Les enfants de Bordeciel

Chapitre 9 : Aventus

3328 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 18/07/2023 22:01

Chapitre 9 : Aventus


Le ciel de Vendeaume était un tableau morose de nuages sombres et menaçants, un reflet parfait de l'humeur actuelle de Hunfen. L'air du matin, encore plus glacial qu'à son arrivée, lui faisait cruellement regretter la douce chaleur du lit qu'il avait laissé derrière lui à l'Auberge du Candélâtre. Ralof avait fait une apparition matinale, venant lui offrir un adieu solennel avant de quitter à nouveau la ville pour rejoindre un camp sombrage. Nécessité de la guerre, il n’avait pas pu révéler son emplacement, si bien que son départ avait laissé à Hunfen un goût amer d’inquiétude mêlé d’abandon. Le jeune Nordique ne pouvait pas non plus s'empêcher de se demander où pouvait bien être Hadvar en ce moment même. Était-il lui aussi dans un camp impérial, caché quelque part, se préparant à quelque bataille ?

Après le départ de Ralof, Lydia avait repris son rôle de garde du corps, restant à proximité de Hunfen et le guidant vers la partie huppée de la ville, à la recherche de la demeure Aretino. L’enfant en ignorait la raison, mais sa gardienne – pouvait-il l’appeler ainsi, désormais ? - avait exclu toute idée d’aller apercevoir le jarl Ulfric, et tenait même à quitter Vendeaume dès qu'ils auraient retrouvé Aventus. En outre, elle lui avait enjoint, non sans reproches, de s’excuser humblement auprès de Constance Michelle dès qu’il la reverrait, pour tous les ennuis qu'il lui avait causés. Selon elle, la douce Constance, désormais chargée de la gestion de l'orphelinat Honorem, avait été dévastée par la fuite de Hunfen et s'inquiétait énormément pour lui. Le jeune Nordique trouvait les reproches de Lydia un peu exagérés, convaincu qu'il n'avait pas eu d'autre choix que de fuir. Cependant, une pointe de culpabilité émergeait en lui, reconnaissant la gentillesse de Constance et regrettant sincèrement les soucis qu'il lui avait causés.

Guidé par Lydia, Hunfen se dirigea vers les quartiers aisés de Vendeaume. Il regardait avec émerveillement les somptueuses maisons qui se dressaient autour de lui, chaque détail s'imprimant dans sa mémoire. Ses yeux de jeune aventurier se baladaient d'un bâtiment à l'autre, observant les façades robustes, les toits pointus recouverts de neige et les cheminées qui crachaient une fumée s’élevant doucement dans les airs. Les maisons étaient entièrement construites en pierre, leur assurant une solidité et une résistance remarquables face au rude climat local. Les portes massives en bois sombre étaient souvent ornées de sculptures détaillées, chacune semblant raconter une histoire différente. Les fenêtres, bien que petites pour conserver la chaleur, se paraient souvent de vitraux colorés qui ajoutaient une note de gaieté au paysage de pierre et de glace.

Alors qu'ils avançaient, Hunfen remarqua également que les rues étaient ici plus larges et mieux entretenues, pavées de façon ordonnée et bordées de lanternes suspendues. Leurs lumières tamisées projetaient des ombres dansantes sur les murs des maisons, donnant vie à l'architecture de pierre. Tout ici respirait la prospérité et la tranquillité, un contraste frappant avec les autres parties de la ville qu'il avait eu l’occasion de visiter. L'opulence du quartier était aussi intimidante qu'envoûtante, laissant l’enfant à la fois émerveillé et légèrement mal à l'aise. Mais la présence rassurante de Lydia à ses côtés, avec son air calme et déterminé, lui donnait le courage d'avancer. Ainsi, ils continuèrent leur chemin à travers les rues pavées, à la recherche du jeune Aventus Aretino.

Lydia et Hunfen avaient à peine franchi une nouvelle rue pavée lorsqu'ils entendirent le brouhaha d'une conversation à proximité. Devant eux, un garçon aux cheveux châtains discutait avec une femme Dunmer aux traits sévères. L’enfant, qui n’était pas plus grand que Hunfen, était habillé avec soin, soulignant l'aisance de sa famille et contrastant avec la sobriété des vêtements de l’elfe noire : la robe de cette dernière était d'un tissu sombre, sans fioritures, seyante mais fonctionnelle. Elle était probablement sa gouvernante.

« Alors, c'est vrai, ce que tout le monde dit ? demanda le garçon avec une curiosité sans borne. Aventus Aretino fait le Sacrement Noir ? Il essaie d'invoquer la Confrérie Noire ? » Hunfen tendit l’oreille à l'évocation du nom d'Aventus. Ces deux là sauraient-ils où le trouver ?

« Oh, Grimvar... toujours avec ces sottises ! répondit la femme avec une force démentie par l’incertitude qui brillait dans ses yeux. Non, non, bien sûr que non ! Ce ne sont que des histoires... 

— Bien ! répliqua Grimvar avec une bravoure enfantine. Alors je vais l'inviter à jouer, il habite juste là ! Je vais frapper à sa porte... »

La gouvernante interrompit le garçon en le retenant par le bras et s’écria, d'une voix teintée de peur : « Non, mon enfant ! Attends ! Ce garçon, cette maison - ils sont maudits !

— Ha ! Alors j'avais raison ! triompha l’enfant. Je le savais ! Il essaie de faire tuer quelqu'un ! »

La dunmer parut défaite, sa façade sévère s'effritant légèrement. « Bon. Je ne peux le nier, mon enfant. Ce que tu as entendu est vrai. Mais Aventus Aretino suit un chemin sombre. Ses actions ne peuvent mener qu'à sa perte. Maintenant, assez ! Nous ne parlerons plus de cela. Je suis la seule amie dont tu as besoin. »

Le ton de la gouvernante ne souffrait aucune réplique, et ils s’éloignèrent rapidement, Grimvar arborant toujours un sourire, savourant sa réussite. Hunfen se tourna vers Lydia, l'estomac noué. Leurs recherches étaient enfin terminées, mais ce qu’avait dit Runa à l’orphelinat se confirmait. La Confrérie Noire, l’idée même qu’Aventus entreprenne de faire assassiner quelqu’un, tout cela était effrayant. Il sentit la main réconfortante de Lydia se poser sur son épaule. Cette présence solide le rassura, le ramenant à la réalité. Hunfen jeta un regard à la huscarl et se dirigea sans un mot vers la porte qu’avait pointé Grimvar.

oOo

Alors qu'il franchissait le seuil de la maison d'Aventus, un frisson se propagea dans le dos de Hunfen, plus envahissant que ce que le climat de Vendeaume pouvait provoquer. Il fit quelques pas à l'intérieur, laissant la porte ouverte derrière lui, invitant ainsi un peu de la lumière du jour à s’infiltrer dans l'obscurité oppressante de la maison. Une voix résonnait à travers les murs, récitant une litanie dont chaque mot semblait s’insinuer dans l'air comme une malédiction. Lentement, il se dirigea vers la source de la voix, ses pieds semblant s'enfoncer dans le plancher de bois à chaque pas. La lueur des bougies dansait sur les murs, projetant des ombres monstrueuses qui semblaient prendre vie à chaque battement de son cœur.

Quand il atteignit enfin la pièce d'où venait la voix, il s'arrêta net. Au centre de la pièce, une effigie grotesque était posée, faite d'ossements et de chair. Des bougies brûlaient tout autour, projetant une lumière vacillante sur la scène morbide. Le crâne et le cœur au centre de l'effigie semblaient être ceux d'un véritable être humain. Devant était accroupi un enfant à peine plus vieux que Hunfen, son dos voûté, son corps maigre tremblant à chaque syllabe prononcée : « Mère adorée, mère adorée, envoyez moi votre enfant, car les péchés des indignes doivent être lavés dans le sang et la peur. » Sa voix était déchirée par l'épuisement et le désespoir, chaque mot semblait lui arracher une part de son innocence.

Le souffle court, Hunfen observait le garçon asséner des coups répétés avec une dague sur l'effigie, rythmant sa litanie. La lame, enduite d'une substance de couleur violette, faisait un bruit sourd à chaque coup. La lueur changeante des bougies donnait parfois l'impression qu'elle était baignée dans du sang. Hunfen sentit ses jambes flageoler, son estomac se tordre en nœuds, et ses mains se mettre à trembler. Une terreur telle qu'il n'en avait jamais connue s'immisçait dans chaque coin de son esprit, transformant ce qui aurait pu être une simple pièce en un cauchemar éveillé. Et au cœur de cette terreur se trouvait un enfant, comme lui.

Avec un effort monumental, Hunfen parvint à se ressaisir. « A-Aventus ? » appela-t-il. Sa voix tremblait, à peine audible par-dessus la litanie. L’autre garçon leva les yeux vers lui, ses yeux vides de toute joie, toute innocence. Il ne dit rien, se contentant de le fixer d'un air absent.

Hunfen recula d'un pas, son dos heurtant la porte derrière lui. Il ouvrit la bouche pour appeler à l'aide, mais aucun son ne sortit. Il se força à reprendre son souffle, puis hurla aussi fort qu'il put : « Lydia ! »

oOo

Lydia sursauta en entendant le cri de Hunfen. Abandonnant sa position de guet à l'extérieur, elle se précipita dans la maison, l’épée à la main. Son entraînement l’avait parfaitement préparée à s’occuper de n’importe quel ennemi, mais pas à la situation qu’elle découvrit en passant le seuil. Un enfant au teint cireux et au corps amaigri était là, tenant dans sa main une dague enduite d'une substance suspecte. Il était accroupi devant une effigie composée d’ossements humains, entourée de bougies qui diffusaient une lueur sinistre. Le sacrement noir, dont la description était le secret le plus mal gardé de Tamriel, s’étalait dans la pièce, réalisé avec application.

« Hunfen ! » appela-t-elle, se dirigeant vers son protégé qui reculait contre le mur, les yeux écarquillés de terreur. Le jeune Nordique se tourna vers elle, mais avant qu'il ne puisse dire quoi que ce soit, l’autre enfant prit la parole, un étrange mélange de peur et de soulagement dans ses yeux.

« C'est vous ! s'écria-t-il. Je savais que vous viendriez ! J'ai fait le Sacrement Noir, encore et encore. Avec le corps et... toutes ces choses. Et maintenant vous êtes là ! Un assassin de la Confrérie Noire ! »

Lydia fronça les sourcils, complètement déconcertée. De quoi ce garçon parlait-il ?

« Je suis désolée, petit, dit-elle après un instant. Je ne suis pas qui tu crois.

— Bien sûr que si ! » répondit joyeusement l’enfant en se relevant, abandonnant sa dague. « J'ai prié, et vous êtes venue ! Et maintenant vous pouvez accepter mon contrat ! »

Lydia jeta un coup d’œil à Hunfen qui observait la scène bouche bée. Toute terreur semblait néanmoins l’avoir quitté depuis que l’autre garçon avait délaissé le rituel. Elle revint finalement vers celui qui était très certainement le jeune Aventus. « Écoute, peu importe pour le moment, on parlera de ça plus tard. » lui dit-elle calmement en s'agenouillant pour être à sa hauteur. Manifestement, l’enfant avait besoin de sommeil et de nourriture. « Tu as faim ? Tu devrais manger quelque chose. »

Aventus ne dit rien, mais son estomac répondit à sa place, en grondant bruyamment. Lydia sourit légèrement, essayant d'ignorer le frisson qui persistait après avoir vu l'étrange rituel. « Je vais te préparer quelque chose. Viens, et assied-toi. » lui dit-elle en se levant et en se dirigeant vers la petite cuisine de la maison. Elle y trouva quelques légumes un peu défraîchis, mais qui feraient malgré tout l'affaire pour une soupe. L’enfant avait visiblement pu se procurer de la nourriture, mais le rituel avait probablement tant occupé son esprit qu’il en avait oublié de manger. Elle sortit une marmite et commença à couper les légumes, tout en jetant des regards furtifs vers Aventus et Hunfen qui, à coté, s’étaient installés à la table de la pièce principale.

Le son de leurs voix parvint à ses oreilles alors qu'elle mettait la marmite sur le feu. Elle entendit Hunfen raconter l'histoire de son arrivée à l'orphelinat Honorem, sa rencontre avec les autres orphelins. Il poursuivit par l’épisode de la mort de Grelod en décrivant son cri étrange, un mot dont il avait rêvé quelque temps auparavant, et qu’il n’osait plus prononcer. Ainsi, Balgruuf avait réellement vu juste : le jeune Nordique était bien Enfant-de-Dragon, et elle devrait donc rapidement le mener auprès des Grises-Barbes. Néanmoins, il fallait également désormais reconduire le jeune Aventus à Honorem. Ce dernier était d’ailleurs devenu silencieux en entendant l’histoire.

Soudain, un son inhabituel retentit. Lydia se retourna pour voir Aventus, les épaules tremblantes, les yeux brillants de larmes non contenues. Il tendit les bras et attrapa Hunfen dans une étreinte étouffante. L’autre garçon, surpris par le geste, ne résista pas pour autant et l’enlaça maladroitement, tentant de le réconforter. Aventus pleurait maintenant à chaudes larmes. C'était fini. Grelod était morte. Il était libre.

Au bout d’un moment, il revint à ses sens et rompit l’embrassade, une expression gênée sur le visage. Hunfen, quant à lui, tentait de réprimer un sourire amusé. Aventus essuya ses larmes et se tourna vers Lydia, une expression indéchiffrable sur le visage.

« Alors, vous n’êtes réellement pas de la confrérie noire, constata-t-il froidement. J’ai...J’ai fait tout ça pendant des jours, et ça n’a servi à rien. Grelod… Elle pouvait continuer à faire du mal là bas, à l’orphelinat, et eux, ils ne sont même pas venus. Si ça se trouve ils n’existent même pas !»

Il semblait perdu, désemparé, mais aussi en colère. Lydia se dirigea vers la table et y posa la soupière. Puis, elle s'arrêta devant lui et posa une main réconfortante sur son épaule.

« Aventus, lui dit-elle doucement, tu as besoin de repos. Et de manger. Nous partirons demain matin. Tu rentreras avec nous à Honorem, il n’y a plus rien à craindre là bas, je te le promets. »

Aventus regarda tour à tour Lydia et Hunfen. Il semblait épuisé, mais il hocha finalement la tête, acceptant la proposition de Lydia. Ils restaient. Ils ne partiraient pas sans lui. Hunfen lui offrit un sourire timide, et pour la première fois depuis sa fugue, Aventus eut l'impression de retrouver des amis.

La nuit tomba sur Vendeaume, mais dans la maison d'Aventus Aretino, il y avait à nouveau de la chaleur, de la nourriture, et une promesse d'un avenir meilleur. Demain, ils partiraient. Mais pour l'instant, ils étaient là, ensemble, sous le même toit. Et cela suffisait.

oOo

Lydia se réveilla au petit matin, alors que les premières lueurs de l'aube commençaient à percer à travers les volets. Elle avait passé une nuit agitée, hantée par les images du rituel du Sacrement Noir. Hunfen dormait encore, dans le couchage improvisé qu’elle avait préparé la veille au soir. Prenant garde de ne pas le réveiller, elle se leva silencieusement et alla vérifier si l’autre garçon dormait toujours bien. Elle trouva le lit vide.

« Aventus ? » appela-t-elle en regardant alentour. Elle fouilla la maison, mais le garçon était introuvable. Revenant sur ses pas, elle remarqua sur le lit un parchemin qui n’était pas là la veille. Un frisson d’horreur la parcourut lorsqu’elle vit l’empreinte de main y avait été apposée à l’encre noire. Le symbole de la Confrérie Noire. Elle saisit le parchemin et le serra dans sa main, alors que ses pensées tourbillonnaient dans sa tête. L’assassin était-il encore sur place ? Elle devait se placer près de Hunfen, en protection. Où et dans quel état était Aventus en ce moment ? Probablement enlevé. Si ils l’avaient tué, son corps aurait été laissé là, en guise de signature. Qu’importe. Il fallait partir, vite.

Hunfen, attiré par le bruit, sortit de la pièce adjacente. En l’apercevant, il prit un air inquiet. « Lydia, qu'est-ce qui se passe ? Où est Aventus ? »

Lydia se ressaisit ; il n’y avait pas une seconde à perdre. Se tournant vers lui, elle parla d’une voix dure : « Il a été enlevé par la Confrérie Noire. Nous devons partir, maintenant.

— Quoi ? s’écria l’enfant. Mais on ne va pas le laisser entre leurs mains ! On doit le retrouver !

— Non, Hunfen, le coupa Lydia. Notre priorité, c'est de te mettre en sécurité. Nous devons partir d'ici. Tout de suite !

— Je ne partirai pas sans Aventus ! déclara le jeune Nordique d’un ton tranchant. Il a besoin de nous !

— Et toi, tu as besoin de rester en vie ! répliqua sèchement la huscarl en faisant un pas vers lui. Tu es plus important qu'Aventus, tu comprends ? »

La déclaration prit Hunfen au dépourvu, mais Lydia ne lui laissa pas le temps de réfléchir. Elle rassembla rapidement leurs affaires, puis l’empoigna par le bras et le mena vers la sortie. Ils traversèrent Vendeaume à une allure rapide, évitant autant que possible les passants matinaux. L'expression déterminée de Lydia contrastait avec l'air révolté de Hunfen qui ne cessait de jeter des regards en arrière, vers la maison d'Aventus. Arrivés à la porte de la cité, Lydia arrêta un instant leur course effrénée et se tourna vers l’enfant.

« Hunfen, écoute-moi bien, annonça-t-elle d'un ton qui n'admettait aucune réplique. Nous ne pouvons pas sauver Aventus, pas maintenant. Mais toi, je peux te mettre en sécurité. Nous allons nous rendre auprès des Grises-Barbes, au Haut-Hrotgar.

Le regard de Hunfen se durcit encore, et sa mâchoire se crispa. « Et tu vas m’y abandonner, comme tu abandonnes Aventus ? »

La question l’atteint aussi durement qu’une dague. Sa mâchoire se serra et elle sentit ses mains trembler de colère. La gifle claqua avant même qu’elle ne réalise ce qu'elle faisait. Le bruit résonna dans l'air matinal, et le silence qui s'ensuivit sembla durer une éternité.

« Je ne l'ai pas abandonné, ni toi ! dit-elle d'une voix rauque, son visage dur comme de la pierre. J'ai juré de te protéger, Hunfen. C'est mon devoir en tant que ton huscarl. C'est mon serment, et je le respecterai jusqu'à mon dernier souffle. »

Hunfen la regardait, les yeux écarquillés de surprise, la main posée sur sa joue endolorie. Il ouvrit la bouche pour parler, mais aucun son n'en sortit. Son visage était une toile de confusion et d'incrédulité.

Lydia secoua la tête pour chasser les émotions qui l’assaillaient, puis se tourna et se mit en marche sur le grand pont, en direction des chariots en partance de la ville. « Viens, Hunfen. Nous n'avons pas de temps à perdre. Je t’expliquerai tout cela en chemin. »

Hunfen la suivit, toujours silencieux, son regard perdu dans le vide. Alors qu'ils montaient dans le chariot et que la ville de Vendeaume commençait à disparaître derrière eux, Lydia ne put s'empêcher de regarder en arrière, vers la maison où elle avait laissé Aventus Aretino, se promettant silencieusement de trouver un moyen de sauver le garçon. Mais pour l'instant, elle devait se concentrer sur Hunfen. Elle avait fait une promesse, et elle avait l'intention de la tenir, quel qu'en fût le coût.



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