La vraie quête du Héros du temps: le coeur du Héros (Partie 1/3)

Link sortit en courant de la maison, les Pestes Mojo poussèrent leurs petits cris aigus et se mirent à le pourchasser. Suivant les conseils de Fado il esquivait tous les combats, bondissant sur le coté pour esquiver une Baba Mojo, brandissant le bouclier pour parer les projectiles. Il envoya une bombe pour repousser leur progression, car étant pourchassé par tous les monstres du village la discrétion n’était plus nécessaire. Il grimpa au lierre pour se diriger vers les bois perdus, là où se trouvait Saria, les bombes lui avaient fait gagner du temps mais pas suffisamment. De nombreuses noix se plantèrent dans la roche, un coup à la tête lui serait fatal: contrairement à sa précédente blessure, la cotte de maille ne le protégera pas. Contractant tous ses muscles il bondit au sommet, s’accrochant à deux mains, il se hissa le plus rapidement possible. Malheureusement avant de se mettre à couvert une noix lui trancha légèrement la cuisse.

« Merde ! C’est pas le moment ! J’ai perdu assez de temps » Pensa-t-il. Néanmoins il était rassuré car la zone était sûre, la blessure n’était pas profonde mais il dut s’arrêter le temps que le saignement s’arrête, une fois l’hémorragie estompée il se fit un bandage à la va-vite et poursuivit son chemin. Enfin il pénétra dans les bois perdus.

(http://www.deviantart.com/art/Lost-Woods-212432099)

Cette fois aucune musique ne lui parvenait aux oreilles, il saurait se guider à partir du village Goron mais cela n’était pas évident puisque qu’il n’y avait aucune indication dans ces bois. Link ferma les yeux, il ne courait aucun risque: seules les pestes marchandes vivent dans les bois. Ouvrant ses sens il tentait de trouver le moindre indice. Restant immobile, des lucioles se posaient sur son chapeau et sa lame, il se concentra sur son ouïe mais aucun bruit ne put le mettre sur une piste. Affûtant encore plus sa perception, il sentit une odeur de poudre... non plus que cela : un mélange vapeur volcanique et de choux-péteur 

« Je l’ai trouvé ! » S’exclama t-il.  

Soudainement une sorte de vision lui apparut: un guerrier ? non un Stalfos peut être mais il ne ressemblait pas à ses congénères. Son armure portait un étrange symbole: une sorte d’oiseau, de plus son casque possédait trois barres de fer et enfin ses os semblaient transparents. 

(http://www.deviantart.com/art/The-Hero-s-Shade-390065494)

Le Stalfos arrêta ses moulinets et se tourna vers Link une voix sortit de sa gorge dépourvue de chair.

« Ha ? c’est toi… l’heure n’est pas venue, mais tu me vois… Peut être mérites tu le titre de Héros du Temps finalement… » 

Aussitôt il disparut de sa vision mais il le sentait toujours.

« Attend qui es tu ?? »

« Je ne peux te le dire… Sache juste si tu meurs le cœur tourmenté tu me reconnaîtra alors. Peut être suis je un Stalfos ? Un espoir ? Un regret ? Un futur ? Un loup ? Un mentor ? Même un Père ? Ou tous cela à la fois ? Je ne le sais plus moi même… »

Link revint à la réalité, cette rencontre le laissa coi, mais il ne sait pourquoi cette… chose lui redonna de l’espoir. Comme si un proche l’avait réconforté.

(http://www.deviantart.com/art/Hero-s-Shade-464295282)

Il se hâta vers le bosquet le cœur ardent, Link prit à droite puis à gauche et arriva devant l’entrée du village Goron, en tournant à droite il devrait arrivé à un point d’eau et reprendre à gauche. Arrivé à l’embranchement, un Kokiri se précipita vers son épée de bois et son bouclier. Link ne bougea pas, il attendait de voir son visage.

« Mido ? » Prononça Link accidentellement.

« Hein ? Comment connais tu mon nom étranger ? » Dit-il le menaçant de la pointe de l’épée.

« Désolé j’ai pas le temps d’expliquer je dois rejoindre Saria »

« Saria m’a ordonné de ne laisser personne la rejoindre, tu vas devoir me passer sur le corps ! »

Doucement Link pris l’ocarina du temps et le porta à ses lèvres.

« Que vas-tu faire avec cet ocarina ? » Demanda Mido, étonné.

La musique répondit à sa place: les notes du chant du chant de Saria redonnèrent, pour seulement quelques instants, le charme des bois perdus.

« QUE ?? tu connais ce chant… Saria ne l’a enseigné qu’à ses amis… bon OK je te laisse passer… »

Link acquiesça doucement et reprit sa course, il l’entendit marmonner.

« Je sais pas pourquoi il me rappelle l’autre chouchou à la noix là grrrrrrrr »

L’ignorant copieusement il arriva au bosquet sacré.

Des bruits de pas résonnaient clairement, Link se plaqua à un mur et attendit que la créature dépasse sa position.

« Un Moblin ! il a l’air de faire des tours de garde, je suis sur la bonne voie, il doit y en avoir 4-5. Mais j’ai pas le temps de tous les étaler ! »

A ces mots il courut discrètement dans la direction opposée à celle de la créature, il esquiva de la même manière la suivante. La prochaine allée était vide, il hâta alors le pas mais un autre Moblin arriva depuis le coin, par pur réflexe il bondit dans un enfoncement du mur.

« Je suis coincé, il a plus de portée avec sa lance et je suis dans un couloir impossible qu’il me rate… le grappin ? Non pas assez puissant… » 

Les bruits se rapprochaient…

(http://txikimorin.deviantart.com/art/The-Legend-of-Zelda-OoT-Link-vs-Moblin-581054744)

« Une bombe ? Non plus, trop bruyant »

Il avait besoin d’une idée, le trépas s’approchait toujours. Grâce à la force du désespoir un éclair de génie lui traversa l’esprit.

Se servant du bruit de pas il attendit que le Moblin soit à portée de grappin. Il bondit de sa cachette, sortit une Noix Mojo et aveugla l’ennemi. De sa deuxième main il planta le grappin dans son épaule, il dégaina l’épée de sa main libre et se laissa tracter. En plein vol le fer se planta dans la gorge du monstre, ils tombèrent à la renverse dans un certain fracas. Avant qu’il puisse hurler Link lui sectionna la gorge. Il extirpa la lame ensanglantée et se mit à couvert écoutant encore le moindre bruit, rien à signaler, la sentinelle suivante devait être plus loin. Il refit la même technique mais dans le dos de sa prochaine proie pour plus de sécurité. Il devait éliminer le Moblin le plus proche de la montée finale car elle serait surement gardée. Une ombre meurtrière voilà ce qu’il était devenu durant ces instants. Un Moblin géant créait des ondes de choc avec sa masse qui traversaient tout le couloir. Impossible de l’aveugler cette fois il était trop grand.

Link courait, esquivant sans difficultés les attaques. Il avait l’avantage du couloir : impossible pour l’adversaire de donner un coup horizontal. N’étant plus qu’à quatre mètres de l’ennemi il ralentit et attendit le coup de masse. Évitant avec aisance l’onde, il bondit sur l’arme, puis profitant du réflexe du Moblin de relever son arme, il se servit de cette inertie pour bondir au niveau de la tête. Son crâne était bien trop solide pour être transpercé, néanmoins il y a un point faibles quasiment universel aux êtres vivants: l’œil, l’os est beaucoup moins solide derrière cette partie. D’un geste d’estoc fulgurant, il transperça l’œil de la créature dans un cri de victoire. Touchée de plein fouet au cerveau, elle s’effondra. Durant la chute le Héros sauta et atterrit sur le sol après un magnifique salto avant, il fit tournoyer son épée et la rangea dans son fourreau.

La clairière lui fit remonter le souvenir de leur petite rencontre en ce lieu, lorsqu’il apprit le chant de sa bien-aimée. Ils l’avaient joué sur une branche, Link était si éreinté de son voyage qu’il s’endormis sur son épaule.

(http://www.deviantart.com/art/LoZ-One-Last-Song-348137414)

Les yeux dans le vague il fixa la branche d’arbre quand Sheik apparu.

« La course du temps est cruelle. Sa vitesse est perçue différemment par chacun, mais personne ne peut la modifier, Seule la mémoire des jours anciens n’est pas altérée. Pour revenir ici joue le Menuet des bois. »

Sheik sortit sa harpe et joua « Ré-Mi-Si-La-Si-La » Link fit de même et répéta parfaitement le morceau.

« Héros celle que ton coeur désire se trouve dans ce temple, il n’est pas de ma destinée de t’aider dans cet endroit, cependant sache que l’ennemi peut se servir d’elle pour te faire déposer les armes. Tu ne dois pas te laisser emporter par une quelconque émotion, accomplis ton devoir ! » Sheik recula et se prépara à lancer sa noix quand Link l’interrompit.

« Mon devoir ? Était-ce le devoir des Sheikas de se faire exterminer presque jusqu’au dernier par celui qu’ils servaient ? »

Sheik ne répondit pas et disparu dans un flash. Link se retourna vers l’entrée du temple prêt à en découdre avec ce qu’il se trouverait sur son chemin.