Le cottage

Chapitre 2 : Elijah...

1879 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 11/08/2018 16:02

CHAPITRE 2 


Le soleil s’était levé très tôt dans la matinée et la journée s’annonçait particulièrement sereine. Il ne faisait pas encore trop chaud, un léger vent venait soulever les rideaux des fenêtres ouvertes sur le paysage.


Aucun bruit ne venait troubler la quiétude du lieu où ils avaient tous passé leur première nuit. Seul le chant des oiseaux donnait le rythme de la journée qui s’annonçait.


Les feuilles des arbres reflétaient déjà dans le lac qui longeait la « location » des Mickaelson et la journée pouvait se prêter à la détente et, pourquoi pas, à une belle partie de pêche en famille. Pour une famille tout à fait normale ben entendu… ! Ce qui différait réellement des goûts et loisirs préférés du clan Mickaelson.


Elijah profitait de ce moment de quiétude pour lire, assis confortablement sous le porche de la terrasse de ce…hum…il toussa un peu en repensant à la vision du cabanon … oui , il ne trouva pas spécialement de terme pour désigner la boîte en bois dans laquelle ils se trouvaient tous obligés de partager leur existence pendant cette semaine de pure « folie » entre eux.


Il ne se permettrait jamais bien sûr de dire à  Hayley la profondeur de sa pensée quant à se retrouver dans ce lieu qui ressemblait bien trop malheureusement au Bayou, lieu qu’il exécrait depuis qu’elle avait décidé de rejoindre de temps en temps sa troupe de loups et surtout fait ami/ ami avec Jackson, ce chien galeux…


Il refreina rapidement la haine qui montait en lui à chaque fois qu’il y repensait…puis tout en posant son regard sur les pages de son livre et en focalisant son attention sur le sourire ravi d’Hayley quand ils étaient arrivés sur les lieux, il lui reconnut tout de même un certain charme …pour celui qui aimait jouer les bûcherons du dimanche…


D’ailleurs, Elijah déteignait totalement avec la paysage environnant, s’étant, comme à son habitude apprêter de son plus beaux costume, chemise blanche et manche, toutes à son effigie pour venir s’installer profiter du levée de soleil et du chant des oiseaux.


Tout aurait été parfait, tout compte fait, malgré sa seule grande envie de rentrer à vitesse vampirique dans le confort de sa demeure coloniale, respirer l’odeur de vieux chêne des meubles et boire tranquillement un bourbon tout en profitant de ses lectures. En solitaire…


Mais tout cela, il le gardait bien ancré dans sa pensée pour ne pas blesser leurs hôtes féminines. C’était tout lui, cacher ses pensées pour ne pas blesser, pour surtout ne pas donner une image malvenue de lui-même. Rester digne même dans la désolation…Bon, il exagérait peut être un peu…le lieu n’était pas si inconfortable que cela, propre et …différent…des endroits où ils avaient pris l’habitude de vivre.


Le Seigneur des ténèbres avait abandonné sa cape noire pour une salopette et une chemise à carreau. Une horreur pour lui qu’il essayait de dissimuler du mieux au reste du monde !

Ce que n’avait bien sur pas du tout respecter son très cher frère qui en arrivant avait manifesté bien ouvertement sa déception et son désaccord pour vivre comme « un sauvage » , « un gens du peuple », au milieu des bois et des champs, protester qu’il était hors de question pour lui de se repaitre de chèvres et de vieux ours errants.  Le « roi » avait parlé haut et fort mais sans réussir malgré plaintes et menaces à faire changer d’avis les femmes qui s’étaient ruées dans le cottage, ravies de découvrir l’intérieur chaleureux qu’on leur avait promis.


Et pour arranger le tout, elles avaient distribué les chambres de façon à ce que les deux hommes dorment ensemble dans la plus éloignée des leurs. Une chambre qui sentait, comme oui devait bien l’admettre Elijah, devant les protestations de son frère, le renfermé, le vieux bois et l’humidité. Leur odorat surdéveloppé n’avait rien arrangé ! Les lits superposés avaient provoqué de nouveaux une belle dispute entre les deux qui avait fini par s’atténuer quand Elijah avait céder la place du haut à son frère…toujours être au dessus des autres pour mieux les écraser, n’est ce pas chère frère !


Le petit cottage avait tout de même ses charmes. Le petit porche en bois donnait sur une vue imprenable sur le lac un peu plus bas, et l’ensemble était entouré par de grand ifs et sapins qui lui donnaient la légitimité de sa présence ici, au milieu de nulle part. La cuisine sentait les vielles recettes de grand mère et était, il fallait l’avouer, très fonctionnelle.


Le petit salon, bien trop petit d’ailleurs pour lui qui aspirait à la tranquillité et à l’intimité de ces soirées était meublés seulement de deux grands canapés où ils pouvaient tous se poser le soir pour discuter ensemble … dixit Cami  toujours très optimiste sur le déroulement de cette semaine « parfaite».


Le seul grand inconvénient qui avait glacé d’effroi Elijah et Rebecca d’ailleurs avait été ces douches à l’extérieur qu’une sorte de seau rempli d’eau permettait de faire fonctionner. Elijah, comme à son habitude, n’en avait rien laissé paraître mais Rebecca avait hurlé son mécontentement pour eux deux, sans aucune retenue.


Le beau brun essaya de chasser ses pensées négatives de son esprit et idéalisa de nouveau cette possibilité, ici, de resserrer les liens entre eux tous, de former une famille presque parfaite.

Il sourit doucement à cette douce pensée puis soupira. Tout celait lui demandait tellement, mais tellement de temps et tellement d’énergie pur canaliser son frère, sa sœur, ses envies d’une vie meilleure pour eux tous, pour rétablir en quelque sorte le cercle parfait dont il avait toujours rêvé.


Tout cela avait encore été mis à bas, piétiné ces dernies mois, par son irrascible frère qui n’avait eu qu’en tête de trainer avec Khol dans des lieux sordides et de s’adonner à toutes sortes de luxures qu’il n’aurait pas préféré deviner. Il avait de nouveau dû jouer les frères protecteur, moralisateur, poser les règles, faire preuve de calme mais d’autorité …tout en subissant les sarcasmes fréquents des deux garçons, sans montrer sa colère grandissante et son envie de fuir au plus loin trouver un semblant de normalité dans sa vie.


Il se sentait lasse, fatigué de lutter tous les jours sans avoir de retour des efforts qu’il fournissait pour s’occuper de son frère en particulier. C’était bien plus simple avec Khol qui ne vivait pas avec eux et qui ne venait que peu les voir. Leur relation n’avait pas l’intensité ni la servitude en quelques sorte qu’il donnait à celle qui établissait avec Klaus. Le lien de sang était ancré dans sa chair bien plus profondément avec Klaus qu’avec tout autre membre de sa famille, ce qui lui donnait quelque part la légitimité de l’aider à mener à bien sa rédemption. Ce qui l’avait rendu esclave de sa vie aussi …


 « Baby sitter » Elijah …la matrone...voilà ce qu’il gagnait à vouloir tempêrer les élans festifs de son frère et l’empêcher de passer ses soirées à boire, courir les filles, et les vider de leur sang, bien évidemment. Il ne pouvait pas se l’avouer mais depuis le retour de Khol et les liens bien maléfiques qu’il avait tissés avec Klaus, il se sentait…quelque peu jaloux, jaloux de ne pas être un centre d’intérêt suffisant pour Klaus. Il aurait aimé lui aussi peut être les accompagner pour quelques soirées mais son rôle de grand frère « bien coincé dans son costume » l’en interdisait totalement.


Il soupira de nouveau et essaya de faire partir toutes ces idées noires rapidement de son esprit. Cela ne lui ressemblait pas d’envier, de désirer, de vouloir ne plus être pour une journée le « big brother », juste être celui dont on s’occupe…Il repoussa de nouveau son désespoir au plus profond de son âme, si tenté qu’il est encore une,  et reprit sa lecture.

Au bout d’une petite demi heure, étonné que son frère ne se soit pas encore manifesté malgré le départ des filles une heure ou deux plus tôt, il posa son livre sur la table en bois face à lui et retourna à l’intérieur.


Il ne sentait pas la présence de son frère, ce qui l’intrigua l’ayant laissé à peine une heure plus tôt endormi dans son lit. Il ouvrit délicatement la porte de la chambre dans laquelle ils s’étaient reposés, oui car dormir aurait été un sacerdoce s’il avait pu le faire avec son frère à ses côtés,  mais Niklaus n’était plus là. Certain de ne pas l’avoir vu sortir, Il fouilla un peu les autres pièces mais ne trouva aucune trace de son frère. Comme à son habitude, une petite inquiétude fraternelle lui serra le cœur puis il fronça les sourcils à une idée bien plus saugrenue :

« Non j’espère qu’il n’est pas allé retrouvé les filles et  qu’ il… »


Il n’eut pas le temps de mettre en place toute une théorie bien Eliajienne qu’un cri retentit à ses oreilles.


« ELIJAH !!! … »


Non…malheureusement pour lui.  Klaus était bien là, n’avait pas fui, n’avait pas décidé de rentrer et de le laisser en paix pour cette journée , tout compte fait … il ferma les yeux 2 secondes en entendant ce cri venu de dehors, perçant, et sans grande chaleur, lui arriver en plein face. Reprenant une respiration plus calme et s’entourant de son sang froid légendaire, il avança doucement de nouveau à travers le salon pour rejoindre la porte de sortie.


Le calme serein dont il avait essayé de profiter était terminé.


En voyant son frère face à lui, le regard carnassier, le sourire satisfait et fier, et surtout, surtout, … un sang rouge et à peine sec collé partout sur sa tenue, dégoulinant encore de quelques gouttes le long de ses lèvres rougies par la satiété, il posa ses mains sur ses tempes et s’assit lourdement, essayant de refreiner la tension qui montait en lui et la colère qui venait peu à peu s’insinuer dans son regard noir.


Laisser un commentaire ?