Oblivion Corporation

Chapitre 1 : Oblivion Corporation

1913 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 09/03/2021 16:42

**En collaboration avec Fahliilyol :**




Le visage de Mehrunes Dagon, PDG d'Oblivion Corporation était comme à son habitude écarlate, sur le point d'exploser. Sa cravate donnait l'air de l'étrangler. En face de lui, Molag Bal jouait calmement avec un couteux stylo à plume. Sa face n'était qu'un bloc de marbre glacial.


Azura pouvait voir les mains des stagiaires trembler alors qu'ils prenaient notes des paroles de leur patron. Elle avait l'habitude de son humeur excessivement mauvaise. La jeune cadre ajusta ses lunettes et leva légèrement la main qui tenait le stylet de sa tablette pour demander la parole. Dagon la remarqua, mais elle n'attendit pas son accord pour parler.


" Certes, mais le service commercial accuse des baisses de revenu de l'ordre de 5 à 7% depuis le dernier trimestre. J'ai ici le rapport fourni par la comptabilité. Plutôt que d'opérer des coupes salariales au niveau de l'équipe marketing, qui rappelons le a parfaitement géré notre dernière campagne publicitaire, il faudrait remanier drastiquement la manière dont fonctionne le service commercial. "


La voix glaciale et agacée de Molag Bal, directeur des ressources humaines siffla :


" Il y a eu un départ à la retraite, un congé maternité et une fin de CDD dans ce service récemment. Ils ont été remplacé hâtivement, et le CDI embauché n'a pas eu le temps encore d'être formé. Clavicus Vil fait de son mieux pour stabiliser ses ventes, ce n'est qu'une question de temps avant que la courbe ne s'inverse. Ceci étant dit, j'ai repéré quelques éléments loin d'être à la hauteur ne nos attentes, je compte prendre les mesures adéquates. Je suggère également de cesser d'user de carotte pour faire avancer les commerciaux à la bonne vitesse et d'envisager l'usage du bâton à la place. Les primes que nous proposons à nos employés sont ubuesquement supérieures à ce que propose la concurrence, je l'ai déjà fait remarquer dans le passé. Nous dépensons un pognon de dingue en récompenses de résultats loin d'être à la hauteur. "


Le directeur Dagon ouvrit la bouche pour parler, mais la sonnerie du téléphone lui coupa la parole . La voix désagréable de madame Mephala, sa secrétaire personnelle, retentit dans le haut-parleur.


" Monsieur Dagon on vous demande de toute urgence. C'est la police. Elle refuse s'attendre la fin de votre réunion. "


Le directeur fit un geste exaspéré, grogna :


" Faites-la entrer ici, en salle de réunion. Que ça ne dure pas longtemps. "


Les cadres s'empressèrent de ranger leurs dossier et s'éclipsèrent en silence. Molag Bal s'attarda un instant, hésitant. Il sonda son patron du regard et lut dans ses yeux qu'il lui fallait rester. Un DRH n'avait officiellement pas sa place dans le type de réunion qui allait avoir lieu, mais les affaires dont il allait être sujet n'étaient en rien les... affaires officielles d'Oblivion Corporation.


Le directeur Dagon appuya sur une touche de l'intercom et convoqua maître Méridia, l'avocat personnelle de la société et de son directeur. Sa voix grésillante annonça qu'elle était déjà au courant et en route. La juriste jouissait de ses propres sources d'informations.


" Excellent, " souffla le directeur Dagon après qu'il eu raccroché, une fois de plus satisfait de la compétence de la directrice de son service juridique. Molag Bal ne répondit rien. Sa rivalité immémoriale avec maître Méridia n'était un secret pour personne au sein de l'entreprise. Il s'accouda simplement non loin de la vaste baie vitré dominant New-Tamriel et sirota son café. Le reste des protagonistes n'allaient pas tarder à entrer en scène.


La porte s'ouvrit sur Méridia. Mephala la lui tint ouverte quand entra les bras croulant sous une pile instable de dossiers. Molag Bal ne pris même pas la peine de lever les yeux vers l'avocat, qui de toute façon ne salua que le directeur Dagon. Ils engagèrent une discussion, s'accordèrent convenait de dire et de ne pas dire à la police, jusqu'à ce que Mephala annonce au téléphone la présence de l'inspecteur dans le patio d'à côté.


La porte s'ouvrit de nouveau sur la face chauve et luisante dissimulé derrière des lunettes noires de Boéthia, le chef de la sécurité en personne et de deux de ses gorilles les plus massif. Au milieu, encadré par ses silhouettes sombres à l'allure inquiétante se trouvait un homme excessivement maigre et émacié vêtu d'un long imperméable brun. Deux yeux gris, perçant et minuscules s'enfonçaient dans ses orbites creuses. De larges cernes mauves surlignaient des joues maigres et ridées. Une bouche étroite, sans lèvres et sans sourires, tailladait le haut d'un fin menton triagulaire. Les rares cheveux restant de l'individu, implantés en triangle était strictement tirés en arrière, uniformément gris et luisant de gomme.


" Monsieur Mehrunes Dagon, ravi que vous m'accordiez cet entretient. " dit-il d'une voix sèche et directe.


" Pas de politesse inutile, inspecteur Van Helsing. Nous savons tout les deux que ce n'est pas le cas. Ou est votre équipier ? Il vous suivait d'habitude comme une ombre, un vrai toutou... "

Le visage du policier se durcit.


" Je crois que vous savez très bien où il est, monsieur Dagon. Ne vous rappelez vous pas avoir ordonné à vos sbire de l'assassiner ? Monsieur Dagon, où étiez-vous hier soir entre 21H et 22H30 ? Et vous, monsieur Boéthia ? Lui avez-vous réglé son compte en personne, où est-ce l'un de vos gorilles qui s'en est chargé pour vous ?"


" Je crois que vous vous emballez, inspecteur " intervint maître Méridia en ajustant ses lunettes. " Accusez-vous officiellement mon client de meurtre ? Avez-vous des preuves en votre possession ? Cette visite est elle au moins officielle ? Je ne pense pas... Je crois que vous êtes là, inspecteur, sur un coup de tête pour proférer des insultes et des menaces à mon client sans fondement et que nul de vos supérieur n'est au courant de votre présence dans cette tour. Cette attitude est intolérable, inspecteur. Nous vous avons laissé entrer car nous voulions croire à une visite officielle des forces de l'ordre que nous respectons profondément, pas à une énième campagne de harcèlement et d'intimidation de la part d'un loup solitaire déjà maint fois signal. Je vous prierez donc de repartir sur le champ, avant que monsieur Boéthia et ses hommes ici présents ne vous raccompagnent d'eux-même vers la sortie... Croyez moi, le directeur de la police entendra parler de cet incident dimanche, à la garden party organisé par la mairie... "


" Merci, Meridia, " dit simplement Dagon en hochant sa grosse tête, signifiant à tous que l'avocat exprimait sa pensée à lui.


" Ce ne sont pas des menaces, " siffla Van Helsing entre ses dents. " Ceci est un avertissement. Tôt ou tard, je finirais par trouver les preuves qui feront tomber votre petit paradis et vous enverrons tous au trou. Ce n'est qu'une question de temps. Essayer de me décourager en faisant assassiner mon équipier n'a fait que renforcer ma détermination. "


" Nous n'avons rien à nous reprocher " gronda Dagon. " Nous sommes sincèrement désolé pour le meurtre de votre collègue. En mon nom en en celui d'Oblivion Corporation, je vous souhaite bonne chance pour la poursuite de votre lenquête. Quand à vos soi-disant preuves contre nous, maître Méridia vous rappellera sans doutes que celles obtenues illégalement comme il y a deux ans seront irrecevables par le procureur. Vous êtes donc prier d'apprendre de vos erreurs et de cesser de mettre votre nez dans nos affaires. Affaires, soit dit en passant, absolument honnêtes et légales. Cela va de soi. Maintenant dehors, inspecteur. Vous avez assez abusé de mon précieux temps. Veuillez ne plus remettre les pieds dans ce building sans mandat officiel. Boéthia, veuillez escorter monsieur vers la sortie. "

" Bien, patron, " acquiesça le chef de la sécurité en posant fermement la main sur l'épaule du policier. Van Helsing se dégagea, furieux, mais l'accompagna à vers l'ascenseur de l'étage.


Le directeur Dagon, Molag Bal et Méridia restèrent seul dans la salle de réunion lorsque la porte se referma.


" Il va devenir de plus en plus gênant " dit Molag Bal à son PDG après quelques secondes de silence. " Qui est le sombre crétin qui a tué son équipier ? "


" Khalari ! Il devait l'effrayer, pas le descendre ! Mais il a merdé...


" Incapable... Je trouverais un châtiment à la hauteur de son incompétence. "


" Trop tard, il a disparu après son échec ! Mais on a eu un coup de chance : les flics ne le recherchent pas, ils ne savent pas que c'est lui. Nos hommes ont l'avantage : Hircine et ses nettoyeurs sont sur le coup, ils l'auront retrouvé d'ici ce soir.


" Je veillerais personnellement à ce que son silence soit garantit, tout autant que sa... punition..."


" Et Van Helsing ? " intervint Méridia. " Il s'enhardi, il serait temps de s'en débarrasser pour de bon. La loi est de notre côté... pour l'instant. Mais le fil est précaire. Une solution plus définitive serait à envisager... "

" Tu crois sérieusement que je n'y ai pas déjà pensé, Méridia !? " explosa Dagon dont le visage rubicond tremblait de rage. " Tout les flics de la ville savent que ce maudit Van Helsing a fait d'Oblivion Corporation son obsession. S'il meurt, les flics voudront le venger et feront front contre nous. Mieux vaut lui à nos trousses que tout le New Tamriel Police Department. Non, impossible de le tuer pour l'instant ! "


Méridia insista :


" Cela fait des années que j'essaye de discréditer Van Helsing, monsieur, de la faire expulser de la police. Sans autre succès que celui de geler ses promotions successives. Mais l'avancement ne l'intéresse même pas... Et maintenant avec son équipier mort il va devenir encore plus teigneux. On le tue et on se tient à carreau le temps que la police l'oublie. Je pourrais gérer les éventuels contre-coups judiciaires, mais si on ne laisse pas trop de preuves, ça devrait passer... "


" Tu ose contester les décision du directeur ? "souffla Molag Bal à l'avocat d'une voix menaçante.


" Je ne conteste pas, je conseille. C'est pour cela que cette société me paye. "


" Bal a raison, Méridia. Occupe toi des rouages légaux et laisse le meurtre à ceux dont c'est le domaine. Van Helsing ne peut mourir... pour l'instant. Et ce n'est pas la priorité pour le moment : il s'agit de se débarrasser de cet encombrant Khalari avant que la police ne le choppe et ne le fasse parler. "


Méridia, vexée, ne répondit rien. Puis elle se leva et mit fin à la réunion en la quittant. Molag Bal attendit qu'elle soit partie pour s'en aller à son tour. Les remontrances faites à sa collègue et rivale lui avit réchauffé le coeur... Si seulement cette garce pouvait perdre la face plus souvent...


Dagon le sortit de ses pensées au moment où il allait franchir la porte :


" Bal ?"


" Oui, monsieur ?"


" Réduis de 50 % la prime des commerciaux, et met un terme au CDI de ceux qui dont les résultats sont inférieurs aux quotas. Il est temps de remettre cette entreprise sur les rails du profit. "

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