Unité Spéciale

Chapitre 4 : Alex

2158 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 08/11/2016 21:14

Barney s'était rendu seul pour rencontrer l'homme pour la mission en Enfer. Il avait rendez-vous dans une chapelle en centre-ville. Il s'était assis sur un banc en attendant. Il n'avait jamais été très croyant et aujourd'hui encore moins que les autres jours. Avec le boulot qu'il faisait, il ne pouvait plus croire en Dieu car comment, s'il existait, pouvait-il laisser autant de souffrance et de misère sur terre ? Il se retourna lorsqu'il entendit des pas arrivés dans sa direction. Il se leva et fit face à une homme d'une cinquantaine d'années, de taille moyenne en costume cravate.

- Mettons nous d'accord sur le fric. L'endroit de la mission pour nous n'a aucune importance, déclara Barney.

- Nous allons parler affaire, Monsieur Ross. Un peu de patience. Je suppose que Barney Ross n'est pas votre vrai nom et le mien n'a aucune importance non plus. Mais vous pouvez m’appeler Monsieur Chapelle. Tout ce qui importe c'est que le fric est réel et le boulot aussi.

- Ok, Chapelle. Mon équipe et moi, que pouvons-nous faire pour vous ?

- Vous connaissez Trench Mauser ?

- Oui.

- J'avais le choix entre vous deux. Le destin a voulu que ce soit vous, dit-il, en souriant. Bon parlons affaire. Vous connaissez l'île de Vilena ?

Barney secoua la tête. Il n'en avait jamais entendu parler avant aujourd'hui.

- Une île avec d'énormes ressources qui intéresse mes employeurs. Depuis quelques temps, le Général Garza qui la contrôle fait naître un climat de terreur. Mes employeurs ont un problème avec ce fanatique.

- Vous voulez qu'on le sorte de l'équation, déclara Barney.

- Je le veux mort.

- Étant donné la nature de cette mission, nous vous demanderons uniquement cinq millions. La moitié tout de suite. Le reste sur un compte offshore. Dans un premier temps, je dois me rendre sur l'île pour un repérage. Ça vous pose un problème ?

- Oui. Un gros, dit Chapelle, en pointant un doigt sur la poitrine de Barney. Si vous essayez de m'entuber en ne faisant pas le travail ou en me faisant un coup tordu. Nous savons où vous êtes tes petits copains et toi et on vous découpe en rondelles. Mais, on commencera par ta ravissante fille, Alexa.

Barney tiqua à la référence sur sa fille. Il plissa les yeux.

- Et oui, Barney. Ta charmante fille est là-bas depuis un mois. Par contre, nous n'avions pas pensé qu'elle essayerait d'aider les villageois et qu'elle tuerait un soldat.

Il serrait les poings, écoutant ce que lui racontait Chapelle. Il avait envie de le lui écraser sur la figure.

- Enfin, aux dernières nouvelles que nous avons de notre contact sur l'île, elle serait retenue prisonnière.

- Si il arrive quoi que ce soit à ma fille, je vous tue de mes mains, dit Barney.

 

 

Il retourna à toute vitesse au salon de tatouage de Tool. Il était hors de lui. Il s'était fait manipuler par ce type comme un pantin. Il ne pouvait rien faire sans risquer la vie de sa fille. Mais à quoi elle pensait en se rendant là-bas. Il tapa de rage sur son volant. Il prit l'enveloppe sur le siège à côté de lui et l'ouvrit. Un plan de l'île. Jensen s'approcha de sa portière.

- Vilena ?

- Ouais, Vilena.

- C'est notre prochaine destination ?

Barney sortit de sa voiture et le regarda droit dans les yeux. Il avait l'air complètement défoncé. Il ne tenait pratiquement plus sur ces jambes.

- Jensen, tu ne devrais pas être là.

- Ne me remplace pas. Je suis doué dans ce que je fais.

- Tu l'étais dans le temps. Aujourd'hui tu consommes trop. Je ne peux plus te faire confiance et les autres non plus.

- Tu ne peux plus ? Tu es sur que tu ne peux plus me faire confiance ?

Il recula et reprit la direction de la sortie.

- Fais gaffe à tes arrières, lui lança-t-il.

- Tu me menaces ?

- Non, je suis un brave type.

Il appuya sur le bouton pour refermer la grille métallique et disparut. Barney se retrouva, seul, avec son enveloppe dans les mains. Il repensa à sa fille. C'était la première fois qu'elle se retrouvait en danger à cause de lui. Il n'aurait pas dû l'élever de cette façon. Il avait voulu lui inculquer ses valeurs mais ce n'était peut-être pas les bonnes. Il aurait dû arrêter ce travail quand elle était venue vivre avec lui. Il aurait dû prendre un boulot normal dans une usine peut-être. Il se mit à rire, lui travailler dans une usine. C'était sa fille, elle avait grandi parmi les meilleurs militaires des Forces Spéciales du Monde et avait acquis plusieurs de leur technique. Elle avait tué un militaire et était encore en vie. C'était plutôt bon signe. Il envoya un texto aux membres de son équipe.

 

 

Tous les membres étaient installés autour de lui. Il les avaient convoqué sans rien leur dire. Il les regarda les uns après les autres.

- Les gars merci d'être venu. J'ai rencontré un type du nom de Chapelle ce matin pour une mission que j'ai accepté. Je sais que normalement on en parle avant mais laissez-moi vous expliquer mes raisons. Ce Chapelle souhaiterait que nous allions sur l'île de Vilena. Selon lui, il y aurait dans les six mille habitants.

- Combien de soldats ? demanda Yang.

- Je ne peux pas vous dire exactement. Environ deux cent.

- Ça devrait suffire pour le contrôle d'une si petite île, enchaîna Toll.

- En face, ils ont une armée et nous on arrive avec quatre hommes et demi, renchérit Caesar, en regardant Yang.

Christmas se mit à rire sous la plaisanterie. Yang le fusilla du regard.

- Ce n'est pas très drôle, lui dit-il. Il me faut une augmentation pour cette mission.

- Pourquoi ?

- Pour mon fils. J'aimerais qu'il aille dans une meilleure école.

- Depuis quand Yang a une famille ? demanda Christmas, en se levant.

- Je ne sais pas, répondit Barney.

- On ne me demande rien alors je ne dis rien, répondit Yang.

- Les parts restent comme elles sont. Famille ou pas famille. Je continue, l'île est gouvernée par un certain Général Garza.

- Et c'est quoi son problème ? demanda Caesar, en mangeant son plat chinois.

- On s'en fout de son problème. On en a déjà assez des nôtres, déclara Toll. Alors si on ne lui règle pas son compte ça va nous rajouter encore des problèmes. Et moi, les problèmes, j'en ai marre.

- Toi, tu t'es encore engueulé avec ta femme, déclara Caesar.

- Ouais. Je pars un mois. Un tout petit mois et c'est la fin du monde. Et quand je suis à la maison deux mois d'affilée, elle craque et veut me foutre dehors.

Christmas se prit une bière dans la glacière.

- Je voudrais savoir pourquoi tu as accepté une mission suicide ? demanda-t-il, en décapsulant sa canette.

- Alex.

Christmas le regarda un instant sans comprendre. Puis, il craint soudain le pire.

- Chapelle l'a envoyé il y a un mois et aux dernières nouvelles, elle serait prisonnière pour avoir tué un des hommes du Général.

Christmas n'en croyait pas ses oreilles. La femme qu'il aimait était retenu entre les mains d'un dictateur tortionnaire. Les autres autour de lui se levèrent en faisant racler leurs chaises. Ils étaient hors d'eux.

- Christmas et moi allons y faire un tour en éclaireur pour repérer les lieux. Nous ne pourrons pas la ramener tout de suite. Je suis inquiet aussi alors gardons notre calme c'est la seule façon de la ramener vivante.

- Comment elle a fait pour accepter de partir là-bas ? demanda Yang.

- Aucune idée, déclara Barney. Je compte bien lui demander quand je l'aurais en face de moi.

- En terme d'argent, je veux plus, déclara une nouvelle fois Yang. Pour ma famille.

- Quelle famille ?

- Bien la mienne. Pour les mettre en sécurité.

Ils se mirent tous à rire. Yang avait toujours le don pour calmer le groupe. Et là, ils avaient bien besoin de ça. Chacun cherchait les raisons d'Alex pour partir à Vilena. La connaissant, ils savaient que Chapelle devait avoir quelque chose sur elle pour la convaincre. Christmas savait qu'il était fautif. Il espérait maintenant qu'elle n'avait rien sinon celui qui aura posé ses mains sur elle allait passer un très mauvais moment.

 

 

Ils survolaient le golfe du Mexique pour atteindre l'île. Barney pilotait pendant que Christmas regardait le paysage sans desserrer les mâchoires. Il connaissait assez bien son équipier pour savoir que vu la tête qu'il tirait c'était forcément à cause d'une nana. Christmas était un véritable Don Juan. Il avait juste à rentrer dans une pièce pour que toutes les filles salivent d'envie. C'était le célibataire du groupe. Le seul qui n'avait aucune attache. Barney était soulagé que sa fille ne s'intéresse pas à Christmas. Heureusement qu'elle avait la tête sur les épaules, pas comme toutes les autres qui lui tombait si facilement dans les bras.

- Arrête de te lamenter, lui dit Barney. Cette fille ne devait pas être pour toi. Tu sais Christmas, je comprends ce que tu peux ressentir. Tu passes quelques heures avec une fille. Elle est peut-être géniale au lit mais le reste du temps vous faites quoi ? Allez arrête de t'apitoyer sur ton sort.

Christmas se retourna vers lui, en souriant. Si il savait qu'il parlait de sa fille dans ces termes, il ne s'en remettrait pas. Effectivement, Alex était géniale au lit mais il n'y avait pas que ça entre eux. Il en était fou. Il aurait aimé le crier à la terre entière. Il ne s'apitoyait pas sur son sort, il était inquiet pour elle. Pour cette jeune femme qui lui faisait battre le cœur.

- La mère d'Alex était une femme merveilleuse. Quand je regarde ma fille, je revois cette femme que j'ai tant aimé et que rendu si malheureuse en étant jamais là. Elle a fini par me quitter en emmenant ma fille loin de moi. J'ai mis du temps à m'en remettre. Et puis, elle est décédée et Alex est revenue. C'est à cette période que j'ai fondé les Expendables. Je voulais pouvoir choisir mes missions pour être au maximum avec elle. Je ne voulais pas refaire la même erreur. Tu sais quoi et bah, j'ai fait pire pour ma fille au final. J'ai encore été moins présent pour elle. C'est Tool qui l'a quasiment élevé. Elle a grandi parmi des hommes comme nous.

 

 

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