Les Marches Abyssales

Chapitre 3 : Bataille Navale dans la Mer des Fantômes

1840 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 03/09/2017 00:06

Le journal de mon oncle s'achevait sur ses lignes. Je jetais un œil sur les parchemins éparses et délavé par l'eau de mer qui l'accompagnaient dans la boite. Après les avoir remis dans l'ordre, ils racontaient ceci :




Terre Inconnue, 3E277. Jour et mois inconnu


Akatosh, Mara, Arkay soyez béni de m'avoir gardé en vie. Je tremble encore des événement que j'ai vécu. Je les relate ici des jours, des semaines peut être après les avoir vécu. J'avoue avoir perdu toute notion des dates. La faute de ce délais incombe à la perte de mon journal et l'impossibilité de me procurer ni plume, ni encre ni papier.

Voici donc un résumé des horribles aventures qui me sont arrivé depuis la dernière fois que j'ai rédigé une entrée dans mon journal, le 21 d'âtrefeu si mes souvenirs sont exact. Je pense avoir gardé une bonne mémoire de ce qui s'est passé. Peut être suis-je inexact par moment ou mon esprit confus a-t-il altéré ma perception de la réalité. Mais voici ce que je me rappelle avoir vécu. Reprenons donc à partir de cette maudite journée du 22 d'âtrefeu :


Nous étions dans le sillage d'un navire pirate. L'Almalexia , notre jonque, était alors en passe de le rattraper. L'abordage était inévitable et nous étions préparé en conséquence. Nous sommes arrivé à porté de sorts peu après l'aube. Nos mage de guerre mercenaire se sont mis à bombarder la dunette et les voiles de notre proie, sans grand succès. Comme nous nous y attendions, le charpentier de navire ayant conçu le vaisseau n'avais point omis de renforcer sa structure à l'aide de charmes et d'enchantement. Quelques pirates se sont mis à riposter dans notre direction, se lançant dans un duel de magie avec nos propres mages. J'assistais à cet échange à distance prudente, par crainte d'être atteint par une boule de feu égarée.

La baliste lourde entra ensuite à portée de tir. Le premier épieux s'est écrasé dans la mer à une poignée d'encablure du bastingage de l'adversaire. Quelques ajustements plus tard et nos artilleurs défonçaient la dunette arrière. Les flibustiers ont alors compris leur vulnérabilité face à cette arme redoutable et ont engagé des manœuvres d'évitement. Ces zigzags qui les mettaient à couvert d'un second tir les ralentissaient considérablement. Ce n'est que quelques minutes après le tout premier tir de baliste que nos navires s'approchèrent à porté de flèche.

Mercenaires et Redoran se sont massé à la proue de l'Almalexia , protégés derrière de larges pavois et ont riposté flèche pour flèche, sort pour sort à chaque projectile que leur envoyait les pirates. Je me suis moi-même rendu utile à cette occasion en allant chercher un arc long dans la réserve et en joignant mes traits aux tirs de barrages que nous lancions. le premier sang a été versé à cette occasion. C'est un marin qui s'est effondré, l'oeil percé d''une vilaine empenne noire. En face, les boucliers ronds derrière lesquels les tireurs ennemis s'étaient retranché ressemblaient à de grossiers hérissons. J'ai vu deux pirates tomber à la mer. L'Almalexia a dépassé sans s'arrêter leurs cadavres flottant, percé de flèches eux aussi. Nous étions assez proche pour lire le nom que les pirates avaient donné à leur vaisseau. Le Velehk Sain, en hommage macabre au légendaire démon-pirate. Un affront de ses voyous aveugle à toute morale.

Un épieux de notre baliste toucha de nouveau la poupe de l'adversaire. Le trait était cette fois relié à une corde, comme un immense grappin qui nous reliait à eux. Le gouvernail avait du être endommagé par le tir car le navire pivota sur son flanc dans un large mouvement circulaire. Nos marins ont admirablement manœuvré pour stopper l'Almalexia et la placer face au vent pour couper définitivement l'élan de l'adversaire.

Nous étions bord à bord avec le Velehk Sain, juste à quelques brasses l'un de l'autre. Nous voyons les pirates, hommes au teint basané originaire de Martelfell, elfes-noirs au regard sournois, des Nordiques brutaux et des hommes-lézard du Marais-Noir s'affairer sur le pont, tentant de libérer leur vaisseau de notre emprise et nous bombardant de flèches, de sorts et de javelots. Notre guérisseur avait déjà fort à faire à ce stade de la bataille. Le poste de secours installé dans l'entrepont était encombré de blessés et de mourants,et de nouveaux arrivaient sans cesse. A titre personnel, je dois dire que plusieurs flèches m'ont frôlé à de nombreuse reprise et que l'une d'elle s'est même brisée sur le pectoral de mon armure de verre. J'ai également échappé de à un sort de foudre qui s'est écrasé sur le pont juste là où je me trouvais quelques instants auparavant. Ce danger n'a nullement coupé ma fougue guerrière. L'ardeur de ma jeunesse commençait à rejaillir de mes veines. Mes muscles s’assouplissaient, grisés de participer à une telle bataille.

Le commandant Redoran a ordonné aux balistes latérales de faire feu, les légères tirant quatre projectiles chacune par salve. Une pluie d'épieux a fondu sur le pont adverse et leur défense s'en est trouvé considérablement calmé pendant un moment. Nous avons chargé avant qu'elle ne se ressaisisse en pivotant d'un quart de tribord pour que notre proue vienne heurter la leur. Si l'Almalexia avait eu à l'avant un éperon d'acier, la bataille se serait achevé là. Elle n'en avait pas équipé, afin que le poids ne ralentisse pas sa course dans ce qui fut une chasse à un ennemi fuyant.

Nos deux navires se heurtèrent avec un choc monstrueux. Plut aux Divins que je me sois fermement accroché à un cordage et que ma langue soit tranquillement resté plaquée derrière mes dents. Sans quoi j'aurais chuté dans l'eau glacée et mon organe eu été sectionné.

Nos hommes se jetèrent en hurlant à l'abordage. Les pirates savaient qu'ils jouaient leur vie et que la justice ne leur accorderait aucun quartier, alors ils se battaient avec l'énergie du désespoir. Puisque leur vaisseau été trop sévèrement endommagé, ils contre-attaquèrent avec la ferme intention se s'emparer pour leur compte de l'Almalexia. Ils jetèrent des grappins et sautèrent par dessus l'abime qui séparait nos deux bastingages, armés de haches et un coutelas glissé entre leurs dents. Je fus forcé de dégainer ma rapière pour défendre notre jonque. Je ne garde pas grand souvenir de cet horrible combat. Il se déroula dans la confusion, comme un songe. Je tâchais toutefois de me battre hardiment contre cette vile engeance criminelle.

Je me rappelle que la bataille touchait à son terme lorsque l'horreur se produisit. Les flibustiers avaient formé un dernier carré autour de leur capitaine sur la dunette arrière et nos soldats s'étaient engouffré dans la cale pour chasser au corps à corps dans l'obscurité les infâmes brigands qui s'y étaient retranché. L'abordage de l'Almalexia s'était soldé par un échec et notre fier navire était libéré de toute présence ennemie. Des corps jonchaient par dizaine le pont rouge de sang et les eaux gelé de la mer engloutissaient ceux qui y étaient tombé, sans espoir d'être sauvé.

Je suis aujourd'hui certain que ce sont les corps flottant de ces pauvres noyé qui (par Stendarr, je tremble à leur simple souvenir) les a attirés.


Tout commença par une onde qui troubla la surface de l'eau. Peu de gens la remarquèrent, trop occupé par la bataille qui s'achevait, ou prirent cette agitation pour un simple caprice de la météo. Puis un cris grave et modulé monta en provenance des abysses. Les marins comme moi habitué aux merveille de la mer reconnurent le son d'une baleine, mais d'une intensité sans précédent. Les soldats qui entendaient ce bruit pour la première fois s’arrêtèrent tous interdit. Le combat s'interrompit un bref instant à cette occasion. Je frémis en espérant en mon fort intérieur n'avoir été victime que d'une hallucination. Maudit sois le destin que ce n'eut été simplement cela !

Le cris repris peu après, sans interrompre le combat. Mais je voyais les marins se regarder entre eux avec des visages inquiet. Je savais qu'ils étaient comme moi en proie à toute les superstitions circulant dans les équipages et les tavernes portuaires. Une peur instinctive s'empara de nous. Sans qu'aucun ordre n'eut été donné nous prîmes les dispositions pour faire repartir l'Almalexia au plus vite. Cette peur animale m'étreignait le cœur à moi aussi, et je m'activais à lever les voiles pour fuir dès que possible. Nos soldats, hélas, absorbé par le combat et insensible aux superstitions de matelots ne remarquèrent pas notre agitation.

Puis le monstre jailli hors de l'eau dans une gerbe qui éclaboussa tout les hommes présents.Je vis comme paralysé cette créature cyclopéenne retomber lourdement dans l'eau. Une vaste mare d'écume se bouillonna à cet endroit. Les vagues firent tanguer nos deux navires. Il est douloureux de la décrire à nouveau. Son image est pourtant gravée au plus profond de mon esprit, aussi me rappelle-je très exactement de ce à quoi elle ressemblait. C'était comme un serpent immense, la tête aussi vaste que l'Almalexia. Ses écailles squameuses étaient d'une couleur vert de gris oscillant sur le bleu et le blanchâtre en s'approchant de son ventre boursouflé. De nombreux coraux et coquillages avaient élu domicile sur ses flanc, y formant comme une carapace de pierre. Son dos hérissait d'une crête d'écailles osseuses à n'en pas douter affuté comme un rasoir. Sa tête... Par Mara, sa tête.... Immense, triangulaire. Une large crête circulaire entourait sa mâchoire, palpitant en rythme lorsqu'il ouvrait et fermait le bouche. Bouche qui béante et noire comme un puits sans fond, cerclée de dents grandes comme un être humains repliées vers l'arrières et disposées sur plusieurs rangées comme la mâchoire d'un requin. Lorsqu'il plongeait sous l'eau, son long corps de couleuvre était visible sous la surface en une immense tache noire, que l'on voyait serpenter au fil de ses ondulations. Il faisait bouger l'eau, à croire qu'une tempête se préparait.

Tous, pirates, marins, mercenaires, Redoran et moi même restèrent interdit devant l'apparition de cette horreur. La stupéfaction ne dura qu'une fraction de seconde avant que notre esprit incapable de concevoir une telle abomination ne sombre dans la folie.


Je ne peux en écrire plus pour le moment. Des semaines ont passé et mes mains tremblent trop, mon cœur s'emplit de nausée à l'évocation de ce souvenir funeste. Je suis pourtant persuadé que je ne pourrait tirer un trait sur ces événements qu'en les couchant par écrit, pour en libérer mon esprit. Je vais aller dormir, et continuerais demain mon récit.






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