Skyrim

Chapitre 2 : La Jument Pavoisée

2047 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 01/10/2017 15:43

Derrière les portes, un brouhaha incessant. La cacophonie d'une petite ville en plein essort, les femmes qui vantaient le mérite de leurs produits sur le marché, les enfants qui couraient, le cognement du marteau sur l'enclume des forgerons, les vaches, les poules... toutes les odeurs qui se mêlaient. Celle du pain fraîchement sorti du four, du purin, du métal en ébullition, des fruits, du poisson... Une odeur que Inga trouvait particulièrement délicieuse. Bien différente de l'odeur putride et nauséabonde du géant et du Draugr. Une odeur très familière pour Wulf... Le petit groupe avança vers l'auberge, en passant devant la forge d'Adrianne Avenici.


"Vous avez besoin de nouvelles armes ? J'ai ce qu'il vous faut."


"Merci Adrianne, nous allons à la Forgeciel."


"Je ne prétend pas être la meilleur forgeronne de tout Bordeciel, répliqua Adrianne, cet honneur revient à Eorlund Grisetoison, je le sais."


Puis, ils continuèrent leur route dans un crépuscule naissant. Quelques mètres plus loin, l'auberge de La Jument Pavoisée. Ria ouvrit la porte. Des rires, des cris, de chants du barde, des verres qui s'entrechoquent; une odeur de vomi, d'hydromel, de bière, d'alcools en tous genre... Et même, l'odeur sucrée et acidulée du Sucrelune, composant principal du Skooma, une drogue qui permet de multiplier les capacités physique, mais peut entraîner la mort... Wulf tournait la tête et remarqua un Khajiit encapuchonné qui buvait une petite fiole vert-de-gris. Un homme-chat venu de la province d'Elsweyr. Du skooma, à n'en pas douter. 

Le groupe se mit au comptoir. Farkas fût le permier à s'exprimer. 


"Mmmmh... Toujours aussi belle Hulda! " dit-il en plongeant un regard vicieux dans son décolleté. 


"Merci Farkas, répondit-elle en remontant son décolleté, elle semblait blasée par cette remarque. Qu'est ce que ce sera ? demanda t'elle en balayant le bar des yeux. Oh! Bonjour toi! Tu cherches du travail ?"


Elle s'adressait à Inga. Cette dernière eut à peine le emps d'ouvrir la bouche que Wulf prit la parole :


"Oui, elle cherche à aider à l'auberge. Il lui faut un travail, je te fais confiance Hulda."


"Hé!!! Non!! Je veux..."


"Tu vas travailler INGA! Tu ne discutes pas!"


"Tu dis ça parce que tu as peur de t'attacher à moi, hein Wulf ?"


"NON!"


Farkas et Ria échangèrent un regard. Hulda leur servait leur pinte, tout en écoutant la dispute. Elle passa un chiffon sur le bar quand elle s'interposa.


"Inga, c'est bien ça?, si tu veux, j'ai du travail pour toi. J'ai une cargaison d'hydromel Roncenoir qui va arriver demain, tu pourrais m'aider, j'ai aussi besoin que quelqun s'occupe des chambres, l'auberge est toujours pleine, et Sadia et moi ne sommes pas toujours disponible. Pourrais-tu nous aider ?"


"J'imagine que je n'ai pas le choix..."


Hulda ramassa ses cheveux blonds en arrière. C'était une jolie femme aux cheveux blonds, à la peau pâle, des magnifiques yeux azur. Elle avait un collier serti d'un saphir, qui réhaussait le superbe bleu de ses yeux. Sa poitrine était généreuse, mais elle avait l'air de savoir ce qu'elle voulait. 


"Je vais te donner une nouvelle robe, tu as visiblement eu des ennuis avec celle-là."


"Oui, répondit Wulf. On a eu quelques ennuis entre ici et Rivebois, et c'est là qu'on a rencontré Ria et Farkas. Puis, il dit d'une voix presque innaudible, Aela aussi."


"Il faut croire qu'elle n'a toujours pas passé l'éponge... Je la comprends. Mais au bout de dix ans, elle devrait avoir fait son deuil...


Sadia! Hulda siffla avec ses doigts, ici! Donne une robe à cette jeune fille, et fais-lui couler un bain. Elle va travailler avec nous!"


"Bien Hulda! J'y vais tout de suite!"


Inga regarda Wulf avec une moue... Il rendit son regard. Un regard beaucoup moins doux et protecteur qu'il avait eu lorsqu'elle était en danger. Il semblait froid, glacial et distant. Inga eut l'air horrifiée de ce brusque changement de caractère. 


"Ma mission est terminée. Oublie-moi maintenant."


"Tu peux venir, ton bain et ta robe sont prêts, dit Sadia. 


Inga obéit, sans broncher. Elle passa devant l'immense feu bordé de bancs et de chaises. Elle monta les marches de l'escalier de bois, sous lequel s'était ammoncelé de la paille qui tombait du sol des chambres. Malgré tout, elle remarqua une petite table, à peine visible sur laquelle deux hauts-elfes chuchotaient en échangeant des papiers, et des bourses pleines. Inga se précipita sur le palier. 


"Voilà, dit Sadia, ici, ce sera ta chambre. Là, c'est la salle de bains. Elle est commune, bien sûr. Voici tes vêtements. Tu me donneras les tiens, je m'en occuperai." 


Sadia posa sur une chaise une robe et des chausses. "Descends dès que tu as fini."


Sadia était une jolie femme noire, aux cheveux bruns, coupés au carré. Elle avait les yeux verts, qui la rendait magnifique. 

En bas, Farkas, Ria et Wulf discutaient du passé, de leurs missions communes, de ce qu'ils devenaient... Mais Wulf pensait surtout au Draugr qui les avaient attaqués, lui et Inga. 


"Vous vous rappelez des Draugr ? Les bestioles qui nous avaient attaqués au camp de bandit du Tertre des Chutes Tourmentées ?"


"Oui, se rappela Farkas, quel est le souci ?"


"J'en ai croisé un ce matin. C'est ce qui a fait que j'ai mené Inga ici. Je l'ai sauvée."


"Un Draugr hors des tombes ? Dehors ? Ces années d'exil ne t'ont pas fait que du bien...On sait tous qu'un Draugr est comme un vampire, il ne supporte pas le soleil."


"Je sais ça, tout le monde sait ça! Surtout qu'il était de l'autre côté de la rive des Chutes. Il a donc dû traverser le fleuve. Je suppose qu'il s'est déplacé pendant la nuit, mais... Comment, et surtout pourquoi ?"


"Penses-tu que ce soit lié au retour des dragons ? demanda Ria.


A la simple prononciation du mot "dragon", il y eut un silence de mort dans l'assemblée. On entendai juste le feu crépiter. Tous les regards étaient tournés vers les Compagnons, même les deux elfes aux transactions douteuses et le Kahjiit avaient tourné la tête. 


"On va prendre une chambre, Hulda. dit Farkas. 


"La trois. Elle est normalement vide. Enfin, pour l'instant."


Les chants et les discutions reprirent dans la taverne. Le trio monta les marches. Ces dernières grincèrent, cachant le bruit d'un couple qui faisait acte de chair. Au même moment, Inga sortit de son bain, avec sa nouvelle robe et ses nouvelles chausses. 

Farkas et Ria la regardèrent passer, en ouvrant la chambre. Wulf la regardait passer, son air glacial toujours sur son visage. Il était tendu et ignorait quoi penser. Cette robe la mettait en valeur, révelant tout ce qui était caché par la robe informe et déchirée qu'elle avait précédemment.

Wulf entra à son tour, verrouillant la porte. 

Inga descendit l'escalier, Hulda sourit, ainsi que Sadia. 


"Je possède les plus jolies filles de Bordeciel dans mon auberge! dit-elle avec satisfaction. Bon, ton travail consiste à aller changer la paille des paillasses, et brosser le cuir des lits. Tu dois aussi donner un coup de main à la cuisine, tu serviras plus tard. Certains clients sont... Difficiles. Il faut savoir parler, et parfois se taire."


Inga acquiesca. Elle jeta un coup d'oeil autour d'elle, la salle commençait à se vider peu à peu. Il devait être aux alentours de deux heures du matin. Hulda demanda alors aux derniers clients de bien vouloir quitter les lieux. Elle se tourna brièvement vers les elfes qui baissèrent la tête en signe d'aprobation. Ils rangèrent leurs pièces et parchemins. Se levèrent et remirent leurs capes de voyage noire. Ils avaient un long et fin visage, au teint jaune pâle, les oreilles pointues, les yeux jaunes, presques effrayants avec le reste du feu qui finissait sa danse dans l'âtre. L'un d'eux avait une balafre qui courait de son oeil jusqu'à sa bouche, lui faisait un sourire machiavélique. l'autre avait un oeil rouge et un autre éborgné, probablement dû à une bagarre. 

Les deux elfes s'éloignèrent en silence. Le Kahjiit étaitt déjà parti, sa bouteille de Skooma était restée vide sur la petite table en chêne. La taverne fut enfin vide, Sadia passa le balai, Hulda nettoyais le bar :


"Prends ça, vas nettoyer les tables. Donne-moi les bouteilles et les chopes vide."


Inga prit un torchon et s'en alla frotter la dizaine de tables dispatchées ça et là dans la taverne. 

Elle ne pouvait pas s'arrêter de penser à Wulf, son brusque changement de personnalité. Elle pensait au Draugr, au géant, puis, à cette mystérieuse bague. Elle se doutait bien qu'elle avait un rapport avec les Compagnons. Farkas, Aela et Ria avaient la même, celà devait être leur signe d'appartenance, se dit Inga. 

Dans la chambre numéro 3, le trio commenca à fatiguer. Les amants de la chambre voisine s'était endormis, l'auberge était silencieuse. 


"On va à Jorvaskrr ou on dort ici? demanda Ria 


"On a payé la chambre, on peut rester ici, dit Wulf. A moins que tu ne préfères retrouver le petit confort de ta chambre? se moqua-t-il.


"Ca marche, mais, je prends le lit, dit-elle.


Les garçons se mirent à rire. Farkas donna une tape dans le dos de ses amis.


"Allez, bonne nuit!"


Tous les trois retirèrent leurs armures aux odeurs douteuses dans un bruit de feraille étouffé. 

Farkas et Ria s'endormirent tout de suite. Wulf avait du mal à se remettre de ses émotions et pensa à Aela. 


-Je comprends qu'elle m'en veuille encore, mais j'ai purgé ma peine... pensa Wulf. Il s'était allongé sur le parquet sale et poussiéreux. Une araignée passa devant lui, il la regarda, puis, se tourna. Il était en colère contre Aela. Demain, je vais les accompagner à Jorvaskrr. J'espère que Skjor ne dira rien.

 

Le parquet du couloir se mit à grincer. Wulf jeta un bref coup d’œil et aperçu les chausses d'Inga passer devant sa chambre.

Elle alla au fond du couloir, dans une toute petite chambre reservée au personnel. Il y avait quatre paillasses. Elle était si fatiguée qu'elle tomba littéralement sur l'une d'entre elles. Sadia ne tarda pas à la rejoindre, et ce fut au tour d'Hulda. Inga remuait énormément dans son sommeil... Elle se mit à rêver. Le Draugr la poursuivait, mais elle ne rencontra pas Wulf. Elle courut du plus vite qu'elle pû à travers les branchages qui lui fouaittaient le corps, laissant des marques rouges, des griffures ensanglantées. Elle s'arrêta net devant le ravin, le Draugr tomba. Elle continua son chemin, toujours seule. Elle passa sur la route pavée, et se retrouva face au géant. Toujours seule. Pas de Compagnons, pas de Wulf. Personne. Le géant fit d'immenses pas pour l'attraper, la menaçant de son énorme gourdin. Il frappa le sol à moins d'un mètre d'elle, ce qui provoqua une petite secousse. Il hurla; puis, surgit de nulle part, un immense loup sauta sur la tête du géant. Il lui creva les yeux avec sa gueule aux crocs acerés. Du sang lui coulait des orbites. Le loup égorga le géant, déchiquetant sa carotide de ses griffes démesurées. D'ailleurs, tout était démesuré chez lui. Il faisait bien deux mètres passés, un pelage poivre et sel et de grands yeux ambrés avec de minces pupilles. Le géant tomba, il lachâ son gourdin dans une longue plainte. Le loup ne fit même pas attention à Inga. Il dévora le cadavre du géant, sans manières. Une fois son repas fini, il se dressa sur ses pattes arrières, le museau vers la lune blafarde. Il ouvrit une large gueule et hurla à la mort, puis, s'en alla dans les fourrés, aussi soudainement et rapidement qu'il était apparu. Inga se réveilla en sursaut, tremblante et trempée de sueur. 

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