Tibette or not ?

Chapitre 14 : Episode 14

Catégorie: G

Dernière mise à jour 09/11/2016 19:49

[Porte des Kroll]

Sur le perron de l'immense demeure de Molly et en compagnie de Shane, le rapprochement se faisait non sans mal. Shane étant maintenant persuadée qu'elle n'aurait rien de plus ce soir, ou plutôt ce matin, se concentrait tout autant qu'elle sur le magnifique levé de soleil. Silencieuse jusque là, elle posa discrètement son regard sur la jeune femme, ses yeux gonflés de fatigue papillonnais sérieusement. Molly finit même par posé sa tête sur les genoux de Shane, surprise de ce geste elle mit un temps avant de l'entourer de ses bras pour la réchauffer un peu. Elle s'endormit rapidement sans se soucier de l'ambiguïté de la situation.


[Domicile de Bette]

Posant lourdement son sac dans l'entrée, Jodi était heureuse de rentrer enfin, les péripéties de son voyage ne lui ayant pas permis de tenir son entourage au courant, elle se mit en quête de trouver sa dulcinée afin, dans un premier temps de lui faire la surprise puis dans un second de se blottir dans ces bras qui lui avait tant manqués

Dans la chambre, le bruis d'une porte qui claque réveilla légèrement Tina qui, ouvrant un œil, se remémora absolument toutes sa nuit. Tournant le dos à Bette, elle caressa le bras qui l'entourait puis se serra un peu plus contre elle. Un petit sourire à quelques passages lui revenant en mémoire elle s'interrogea tout de même sur cette sensation étrange d'une présence dans la maison. L'hypothèse la plus grave passa en un éclair dans sa tête la poussant à réveiller Bette, plus que profondément endormis.

En passant devant la cuisine, l'horloge indiquant à peine 9h stoppa Jodi dans son élan. Bette devait être au CU à cette heure. Elle préféra se préparer un petit café, avant de monopoliser le lit pour le reste de la matinée. Elle s'assied enfin à la table, en s'étonnant de ne pas voir de trace du levée de Bette. C'est ce genre de petit détail insignifiant que Jodi ne manquais jamais. Sa tasse à la main elle préféra aller vérifier elle même l'absence de sa belle

Les vêtements enfilés à grande vitesse, Tina s'affolait littéralement à l'idée d'être surprise par Jodi, Bette était trop honteuse pour dire quoi que se soit. Elle enfila à son tour quelque chose puis commença à cogiter sur la manière de faire sortir Tina d'ici sans être remarquée....

- Et si on lui avouait tout...
- Tu n'es pas sérieuse Bette ! Je n'ai aucune envie qu'elle découvre ça !
- Je suis vraiment désolée je ne pensai pas... Enfin je ne voulais pas...
- Je sais... mais tu n'es pas la seule fautive, je n'aurai jamais dû céder.

Avec un sentiment de grand n'importe quoi, les deux femmes se regardaient tout en se jurant de ne jamais recommencer un tel acte. Leur regard reflétait pourtant le contraire... Au bout de quelques minutes à écouter à la porte, Bette ouvrit lentement. Leurs craintes étaient fondés, Jodi s'approchait à grand pas et le seul moyen pour qu'elle n'entre pas était qu'elle sorte de la chambre et feinte un réveille difficile. La voyant dans cette état, Jodi la prit tendrement dans ses bras, heureuse de la retrouver.

- Tu m'as manqué !

Le contraste impressionnant entre sa nuit où elle se rendait compte des réels sentiments qu'elle avait encore pour Tina et son sourire timidement marqué à l'intention de Jodi, la dégouta d'elle même. Au vu de sa mine plutôt déconfite, sa compagne s'afféra à lui préparer un petit déjeuner digne de ce nom pendant que sa maitresse se faufilait en douce le plus vite possible.


[Université de Californie]

Ayant laissé Jodi se reposer chez elle, Bette fut coupée dans ses pensées et dans le chemin qui la menait à son bureau par James. Une Phyllis de mauvaise humeur lui avait demandé de la retrouver au plus vite dans son bureau. Pas de retard ni de rendez vous manqués cette fois ci, Bette se demandait la raison de ce meeting surprise. Elle frappa à la porte du bureau en question puis entra au vouloir de sa propriétaire. Sur la défensive, Bette s'assied après des salutations finalement courtoises.

- J'ai besoin d'un service
- ah ? Et qu'est ce que je peux faire pour vous ?
- Un élève de plus dans votre classe...
- Ce n'est.. généralement pas à moi d'en décider de toute manière...
- Oui mais là.... disons que la situation est un peu différente, je sais que ce n'est pas dans notre habitude mais cet élève est plutôt... incontrôlable, avec un sale caractère et la manie de toujours tout savoir.

Bette avait toujours eu la conviction que l'éducation était justement là pour faire en sorte que ce genre de jeune s'aperçoive que rien n'est jamais vraiment acquis et que la science infuse n'existait pas.

- Il n'y a aucun problème Phyllis ! Mais je m'étonne qu'un jeune avec ce comportement s'intéresse au court d'art.
- Au contraire ! C'est un passionné qui prétend pouvoir devenir aussi reconnu qu'un Dali ou qu'un Picasso.
- Tragique destin pourtant...
- Je vous l'accorde... peu importe, je dois aussi vous prévenir, il est assez arrogant, raciste et homophobe.

Bette fronça les sourcils, surprise que sa bosse accepte dans son établissement de pareil élève, cette décision était a 100 lieux de sa façon habituel.

- Je me doute que votre motivation à le garder parmi nous n'est pas innocente Phyllis...
- Effectivement... c'est le fils d'un des plus important donateur d...
- Stop. J'ai compris...

écœuré par le mauvais intérêt de cette requête, Bette accepta tout de même. Après un briefing rapide, elle quitta le bureau pour rejoindre la classe qui l'attendait depuis 10 bonnes minutes.


[Plateau « The Look »]

Assise sur la dernière marche de l'emplacement du publique, Alice se demandait comment gérer sa prochaine entrevu avec Cléa. Malgré le semblant de rapprochement avec Tasha, la jeune styliste ne lui sortait pas de la tête. Autour d'elle, on s'afférait à la préparation de l'émission quand elle vit une des mannequins censée parader pour vanter la nouvelle collection de la créatrice. L'avertissement que cette dernière était enfin arrivée. Elle n'avait d'ailleurs pas remarqué que Cléa la fixait depuis de nombreuses minutes, caché dans la pénombre des coulisses. Elle osa enfin s'avancer pour s'assoir à ses cotés. Alice sentit un frisson au frôlement de leur jambes collées l'une contre l'autre. Elle ferma les yeux, cherchant un moyen d'évacuer les mots qui forçait à sortir de sa bouche. Elle n'eut même pas besoin de dire quoi que se soit, Cléa posa de nouveau son regard sur elle puis une main sur son épaule.


[Maison Kroll]

Rentrée sans dérapage, Molly était seule chez elle. Regrettant de ne pas avoir invitée Shane à entrer elle ruminait un semblant de colère mêlé à la culpabilité de ressentir pour une femme autre chose que de l'amitié. Sa mère n'étant pas une bonne confidente, elle ne savait définitivement pas vers qui se tourner. Après un long moment, elle s'endormit enfin sur son lit, épuisée par cette nuit blanche.


[Université de Californie]


La présentation du nouveau étant fait, Bette ne mit pas longtemps à remarquer son regard défiant et narquois. Cette fois le cours porterai sur les peintres Italien et notamment sur le style de peinture particulier qu'est le « sfumato ».

- Technique mise au point par Leonardo Da Vinci, Sfumato est un déri..
- dérivé du mot Italien : « fumo » qui signifie la fumée ! qui ne sait pas ça...

Prise de court par le jeune nouveau Bette s'arrêta net, le fixant comme pour lui faire comprendre son impolitesse. Impassible, le jeune homme défiait encore son regard. Faisant l'impasse la dessus elle continua non sans une pointe d'agacement dans la voix.

- Exacte. Cette technique donnait à ses tableaux un effet brumeux, vaporeux, brouillant les contours. Le tableau représentant le mieux cette technique est évidement...

Mettant une image sur son explication Bette changea de diapo en poursuivant :

- La Joconde.

Une élève plutôt studieuse et passionnée bien que récente dans ses cours, prit alors la parole avec une joie non dissimulée :

- Ah oui ! J'ai acheté une reproduction pendant mon dernier voyage à Paris ! Sa taille est impressionnante.

- L'original n'est pas aussi grande espèce d'idiote

L'aplomb du perturbateur, n'ayant pas pu retenir encore une fois ces réflexions, fit perdre le beau sourire de la Doyenne, De Vinci semblait être l'un de ses peintres préférés et il forçait à étaler son savoir.

- Jared, ça suffit, tu n'as en aucun cas le droit de traiter tes camarades de la sorte. Encore une réflexion de ce genre et je te fais expulser de mon cours.

Malgré les recommandation de celle ci, il continua.

- Non mais c'est vrai personne ne se rend compte qu'en fait ce tableau ne mesure 80 cm/50 beaucoup moins que ces reproductions.

- 78 sur 52 pour être exacte, et peu de gens savent que Leonard de Vinci était homosexuel, pourtant ça ne rentre pas en ligne de compte dans ce cours, alors je te prierai de te taire ou de sortir.

Visiblement, il faisait partie des personnes ignorantes de ce détail sans importance et fut piqué au vif. Restant étonnement silencieux le reste du cours, Bette pu remarquer à son regard haineux la vérité des mises en garde de Phyllis.

Laisser un commentaire ?