son regard sur elle. Pourquoi lui parlait-elle subitement de cette fille ?


- Oui ... je la connais, je l'ai vu quelques fois en votre compagnie dans l'enceinte du château, et de nom aussi. Bien vite elle s'est fait appeler "Tsadkiel la miséricordieuse.


Lui répondit calmement le jeune homme qui mettait à profit ses connaissances sur la personne.


-Miséricordieuse, oui...


Dit elle a voie basse.


-Tsadkiel est le nom d'un Sephiroth d'une religion venant de notre monde. Tout comme moi et Zafkiel. Nous lui avons donné ce Sephiroth pour ainsi dire après avoir vu ses capacités. Des capacités...enfin, bref. Ce que je voulais te dire, c'est l'origine de cette jeune fille.


Elle commençait à attiser sa curiosité. Pourquoi voulait-elle lui faire part de cette origine ? Et puis, on dirait qu'elle avait quelque chose d'exceptionnel, cette origine. Par ailleurs, il avait déjà lu des ouvrages au sujet de cette religion assez mystérieuse, bien qu'elle ait des points communs avec la religion shintoïste, celle de son monde, de son pays. Il n'avait pas vraiment prêté attention à ce détail jusque-là, mais en parler avec Kamael lui faisait pointer du doigt la chose. Elles lui avaient donné ce nom qui s'apparentait aux leurs, mais pourquoi ? Progressivement dans un coin de son esprit il commençait à remettre les pièces du puzzle ensemble. Il se doutait bien depuis le début qu'il y avait quelque chose d'anormal chez cette fille, et sa montée exceptionnelle. Pour le moment il ne pouvait que feindre l'ignorance et rentrer dans la discussion. Elle semblait en savoir bien plus que lui sur son sujet.


- Je vous écoute.


-Ingrid Bernstein vient de ton monde, Seiya.


Ces simples mots eurent comme l'effet de plusieurs balles lorsqu'ils parvinrent à ses oreilles. Sur le coup, encore une fois il pensa avoir mal entendu, mais ils avaient été tellement simples, puissants par leur signification direct, qu'ils résonnèrent tant dans sa tête qu'il ne pensa pas plus longtemps au fruit de son imagination. Il ouvrit grands les yeux, stupéfait de cette révélation si soudaine qui avait manqué de lui couper le souffle. Non, elle lui avait coupé le souffle, il en était bouche-bée.


- ... Pardon ... ? Que venez-vous de dire ... ?


-Tu as très bien entendu.


Après cette énième confirmation il retrouva usage de ses sens, ou presque. La nouvelle sonnait toujours comme un coup d'enclume. Ce qui lui vint surtout par la suite, ce fut une grande incompréhension, une grande stupéfaction. C'était sûrement la chose à laquelle il s'attendait le moins, aussi bien à entendre aujourd'hui, hier ou demain, de toute sa vie dans ce nouveau monde. On lui avait pourtant bien dit qu'outre son cas, la chose était tout bonnement impossible.


- Mais ... mais c'est impossible ... ! Je croyais que j'étais le seul dans ce cas ... !


Manifesta-t-il d'une voix tout de suite plus forte, qui avait retrouvé une certaine vie. La nouvelle lui faisait perdre ne serait-ce qu'un peu ses moyens, et c'était tout à fait normal.


-Nous le pensions également. Cependant, elle n'est pas arrivée comme toi, moi, ou Zafkiel. Elle est apparut, de ce que m'ont dit les personnes qui l'ont trouvé inconsciente. Et ce dans un lieu différent du tiens.


Il se retrouva d'autant plus curieux lorsqu'elle lui fit part de cette différence qui semblait encore préoccuper la déesse. Il se calma donc rapidement pour la laisser poursuivre sans la déranger.


- ...


-Nous avons toujours pensé que c'était impossible mais nous n'avons jamais écartée l'idée, en l'absence de pouvoir le faire. Nous avons toujours, et ce depuis la création de ce monde, dans le flou total au sujet des voyages entre ces deux mondes. Ainsi je me rendrais a nouveau dans le monde humain, pour vérifier que rien d'anormal ne s'est produit, avec Zafkiel.


- Vous voulez retourner dans l'autre monde .. ?


Répéta-t-il. Dans cette entrevue, pratiquement tout ce qu'il entendait était surprenant, et cette annonce ne dérogeait pas à cela. D'ailleurs, cela lui rappela qu'il avait une soeur dans ce même autre monde, une soeur qui l'attendait depuis son départ précipité.


-Oui. Enfin, tu sais comment cela se passe. Ici comme la bas On ne remarquera pas notre absence, comme nous modifieront le temps.


Il lui vint soudainement une idée.


- Est-ce que ce serait la même chose pour moi si je venais avec vous ?


Demanda-t-il subitement et rapidement, pris d'un certain empressement, une certaine excitation. C'était peut être pour lui l'occasion de revoir sa soeur. Après tout, s'il avait pu rejoindre ce monde par deux fois, il pouvait certainement faire le voyage lui aussi.


-Tu ne viendras pas avec nous.


Rétorqua-t-elle sèchement.

Sur cette réponse sèche il recula un peu la tête. Il n'avait pas prévu un tel refus de sa part, celui de le laisser rejoindre son monde ne serait-ce que pour une courte période.


- Uh ... ?


-Nous ne savons pas le pourquoi du comment, et nous ignorons tout des conséquences que cela aurait si tu retournais dans l'autre monde. Moi et Zafkiel faisons ça depuis bien longtemps. Nous pouvons donc supposer en toute logique que cela ne présente pas de danger pour les deux mondes. Mais toi, on ne sait pas encore.


Il ne pouvait qu'admettre qu'elle avait raison sur ce point. Pour son simple plaisir personnel, elle ne pouvait pas courir un tel risque, elle le savait bien. C'était dans des situations comme celle-ci qu'il se rendait compte que Kotori n'était plus, car elle, elle savait que sa soeur était l'une des seules personnes à laquelle il était très attaché. Elle aurait sûrement compris sa motivation. Son excitation retomba bien vite en apprenant qu'il ne pourra faire partie du voyage, et que par conséquent il ne pourra revoir sa soeur.


- ... Je vois, je comprends.


Répondit-il très simplement, sans avoir quelque chose à redire. Depuis le temps, il savait pertinemment qu'il perdrait son temps à essayer de la convaincre, c'était peine perdue.


-Elle te manque, n'est ce pas.


Il eut un petit sursaut lorsqu'il entendit cela. C'était comme si elle avait lu en lui. Les yeux un peu plus ouverts, il releva le visage vers elle, ne disant rien sur le moment, avant de le rebaisser pour répondre d'une mine légère, d'une voix presque perdue. Bien sûr qu'elle lui manquait, c'était sa soeur, celle qui avait toujours été là pour lui, dans les moments difficiles qu'il avait traversé. Il y a encore quelques temps, il lui aurait été difficile d'avouer ce genre de choses, ça lui aurait été même presque impossible à cause de sa fierté.


- ... Oui, elle me manque.


-Seiya.


Il releva le visage avec une pointe de curiosité, se demandant ce qui pouvait venir avec cette prononciation soudaine de son prénom.


- Hime-sama .. ?


-Si nous nous rendons compte que l'ancien monde semble bien aller, je pourrais transgresser la règle que nous nous sommes imposés. Elle n'a pas de famille non plus a part toi. Si Zafkiel l'accepte, nous pouvons la ramener ici.


Et parmi toutes les phrases auxquelles il ne s'attendait pas, cette proposition détenait sûrement la première place du podium. Une fois de plus, pris d'une immense surprise, il ouvrit bien grands les yeux. Sa bouche s'entrouvrit de stupéfaction sans laisser s'échapper une syllabe en premier lieu à cause de son souffle de nouveau coupé. Avait-il bien entendu ? La déesse intransigeante lui proposait-elle vraiment de faire un tel écart ? C'était impensable, il croyait rêver.


- ... Vraiment ... ?


Demanda-t-il d'une voix à peine audible, il n'en revenait pas. C'était vraiment ce qui l'avait le plus sonné.


-A situations exceptionnelles mesures exceptionnelles...


Dit elle en soupirant.


-Ton cœur se remet de lui même des entailles qu'il a car je sais que tu as souffert, mon enfant. Rare sont ceux qui ont la chance d'avoir encore de la famille. Puisses-tu comprendre cela pour Akame. Il serait donc cruel pour elle comme pour toi, de vous laisser séparer.


Une nouvelle fois son amie rentrait dans le sujet, sans qu'il n'en connaisse la raison. Décidément elle aimait bien aviver sa curiosité, même si involontairement. Il voulait vraiment savoir ce que la jeune femme pouvait avoir à faire dans cette histoire, ce qu'elle pouvait avoir en commun avec lui. L'ombre d'une idée lui venait peut être, mais ça ne restait qu'une ombre, vacillante.


- Qu'est-ce que Akame a à voir avec cela .. ?


Demanda Seiya avec sa curiosité qu'il avait de plus en plus de mal à contrôler. Elle revenait trop dans le sujet, elle semblait trop avoir quelque chose en commun avec lui pour qu'il ne cherche pas à en savoir plus.


-Elle te le dira si le cœur lui en dit. Ce n'est pas a moi de le faire. Et ce n'est pas le sujet non plus.


Elle se releva du canapé ensuite.


-Quoi qu'il en soit, nous partons ce soir. Nous devons vérifier notre monde au plus vite. Si nous n'avons pas de réponses d'ici la nous seront parties.


- Très bien.


La discussion semblait toucher à sa fin. Pour la remercier de cette entrevue, de ses félicitations et compliments, ainsi que de cette proposition très surprenante, il s'inclina poliment en sa direction. En même temps, sans le dire ou le montrer plus que ça, il la remerciait de lui avoir fait la révélation sur les origines d'Ingrid. Après tout, même s'il venait du même monde, il ne restait qu'un simple soldat, il trouvait donc ça assez étonnant qu'elle lui en ai fait part. Intérieurement, il était tellement en joie qu'il ne put se retenir de lâcher un léger sourire qui prit place sur ses lèvres pendant son acte d'allégeance. Vraiment, il y avait vraiment du changement chez le jeune garçon, du changement, au pluriel, qui se faisait de plus en plus prononcé.


- ... Merci infiniment, Kamael Hime-sama.


-Bien entendus rien de ce qui a été dit ici ne sors de ce bureau, sous peine d’exécution. Et n'ose pas demander si c'est une blague mon enfant.


- Bien entendu.


Elle n'avait pas besoin de lui dire, il se doutait parfaitement que tout cela devait rester confidentiel. Mais justement, cette confidentialité le rendait vraiment curieux sur le fait qu'elle prenait la liberté de lui en parler.


- J'ai une question, Hime-sama. Pourquoi me dites-vous tout cela ?


Lui demanda-t-il se relevant le visage vers elle, restant incliné. Cette question lui brûlait les lèvres, il devait la lui poser s'il voulait avoir la conscience tranquille.


-Pour le cas d'Akame, car tu deviens la personne la plus proche d'elle avec Agil. Quand a Ingrid simplement parce que c'est une personne originaire de ton monde. Qui a tes racines tes croyances et tout le reste qui va avec. Que si jamais tu ressentais le besoin de retrouver l'humanité tel que nous la connaissions, tu pourrais aller lui parler. Je me devais de te l'informer, par respect. Je pense cela en tout cas.

Il comprenait maintenant mieux les motivations de la déesse pour lui avoir dit tout cela. Bien qu'il n'en laissait rien transparaître, il était né serait-ce qu'un peu touché que celle-ci voulait faire preuve de respect à son égard. Au vu des nombreuses réprimandes de la part de cette dernière à son encore il avait fini par en douter. Il saisissait tous les enjeux, pour tous les sujets abordés. Toutefois, comme elle 'e voulait en dire plus au sujet de son amie, il restait un peu sur sa faim, avide de curiosité. Que venait-elle faire dans cette conversation ? Ça, ça allait être à lui de se renseigner auprès de la concernée. Il n'avait plus de question désormais, il était temps pour lui de se retirer, si sa déesse le lui permettait.


- Très bien, Hime-sama. Je suppose que vous devez avoir terminé.


Lui dit-il en rabaissant la tête dans le plus grand respect.


-Tu peux t'en aller.


- Bien votre grandeur.


Ainsi donc, il se releva et quitta le bureau par la porte. Il prit soin de la fermer derrière lui. Chose faite, il resta un moment à la porte, à regarder le mur en face de lui, pensif et soucieux. Il pensait mûrement à tour ce qui venait de lui être dit. Le contraire aurait été compliqué, c'étaient des informations capitales, sans parler de la possibilité de retrouver sa sœur. Mais étrangement, ce qui semblait prendre le pas sur tout le reste, c'était la liaison qu'il y avait entre son histoire, et celle d'Akame, comme l'avait laissé entendre la reine des flammes. Il se demandait vraiment ce qu'elle avait voulu dire par là, il se demandait tant ce qu'ils avaient en commun. Et puis, ce serait mentir de dire qu'il ne se faisait pas du souci pour elle désormais.


C'est avec toutes ces pensées dans la tête qu'il partit de devant le bureau, marchant en direction des escaliers. Il avait sûrement dans l'idée de quitter le château pour descendre à la cité et y faire ses emplettes, ce qui était prévu à l'initial avant de recevoir sa convocation. Il se chargerait du reste plus tard.

L'après midi elle, fut assez calme. Le soir arrivant rapidement. Sur l'ile de l'aube, Zafkiel et Kamael étaient debout à l’ endroit exact ou Seiya était apparut et ou elles l'avaient renvoyés. Zafkiel grognait un peu dans son coin comme il était assez rare suite a la décision de Kamael vis a vis de la sœur de Seiya.


-Comment as tu pus lui proposer cela Kamael ?!


La jeune fille regardait son amie d'un air bien plus calme, bras croisés.


-Détend toi enfin...Il le mérite un peu non ?


-Le problème n'est pas la ! On ne sait meme pas ce que ça a comme conséquences sur les mondes avec trop de passages ! Ingrid en est la preuve, on ne sait rien du pourquoi de sa venue...


-Justement, avec un peu de chance on en saura plus en la faisant venir...Je sais que cela eu être assez irresponsable mais fais moi confiance sur ce coup.


Elle baissa le visage en faisant apparaître ses armes a la main, soupirant.


-Je l'espère.


Et à des kilomètres de là, des dizaines, des centaines, des milliers, personne ne le savait, si bien qu'on se demandait si on pouvait communément mesurer la distance, dans une maison posée dans un quartier résidentiel, une jeune femme était occupée à un peu de lecture, assise sur un lit qui se trouvait dans une chambre. Elle avait quelque chose de familier, en même temps qu'elle n'était pas inconnue. En fait, la chambre, la maison, ou encore le quartier n'étaient pas inconnus.


Pour cause, il s'agissait du quartier où Seiya résidait, enfin, quand il était encore dans l'autre monde, le monde "réel" pour ainsi dire, en compagnie de sa soeur. Cela faisait bien longtemps que nous n'avions pas remis les pieds là-bas. Il faisait nuit, ce devait être l'heure du repas, ou alors ce n'était pas loin. Et cette jeune femme, il s'agissait d'Aisu, la grande sœur de Seiya.


Sa lecture sur le lit ? C'était une lettre, qui là encore n'était pas anodine. En la lisant, son corps commençait à trembler, ses mains, ses doigts à se crisper sur le papier, le même papier qui recevait quelques larmes de sa part. Elle était très triste, et avait comme un goût amer dans la bouche, elle avait l'impression d'avoir raté quelque chose. Cette lettre, c'était celle que lui avait laissé Seiya juste avant son départ dans l'autre monde, c'était sa lettre d'adieu, ou plutôt d'au revoir. Mais, pourtant ce moment remontait à quelques mois maintenant, peut être même plus d'une année. Pourquoi ce bond en arrière ? C'était étrange.


Quoiqu'il en soit, après la rédaction de cette lettre, elle se leva du lit et se dirigea en direction de ma sortie de la pièce, tremblante. Elle y éteignit la lumière à l'entrée avant de refermer la porte derrière elle. Elle ne partit pas tout de suite à une autre occupation, elle était bien trop chagrinée pour avoir l'envie de s'occuper l'esprit. Elle pensait vivement au départ de son petit frère, sans savoir où il avait bien pu aller, ce qu'il comptait faire. D'ordinaire elle aurait certainement appelé la police pour le retrouver, mais au fond d'elle, elle avait comme l'impression que ce n'était pas la chose à faire, et que ce serait inutile. Tout ce qu'elle pouvait faire, c'était de sécher ses larmes en passant sa main au niveau des yeux, et de reprendre son chemin en direction de la salle à manger.


Dans la nuit du monde magique, d'autres également se préparaient. Son ange derrière elle, toujours avec cette grande horloge flottant au vent, Zafkiel se tourna vers Kamael.


- Bien, allons-y.


Mais alors qu'elles semblaient vraisemblablement prêtes à partir pour rejoindre l'autre monde, comme Kamael en avait informé Seiya quelques heures auparavant, une voix les arrêta avant qu'elles ne puissent entamer leur démarche, une voix familière, et d'homme.


- Attendez.. !


Reconnaissant celle du jeune homme, les deux déesses se tournèrent vers lui, qui arrivait en courant.


-Seiya...?


Il s'agissait bien du jeune homme qui portait ce prénom. De son côté, le jeune homme courut encore sur quelques mètres, avant de s'arrêter à une petite distance des divinités. Sa course achevée, il se courba un peu en reprenant son souffle, avec un peu de sueur sur le visage. Il avait couru sur une certaine distance, sans doute pour les interpeller avant qu'elles ne rejoignent l'autre côté. Tout en reprenant légèrement son souffle, il répéta la même chose, de peur qu'elle ne s'en aille malgré son arrivée.


- Ah ... ttendez .. ah ...


-Qu'y a t'il ?


- Je ... je veux que vous essayiez de .. ramener ma soeur .. s'il-vous-plaît ..


Dit-il d'une voix un peu entrecoupée et fatiguée à cause de tout le chemin qu'il venait de parcourir. Il arrivait juste à temps pour donner sa réponse suite à la proposition de sa déesse.


-Ah, ben quand même.


Dit Kamael d'un air fatiguée. Mais Zafkiel elle continuait à maintenir son sérieux.


-Tu es sur, Seiya ?


- Oui ..


Le jeune homme commençait à reprendre son souffle, cela venait de s'entendre dans sa simple réponse prononcée avec plus d'aise. Il se releva ensuite pour se tenir droit face à elles, là encore plus à son aise après avoir récupéré de son effort. Il était calme, il avait le regard franc, il avait sa réponse à la proposition.


- Mais seulement si elle l'accepte. Je ne veux pas l'arracher à une vie qui lui plaît.

Kamael se tourna alors vers Seiya d'un air dépité.


-Ça, on lui proposera ici. Tu crois vraiment que si on débarque en disant que son frère a fugué dans un monde magique ou on est des déesses, elle va nous suivre bien gentiment dans le bois ?


- Bien évidemment, je ne suis pas idiot. Mais quoiqu'il arrive, si elle préfère notre monde, je ne m'y opposerai pas.


Répondit-il calmement. Il lui répondit directement, presque avec une certaine familiarité, comme si le lieu, et la situation le lui permettaient. Après tout, c'était en ce lieu, qu'il avait eu ses dernières conversations avec les deux déesses, arborant leur caractère d'humaines, la dernière fois qu'il leur a parlé en tant que Kotori et Kurumi. C'est à cet endroit qu'il était arrivé dans ce monde, puis reparti, avant d'y revenir avec la ferme décision d'y revenir faire sa vie. Pour ainsi dire, c'était un portail vers son vieux monde, dans lequel les deux divinités faces à lui sont comme lui, des humains.


- Elle vous fera confiance. Elle vous connaît, Kotori, Kurumi.


Ce sentiment de familiarité lui valut même le fait de prononcer leur véritablement prénom, de s'adresser directement à elles, et non à leur statut, comme si elles étaient déjà de l'autre côté. Depuis le temps, il ne les avait pas oublié, ces prénoms, et il n'avait pas oublié les jeunes filles qu'il avait connu avant, bien qu'il n'espérait plus forcément les revoir. Cette proximité était sans doute la dernière avant leur retour.


-Bien allons y. Ce sera instantané pour toi Seiya.


Dit Zafkiel après avoir tiré une balle sur Kamael, qui disparut d'un seul coup.

Il lui répondit par un simple et calme hochement de tête, avant d'arborer un léger sourire à l'encontre de celle-ci, celle qu'il aimait dans le plus grand secret.


- Bon voyage, Kurumi.


-C'est toujours hime sama pour toi.


Répondit-elle en lui rendant son sourire avant de se tirer une balle dans la tempe. Elle disparut instantanément après ça, la détonation résonante encore dans ce monde avec l'ange disparaissant, laissant Seiya seul, pour quelques secondes seulement. Secondes étant de vrais journées dans le monde humain ou Kotori et Kurumi arrivèrent.


Se réveillant dans la forêt tout les deux en se frottant le crâne, elles rouvrirent les yeux pour voire les arbres dans le noir, éclairée au loin par les réverbères a quelques dizaines de mètres de la.


-Bon....De retour dans le monde chiant...


Gromela Kotori et se relevant.


-Rentrons chez nous pour le moment. On est arrivé de nuit. On est partit pendant la nuit à l'aller ?


Demanda Kurumi.


-Je ne sais plus...Quoi qu'il en soit pour le moment rentrons, tu as raison. On ira voire la soeur de l'autre idiot demain.


-On doit aussi en savoir plus sur Ingrid. Savoir pourquoi elle est arrivée chez nous. De toute évidence elle n'a pas trouvé la souche.


-Ah, c'est juste, mais comment tu compte faire ?


Demanda-t-elle tandis que les deux amies sortaient de la forêt, marchant dans la rue éclairée par les lumières des bâtiments et des lampadaires.


-Je me rendrais d'abord à la mairie pour tenter d'avoir des informations sur elle, après internet. Ensuite je me rendrais chez elle si j'ai son adresse et je chercherai des archives à son sujet. Il faudra que je prétexte une bonne excuse pour aller voire ce genre de papier...Une lycéenne...


-Je vois. Pendant ce temps moi j'irais voire la soeur de Seiya c'est ça ?


-Exact.


Elle s'arrêta alors sur le trottoir, regardant Kotori.


-Seulement, on ne peut pas la faire partir comme ça. L'attirer et la pousser dans notre monde, c'est réalisable. Mais tant que je ne remonte pas le temps pour venir ici, le temps de ce monde s'écoule comme la bas.


Kotori semblait comprendre ou elle voulait en venir. En effet, cela ne pouvait être ignoré.


-Et si on l'embarque sans rien faire avant, pendant qu'on sera la bas, le temps continuera ici, et on se mettra à chercher une disparue. Et on pourrait même trouver la souche d'arbre !


-Exact. Il faut donc réussir à préparer un minimum le terrain avant d'y aller.


-Mais, tu ne pourrais pas remonter à intervalle régulier le temps pour remettre celui ci au point de départ ? Pour éviter que cela n'aille trop loin...


-A une échelle d'un autre monde cela me fatiguerait peut être trop, et je ne sais pas ce que ça peut faire...Si il vit avec sa soeur, a priori il n'a plus d'autre famille qui prend vraiment de ses nouvelles, il faudra que tu joue très serré pour essayer d'envoyer des mails à tout se contacts, et prévenir de son absence par exemple....Mmh..


-Je vois...Je tâcherai de faire de mon mieux.


Finalement, les deux amies se quittèrent pour rentrer chez elles. Elles savaient maintenant toute deux ce qu'elles avaient à faire le lendemain, et se levèrent tot en conséquence. Kurumi partir des le matin après avoir mené des recherches sur le net, tandis que Kotori était déjà au domicile de Seiya et de sa soeur, toquant a la porte.


-(Bon, normalement il est partit depuis hier seulement. Donc s’il n'a rien dit elle se dit qu'il a juste passé la nuit ailleurs...)


A l'intérieur de la maison, le coup à la porte eut pour effet de réveiller en sursaut la grande sœur qui, jusque-là, dormait sur le canapé du salon avec une couverture. La pauvre, elle était tellement inquiète, et elle espérait tellement le retour de son frère, qu'elle n'avait même pas pris la peine de remonter à sa chambre pour s'y reposer. Elle ne voulait pas prendre le risque de le rater. C'est pourquoi, dès qu'elle entendit que l'on toquait à la porte, elle ouvrit grands les yeux en se redressant subitement du canapé, prise de surprise et d'étonnement.


Est-ce que sa patience avait porté ses fruits ? Était-ce son frère qui était de retour et qui était là, à la porte ? Si il toquait, c'était peut être parce que durant son départ il avait oublié ses clés. Avec une mine relativement fatiguée, et des cernes visibles sous les yeux à cause de ses larmes passées, mais le regard cependant vif et alerte, elle se leva précipitamment du canapé en dégageant la couette d'un grand mouvement du bras sans prendre la peine de bien la remettre. Elle marcha rapidement en direction de la porte, au point d'en arriver à la course. Elle voulait l'ouvrir le plus vite possible cette porte, elle espérait tant qu'il s'agissait de Seiya qui avait vraisemblablement fugué. Avec cet espoir, elle prit la poignée de la porte et l'ouvrit en la tirant d'un coup en arrière, tout en prononçant hautement son prénom.


- Seiya ... ?!


Mais, malheureusement pour elle et à sa plus grande déception, ce n'était pas le cas, ce n'était pas son petit frère. Elle vit qu'il s'agissait de Kotori, son amie d'enfance, et amie d'elle-même. D'un seul coup son espoir retomba bien brutalement. Enfin, ce n'était pas qu'elle ne voulait pas la voir, elle appréciait la jeune fille et elles s'entendaient bien, très bien mêmes, grâce à la complicité qui s'était installée entre elles alors qu'elle côtoyait Seiya, mais elle aurait tant voulu le voir lui. Toutefois, elle se demanda ce qu'elle pouvait bien faire à sa porte de si bon matin. Il était encore trop tôt pour se rendre au lycée.


- Kotori ... ?


-Salut Aisu. Je peux entrer ?


Suite à cette demande un peu surprenante, la jeune femme passa quelques petits coups de mains sur son visage pour remettre les traits de son visage ainsi que les quelques mèches de cheveux qui tombaient dessus en ordre après la nuit difficile qu'elle eut passé. Elle ne comprenait pas vraiment pourquoi elle lui demandait cela aussi tôt, mais soit.


- Ah ... bien sûr, je t'en prie..


Dit-elle en ayant repris plus ou moins ses esprits et se se mettant de côté afin de libérer le passage à la jeune fille afin qu'elle puisse entrer dans la maison.

Kotori pénétra donc dans la demeure, voyant le canapé avec le tissu qui lui avait servis de couverture. Une fois la porte fermée elle se tourna vers elle, toujours en parlant avec l'air d'Arborea. Un air qui était pour le coup très mature, et avec sa fierté et noblesse acquise. Elle gardait de lus en plus ce coté adulte, voire "millénaire" vu son age quand elle revenait ici.


-A en voire ton visage et le canapé, tu as passé une mauvaise soirée, mon enf....Aisu. C'est a cause de


Ses paroles l'intriguèrent assez, et surtout immédiatement, à la fois par ses significations, que par le ton qu'elle avait prit, un ton qu'elle n'avait encore jamais entendu auparavant de sa part. Enfin, ce qui eut tout de suite son attention, ce fut le prénom de son frère. Elle ouvrit vite grands les yeux de nouveau avant de se tourner soudainement vers elle, avec l'espoir qu'elle savait peut être quelque chose à son sujet. C'était l'impression qu'elle lui donnait.


- Tu sais où il est ... ?! Il t'a parlé de son départ ?! Où est-il ... ?!


Tout de suite elle l'assaillit de questions, d'une vive voix, et avec de la force dans celle-ci. Cette visite était assez étrange, mais elle pourrait bien lui être opportune.


- Calme-toi Aisu...


Dit-elle d'un léger air ennuyée.


-J'aurais besoin de ton téléphone dans un premier temps.


Dans la seconde qui suivit sa demande elle se calma, ou plutôt mit son stress en suspens.


- Mon portable ... ? Pourquoi le veux-tu ?


Lui demanda Aisu, bien curieuse de savoir pourquoi elle le voulait. C'était si soudain. Elle venait chez elle sans prévenir et à une heure si matinale, et ensuite elle lui demandait son portable sans raison.


-Je m'arrange pour que tu puisses retrouver Seiya dans les meilleures conditions. Si tu veux le revoir avant ce soir, fait ce que je te dis.


La pauvre, elle ne comprenait vraiment pas ce qui se passait. Elle ne comprenait toujours pas pourquoi elle voulait son téléphone, mais l'entendre dire qu'elle pourrait retrouver son frère si elle le faisait la convint bien rapidement de se prêter à sa demande.


- D'accord ... je vais te le chercher.


Lui répondit-elle, un peu perdue. Elle alla ensuite vers le salon, vers la table basse qui se trouvait devant le canapé dans laquelle elle avait passé la nuit. Elle y avait posé son portable, près d'elle, au cas où elle recevrait un message, ou encore mieux, un appel de Seiya. Elle le prit, puis le ramena à Kotori pour le lui donner. Elle voulait vraiment savoir pourquoi elle tenait à avoir son téléphone.


- Tu sais où il est ... ?


-Oui. Je me suis dit qu'on allait te ramener vers lui avec Kurumi.


Dit-elle en allant dans les messages du téléphone, à l'abri du regard de la demoiselle.


-Va te préparer et attends moi dehors, je te rejoins quand j'ai finis avec ça. Ensuite on rejoindra Kurumi pour retrouver cet idiot de Seiya.


- A-attends .. ! Qu'est-ce que tout ça veut dire ? Que vas-tu faire avec mon portable et comment se fait-il que tu sais où est Seiya ... ?


Elle était encore plus perdue. Maintenant on lui demandait de se préparer pour partir afin de retrouver son frère, et ce avec la compagnie de Kurumi. Tout cela n'avait aucun sens, elle n'arrivait pas à recoller les morceaux, surtout de si bon matin. Elle n'arrivait pas à mettre toutes les idées qu'elle avait dans la tête en place.


-Quand je dis te préparer c'est juste prendre une veste...disons que Seiya a encore voulus jouer les aventuriers et...comment dire ça...s'est coincé quelque part. On préfère que ce soit toi qui aille le chercher car on est un peu jeune pour ça. Mais si tu ne me fais pas confiance et que tu ne fais pas ce que je fais par peur du doute, je peux repartir et te laisser essayer de le retrouver seule.


Elle la regarda a nouveau de cet air qu'elle gardait de Kamael, déesse des flammes imperturbable, proposant de base a Aisu une sorte de marché qu'elle ne faisait presque jamais.


-A toi de décider, Aisu.


Non seulement elle ne comprenait pas la situation, mais elle ne comprenait pas l'attitude de la jeune fille, de son amie avec elle. Elle ne l'avait jamais vu comme ça, et elle en était assez étonnée, elle qui était toujours assez revêche, mais la plupart du temps bien amicale et mignonne avec elle. Plus encore, ça n'aurait pas dérangé Aisu de dire qu'elle était comme sa petite sœur. En l'occurrence, elle avait du mal à la retrouver. Mais cette persuasion, et ce calme imperturbable rajoutèrent du poids à ses paroles. Elle fut convaincue assez facilement qu'elle ferait mieux de faire comme elle le lui disait, si elle voulait avoir une chance de retrouver son petit frère.


Oui, c'était un marché, un marché qu'elle aurait eu bien du mal à refuser. Elle lui répondit par un petit hochement de tête, toujours dans la perdition. Sans dire un mot de plus elle alla vers l'entrée de la petite maison, aux porte-manteaux pour y prendre une veste. Cette veste, elle la regarda un instant, et d'un coup, elle afficha une mine plus convaincue, plus sûre de soi. Elle venait d'avoir un déclic, celui de la grande soeur qui était prête à retrouver son petit frère. La situation était assez étrange, mais l'on parlait de Seiya. Il n'y avait pas la place, ni au doute, ni au mou. Elle devait être vive et rapide. C'est avec cette résolution qu'elle enfila rapidement la veste avant de se tourner vers Kotori pour lui dire qu'elle était prête, d'une voix là aussi plus convaincue.


- On peut y aller ?


La jeune fille pianotait sur le téléphone d'Aisu, la pointant du doigt.


-Va m'attendre dehors, j'en ai pour deux minutes.


- Très bien. Fais vite s'il-te-plaît, et pas de bêtise avec mon téléphone.


Lui répondit-elle de ce même ton convaincu, avec un certain repris de poil de la bête. On aurait même pu entendre comme de l'autorité dans sa voix. Cela était peut être dû à son sérieux. Comme quoi, dès qu'il s'agissait de lui, il valait mieux ne pas plaisanter, du moins quand elle s'inquiéter pour lui. Elle laissa faire Kotori comme elle l'entendait avec son appareil et quitta la maison pour se retrouver sur le pas de la porte, la laissant entrouverte derrière elle. Elle regardait calmement en avant, le regard fixe, et déterminé. Elle aurait bien voulu comprendre ce que tout cela signifiait, mais pour elle le plus important était de retrouver Seiya.

Quand elle entendit la porte s'ouvrir, elle tapota sur l'écran du téléphone pour envoyer a toute la liste de contact un message bien précis, avant de grommeler en l'éteignant.


-(Celle la...enfin seule dans la maison....c'est fou comme les humains sont manipulables quand les émotions sont en jeu.)


Finalement, n'ayant pas retiré ses chaussures et sa veste, elle vint dans le couloir de la maison pour ouvrir, rangé dans une armoire, le panneau Electrique de l'appartement et pour éteindre le disjoncteur principale avant de faire de meme pour la vanne générale d'eau. Elle repartit vers chaque volet qu'elle ferma ensuite rapidement et silencieusement pour ne pas faire revenir Aisu, avant de partir vers le couloir dans un grand soupir, soulagée d'avoir put tout faire, mais aussi exaspérée


-(Pour une déesse, c'est vraiment humiliant, mais c'est le mieux que je puisse faire dans ce monde pour aider a la faire disparaître au mieux...si je lui disait de vendre l'appartement je me ferais jeter a la porte...)


Finalement elle sortit de la maison et ferma la porte, tendant a Aisu son téléphone.


-Tiens. Maintenant dépêchons nous. On doit rejoindre Kurumi.


La jeune femme récupéra son téléphone et le rangea dans une poche de sa veste. Elle avait noté qu'elle avait prit assez de temps même si elle avait essayé de faire le plus rapidement possible. Elle était maintenant dans l'optique de retrouver son frère, mais il n'empêche qu'elle trouvait tout cela assez suspect, en particulier du côté de Kotori qui semblait cacher quelque chose, ou des choses.


- Merci. Qu'as-tu fait exactement ?


-Rien de spécial. Allons-y.


Ainsi les deux femmes partirent vers la mairie de la ville, rejoignant ainsi Kurumi qui en sortit pile au bon moment, voyant les deux filles arriver. Elle pressa alors un eu plus le pas, souriante.


-Ah, Aisu !


Aisu accueillit la jeune femme d'une réaction assez contraire à l'ordinaire, assez différente de ce qu'elle faisait habituellement. Elle la voyait beaucoup moins que Kotori car on ne pouvait pas dire qu'elle était une amie très proche de Seiya, elle faisait simplement bien attention à lui en tant que présidente du conseil. D'ordinaire elle lui aurait rendu son salut avec un sourire, mais en l'occurrence ce n'était pas le moment de parler entre copines. Elle voulait retrouver son frère et en savoir plus sur cette situation. Est-ce qu'elle aussi savait quelque chose sur son frère qu'elle ignorait ?


- Salut Kurumi. Sais-tu toi aussi où se trouve Seiya ?


-Exact. Dépêchons​ nous d'aller le rejoindre, s'il est toujours au même endroit. Il est du côté du bois derrière le lycée.


- Dans le bois derrière votre lycée .. ? Mais qu'est-ce qu'il fabrique là-bas ?


Demanda Aisu, une nouvelle fois perdue. C'était assez étrange, la lettre de ce dernier résonnait comme un départ vers d'autres terres, pour voir du paysage, et maintenant on lui disait qu'il était à peine à quelques centaines de mètres de chez eux. Ça ne collait pas. Mais elle était toujours habitée par le désir de le retrouver, elle ne fit donc pas bien longtemps attention à ce détail avant de se mettre en marche en direction de leur établissement scolaire. Elle était tellement pressée qu'elle prit la tête de la file d'un air résolu une fois ses esprits retrouvés.


-Allons-y dans ce cas.


Les deux filles la suivirent un peu en retrait, parlant à voie basse. Kotori voulait savoir ce qu'elle avait trouvé sur Ingrid dans ses recherches, ce que la présidente fit.


-Je n'ai pas trouvé grand chose sur le net à part des articles de journaux locaux parlant d'un incendie. J'ai réussi à trouver l'adresse des parents d'Ingrid mais c'était une maison calcinée qui était la.


-Calcinnée....?


-Oui. Et cela semblait récent. J'ai demandé à quelques amis par message et ils m'ont dit qu'ils n'avaient jamais entendus parler de cet incendie.


Kotori continuait d'écouter, ne disant mot.


-Sauf que celui que j'avais vu dans les articles datait de plusieurs années. Donc il y en a eu deux. J'ai réussis à accéder au archives pendant une heure, très tôt à la mairie. Dans les dossiers, j'ai retrouvé la famille Bernstein. Ingrid et ses parents. Sa maison avait brûlé et ses deux parents sont morts dedans. Pour le reste j'ai fait des recherches, et il semble que c'était criminel. Sauf que le dossier a été vite classé par la police comme accident. Ingrid et les grands parents n'ont jamais crus a cette version et se sont battus juridiquement toute leur vies. Mais c'est là que c'est étrange. Ou plutôt, logique mais je n'y avait pas pensé.


-C'est à dire ?


-Ingrid est apparut en notre monde des mois après l'arrivée de Seiya. Son départ correspond à la journée d'hier. Donc à cette époque, quand Seiya venait d'arriver elle devait toujours être en vie ici. Ensuite ce monde à également continué de tourner, et Ingrid est apparue dans le nôtre. En revenant ici on l'a remis à zéro, si tant est qu'il n'y a qu'une réalité de ce monde. Mais Ingrid n'est plus ici, donc nous avons du perturber cette réalité qui a tenté de s'adapter à la situation, en mettant la maison calcinée.


-Tu avancés donc qu'un second incendie l'a frappé, et l'a envoyé ici ? Comment ? Pourquoi ?


-Sur le point de mourir, volonté de vivre, je ne sais pas...Quoi qu'il en soit en revenant ici nous avons déstabilisé un peu plus cet endroit. Mais au moins on sait d'où I gris tiens cette vision de fer qu'elle a de la justice.


-Victime de celle ci qui n'a pas réparé la mort de sa famille, et peut être à nouveau pour les restants, elle veut maintenant la faire...Plus grave qu'on ne le pensait. J'espère que l'équipe la surveille bien.


Pendant ce dialogue et le temps de trajet ils arrivèrent au bois. Pénétrant à l'intérieur de celui ci en contournant le lycée, les deux filles se mirent à guider Aisu jusqu'au grand arbre majestueux. De la, Kurumi s'y approcha et, de façon convaincante, pris une mine inquiète en regardant la souche creuse sous les racines.


-Nous l'avons vu rentrer la dessous. Il nous a dit avoir caché un sac avec du matériel pour partir de chez lui mais nous ne l'avons pas vu en ressortir. Kotori voulait y aller mais je lui ai dit de t'attendre. On ne sait pas trop où ça va mais ça ne peut pas être très profond. Il nous a dit d'aller chercher sa soeur...


Mais même si Kurumi jouait bien son jeu, et qu'Aisu avait confiance en les deux filles, elle ne pouvait être totalement convaincue. En soit la situation était assez étrange. Elle trouvait étrange la visite de Kotori, trouvait curieux ce qu'elle voulait faire avec son portable. Elle trouvait également étrange le fait que les deux jeunes filles en savaient bien plus qu'elle sur le départ de son frère alors que justement, elle était sa grande sœur. Et puis, cette histoire de matériel à l'intérieur de l'arbre, et le fait que Seiya voulait l'y voir rendait la situation encore plus incompréhensible. Elle se baissa un peu, se pencha sur le côté pour essayer de voir à travers l'obscurité de la souche.


- C'est une blague ... ? Que viendrait-il faire ici ? Seiya ... ?


Prononça-t-elle en forçant un peu sur sa voix. S’il était là, elle aurait sans doute eu une réponse de sa part, mais elle n'en obtenait aucune, ce qui n'était pas bien étonnant.

-

T'en fais pas...Il est juste de l'autre côté.


Prononça Kotori en donnant un coup de pied au derrière de la jeune femme, la précipitant sous les racines dans un ceux d'incompréhension. Et, alors que la jeune femme se débattait dans des petits cris d'effroi et de combat perdu d'avance, les deux jeunes femmes se regardaient, parlant tranquillement entre elles comme si de rien n'était.


-C'est marrant que tout le monde trouve ça horrible de se faire prendre comme ça...On a crié nous la première fois ?


-Disons que quand on te pousse un cou avec un coup de pied c'est assez...Effrayant Kotori.


-Ah, oui, peut être... Ce n’est pas douloureux pourtant.


-Ah, non, du tout. Mais bon...


-Mh...


Puis, une fois que le calme de refit sur la forêt, les deux femmes regardèrent sous l'arbre, voyant à nouveau le lit de feuilles mortes sans personne.


-Bon, rentrons chez nous, Zafkiel.


À cela, la jeune présidente lui souris, et, allant vers la souche, de baissa elle aussi.


- Allons-y, Kamael.


Et c'est ainsi que pour Seiya, qui était toujours au même endroit, attendait toujours, il vit arriver dans un grand flash jaune arriver instantanément les trois femmes. Les deux déesses étaient à nouveaux avec leur tenues, tandis qu'Aisu débarqua à terre comme elle était partit. Kamael regarda le ciel, soulagée.


-Bien, on est de retour, et à la même heure. Bravo Zafkiel.


-Huhu, merci.


Des trois femmes, seules les deux divinités étaient parvenues à faire une entrée convenable. Elles en avaient l'habitude. Mais en ce qui concernait la grande soeur qui venait d'être amenée assez contre son gré, ou "malencontreusement" nous allons dire, ce n'était pas vraiment pareil. La pauvre, elle était complètement étalée au sol. Son entrée dans la souche n'avait pas été voulue, encore moins ce qui lui était arrivée par la suite. C'est donc assez péniblement qu'elle reprit ses esprits, et qu'elle commença à se relever, assez péniblement.


- Guh ... qu'est-ce qui s'est passé ... Kotori ...


Dit-elle d'une voix toute aussi pénible, même si sur la fin, en prononçant le nom de la jeune fille, on aurait pu entendre comme une pointe de colère, de mécontentent. Elle était perdue, mais elle sentait encore bien la poussée sur son derrière avec le pied de celle-ci. Quand elle sera relevé, elle lui en touchera certainement deux mots. Enfin, si d'autres choses ne vinrent pas la préoccuper. Alors qu'elle se relevait pour se remettre les idées en place, et avoir une petite discussion avec les deux filles qui avaient un comportement assez étrange, et une fois qu'elle fut debout d'ailleurs, elle put directement remarquer que quelque chose clochait, que quelque chose n'allait pas.


- Qu'est-ce que ...


Pour cause, le paysage qu'elle avait autour d'elle n'avait plus rien à voir avec celui de la forêt de derrière le lycée. Déjà, il faisait nuit alors que quelques secondes auparavant la journée venait de commencer. Elle voyait les lignes astrales qui faisaient encore leur route dans le ciel, mais il n'y avait plus le soleil, qui avait été remplacée par la Lune. Elle fut tout de suite un peu plus déboussolée, elle cligna des yeux, elle ne comprenait pas où elle était, ni ce qui venait de se passer.


- Mais où on est ...


Son regard se promena un peu autour d'elle, et effectivement, elle n'était plus là où elle était il y a à peine un instant, avant de passer par quelque chose qui ressemblait à un cauchemar. Elle aurait pu s'attarder à regarder le paysage plus longuement, mais quelque chose interpella directement son attention. Ce quelque chose, c'était le jeune homme qui se trouvait à peine à quelques mètres devant elle. Ce même jeune homme restait droit, il regardait la jeune femme qui venait d'arriver. C'était Seiya qui n'avait pas bougé depuis le départ de sa déesse et de son amour secret. De toute façon il n'en aurait pas vraiment eu le temps étant donné que dans ce monde, seulement quelques secondes s'étaient écoulées. Mais, l'arrivée de sa sœur eut un effet immédiat.

La chose avait été rapide, du moins pour lui. Quand il vit cette silhouette familière, cette silhouette qu'il n'avait pas vu depuis plus d'un an, la seule silhouette qui faisait encore partie de sa famille, sa vraie famille, il ouvrit grands les yeux, pris d'une immense surprise, mais aussi peut être d'une immense joie, tellement immense qu'il avait du mal à l'exprimer et qu'elle le bloquait. Du côté de la soeur, la surprise était également de mise, ainsi que la joie. Elle reconnut immédiatement son petit frère qui, pour elle, avait disparu depuis la nuit dernière. Enfin, elle le reconnut, à quelques choses près. Il portait une tenue assez étrange, qui sortait directement d'une séance de cosplay, et étrangement, il semblait plus grand, un peu plus imposant qu'avec le corps assez svelte qu'elle avait encore en tête. Non pas qu'il avait pris du poids, dans le mauvais sens du terme, mais le développement de sa masse musculaire faisait assez son effet. Elle le reconnaissait, mais n'arrivait pas complètement à le revoir.


- Seiya ... ?


Dit-elle, confuse. Mais, son instinct de grande soeur reprit bien rapidement le dessus, et elle fit abstraction de ces détails. Ce qui comptait vraiment, c'est de l'avoir retrouvé. Sans perdre une seconde de plus, elle se mit rapidement en marche vers lui, en course même pour aller se réfugier contre lui. Elle ne le ménagea pas, elle arriva contre son torse avec un peu de force, mais le jeune homme ne céda pas et resta droit. Elle ne l'avait pas vu depuis quelques heures seulement, mais suite à sa lettre, à son départ imprévu, elle avait eu très peur pour lui. Elle ne savait pas quand est-ce qu'elle allait le revoir, et donc le retrouver maintenant la soulageait grandement même si elle lui en voulait beaucoup de lui avoir fait une frayeur pareille.


- Espèce d'idiot ... ! Qu'est-ce qui t'as pris de quitter la maison sans prévenir ?! Et c'était quoi cette lettre ?! Tu prends une telle décision et tu ne m'en parles même pas ?! Qu'est-ce qui t'ais passé par la tête bon sang ... !


Elle l'asséna de question, d'une vive voix contre son corps. Elle en lâcha rapidement des larmes de joie, mais aussi de peur, peur qu'il lui avait provoquée. Elle était émue, mais le petit frère l'était sans doute plus qu'elle. Le temps qui s'était écoulé depuis leur dernière rencontre était bien plus long pour lui, elle ne savait pas, mais lui il le sentait, il ne l'avait pas vu depuis plusieurs mois, il ne l'avait pas entendu depuis autant de temps. C'était un choc pour lui de la voir débarquer aussi rapidement, de voir la proposition de sa déesse se réaliser. Il commençait à se faire une famille dans ce nouveau monde, mais pendant un long moment il était resté seul, il n'avait même plus la seule personne qui le rattachait à ses origines avec lui. Même depuis qu'il s'entendait mieux avec sa maison, il s'était toujours senti assez seul, et la pensée de retrouver Aisu l'occupait. Les émotions étaient au rendez-vous pour lui, la joie et le soulagement le submergeaient.


Ça ne lui ressemblait pas de montrer ses émotions, même encore maintenant, mais pour le coup sa nature humaine fut plus forte que son caractère. Les yeux toujours grands ouverts et vers l'avant, la bouche entrouverte, une larme commença à s'échapper de chaque œil, pour aller couler le long de sa joue. C'était une réaction que l'on obtenait très peu de sa part. Peut être avait-il montré ces larmes à quelques occasions devant sa sœur du temps de son ancienne vie, mais ici, jamais, pas à une seule personne. C'était assez étrange à décrire mais, ce contact venait de lever comme un verrou émotionnel chez Seiya, qui ne parvenait pas à prononcer un seul mot à cause du choc. Il avait le souffle coupé. Personne n'aurait pu croire que le jeune homme qui exprimait peu ses sentiments montrerait une telle réaction.


- ...

Les deux femmes redevenues déesses ne dirent rien, se contentant de les regarder quelques instants.


-Ah, si touchant...


Dit Kamael avec une touche d'ironie.

Aisu qui était contre Seiya sentit grâce à ce contact avec son corps qu'il y avait bien des choses qui différaient de la veille. Elle sentait que son torse était plus bombé, mais aussi tout simplement qu'il était plus grand que la dernière fois qu'elle l'avait vu, autrement dit hier pour elle. Des changements pareils étaient impossibles pour une seule soirée, il devait y avoir quelque chose. Décidément il y avait quelque chose d'étrange dans les environs. Elle se recula doucement et un peu de lui, elle leva un peu le visage pour le regarder, les yeux en pleurs à cause de l'émotion. Elle était curieuse de savoir ce qui se passait, et pourquoi il lui semblait aussi grand.


- Seiya ... tu as grandi non ... ?


Cette question qui s'adressait directement à lui eut le don de le sortir de son état de choc. Il eut un petit sursaut, et sentit rapidement ses larmes qui coulaient sur ses joues. Il s'empressa rapidement de les effacer avec sa main, il ne voulait pas que l'on le voit dans cet état, que l'on le voit dans cette position de faiblesse. Il montrait plus ses sentiments, mais pas trop. Il vit que sa soeur le regardait, et il vit dans ses yeux qu'elle était perdue et qu'elle avait besoin d'explications, ce qui était tout à fait prévisible.


- ... C'est exact.


Lui répondit-il simplement en prenant un léger sourire pour elle, un sourire qui pouvait être bien étonnant pour elle. Elle le remarqua sur le moment, mais elle fut davantage captée par ce qui les entourait. En se reculant un peu plus de lui, elle leva le visage pour regarder de nouveau les alentours. Elle ne reconnaissait rien.


- Mais où sommes-nous ... Il y a quelques secondes j'étais dans la forêt derrière ton lycée, je regardais dans une souche d'arbre et ...


C'est à ce moment qu'elle se rappela de la petite intervention "discrète" de son amie, qui lui avait valu son atterrissage. De façon assez amusante, elle quitta son air émue pour en prendre progressivement un farouche à mesure qu'elle tournait sa tête vers la jeune fille en question. Visiblement la chose lui avait déplu, et il y avait de quoi.


- Kotori ...


Prononça-t-elle une nouvelle fois avec sa voix qui partait dans le grognon. La retrouvaille avec son frère ne l'empêchait pas de vouloir revoir quelques comptes.


-C'est hime sama pour toi ici, mon enfant.


Lui répondit elle d'un sec a trancher le vide, reprenant son air classique et piquée quand on lui faisait de tels écarts, même lorsque la personne ne pouvait le savoir.

Et comme elle ne le savait pas, et surtout parce que ce ton, et cette appellation ne lui allait vraisemblablement pas à ses yeux, elle afficha une mine quoiqu'un peu blasée. En plus, elle venait de l'appeler "mon enfant", alors que, toujours de son point de vue, elle était son aînée. Depuis un moment elle semblait prendre un peu de hauteur vis-à-vis de sa personne, et ça ne lui plaisait pas forcément.


- Pardon ... ?


Et c'est seulement après coup qu'elle remarqua sa tenue bien différente, ainsi que celle de Kurumi. Elle montra de la surprise et de la curiosité face à cela. Elle les trouvait très belles dans ces tenues, mais aussi, elles se demandaient quand est-ce qu'elles avaient bien pu changer, et pourquoi.


- Quand est-ce que vous vous êtes changées ... ? Ce n'est pas le moment de faire du cosplay, même si elles sont belles.

Serrant le poing pour se contenir, la déesse ardente regarda Seiya d'un sourire exaspérée.


-Seiya, je te laisse deux jours pour faire rentrer dans le crane de ta sœur les bases de ce monde, en particulier les six personnes qui l'ont créé....et aussi leurs ages tant qu'a faire.


-Oui, nous avons a faire. Nous n'avons pas le temps pour s'occuper de cela. Je dois continuer a chercher les reliques d'Amelia. Pouvons-nous compter sur toi pour cette petite mission ?

Il remarqua bien la petite exaspération présente dans son sourire ainsi que le poing qu'elle serrait. Elle n'appréciait pas trop les paroles innocentes de sa sœur. S'il ne voulait pas en prendre pour son grade lui, il était judicieux pour lui d'accepter. Et puis bon, il s'agissait de sa sœur tout de même, c'était donc tout à fait normal pour lui d'endosser ce rôle, même si dans cette situation, il semblait qu'il héritait de la besogne ...


- ... Très bien.


Répondit-il dans un petit hochement de tête, tandis qu'Aisu restait très curieuse à cause de tout ce qu'elle entendait. "Les bases de ce monde" ... ? "Les personnes qui l'ont crée" ? Tout cela ne lui disait rien. Elle allait certainement avoir du travail. Enfin, Seiya allait avoir du travail pour parvenir à cette tâche, surtout en deux jours. En fait, c'est seulement après avoir accepté qu'il prenne conscience de l'ampleur de la "petite mission".

Les deux femmes partirent alors, laissant les deux personnes seules entre elles.

Ainsi, le frère et la soeur se retrouvèrent tous les deux sur l'île, presque l'un contre l'autre. Les deux déesses étant parties, Aisu allait peut être avoir quelques explications de la part de son frère.


- Pourrais-tu m'expliquer ce qui se passe Seiya ... ?


Lui demanda-t-elle bien curieusement en relevant le visage vers lui. En retour, le jeune homme se montra assez désarmé, peut être même un peu exaspéré. Il se retrouvait avec la tâche d'inculquer les bases de ce monde en à peine deux jours, alors que ça lui avait pris plusieurs semaines pour accumuler assez d'informations afin de pleinement saisir la situation de celui-ci. Il allait devoir faire le travail de simplifier ses connaissances, d'en faire un amalgame à transmettre à sa soeur.


- Je ... je vais t'expliquer un peu tout ça, mais ailleurs. Suis moi..


Lui répondit Seiya en commençant à se tourner dans la direction par laquelle il était arrivé sur l'île, une main sur l'épaule de sa soeur pour la guider, et qui le suivit sans répondre quelque chose. Elle était bien trop intriguée pour poser davantage de question, et elle était surtout captivée par cette surprenante note de douceur qu'elle trouvait chez son frère. C'est vrai, il allait être plus compliqué pour lui de tout lui expliquer en ce lieu, il fallait trouver un endroit plus cloisonné, plus confortable pour parler. La chambre d'un hôtel devrait faire l'affaire. Avec la petite bourse qu'il s'était constituée grâce à ses dernières missions qui s'étaient faites de plus en plus nombreuses, cela n'allait pas être très compliqué pour lui. Mais pour cela, il allait devoir gagner la capitale afin de lui trouver une résidence provisoire. Pour cela, ils allaient devoir passer par une plateforme de pégase, qui était disponible au sommet de la tour de l'île. C'était pour le jeune homme l'occasion de retracer ses débuts dans ce monde, à son arrivée après avoir suivi les deux divinités dans le bois du lycée. Ils marchèrent quelques minutes, et montèrent la tour après avoir passé le garde qu'Aisu avait regardé curieusement avec son accoutrement. Mais elle ne fut pas au bout de sa surprise lorsqu'elle vit devant elle apparaître le cheval ailé sur lequel elle allait devoir monter.


- C'est-c'est quoi ça ... ?! On-on dirait pégase ... ! Dis-moi que je rêve !


Prononça-t-elle d'une voix quelque peu paniquée et en balbutiant, tout en pointant la créature du doigt. Comme ce fut le cas avec le jeune homme il y a de cela des mois, elle avait du mal à croire à l'existence de cette créature qui était considérée comme mythique dans son monde. Seiya tenta de la convaincre, comme il le put. La difficulté de sa tâche commençait déjà.


- C'est pégase. Enfin, c'est un pégase


- Mais-mais tu te moques de moi ... ! J'hallucine, c'est ça ?! C'est un rêve ... !


Dit-elle de nouveau à voix haute, avant de se rendre compte de quelque chose. C'était vraiment peu croyable, si peu qu'elle commençait presque à tomber dans la folie. Elle commença à prendre un petit sourire béa, et tourna un peu sur elle-même. La perte de ses repères commençait à devenir violente et elle commençait à se faire sa propre vision des derniers événements.


- Ça y'est, j'y suis ... ! Après que Kotori m'ait poussé contre l'arbre, je me suis cogné, et à cause du choc j'ai été assommée ! Tout ça n'est qu'un rêve en fait ... ! Haha, ce doit être ça !


Face à cette réaction de sa soeur, qui en disait déjà long sur ce qu'il allait devoir essuyer durant les heures à venir, Seiya prit un air assez exaspéré, sceptique en la regardant juste à côté de son pégase. Elle était déjà en train de disjoncter, il allait devoir la rattraper rapidement s'il voulait lui apprendre dans les plus brefs délais. Il s'approcha alors d'elle, puis vint saisir son bras pour le lui pincer sans la prévenir. A la douleur de ce pincement, la femme poussa un petit cri de douleur en revenant tout à coup à elle.


- Aïe ... ! Pourquoi tu as fais ça ?


- Regarde, tu es toujours là, rien n'a changé.


Elle ne comprit pas ce qu'il voulut dire par là, puis elle se remit à regarder un peu autour d'elle. C'est vrai, rien n'avait changé, tout était comme les choses étaient il y a à peine quelques secondes avant qu'elle ne perde les pédales, et ce même après le pincement, et la douleur de son frère. Ce n'était pas un rêve, ou alors il s'agissait d'un coma. Elle commençait à prendre réellement conscience de la situation, et pour le coup elle avait encore plus de mal à en revenir.


- Mais ... ce n'est pas possible ... comment est-ce que j'ai fais pour ...


- Viens. Monte dessus, et une fois arrivés à destination je te parlerai de tout ça. Mais il faut faire vite, je n'ai pas beaucoup de temps pour tout expliquer.


Lui dit calmement Seiya en l'amenant à l'un des deux pégases qui les attendaient, afin de l'aider à monter. C'était la première fois qu'Aisu montait un cheval, ainsi qu'un cheval ailé. Elle n'était pas vraiment en confiance, mais pour le moment elle était trop occupée à faire la part des choses. C'est sans opposer de résistance qu'elle se laissa guider et qu'elle monta avec l'aide de son frère, qui monta ensuite sur son pégase avant de lui adresser une dernière parole précédent le décollage, légèrement souriant, mais aussi peut être amusé à l'avance de ce qui allait suivre.


- Accroche-toi bien.


- Eh ... ?


Telle fut la réponse, si on pouvait le dire ainsi, de la jeune femme qui n'était guère en confiance, juste avant que la bête ne batte des ailes pour la première fois dans un hennissement afin de prendre son envol, en même temps que le jeune guerrier. La pauvre Aisu, prise d'une grande surprise, sentit presque son cœur se décoller dans sa poitrine lorsqu'elle décolla en la compagnie de son frère. Elle en poussa même un long cri aigu qui résonna aux alentours à cause de la hauteur et de sa puissance. Les deux chevaux commencèrent alors leur chemin, côte à côte et éloignés de quelques mètres pour éviter les collisions.


Durant le trajet, Aisu se remit comme elle put de ses émotions, afin de regarder autour d'elle le paysage sur lequel elle avait une vue imprenable depuis les airs. Elle contrôlait sa peur, car après avoir jeté un bref coup d’œil, elle vit une splendide vue qu'elle ne pouvait pas rater. En fait, elle avait les mêmes réactions que son frère il y a de cela plus d'un an, c'était ses premiers instants dans ce monde complètement opposé au leur, et qui lui réservait plein de surprises à elle aussi. Seiya, lui, la regardait de côté, un léger sourire en coin, amusé de ses réactions. Ils arrivèrent alors à un grand portail de téléportation, que la grande sœur regarda avec de grands yeux étonnés de voir une telle structure suspendue dans les airs, et son étonnement ne s'arrêta pas là lorsqu'elle s'aperçut qu'après l'avoir passé, elle se retrouva en l'espace d'un instant face à la grande capitale du royaume, la cité de Velika, autrement connue par le nom de "La cité des rouages", avec son imposante tour horloge et son architecture atypique.


Elle fut immédiatement éblouie face à une telle vision, à la fois par sa beauté mais aussi la façon dont elle s'est affichée à elle dans son champ de vision. Tout lui attirait tellement le regard qu'elle ne savait pas vraiment où regarder. Après une ou deux petites minutes de vol supplémentaires, le duo arriva à destination. Ayant maintenant l'habitude de la manœuvre, Seiya atterrit assez dignement, et juste à temps pour rattraper sa grande sœur qui avait manqué de se retrouver étalée par terre suite à un atterrissage non contrôlé, comme c'était le cas de pratiquement tous les utilisateurs du transport qui faisaient leur première fois. Elle le remercia pour ce geste, un peu déboussolée.


- Merci ...


Après quoi, elle releva la tête et regarda tout ce qui était autour d'elle. Maintenant elle était au sein même de la cité qui venait tant de lui faire de l'oeil, c'était presque encore plus impressionnant lorsqu'on y était. Ce qui sauta directement à sa vue, ce fut la grande activité dans les rues, toutes les personnes qui marchaient avec une joie quotidienne et naturelle, mais aussi la forme de ces personnes, et leurs caractéristiques. Il y avait une majorité d'humains, mais il y avait également des femmes avec des oreilles de chat, une que tout aussi féline, et des tenues qui étaient bien loin de l'ordinaire de la jeune femme. Cela ne manqua pas de la surprendre, mais pour le moment elle préférait profiter de la vue qui s'offrait à elle. Les "petits" détails viendront plus tard. Mais, c'était vraiment différent, différent de tout ce qu'elle avait pu voir jusque-là. Alors qu'elle avait l'impression juste avant d'être dans un rêve, avant que son frère ne lui montre que ce n'en était pas un, elle se mit à penser qu'elle venait tout juste de rentrer dans un autre.Avec cette unique vue elle n'eut qu'une seule envie, celle de s'enfoncer dans les rues qui lui faisaient face pour en voir davantage.

Elle n'eut pas le temps de dire ses impressions qu'elle se fit tirer par son frère qui l'amenait déjà dans une direction. Il devait veiller à ce qu'on ne la voit pas trop, à cause de sa tenue. Ce fut la même chose pour lui, et il lui avait été assez difficile de passer inaperçu.


- Mais, Seiya ... !


Protesta la soeur qui voulait rester plus longtemps à épier la cité.


- Plus tard, pour le moment je dois t'apporter des explications. Et si on te voit avec cette tenue tu risques d'avoir des ennuis.


Lui répondit-il, pendant qu'il l'emmenait avec lui en direction d'une rue. Visiblement il avait déjà une idée de l'endroit où il allait l'amener. Même si elle se faisait un peu forcer, Aisu essayait de regarder un peu d'un côté et de l'autre pour observer les rues, ses activités et sa population. Tout était si différent des métropoles dont elle avait l'habitude, c'était assez dépaysant sur le moment. En l'espace de quelques minutes, sous les regards de quelques curieux, Seiya et Aisu parvinrent à un petit hôtel de rue, assez discret. Ce n'était pas un cinq étoiles, mais la façade de ce dernier se voulait assez accueillant, et décent. C'était l'endroit idéal pour la cacher le temps des deux jours à venir où il allait lui donner quelques cours. Tous deux y rentrèrent, le frère menant toujours la danse. Il arriva au comptoir pour demander à l'hôtesse une chambre en déposant d'avance la somme sur le comptoir.


- Une chambre pour deux s'il-vous-plaît.


- Bien sûr, voilà pour vous Monsieur.


Lui répondit bien chaleureusement la jeune femme qui s'occupait de la tâche, tout en lui donnant la clé qu'elle avait prise derrière elle depuis le mur.


- Voulez-vous notre formule matinale pour un petit-déjeuner en amoureux ?


Lui demanda-t-elle de manière innocente. Elle ne pouvait pas deviner qu'ils étaient frère et soeur. Quand il l'entendit, Seiya recula un peu le visage en ouvrant grands les yeux, avec une petite teinte rouge qui s'installa sur ses pommettes. Cette méprise le gênait assez, d'autant plus qu'il s'agissait de sa soeur. C'était assez ragoûtant.


- Ça ... ça ira, je vous remercie, une nuit simple suffira.


- Très bien, comme vous le souhaiterez. Passez une agréable nuit.


Après cette formule de politesse de la part de l'hôtesse, Seiya amena sa grande sœur à l'étage, non sans une certaine gêne. Ça, il ne s'y attendait pas. Là encore il fit assez rapidement afin de ne pas trop attirer l'attention des autres clients. Arrivés à l'étage, il se rendit à la chambre qui venait de leur être attribuée. Il l'ouvrit, un peu pressé. La porte ouverte, il se dégagea pour laisser l'entrée libre à sa sœur.


- Vas-y, rentre.

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