Les enfants de Bordeciel

Chapitre 35 : Leçons de froid

3152 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 15/07/2025 10:21

Chapitre 35 – Leçons de froid

Fort-Dragon n'était pas une prison, pas officiellement. Il n’y avait pas de barreaux, pas de chaînes, pas de geôliers — juste des murs de pierre entourant la cour dans laquelle patrouillaient des gardes bienveillants mais suspicieux, réduisant à néant les rêves d’évasion des enfants qui y séjournaient. Ainsi, Hunfen n’avait jamais ressenti le palais si oppressant. Il avait passé une partie de la matinée à tourner en rond, incapable de se fixer, comme un animal en cage. Le Haut-Hrothgar semblait déjà appartenir à une autre époque. Une vie où il avait enfin eu le sentiment d’être en mouvement, d’avancer, de faire quelque chose. À présent, il était là, à nouveau assigné à résidence par des adultes inquiets, muets sur l’avenir et obsédés par sa sécurité.

Il avait tout essayé. S’entraîner dans la cour, à l’épée en bois contre un mannequin qui ne répliquait jamais ; épier les conversations entre les gardes sans être vu ; même lire un peu dans l’étude de Faarangar. Mais rien ne comblait ce vide qui s’était installé, cette impression d’être revenu en arrière alors que le monde continuait sans lui. Même Lydia ne semblait plus aussi présente — absorbée par des rapports, ou par ses propres pensées qu’elle refusait de partager. Elle avait promis de le retrouver dans l’après-midi, mais Hunfen ne voyait pas bien ce que cela changerait.

Le temps, ce matin-là, était celui des jours d’ennui. Un vent soutenu, laminaire, s’était levé pendant la nuit, charriant de fins cristaux glacés qui semblaient couper la peau. Un ciel gris pâle, presque blanc, et une ville immobile en contrebas, recroquevillée sous les assauts du froid. Le genre de temps qui douchait toute velléité de passer plus de quelques minutes à l’extérieur. Même Heimskr était silencieux ce matin. C’en était d’ailleurs étrange : le prêcheur, même gelé jusqu’aux os, ne renonçait jamais à glorifier Talos. Mais ce matin, ni sa voix ni sa silhouette n’avaient percé la brume glacée.

Hunfen s’était installé dans un renfoncement de la terrasse sud, là où le vent soufflait moins fort. Une pierre plate servait de banc. Il y venait souvent, surtout depuis que les Grises-Barbes l’avaient officiellement nommé Ysmir — Dragon du Nord, Parleur, Dovahkiin. Des mots qui résonnaient fort mais sonnaient creux dans son crâne. Dans sa bouche d’enfant, ils avaient un goût de métal froid. Il les répétait parfois en silence, pour en peser le sens — et chaque fois, il les sentait glisser hors de lui, comme des peaux trop grandes. Il baissa les yeux vers ses mains, les serra. Il ne voulait pas mépriser ces titres, mais il ne savait pas vraiment s’ils étaient bien à lui.

Un frisson de colère lui monta à la gorge — infime, mais assez net pour qu’il s’en rende compte. Il ferma les yeux un instant, et fit ce que les Grises-Barbes lui avaient appris : il respira lentement, guida ses pensées vers ce foyer intérieur où il apprenait à distinguer ses émotions de celles des âmes draconiques absorbées. Était-ce sa propre lassitude, ou celle d’un vieil esprit aigri d’avoir été asservi par la Voix d’un mortel ? Non. Cette amertume-là, il la reconnut : c’était bien la sienne. Pas un écho étranger, pas une fumée de dragon. Juste celle d’un garçon assis sur une pierre, qui se demandait ce qu’on attendait encore de lui — et s’il allait à nouveau savoir qui il était sous les noms qu’on s’acharnait à lui donner.

Un murmure lui parvint, atténué par les couloirs de pierre : une voix familière, posée avec cette diction appuyée de ceux qui veulent paraître sages. C’était proventus. Néanmoins, ce matin, il laissait échapper des marques d’entousiasme. Il s’agissait encore de cette histoire d’érudit, sans doute. Depuis deux jours, l’intendant en parlait à qui voulait l’entendre — un jeune homme envoyé depuis Cyrodiil, porteur d’un projet éducatif financé par quelque société lointaine et vertueuse.

« Qu’est-ce qu’il viendrait nous apprendre, celui-là ? À lire ? » avait plaisanté l’un des gardes.

Farengar, lui, avait également manifesté un certain engouement. D’après ce que Hunfen avait surpris, le mage de cour espérait trouver en ce nouveau venu un confrère, ou du moins une personne versée dans les secrets de l’aetherium, avec qui il pourrait enfin échanger sur son sujet de prédilection.

Tout ceci aurait pu rester sans intérêt pour le jeune garçon, mais au milieu du gris uniforme de cette matinée, l’événement attirait l’attention comme une tache d’encre sur un parchemin vierge. Aussi décida-t-il qu’il était grand temps d’aller voir à quoi ressemblait ce fameux homme de savoir.

oOo

Hunfen s'était faufilé jusqu'à l’une des galeries en mezzanine qui surplombait la grande salle. De là, il pouvait voir l’estrade du trône, le cercle des conseillers, les gardes alignés près des piliers. Nelkir était déjà là, accoudé à la rambarde. Il tourna brièvement la tête en entendant Hunfen s’approcher, puis détourna les yeux sans un mot, avant de souffler :

« Toi aussi tu viens voir le spectacle ? La lumière de l’Empire qui vient éclairer les arriérés de ce palais ? »

Hunfen ne répondit pas. Il se contenta de prendre place à quelques pas, juste assez près pour tout entendre. En contrebas, l'intendant Proventus allait et venait nerveusement, lissant sans cesse sa tunique, tandis que Farengar se tenait droit comme un I, son visage d’ordinaire sérieux frémissant d’anticipation. À les voir, on aurait cru que l’Empereur en personne allait franchir les portes. Le jarl Balgruuf, lui, trônait comme à son habitude : décontracté avec soin, brisant la solennité tout en imposant son autorité. À côté, Irileth montait la garde, indifférente à l’agitation voisine.

La grande porte s’ouvrit dans un claquement sec, et les murmures s’éteignirent aussitôt. Dans l'encadrement, baigné de lumière hivernale, se tenait un jeune homme d’une vingtaine d’années, grand, maigre et manifestement mal préparé pour un voyage depuis Cyrodiil. Il portait un long manteau de laine bleue, brodé d’un motif impérial — sans doute élégant et chaud sous un climat plus clément. Mais ici, le vent s’y était engouffré sans résistance, le traversant comme s’il n’existait pas, et l’avait imprégné de neige fine qui, en fondant, l’avait détrempé. Sa cape, qui avait subi le même sort, tombait comme un rideau gorgé d’eau, collant à ses épaules. Il grelottait, les lèvres bleuies, les doigts recroquevillés sur un sac à moitié gelé d’où dépassaient quelques parchemins déjà abîmés par l’humidité.

Hunfen observa un instant le nouveau venu, interdit, avant d’étouffer un rire derrière sa manche.

« La crème du savoir impérial, hein ? murmura Nelkir, acerbe. Dix septims qu’il ne survit pas à la nuit. »

En bas, l’érudit avança à pas précipités. Ses bottes, taillées dans un cuir trop fin, aux semelles parfaitement lisses, semblaient faites pour déambuler entre les colonnades d’un cloître impérial — certainement pas pour affronter la neige, la boue et les pierres gelées de Bordeciel. Elles produisaient un son détrempé à chaque pas et laissaient des marques humides sur le plancher. Lorsqu’il atteignit l’estrade, le jeune homme posa son sac au sol, écartant sa cape d’un geste cérémonieux — sans remarquer qu’elle s’accrochait aux plaques du plancher dans un bruit de tissu poisseux. Puis, bras croisés sur le torse, il s’inclina longuement, une jambe tirée en arrière.

Hunfen pouffa à nouveau et détourna un instant le regard, mi-amusé, mi-gêné. Même les bardes n’allaient pas si loin. En contrebas, il vit Proventus se raidir, Farengar lever un sourcil, et Balgruuf rester de marbre. Le regard du jarl était fixe, presque glacial. Le jeune garçon se rappelait des paroles des Compagnons : « Le Jarl n’aime pas les courbettes inutiles ». Et celle-là n’en finissait pas.

« Mon seigneur le Jarl ! s’exclama-t-il en se redressant avec un sourire crispé. Je suis Lucian Lentulus, humble envoyé de l’Institut pour la Diffusion Harmonique du Savoir Civilisé au sein des Provinces Périphériques. »

Hunfen cligna des yeux, interdit.

« C’est joli, marmonna Nelkir, ils pourraient rajouter deux ou trois mots. Peut-être faire une rime, aussi. »

Balgruuf, droit dans son siège, leva lentement un sourcil.

« Appelez-moi ‘Mon Jarl’, ou ‘Monseigneur’, si vous y tenez, dit-il d’un ton égal. Je vous écoute.

— Bien… oui… Bien sûr. Mes excuses. La bienséance de la Cité Blanche ne s’applique pas toujours avec la même rigueur dans… euh, dans ces fiers territoires septentrionaux. »

Il sourit de toutes ses dents, mais claquait déjà des mâchoires. Proventus toussota discrètement, se redressa d’un cran et lissa à nouveau sa tunique d’un geste nerveux, comme s’il pouvait gommer, d’un revers de main, le fait d’être lui aussi originaire de Cyrodiil. Hunfen, fasciné malgré lui, se pencha un peu plus.

« Ma mission, reprit Lucian, est de… fonder un institut pilote de savoir, à Blancherive, dans le but de favoriser les échanges culturels, et d’évaluer l’efficacité des méthodes d’enseignement standardisées auprès des populations des provinces éloignées… peu dotées, sur le plan éducatif. »

Farengar fixa le nouvel arrivant d’un sourcil parfaitement arqué. Son regard passa de Lucian à Balgruuf, comme pour s’assurer que ce qu’il venait d’entendre avait bien été prononcé à voix haute.

« Nous entendons par là, bien sûr, précisa Lucian, les régions où les structures de formation sont encore… disons… traditionnelles. Une occasion, donc, de… civilisation mutuelle. »

Un silence un peu trop long suivit ses mots. Proventus fixait un point imaginaire au sol, tandis que Farengar dardait maintenant Lucian comme s’il évaluait la température exacte à laquelle un trait de glace devient mortel. Irileth avait imperceptiblement raffermi sa main sur le pommeau de son épée. Balgruuf, pour sa part, demeurait impassible, les mains jointes.

« Et vous comptez faire tout ça… ainsi vêtu ? » demanda-t-il calmement.

Lucian jeta un regard confus à sa tunique détrempée.

« Mon Jarl, je… j’ai étudié tous les volumes disponibles à la bibliothèque Impériale sur les climats septentrionaux. J’ai passé plusieurs hivers à Bruma, qui est aux portes de Bordeciel… J’ai correspondu avec un certain Urag gro-Shub, de l’académie de Fortdhiver, qui m’a gracieusement transmis une bibliographie… Je pensais être préparé, cependant… Eh bien, il… À Bruma, la neige tombe vers le bas. Ici… elle est horizontale. Parfois même, elle remonte, on dirait qu’elle vole à l’envers !

— Bienvenue en Bordeciel, ricana sèchement Balgruuf. Vous avez lu des livres ; c’est bien. Vous avez marché cinq minutes sous notre ciel, et vous tremblez comme un coq sans plumes ; c’est moins bien. »

Lucian déglutit. Hunfen senti malgré lui un frisson de pitié le traverser, entre deux bouffées d’hilarité. Même Nelkir, pourtant d’ordinaire impitoyable, détourna les yeux, comme s’il jugeait la scène trop cruelle pour être intéressante. Le jarl reprit d’une voix ferme :

« Tous ceux qui pensaient à l’excès, ici, sont morts. Seuls ceux qui apprennent à composer avec les éléments, à tenir tête au vent autant qu’aux hommes, ont une chance de rester en vie. Avant de prétendre enseigner à mon peuple ce que vous croyez savoir, vous devrez vivre parmi eux. Pas comme un érudit dans une tour, mais comme un apprenti. Je vais vous placer sous l’autorité de mon mage de cour. »

Farengar parut soudain se décomposer. Il allait protester, mais Balgruuf le fit taire un geste à peine visible de la main. Le Jarl croisa les bras, puis fixa Lucian d’un regard d’un calme implacable.

« Dites-moi, cette société… Cette grande œuvre civilisatrice, elle est financée par qui, au juste ? »

Lucian redressa un peu la tête, heureux de changer de sujet.

« L’Institut est une initiative indépendante, mon Jarl. Nous recevons des dons de mécènes privés, de certaines maisons nobles de Cyrodiil — parfois même de familles anciennes de Hauteroche ou de Lenclume, qui croient encore à la puissance du savoir comme moteur de paix et d’unité.

— Et l’Empire ?, demanda Balgruuf, sans hausser la voix. Il vous soutient ? »

Lucian sourit avec prudence.

« L’Empire… nous tolère. Pour l’heure. Nos objectifs n’entrent pas en conflit avec les siens, et notre neutralité affichée nous permet d’agir dans toutes les provinces. Nous nous tenons à distance des factions militaires ou religieuses. »

Il laissa passer un silence, puis repris d’un ton léger que trahissait une pointe de fiel à peine contenue :

« … notamment de ceux qui se prennent pour la conscience morale de Tamriel, et entendent dicter aux autres ce qu’il convient de croire, de penser ou de dire. »

Cette fois, Irileth pivota légèrement, comme pour mieux jauger le jeune homme. Proventus tressaillit, visiblement partagé entre l’approbation et l’effroi, tandis que Farengar, curieusement, esquissa un mince sourire en coin. Balgruuf, pour sa part, ne bougea pas. Il resta immobile quelques secondes de trop, et le silence s’épaissit.

Puis, lentement, il se leva.

Le bois du trône gémit. Hunfen sentit son cœur battre un peu plus vite. Il connaissait ce moment : le calme absolu du Jarl juste avant qu’il ne tranche une situation.

« Vous parlez mieux que vous ne marchez, Lentulus, dit-il enfin. J’apprécie ceux qui savent manier les mots pour dire sans nommer. Mais prenez garde à ne pas vous couper avec votre propre lame. Ici, certaines paroles peuvent être plus fatales que le froid. »

Il descendit lentement les trois marches de l’estrade, jusqu’à se tenir à un souffle du jeune érudit, qui, malgré son sourire crispé, peinait à masquer un frisson de recul.

« Soyons clairs : je n’ai pas besoin que l’on vienne éclairer mon peuple comme s’il vivait dans l’ombre. Mais j’accepte ceux qui viennent apprendre avant d’enseigner, et écouter avant de parler. Si vous survivez à l’hiver, et que vous ne vous êtes pas enfui en Cyrodiil entre-temps, nous pourrons reparler de votre projet. »

Il se tourna vers Farengar.

« Tu veilleras sur lui. Montre-lui comment les choses fonctionnent, ici. Fais-lui voir ce que les livres ne disent pas. Et donne-lui des bottes. Des vraies. »

Farengar, stoïque, hocha la tête. Il s’approcha de Lucian, le saisit par le bras avec plus de rudesse qu’il n’aurait été nécessaire, et l’entraîna sans un mot vers son étude. Au passage, l’érudit ramassa maladroitement son sac détrempé, fit mine de saluer une dernière fois, mais Balgruuf ne lui adressa pas un regard. Lorsqu’ils eurent disparu dans les couloirs, le Jarl soupira longuement. Puis, il fit un signe discret à un garde en faction à sa droite. Ce dernier acquiesça d’un bref mouvement de tête et s’éclipsa par une porte dérobée.

Quelques instants plus tard, on entendit des pas rapides, puis un raclement familier : Heimskr, le prêcheur de Talos, surgit dans la salle, l’air outragé et la robe de travers.

« C’est une indignité ! On me fait taire pour complaire à des étrangers ! » lança-t-il à personne en particulier. Il redressa sa capuche, épousseta sa robe, et s’en alla d’un pas décidé vers la sortie, sans un mot de plus. Au seuil, il s’arrêta juste assez longtemps pour jeter un regard appuyé à Balgruuf, qui resta impassible. Puis il reprit son chemin jusqu’à sa statue, d’où, à peine une minute plus tard, résonnèrent à nouveau les premières vociférations d’un sermon gelé mais fervent sur la grandeur éternelle de Talos.

Nelkir haussa les épaules.

« Tu vois ? Balgruuf joue au chef, Farengar joue au sage, et le nouveau joue à survivre. Et ils pensent que tout ce théâtre suffit à tenir le monde debout. »

Il avait l’habitude des piques de Nelkir, mais celle-ci, sans colère ni bruit, avait quelque chose de vrai. Et cela le dérangeait un peu plus que d’habitude.

Le garçon ricana, sans joie.

« Ils prétendent que c’est pour notre bien. Comme toujours. Tu vois ce type de tout à l’heure ? Ils vont le nourrir, l’habiller, et le promener dans Blancherive pour qu’il pense avoir compris la province. Ensuite, il ira écrire des rapports sur “l’âme rustique du Nord” à ses petits copains. »

Il s’éloigna de la rambarde et s’enfonça dans l’ombre du couloir.

« Tu sais quoi, Hunfen ? Si tu veux vraiment apprendre un truc utile, suis-moi un de ces soirs. Je connais un endroit dans le palais que même les gardes ne surveillent pas. »

Il marqua une pause, guettant sa réaction.

« Une porte. Très vieille. Elle parle. »

Hunfen fronça les sourcils. Nelkir se retourna, un rictus au coin des lèvres.

« Elle ne parle pas à tout le monde, bien sûr. Juste à ceux qui peuvent comprendre. Mais… qui sait. Peut-être qu’elle t’adressera un mot. »

Il s’éloigna, sa voix devenant presque un murmure.

« Moi, elle me parle depuis longtemps. Elle ne ment pas, elle. Elle dit des choses qu’aucun adulte n’oserait te dire. Des vérités qu’ils préfèrent qu’on ignore. »

Hunfen resta seul, figé dans le corridor. Un vent froid s’engouffra dans les poutres, comme un soupir très ancien.

Au loin, la voix de Heimskr s’éleva comme un cri de guerre adressé aux cieux :

« Talos le Puissant ! Talos l’Infaillible ! Talos l’Imprenable ! À toi nous rendons grâce ! »

Et la ville, immobile sous la neige, sembla un instant frémir — de foi, ou de fatigue.

Mais le jeune garçon, lui, n’écoutait déjà plus. Ses yeux s’étaient tournés vers le couloir obscur d’où Nelkir avait disparu, et en lui montait une sensation étrange, à mi-chemin entre la curiosité, le doute… et quelque chose de plus trouble encore.




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