Les Marches Abyssales

Chapitre 1 : Le Testament de Maitre Natalys

1182 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 03/08/2017 18:56

Je reconnais facilement que mon oncle était un homme quelque peu excentrique. Passionné, plutôt, pour ceux qui préfèrent un terme plus neutre. Je lui vouais depuis ma plus tendre enfance une forme de fascination. Il avait tant à raconter sur ses voyages, son travail, des histoires diverse tantôt amusante, tantôt effrayante qu'il m'aurait été bien vain d'espérer entendre de la bouche de mes tuteurs.

Andre Natalys, frère unique de six ans l'ainé de mon père était un marin marchand à la retraite. Après avoir passé une jeunesse à écumer les ports de Tamriel, mon oncle avait décidé à l'aube de sa retraite de s'engager en politique. Il avait mené avec un certain succès au sein du conseil municipal de Corinthe, en Confédération d'Elsweyr. Une poignée d'année plus tard et le voilà promu au rang de représentant régional, puis général des syndicats sucrier. Tout laisse à croire que sa politique économique et commerciale a trouvé auprès des hommes-chats une oreille attentive. A la suite d'accord politiques et de la fusion de certaines administration son poste se retrouva propulsé dans le giron du gouvernement impérial qui le nomma successivement juge des affaires maritimes à Aubétoile, en Skyrim, prévôt des eaux territoriales impériales des provinces de l'est, en Morrowind, puis vice-président de la commission du Conseil des Anciens relative aux affaires commerciales et maritimes, à la Cité Impériale. Lorsque l'échéance de se dernier poste est arrivé à son terme, mon oncle n'a pas brigué de second mandat et s'est simplement retiré dans un sympathique manoir à la lisière de la grande forêt bordant Chorrol où il espérait y écouler paisiblement des jours heureux, bercé par les souvenirs d'une vie bien remplie.

Il y a deux mois, j'ai eu le choc et l'immense chagrin d'apprendre la nouvelle de son décès, d'un suicide indiquait le courrier sans donner plus de détails. L'ouverture d'un testament révéla qu'il m'avait désigné comme exécuteur testamentaire. Les autorité de Chorrol disait la lettre m'invitaient à me rendre dans l'an au domicile de feu maitre Natalys pour y régler la succession sous peine de voir confisquer les biens à l'échéance de ce délais.

Je réglais mes affaires laissait mon domicile à la charge de ma femme et me effectua dès le mois suivant le voyage jusqu'au comté de Chorrol, encore troublé à l'idée de savoir mon vieil oncle entre les mains d'Arkay. Je ne cessait d'extrapoler sur les raisons qui l'auraient poussé à ce donner la mort. J'eu beau réfléchir, à vrais dire, je n'en trouvais aucune.

Ce voyage fut également l'occasion nostalgique de me rappeler les moments passé avec lui pendant mon adolescence. Des heures dans la bibliothèque, assis sur le parquet en écoutant ses récits de voyages, ses anecdotes historiques (parfois d'une véracité douteuse, je l'avoue), ses avis politique très tranchés.... Ces visites je m'en souviens, n'enchantaient pas vraiment mon père. Mais elles me faisaient plaisir et ma mère s'était prise d'affection pour son beau-frère parfois bougon mais toujours débonnaire. Il faut comprendre qu'Andre a très tôt quitté le domicile familiale pour s'engager dans la marine marchande. Mon père et ses parents ne l'ont plus revu pendant des dizaines d'années, jusqu'à ce que son tout nouveau poste au Conseil des Anciens ne le ramène en Cyrodiil. Là il s'efforça de retrouver et renouer contact avec une famille qui l'avait depuis longtemps oublié et dont mon père était désormais l'unique survivant. C'était il y a douze ans, j'avais alors quatorze ans.


On avait depuis longtemps inhumé mon oncle lorsque j'arrivais à ma destination. Je ne pu que contempler son caveau dans le crypte de la cathédrale. J'en appris plus sur les détails de sa mort. "Pendaison", m'expliqua t on. Je m'occupais ensuite des affaires plus prosaïque de la succession. Tout était parfaitement en ordre du point de vu des formalité. "Comme s'il avait prévu sa mort depuis longtemps " fit remarquer le notaire. "Il est même venu chez moi une semaine avant son décès afin de modifier quelques lignes de son testament. "

Oncle Andre avait laissé une copieuse part de sa fortune à la famille qu'il lui restait, c'est à dire moi ma femme et mes enfants. Le reste était destiné à divers caisses d'assistance des veuves et orphelins de marins morts en mer, à la Guilde des Mages et autres instituts de recherches ainsi que plusieurs autre associations. Il ne restait plus que le mobilier courant dont il me chargeait de trouver un acquéreur.

Tout dans le manoir avait été laissé tel que c'était au moment de la découverte du corps. Une fine couche de poussière avait depuis recouvert les .meubles. Mon échine frissonna lorsque je trouvais, enroulée dans un coin,la corde avec laquelle mon oncle s'était ôté la vie.

Élément incongru, un recueil de fables pour enfant était posé sur son bureau, ouvert à la page d'un conte farfelu où il était question d'un aventurier s'enfonçant dans une ruine dwemere du désert de Martelfell. Parvenu dans un immense cul-de-sac, il voyait trônant au milieu de la salle une cloche et une petit marteau près de laquelle était posé cette inscription : "Choisis de me frapper si tu l'ôse, et assume à jamais la responsabilité de ton geste"

Craignant un piège, l'aventurier ne faisait rien et quittait la ruine, déçu. Mais par la suite, il ne pouvait s’empêcher de penser à ce qui aurait pu se produire s'il avait frappé. Cette question l'obsédait, si bien qu'il retournait à la ruine sans parvenir à en retrouver l'entrée, une tempête de sable l'ayant engloutie. Il passait ensuite le reste de sa vie torturé par la curiosité et regrettant à jamais sa lâcheté du moment.

L'idée que cette fable fantaisiste dans une livre pour enfant soit le dernier ouvrage consulté par mon oncle avant sa mort me troubla autant qu'elle m'amusa.

J'oubliais bien vite cette excentricité apparente d'oncle Andre, car je trouvais presque aussitot, en fouillant dans son bureau, la petite boite qui me pousse aujourd'hui à raconter cette histoire.

Ladite boite était presque cachée au fin fond d'un tiroir et je l'aurais sans doute manqué si ma main ne l'avait pas accidentellement heurtée en allant rechercher une craie malencontreusement tombée au fond.

Elle était en étain, d'un format assez plat. Un verrou que je fis sauter d'un coup de couteau la fermait. J'y découvris des parchemins, vieux pour la plupart et durci par le sel ainsi qu'un carnet, apparemment un journal, dont j'entamais la lecture.

Il s'avera qu'il s'agissait d'une sorte de journal de bord, rédigé lors d'un voyage au large de Morrowind alors qu'oncle Andre y séjournait avec le poste de prévôt des eaux territoriales impériales des provinces de l'est.


Permettez-moi d'en faire ici la transcription :



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