Les enfants de Bordeciel

Chapitre 1 : Libération

3303 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 20/04/2023 13:46

Disclaimer habituel : les lieux, personnages, et situations que vous reconnaîtrez des jeux TES ne sont pas à moi, vous connaissez la chanson.

Bonne lecture ^^


Chapitre 1 - Libération


Le vent froid de Bordeciel fouetta le visage de Hunfen, lui arrachant un gémissement. Il tenta de se recroqueviller sur lui-même, malgré ses mains liées, cherchant à se protéger du froid. Ses vêtements de cuir, ajustés à sa taille quelques mois auparavant, étaient désormais un peu trop justes pour le jeune garçon de onze ans. Le cuir avait été soigneusement travaillé pour lui conférer une protection, certes rudimentaire, mais témoignant de l'attention de son père pour sa sécurité. Hunfen avait toujours été un enfant curieux, aimant observer les choses sans être remarqué. Les paysages de Bordeciel étaient pour lui comme une série de merveilles, et il s'était toujours débrouillé pour rester caché et en sécurité, jusqu'à ce jour.

La charrette de prisonniers secouée par les cahots de la route, Hunfen se réveilla lentement. La dernière chose dont il se souvenait, c'était d'avoir voulu observer une bataille entre Impériaux et Sombrages. Il se rappelait le bruit des épées et des cris, puis le visage méprisant d'une capitaine Impériale avant que tout ne devienne noir. Faisant mine de rester inconscient, il entrouvrit les yeux et observa les autres prisonniers.

L'homme à sa droite était immense et portait un grand manteau de fourrure. Il ressemblait au Jarl de Vendeaume, que son père lui avait montré un jour, alors qu'ils s'étaient arrêtés pour quelque temps dans la cité. Les deux autres lui étaient inconnus : le premier, un homme costaud aux cheveux blonds qui lui tombaient sur les épaules, portait l'uniforme des Sombrages, tandis que l'autre, un brun au visage sale, était modestement vêtu et avait un physique bien moins imposant. Il n'était de toute évidence pas un guerrier.

Le grondement sourd des roues sur les cailloux rendait difficile la compréhension des mots échangés entre les prisonniers. Hunfen écoutait attentivement malgré tout, essayant de comprendre la situation. L'homme brun semblait s'appeler Lokir et était apparemment un voleur. Il se lamentait sur son sort, en accusant les Sombrages de sa mauvaise fortune.

« Maudits soyez-vous, Sombrages ! Bordeciel se portait très bien avant votre rébellion. L'Empire était calme. Si vous n'aviez pas été là, j'aurais pu voler ce cheval et serais déjà arrivé à Lenclume. Je ne devrais pas être là, et ce gamin non plus. »

Le blond, qui répondait au nom de Ralof, répondit avec amertume : « Nous sommes tous frères et sœurs liés par les chaînes à présent, voleur.

— Silence, là-derrière ! » s'écria le soldat impérial qui menait la charrette.

Lokir, ignorant l'avertissement, continua : « Et lui, qu'est-ce qui cloche chez lui ? demanda-t-il en désignant l'homme en fourrure, dont un bâillon l'obligeait au silence.

— Surveille ta langue ! avertit Ralof d'un ton sec. « Tu parles à Ulfric Sombrage, le véritable Haut-Roi ! »

Hunfen dut se concentrer pour rester immobile. Ainsi, il se tenait bien à coté du Jarl de Vendeaume ! La rumeur voulait que la voix de l'homme fût aussi mortelle que son épée. On disait même que c'était de son cri qu'il avait tué le Haut-Roi Torryg peu auparavant. Mais les impériaux l'avaient bâillonné, forcément. Il écouta la suite de la conversation avec plus d'attention.

« Ulfric ? Le Jarl de Vendeaume ? C'est vous, le chef de la rébellion ! » s'exclama Lokir, lui aussi intimidé par sa présence. « Mais s'ils vous ont capturé... »

La voix du voleur trahit soudainement une vive inquiétude. « Par les dieux, où nous emmènent-ils ?

— Je ne sais pas où nous allons, mais Sovngarde est au bout du chemin », répondit Ralof avec résignation.

Hunfen sentit son coeur accélérer. L'empire allait-il vraiment les tuer ? Et lui aussi ? Il s'efforça de continuer à feindre le sommeil. Peut être parviendrait-il à se faire oublier, comme lorsque, ainsi que son père lui avait appris, il restait immobile suffisamment longtemps pour que les animaux de la forêt ignorent sa présence, lui permettant ainsi d'occire d'une flèche un lapin, parfois une biche, leur garantissant ainsi un bon repas.

La charrette passa la porte d'Helgen. Comme pour confirmer sa crainte, Hunfen entendit un soldat impérial crier : « Général Tullius, chef ! Le bourreau attend ! ». Les prisonniers se turent. L'enfant tenta tant bien que mal d'observer la ville à travers ses paupières mi-closes, sa peur grandissant alors qu'il entendait Lokir se mettre à implorer les Divins d'une voix paniquée. A coté, Ralof commentait amèrement la situation :

« Regardez-le, le général Tullius ! On dirait que les Thalmor sont avec lui. Maudits elfes ! Je suis sûr qu'ils ont quelque chose à voir avec tout ça ! »

Les pensées de Hunfen étaient de plus en plus agitées, oscillant entre la peur et l'émerveillement. Le général Tullius, pour de vrai ? Le chef de tous les soldats de la légion impériale de Bordeciel était là aussi ? Il fut pris d'une envie de se relever pour apercevoir le chef militaire, mais la crainte eut raison de cette fantaisie. Alors que les charrettes remontaient la rue, il entendit parmi les habitants un enfant demander :

« Qu'est-ce qu'ils font, ces gens dans les charrettes, papa ? Tu as vu, il y a un garçon avec eux !

— Rentre, fiston ! fut la réponse sèche du père. Tout de suite !

— Pourquoi ? insista le fils. Je veux voir les soldats, moi !

— A la maison, maintenant ! » répliqua le père d'un ton qui ne souffrait pas la moindre réponse.

Cela suffit à convaincre Hunfen de rester figé dans la charrette. Visiblement, on le remarquait quand même très bien.

oOo

Enfin, le convoi des charrettes s'arrêta. Hunfen entendit les autres prisonniers se lever et descendre un à un, sans apparemment que l'on lui prête attention. Son idée de ne pas bouger avait dû être bonne. Peut-être pourrait-il par la suite s'éclipser sans être vu ? Son espoir fut cependant vite douché lorsqu'un soldat impérial, sans un mot, l'attrapa et le jeta sans ménagement hors du chariot.

Hunfen se releva tant bien que mal, le souffle coupé par la violence du geste. Il essaya de cacher sa peur derrière une expression neutre, mais ses yeux trahissaient son angoisse. Il regarda autour de lui et vit les autres prisonniers alignés. Face à eux se tenait la capitaine qui l'avait assommé plus tôt, ainsi qu'un autre soldat de l'Empire qui tenait une liste de noms entre ses mains.

Le jeune nordique détailla les deux militaires. La capitaine avait le teint hâlé, les yeux sombres et les cheveux bruns typiques des Impériaux, les habitants de Cyrodiil, la province voisine qui s'étendait au sud des montagnes de Jerall, et le cœur de l'Empire. Le légionnaire qui l'accompagnait était un Nordique dont les cheveux châtains étaient inhabituellement longs pour un soldat de l'empire. Ses yeux marrons brillaient d'une détermination froide, mais Hunfen crut y déceler également une pointe de compassion. Bien qu'il portât une armure se simple soldat, sa carrure imposante et musclée, sa posture parfaitement droite et l'ajustement impeccable de son armure entretenue avec rigueur lui conférait une prestance équivalente à celle de sa supérieure. Cet homme rayonnait la fierté d'appartenir à cette armée.

« Hadvar ! » marmonna Ralof en toisant le soldat, une colère mêlée de peine sur son visage. Le légionnaire soutint son regard quelques secondes, avant de dérouler le parchemin entre ses mains.

Hadvar appela d'une voix forte : « Ulfric Sombrage, Jarl de Vendeaume. »

Ulfric s'avança et, suivant l'indication muette de la capitaine, se dirigea sur le coté, en direction du billot. Hunfen l'observa un instant faire face au général Tullius. Voir ainsi ces deux illustres chefs donnait au moment une solennité que même l'enfant pouvait ressentir. Le Jarl fit encore quelque pas et s'arrêta à une dizaine de mètres du bourreau.

Puis Hadvar appela Ralof : « Ralof de Rivebois. »

Hunfen crut déceler une infime hésitation assombrir la détermination du soldat. A quel point les deux hommes se connaissaient-ils ? Il n'eut pas le temps de s'attarder sur cette pensée, car l'énumération reprit :

« Lokir de Rorikbourg, »

À l'appel de son nom, Lokir paniqua, criant : « Je ne suis pas un Sombrage ! Vous faites une erreur ! Vous n'avez pas le droit ! » Il tenta alors de s'échapper en courant, mais un soldat impérial mit rapidement fin à sa fuite d'une flèche dans le dos qui l'abattit sur le coup.

Hunfen sursauta à la vue de la chute du corps sans vie du voleur, et sentit son estomac se nouer d'effroi. Il réalisa avec horreur que leur situation était plus désespérée qu'il ne l'avait imaginé. Tout cela était réel, la flèche ou la hache, il ne pouvait pas s'échapper ! Pour enfoncer le clou, la capitaine les nargua d'un rictus méprisant en demandant : « Alors, plus personne n'a envie de s'échapper ? »

Hadvar s'apprêtait à appeler le prochain prisonnier lorsque son regard croisa celui affolé d'Hunfen. Il fronça les sourcils et s'adressa à la capitaine impériale : "Et cet enfant ? Que devons-nous faire de lui ?"

Hunfen regardait tour à tour Hadvar et sa capitaine. Il aurait voulu prendre la paroles, dire simplement « Je n'ai rien fait ! », mais son corps semblait ne plus vouloir lui répondre. Des tremblements commençaient à le parcourir. Puis, un troisième visage lui fit face. C'était celui du général Tullius. Les traits du chef militaire restaient durs, malgré son âge déjà avancé. Néanmoins, son regard se fit rassurant, ce qui calma un peu le jeune nordique.

« Pourquoi un enfant se trouve-t-il ici ? » demanda-t-il sévèrement à ses subordonnés.

Hadvar hésita un instant avant de répondre : « Je ne sais pas, monsieur. Il était avec les autres prisonniers lorsqu'on les a trouvés. »

La capitaine impériale s'exprima froidement : « C'est moi qui l'ai capturé, général. Il se trouvait près d'une escarmouche entre nos troupes et les rebelles. Il s'agit probablement d'un éclaireur. »

Le général Tullius plissa les yeux, observant attentivement Hunfen, qui se sentait de plus en plus mal à l'aise sous ce regard scrutateur. « Un enfant, de mèche avec les sombrages ? Vous n'y allez pas un peu fort, capitaine ? »

La capitaine rétorqua, la voix emplie de mépris : « Je n'ai jamais vu un enfant normal porter une armure de cuir. Ces traîtres sont capables de tout, général. Ils n'hésiteraient pas à utiliser un gamin pour leur cause. Il doit aller au billot, comme les autres. »

Tullius soupira, son regard examinant à nouveau le jeune garçon. Hunfen pouvait deviner qu'il analysait la situation, tandis que les murmures enflaient parmi les civils venus assister à l'exécution. Au bout de quelques secondes, qui paraissaient des heures, il prit alors une décision : « Non, nous ne pouvons certainement pas l'exécuter sur la place publique. Enfermez-le pour le moment. Je déciderai plus tard que faire de lui. »

La capitaine impériale serra les dents, frustrée par l'ordre de son supérieur, mais elle acquiesça. Hunfen, quant à lui, ressentit un mélange de soulagement et de crainte. Il était heureux de ne pas être conduit immédiatement au bourreau, mais il ne pouvait s'empêcher de se demander ce qui l'attendait.

L'officier prit fermement Hunfen par le bras et l'éloigna de la scène des exécutions. Les pensées du jeune garçon étaient confuses, la peur et l'incertitude le submergeant à nouveau. Alors qu'ils s'éloignaient, il jeta un dernier regard vers les autres prisonniers, se demandant s'il les reverrait un jour.

Alors qu'ils arrivaient près du donjon, Hunfen sentit brusquement la poigne de la capitaine se resserrer sur son bras. Ses doigts s'enfonçaient dans sa chair, provoquant une douleur sourde. « Sauvé par la foule, hein, sombrage ?» cracha-t-elle d'un ton narquois. Elle le poussa violemment sur le côté, hors de la vue des autres. Hunfen trébucha et tomba sur ses genoux, le souffle coupé.

La panique s'empara de lui, faisant battre son cœur à tout rompre dans sa poitrine. Il leva les yeux vers la capitaine, dont le visage était empreint de fureur. Elle sortit une dague de sa ceinture, la lame luisant d'un éclat sinistre. « Eh bien ici, elle n'est pas là, pas plus que Tullius ! » siffla-t-elle, les yeux emplis de haine.

Hunfen sentit la terreur le submerger, ses mains devenant moites et tremblantes. Dans un éclair de lucidité, il se rappela son sort de flammes, qu'il utilisait pour allumer les feux de camp lors de leurs voyages. Peut-être pourrait-il s'en servir pour s'échapper ? Cependant, la magie exigeait un temps de concentration dont il ne disposait pas. Il ne pouvait que regarder la lame de la dague se rapprocher dangereusement.

Hunfen ferma les yeux, se préparant à affronter le pire. Soudain, un cri bestial retentit, suivi d'une voix grave et sinistre qui n'avait rien d'humain :

« Strun Bah Golz ! »

Le sol se mit alors à trembler. La capitaine trébucha, perdant l'équilibre et laissant tomber sa dague. Hunfen rouvrit les yeux, surpris par l'intervention soudaine de la force mystérieuse qui avait sauvé sa vie.

Une pluie de pierres s'abattait sur la ville. Les cris et les hurlements retentirent de toute part alors qu'une odeur de feu emplissait l'air. L'enfant observa la scène, sidéré. Soudain, il aperçut avec émerveillement un immense dragon noir traverser le ciel. La créature était bien plus imposante que tout ce qu'il avait pu voir lors de ses expéditions en forêt. Chacun de ses battements d'aile créait une bourrasque de vent au sol.

Une lourde pierre atterrit juste à coté, faisant à nouveau trembler le sol, et ravivant la panique en Hunfen. Il se mit à courir à la recherche d'un abri. Voyant des sombrages se réfugier dans une tour à coté, il les y suivit.

L'intérieur de la tour consistait en une simple pièce ronde d'où partait un escalier permettant d'accéder aux étages supérieurs. Plusieurs soldats sombrages y avaient trouvé refuge, parmi lesquels Ulfric en personne. On lui avait ôté liens et bâillon, si bien qu'il avait repris le commandement de ses hommes et s'efforçait de les mettre à l'abri. Hunfen se sentit soulagé de n'être plus seul face à la menace. Les guerriers ne prêtèrent pas attention à lui, trop occupés à préparer leur défense contre le dragon.

Fans un grand fracas, la partie du mur qui se trouvait en haut de l'escalier vola en éclats, emportant un des hommes qui alla s'écraser en face. À travers l'ouverture, Hunfen entr'aperçut la tête du dragon qui recula et prit une inspiration.

« À terre ! » hurla Ulfric en se jetant lui même au sol, immédiatement obéi par ses hommes. L'enfant les imita, protégeant par réflexe sa tête de ses mains. La voix inhumaine du dragon tonna à nouveau :

« Yol Toor Shul ! »

Une lumière aveuglante franchit ses paupières closes, tandis qu'il ressentit une forte chaleur sur ses mains, son dos, et l'arrière de ses jambes. Aussitôt après, il entendit le dragon s'éloigner d'un battement d'ailes. En haut de la tour, tout ce qui n'était pas en pierre avait été réduit en cendres.

Hunfen, malgré l'horreur de la situation, vit dans l'ouverture provoquée par le dragon une opportunité de s'échapper. Montant les escaliers tant bien que mal, il fut pris de vertige en apercevant en contrebas l'auberge dont le toit avait été soufflé. Jamais il ne pourrait sauter sans se tuer ! Ralof, qui l'avait suivi dans l'escalier, l'attrapa et le souleva.

« Tiens bon, petit ! lui cria le sombrage. On va sortir de là ! »

Avant que Hunfen n'ait le temps de protester, il fut lancé avec force à travers l'ouverture. Les secondes semblèrent s'éterniser alors que Hunfen volait à travers les airs, priant pour atterrir en sécurité. Il heurta un lit qui avait survécu à la destruction, amortissant sa chute. Sous l'impact, le plancher déjà fragilisé céda, laissant choir le lit – et l'enfant qui était encore dessus – au rez de chaussée.

Hunfen toussa, tentant de reprendre son souffle. Il se releva rapidement et tenta de fuir l'auberge en ruine. Jetant un coup d'œil en arrière, il ne put apercevoir aucun des guerriers sombrages de la tour. Espérant leur salut, il se rua hors des décombres de l'auberge.

Au bout de la rue, un homme se trouvait à terre, visiblement gravement blessé. À coté, un enfant qui de devait pas être plus vieux qu'Hunfen pleurait, agenouillé. À sa voix, il reconnut le garçon que son père avait empêché d'assister à l'exécution. Malgré son état, le père n'avait rien perdu de sa fermeté. « Ne reste pas là, fiston. Fuis ! » intima-t-il, mais l'autre garçon n'écoutait plus, incapable du moindre mouvement. Le bras d'un légionnaire se saisit soudain fermement de lui, et l'éloigna prestement de la scène. La seconde d'après, le dragon se répéta, faisant disparaître le père dans un torrent de flammes.

Hunfen suivit l'impérial qui avait sauvé la vie du garçon, et reconnut Hadvar. Le soldat confia l'autre garçon à un civil et reprit son chemin. Hésitant un instant, il décida de suivre le légionnaire. Il n'avait nulle part où aller et il se sentait plus en sécurité près du soldat. Alors qu'ils couraient à travers les rues en ruine, Hadvar jeta un coup d'œil en arrière et l'aperçut.

« Encore en vie ? Reste près de moi si tu veux que ça continue ! » lui cria-t-il, avant de se retourner et de continuer à courir. Hunfen hocha la tête, déterminé à rester près de lui.

Enfin, il parvinrent sur la place qui faisait face au fort. Ralof s'y trouvait déjà, l'épée à la main. Hadvar s'arrêta net et tira son épée à son tour. Les deux hommes se dévisagèrent un instant, les lames levées et prêtes à frapper.

« Ralof, espèce de traître ! Hors de mon chemin ! » s'écria Hadvar, furieux.

- On s'enfuit, Hadvar, vous ne nous arrêterez pas cette fois ! répliqua Ralof, le regard déterminé.

-Très bien. J'espère que ce dragon vous enverra tous à Sovngarde ! » cracha Hadvar, avant de tourner les talons et de se diriger vers la caserne du fort.

Hunfen observa les deux hommes s'éloigner, tiraillé entre deux choix. Ils l'avaient tous deux aidé, lui sauvant sans doute la vie. Lequel devait-il suivre ? Alors qu'il hésitait, une pierre se détacha d'un mur d'une maison en feu, le poussant vers le guerrier Sombrage.

N'ayant plus d'autre option, Hunfen emboîta le pas à Ralof, traversant les décombres et les flammes qui dévoraient la ville. Ils coururent, le souffle court, esquivant les assauts du dragon qui semait toujours la destruction. Finalement, ils parvinrent à l'entrée principale du fort, où le Sombrage s'arrêta pour reprendre son souffle.

« Par ici ! » lança-t-il à Hunfen, avant de s'engouffrer dans l'obscurité du fort.

Le jeune Nordique suivit Ralof à travers les ténèbres. Alors que l'urgence de la situation s'estompait, l'épuisement s'abattit sur lui. Où se trouvait son père ? Comment pourrait-il le retrouver ? Il ne parvenait même plus à se souvenir du nom de l'endroit où ils s'étaient arrêtés avant que cette terrible journée ne commence.

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