Honneur et Amertume

Chapitre 3 : La Bataille de la Marche de la Soif I : L'Eclaireuse

3387 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 26/01/2021 21:35

Les pierres et le sable grossier du djebel faisaient crisser doucement dans la nuit les bottes et les sandales de légionnaire des soldats en marche. Shaiélaè avançait prudemment et ses mains tâtonnaient contre les bloc de pierre les plus gros pour l'aider à garder son équilibre sur la pente inégale. Elle n'avait pas de mal à voir dans la nuit grâce à ses yeux d'elfes, aussi la faisaient-on marcher devant pour guider les autres sur le chemin à emprunter. La petite elfe agile escaladait et sautait avec aise les obstacles sur le chemin. Ce n'était pas plus compliqué de franchir le sol accidenté Martelfell que de s'aventurer à travers les ornières et les racines géantes de sa jungle natale. Mais elle ne pas se laissa griser par la simplicité apparente. C'était la guerre, ici, et le danger pouvait surgir n'importe quand n'importe où. Et il y avaitdes ordres strictes pour rester discret. Shaiélaè ne voulait pas prendre le risque d'une erreur qui puisse lui être fatale, à elle et tout le bataillon.


Les autres suivaient aussi bien qu'elle, derrière. C'étaient des vétérans de la Légion habitués à ses marches éprouvantes. Ou de nouvelles recrues, comme elle, qui avaient versé leur sueur lors des courses et des parcours d'obstacle impitoyable qu'on leur avait subir pendant les trois mois qu'avait duré leur entrainement. Le condottière du Lynx-Noir avait offert à l'Empire sa compagnie, à titre d'effort de guerre. Il avait reçu un poste haut-placé en guise de dédommagement tandis que ses troupes étaient dispatchées au sein de divers unités d'auxiliaires. Et en attendant l'heure du départ, on les avait parqué dans un camp d'entrainement au sud de la Bretonnie où s'amassait en urgence toute les troupes du nord-est de l'Empire que la Légion pouvait rassemblait. L'armée manquait de tout. Il n'y avait même pas assez de fourniture pour que Shaiélaè ai sa propre armure. On lui avait seulement fourni des bottes neuves et un simple calot de cuir équipé d'oreillettes et d'un couvre nuque. Elle avait cousu elle-même un dragon impérial sur le torse et dans le dos de sa tunique. Ça n'était pas très joli, mais suffisait pour qu'on la reconnaisse comme une membre de la Légion.


La rumeur courrait qu'on irait à Martelfell. Le Thalmor y avait débarqué et pris le contrôle de la moitié du pays. Les troupes impériales prisent en infériorité numérique battaient précipitamment en retraite vers le nord. Une armée d'elfe talonnait les fuyards, ne montrant aucune pitié et ne leur laissant aucun répit. C'était pour les renforcer... ou les remplace, que l'ont formait à la hâte une nouvelle armée dans le sud de Hauteroche. La rumeur se révéla exacte. Et c'est ainsi que Shaiéalè se retrouvait à marcher de nuit avec un groupe de combat dans les collines arides du pays rougegarde.


Une crevasse fendait la roche un peu plus loin. La petite elfe la remarqua à temps et modifia se direction pour la contourner.. Elle murmura de prendre garde sans se retourner à son chef de groupe, qui marchait dans son dos. Le sous-officier traduit par signe la présence de l'obstacle aux hommes derrières lui qui firent passer le message à leur tour. L'escouade entière fut mise au courant en peu de temps de l'emplacement du fossé et de la marche à suivre pour le contourner.


Le flanc entier du djebel était couvert de dizaines d'escouades qui progressaient de manière similaires. Les fins croissant de Masser et Secunda révélait les hommes les plus proches aux yeux de Shaiélaè. Elles distinguait leur silhouette se mouvant dans la nuit en groupes espacés, prenant garde comme ceux de son escouade aux obstacle que le terrain traître leur tenait caché jusqu'au dernier moment. De temps en temps, un éclat luisait brièvement d'une colline voisine lorsqu'un légionnaire révélait par accident la lame de son armes à la lueur des lunes. Les officiers avaient envoyé deux milles éclaireurs en reconnaissance dans toute la région. Un nombre que la petite elfe aurait effarant si elle n'avait pas été habituée depuis trois mois au gigantisme de l'armée. Rien que le camps était plus vaste et plus peuplé encore que la ville de Taillemont. Pas moins de cinq légions y étaient groupés et les deux milliers d'éclaireurs de la mission présente ne représentait qu'une fraction à peine des vingt milles hommes que comptaient l'armée. Ça avait été un beau bazar lorsque tout ce monde s'était déplacé du camps de Hauteroche vers le front de Martelfell Surtout lorsqu'ils avaient franchit le fleuve Bjoulsae sur des barges.


Leur mission était importante. Les légions de Martelfell en retraite devaient être toute proche. L'armée elfe à leur trousse leur avait forcé à franchir le désert presque sans ravitaillement et sans pouvoir s'arrêter un seul instant. Tiraillées par la soif, harcelées par les bêtes et les dangers du désert, talonnées par l'ennemi qui abattait quiconque se faisait rattraper... L'armée de secours n'osait imaginer les souffrances que leurs frères légionnaires enduraient à cet instant. Mais l'enfer ne prendrait fin pour eux que si la troupe de reconnaissance parvenait à joindre les rescapés avant que le Domaine ne le fasse. Leur armée n'était normalement pas au courant de la présence de légions fraiche et déterminée venue en renfort. Il s'agissait de la prendre par surprise alors qu'elle s'attendait à rattraper une bande de soldats à moitié morts de soif et de fatigue. De la détruire dans cette embuscade pour que la reconquête de Martelfell ne soit plus qu'une partie de plaisir... Shaiélaè ignorait que la guerre puisse être si complexe. C'est Ioreck qui lui en avait expliqué toute les subtilité.


C'était la fin d'après-midi quand les éclaireurs avaient quitté le camp provisoire installé plus au nord. La nuit était maintenant bien avancée, cela faisait plusieurs heures qu'ils marchaient. La petite elfe ignorait jusqu'à quand il leur faudrait continuer s'ils ne trouvaient pas les soldats rescapés de la traversée du désert. On ne luit avait rien dit et elle se contenter d'obéir sans poser de questions. Mais elle avait hâte que cela se termine, qu'ils tombent ou non sur les réfugiés. Ses yeux avaient tendance à se fermer tout seul. La tension qui régnait ne suffirait bientôt plus à les lui garder ouvert.


Ils atteignirent la vallée au pied de la colline qu'ils venaient de descendre. Des oliviers, des lauriers-roses, des buissons d'épines et des cyprès tapissaient de verdure la combe étroite, encadrant le lit rocailleux d'une rivière asséchée. La végétation de cette province était désolante, ne se résumant qu'à de petits arbres secs et tordus et un peu de maquis court-sur-patte. Shaiélaè avait eu tout le loisir de se plaindre de ces arbres ridicules depuis leur arrivée. Les forêts de Hauteroche passaient pour des jungles luxuriante en comparaison.


Le chef d'escouade releva la petite elfe de sa position en tête de formation et la remplaça par un auxiliaire breton. Enfin ! Shaiélaè ralentit pour se replacer à la queue de l'escouade mis son esprit dans un état mental plus reposé encore, ne se contentant que de suivre machinalement les pas du soldat devant elle.


On s'agitait. Les voix basses et fébriles s'interpellaient et se donnaient des ordres. Shaiélaè sortit de son état-second de marche passive. Ses compagnons rompaient la ligne de l'escouade. Les légionnaires couraient presque, pointaient du doigt des direction dans la nuit. Pas loin d'elle, un mage de guerre alluma un feu-follet. L'orbe blafard flottait autour de lui tandis qu'il discutait autour d'une carte à voix haute avec un officier. La torpeur de la petite elfe s'évanouit subitement, elle compris que l'on avait retrouvé les soldats rescapés de la retraite à travers le désert. Un ordre fusa dans la nuit, il fallait contourner la colline en face d'eux jusqu'à tomber sur les autres sections d'éclaireurs. Un cavalier passa en trombe, galopant dans le sens opposé. Combien de temps s'était écoulé depuis que la relève l'avait ôtée de la tête de file ? Shaiélaè ne saurait le dire. Plusieurs heures, peut être : Les lunes étaient hautes... La marche, la fatigue, les dizaines d'hommes marchant autour d'elle, l'agitation parmi les rangs des éclaireurs enivraient ses sens. Plus question de dormir à présent.


Elle sut qu'ils avaient atteint le point de rassemblement lorsqu'elle vit des hommes assis, épars, et des tentes improvisées à l'aide de couvertures déployées entre les branches de prunelliers desséchés. Quelques feu follets éclairaient timidement le bivouac. Leur lumière pâles révélait le visage brulés, squelettique d'hommes hagards que l'on escortait, portait presque jusqu'aux couvertures où ils pouvaient s'allonger. C'étaient les survivants des légions de Martelfell. Ils n'avaient plus en rien l'air de soldats : leur lourde armure, cela faisait longtemps qu'ils l'avaient jetés dans le désert. Ils ne portaient que leur tunique déchirée ou s'étaient enroulés dans des draps sale en ensanglanté. Certains étaient entièrement nus. Les rayons mortels du soleil avaient bruni, brûlé leur peau qui s'offrait à leurs sauveteurs nue et craquelée. Beaucoup étaient aveugles et tous d'un maigreur à faire peu . Une armée de vieillard avant l'âge, voilà ce que les éclaireurs recueillaient recueillaient et s'efforçaient de réhydrater. Des râles et des remerciements incompréhensible s'échappaient des leur gorge desséchée.L'ampleur du désastre du désastre dépassait les effort qu'ils pouvaient fournir pour aider.


Après quelques minutes d'indécision passée à courir de droite à gauche sans savoir quoi faire Shaiélaè se fit assistante médicale. Les blessés affluaient, de plus en plus nombreux. Leurs blessures infectées purulaient par manque de soins, les larves grouillaient à l'interieur des plaie ouverte. Les éclaireurs avaient apporté en prévision eau, vivres médicaments . Ils les distribuaient tant bien que mal, mais ce fut bientôt insuffisant. Le flux incessant de squelettes ambulants ne faisait que grossir à chaque instant. Les deux milles éclaireurs venu à leur secours ne furent bientôt plus qu'une minorité complétement débordée.


Quand on lui avait parlé des " survivant de la retraite du désert ", Shaiélaè ne s'était imaginé que quelques dizaines de rescapés, tout au plus.


" Stupide, stupide petite bosmer ignorante ! " se sermonna-t-elle. Bien des hommes avaient péri lors du voyage, mais c'était bien une armée entière qui venait à eux. Ses préjugés de sauvageonne elfe des bois l'avaient encore berné.... Même après tout ces mois dans la Légion, elle ne saisissait le gigantisme du conflit dans lequel elle s'était engagée. On ne l'y reprendrait plus, se promit-elle.


La bosmer débouchonna sa gourde et la mit profit pour soulager les souffrances de quelques rescapés . Elle n'avait heureusement pas bu beaucoup au long de la marche nocturne. Les quelques gouttes d'eau allèrent se noyer dans l'océan de moyens nécessaires pour remettre tout ces malheureux sur pied.

Des cavaliers galopaient prévenir le gros de l'armée du succès de la reconnaissance. Elle serait bientôt là avec un véritable support médical. Un fin liseré doré pointait derrière les collines à l'est. Le soleil déjà se levait. Elle n'aurait pas dormi de la nuit...


" Toi, toi, toi, vous deux ! Sur la crête, allez renforcer les sentinelles et gardez un œil sur le sud. Ne laissez aucun éclaireur du Domaine s'échapper vivant si l'un d'eux se présente, ils de doivent pas savoir que l'armée de secours est arrivée, compris ?"


Shaiélaè hocha la tête en guise de réponse à l'officier qui venait de passer près d'elle en beuglant des ordre. Elle se releva prestement et escalada au pas de course le djebel à la suite des autres soldats désignés vers l'emplacement dicté. Oubliée, la fatigue. En fait, elle avait maintenant une grosse boule au ventre. L'ennemi arrivait... Ce n'était pas le moment de décevoir. La dernière fois qu'on lui avait fait confiance, elle n'en avait pas eu la force et avait mis tout son village en danger. Mais elle allait prouver qu'elle n'était pas lâche. Et si ça recommençait ? Cette guerre là n'était pas si différentes des rixes annuelles entre tribus bosmers est kahjiit. Juste un peu plus grande, voilà tout....


Shaiélaè parvint essoufflée en haut de la colline et remplaça l'un des guetteurs qui s'y trouvait.. L'archère cala l'arc qu'elle tenait à la main contre sol, ploya la corne et encocha la corde. Du carquois fixé à sa cuisse, elle choisit trois flèches qu'elle posa sur le sol devant elle, où elle s'allongea entre des touffes d'herbe coupante pour que sa silhouette ne se détache pas du sommet de la crête. Le calme planait sur paysage qui s'étendait devant elle. Un nuage de poussière au loin masquait les étoiles les plus basses sur l'horizon. L'ennemi, devina-t-elle. Mais trop loin pour qu'il ne les voient. Une poignée d'heure de marche seulement les séparait.. La colonnes rescapé affluait encore sur sa gauche, lente et interminable. La longue bande distendue d'hommes avançait sans souci de cohérence. Les plus vigoureux allaient vite, les plus faibles lentement. Ils jetaient des regards inquiets derrières eux, épaulaient ceux trop faible pour continuer. Encore un petit effort, et ils seraient sauvé.


Nulle armure dorée du Domaine ne brillait à l'horizon. Les yeux de Shaiélaè courraient d'un point à l'autre du paysage, guettant consciencieusement le moindre signes d'une avant garde ou de détachements de cavalerie jeté aux trousses des derniers survivants. Rien. Rien sauf l'inquiétant panache de poussière au loin n'indiquait la présence d'une quelconque armée ennemie . Le temps et l'inactivité eurent raison du stress et de la motivation de Shaiéialè. Ses paupières se fermèrent lentement contre son gré. Sa position inconfortable, allongée contre les rochers du sol, les bras caressé par des herbes coupantes la garda éveillée quelques minutes encore. Puis elle succomba au sommeil.


Quelqu'un lui tapotait le casque. Shaiéalè releva la tête en un éclair.


" Je ne dormais pas, j'ai juste fermé les yeux un instant ! " s'écria-t-elle dans la panique.


Il faisait chaud maintenant et le soleil poursuivait sa route vers le zénith. Il en était presque à mi-course.


" Je viens te relever, auxiliaire," annonça le soldat qui l'avait si brutalement ramenée à la réalité. Il ne fit nul allusion à l'assoupissement intempestif de la sentinelle. Shaiélaè rougit néanmoins de honte. Elle ramassa ses flèche et se releva précautionneusement. Les courbatures la tiraillaient et comme elle s'était endormie sur son bras gauche, elle n'avait plus de sensation dans ce dernier. La petite elfe prit garde à bien rester baissée pour ne pas dévoiler sa silhouette par dessus la crête. Ce qui fit rire la nouvelle sentinelle.


" C'est inutile de faire tant de cérémonie, il n'y a plus besoins d'être caché " lui expliqua-t-il. " Regarde : "


Les panaches de poussières s'étaient multiplié et rapproché dans la vallée delà du poste de surveillance. On y distinguait à présent des groupes de cavaliers galopant d'un point à l'autre et les reflets brillants, innombrable de détachement elfe tâchant de se regrouper. Les deux armées se battaient déjà. Et dans son dos, l’abri de la colline, le bivouac des éclaireurs s'était changé en véritable poste avancé. Les tentes y avaient fleuri comme des champignons où s'accumulaient les blessés ramenés de l'avant. On y soignaient plus seulement brulures et déshydratations, mais également crânes fracassés et autres membres tranchés.


Combien de temps avait-elle comaté pour manquer toute celle évolution ? Le gros de l'armée avait eu le temps de les rejoindre. Des cohortes d'infanterie lourde envahissaient le campement et prenaient place sur les hauteurs avoisinantes. Dans l'autre sens repartaient les survivants épuisés de la traversé du désert. Les guérisseurs prenaient soins d'eux à l'ombre de auvents. Ils étaient ensuite chargés sur des mules et des guars en direction de l'arrière. Leurs souffrances étaient belles et bien terminées.


" On se bat déjà ?" s'étonna la petite elfe. Quelque chose lui échappait. " Je croyais qu'on devait leur tendre une embuscade ? !" Elle en avait tendu plein, des embuscades. Elle était même une spécialiste de cette tactique, lorsqu'elle se battait dans la jungle. Elle n'avait pas son pareil pour se fondre dans la végétation, attendre que la cible passe à portée puis la cribler de flèche avant qu'elle ne se rende compte de sa présence. Voilà ce qu'était une embuscade. Ce genre d'escarmouches de cavalerie n'y ressemblaient en rien.


" Ils nous ont repéré, c'est ça ?" s'inquiéta-t-elle prise d'une horreur soudaine. Elle craignait au fond d'elle d'être en partie responsable de cet échec. De ne pas avoir prévenu à temps l'arrivée de troupes du Domaine.


La relève ôta son casque pour essuyer la sueur qui couvrait déjà son front, même àcette heure précoce. Depuis longtemps l'astre solaire enflammé avait chassé à la fraicheur de la nuit.


" L'embuscade a marché, je crois." dit-il. " Regarde-là bas : c'est notre cavalerie. Elle occupe les flancs des elfes et gêne leurs manœuvres. Ils ne peuvent plus bouger et c'est trop tard pour reculer. Ils sont obligé d'accepter le combat. Qui se passera sur un terrain et dans des conditions que nos stratèges auront choisis. Je ne pense pas qu'ils s'attendaient pas à ça. Ils n'étaient pas prêt à une bataille et n'ont pas le temps d'organiser leur ordre de bataille. Notre cavalerie les harcèle, paralyse leurs mouvement et nos légions approchent parfaitement préparées. On va gagner, c'est sûr. "


Le soldat remarqua les yeux ronds de la petite elfe. Il se mit à rire de bon cœur à sa mine déconfite :


" A quoi-est ce que tu t'attendais ? Tu pensais qu'on allait surgir des fourrés en hurlant pour leur lancer nos javelots par surprise ? "


Shaiélaè ne répondit rien. C'était en réalité exactement ce qu'elle avait imaginé... Qu'elle idiote, encore une fois. Plus elle découvrait la véritable nature de la guerre, plus elle l'angoissait. Elle détacha la corde de son arc et laissa au légionnaire le soin de surveiller les environs. Puis rejoignit le reste de son bataillon, qui campait en bas en attendant des instructions supplémentaires.


Ce qu'il faisait chaud... Et ce n'était pas encore midi. Son outre était vide lorsqu'elle voulu boire une gorgée. La petite elfe se souvint en avoir fait don aux rescapées, et poussa un juron.


"Reposez-vous," annonça le préfet de sa cohorte. " Mais tenez vous prêt à faire mouvement dès qu'on nous en donnera l'ordre !"


Il n'eut pas pas besoin de le lui dire deux fois. Elle grignota un morceau de bœuf séché de ses provision, emprunta l'eau d'un de ses compagnons et s'allongea à l'ombre d'un laurier envahie de légionnaires profitant d'un peu de la fraicheur du feuillage. La petite elfe ôta son casque, se soula en boule. Elle se demanda où donc pouvait se trouver Ioreck. Pourvu que tout aille bien pour lui... Ce ne serait pas quinze gobelins en face de lui, mais une armée de dizaines de milliers d'elfes. Son ami était fort et vaillant. Mais Shaiélaè se demandait si ces qualités avaient la moindre valeur dans le genre de bataille qui s'annonçait... Mais la fatigue finit par avoir raison d'elle, malgré la grosse boule qui lestait son ventre. La petite elfe ferma les yeux et le sommeil l'emporta.

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